23 avril 2017 (12e sortie) : col du Tourmalet

Cette journée du dimanche 23 avril était bloquée depuis des lustres pour aller travailler sur Luz Saint Sauveur.

Finalement ça a été annulé. Finalement peut être est-ce un mal pour un bien.

Je me retrouve avec une journée un peu en balance devant moi. J’ai beaucoup d’administratif à faire, il y a à aller glisser le bulletin de vote dans l’urne, il y a Liège Bastogne Liège à la télé, le suspense des résultats électoraux, le travail à avancer, il fait beau…

Bref beaucoup de choses se bousculent dans ma tête surtout qu’il y a le Tourmalet qui occupe une partie de l’esprit et aussi le vélo (tout bientôt les précisions).

Le col du Tourmalet (2115m) serait en cours de dégagement, d’après ce qu’on m’a dit, avec un peu de chance le versant par Sainte Marie de Campan sera dégagé pour ce week end. Mais aucune certitude. L’autre versant est plus long à dégager mais étant donné les travaux dans les gorges de Luz suite à des éboulements (le drame a été évité de peu en début d’année) et du coup une difficulté de circulation, ils cherchent à dégager le col rapidement pour permettre un accès permanent à Luz Saint Sauveur.

Je décide donc d’aller voir où ça en est pour le versant Sainte Marie de Campan. Je n’ai encore jamais grimpé le col du Tourmalet un mois d’avril et les fois où j’ai pu le monter le 1er mai (2011 et 2016), la route était recouverte de nombreuses rigoles d’eau provenant de la fonte des neige. Pour ne pas salir mon vélo de route habituel récupéré la veille au soir après ma sortie et pour ne pas risquer de le laisser tout seul si jamais je devais finir à pied dans la neige, j’ai opté pour prendre de nouveau le Grandsaigne avec lequel j’ai roulé lors des 2 dernières sorties.

Objectif, partir tôt pour rentrer avant la mi-journée histoire d’aller voter ensuite, de regarder Liège Bastogne Liège, d’avancer le travail et de regarder les résultats des élections.

Je trépignais d’impatience car la dernière montée du col du Tourmalet date du 1er novembre, bientôt 6 mois !! L’attente hivernale est tout le temps bien longue à mes yeux.

Je me suis maudit lorsque mon réveil a sonné sur les coups de 6h15, j’ai vraiment eu du mal à me lever, la fatigue s’accumule depuis quelques semaines…

Mais bon quand tu vois le soleil qu’il y a, tu y vas quand même. Mais c’est vrai que je me disais que si ça se trouve je ne pourrai même pas arriver jusqu’en haut à cause de la neige et que je ferai mieux de dormir…

Je me suis préparé tranquillement, j’ai mangé une chocolatine et j’ai enfourché le vélo. Il ne faisait sacrément pas chaud de bon matin !! A tel point que je ne sentais plus le bout de mes doigts et que je commençais à me demander si je n’aurais pas dû faire le début de la sortie avec les gants longs… Mais les rayons de soleil qui éclairent les Pyrénées ça donne de la motivation !!

C’est parti, météo sublime et couleurs magnifiques.

Miam miam !!

Bagnères de Bigorre.

Le Pic du Midi veille.

Le Montaigu également !!

Entre Campan et Sainte Marie de Campan.

ça faisait longtemps que j’avais pas eu l’occasion de partir tôt le matin à la fraiche comme ça !! Les kilomètres ont défilé. Si tôt le matin, un dimanche et un jour d’élection il n’y avait pas grand monde sur les routes avant 8 h, tant mieux pour moi.

Par contre, plus j’avançais et plus le vent de face soufflait. Au début ce n’était pas trop dérangeant surtout que j’avais plutôt des bonnes jambes et j’avançais bien tout en puissance. Mais une fois Bagnères passé, là ça soufflait vraiment fort et je me suis retrouvé un peu scotché sur la route et pourtant je pédalais dur. Ça a duré une dizaine de kilomètres seulement jusqu’à Sainte Marie de Campan, mais ce n’est jamais super agréable. Pendant toute cette partie avec le froid et le vent, je me demandais si ça valait le coup de continuer à m’épuiser et si il ne valait pas mieux faire demi tour (alors que j’avais déjà près de 25 km dans les jambes) pour me recoucher (oui j’y tenais à dormir^^). Et puis à force de cogiter je me suis retrouver à Sainte Marie de Campan, au pied du col du Tourmalet !!! Enfin !! Ce moment que j’attends depuis des semaines et des mois !! D’un seul coup, plus du tout envie de dormir mais une envie folle de commencer à grimper et de voir ce que les jambes vont dire et les yeux aussi par la même occasion 🙂

A Sainte Marie de Campan, au pied du col du Tourmalet !! Enfin !!

La statue d’Eugène Christophe.

Un petit grignotage, un bonjour à des personnes qui allaient voter, j’ouvre ma veste thermique et c’est parti pour l’ascension !!

Pour rappel, le col du Tourmalet par ce versant c’est 17 kilomètres dont les 4,5 premiers sont roulants et les 12,5 derniers kilomètres sont à 9 % de moyenne.

Avec le Grandsaigne je suis moins à l’aise pour bien appuyer sur les pédales (qui font un peu mal au pied), tout comme pour els braquets différents du vélo de route et du coup qui induisent une autre gestion de l’effort. Mais ça va le faire sans soucis.

Les premiers kilomètres roulants sont longs et en même temps ils se savourent car ça y est c’est le début et ce n’est pas très raide pour le moment. Le vent soufflait beaucoup moins et j’attendais avec impatience les 12,5 derniers kilomètres !! Je mitraillais de photos également.

Sur les premiers kilomètres de l’ascension.

Puis en passant Gripp, ça y est on arrive à 12,5 kilomètres du sommet, la pente se cabre jusqu’en haut autour des 9 % et c’est parti !!

J’ai vite senti que je ne grimperai pas sur le 42×24 jusqu’au sommet et j’ai plutôt opté pour pédaler en souplesse et bien tourner les pédales. Très bon choix d’ailleurs !!

J’avais cette impression de redécouvrir le col du Tourmalet, le premier paravalanche à 11,5 km du sommet, al longue ligne droite d’Artigues, la cascade à 10 km du sommet, la partie au frais sous les arbres jusqu’au lacet du Garet, le fameux lacet du Garet qui annonce la 2e partie, l’endroit où Eugène Christophe a cassé sa fourche à 7 km, les paravalanches pendant 1 kilomètre là où la pente est la plus raide avant La Mongie, la traversée de La Mongie, la barrière interdisant d’aller plus haut (mais qui se contourne en vélo), les 2 kilomètres en longue courbe après La Mongie avec vue sur le sommet, les virages raides à 2 km du sommet, le dernier kilomètre et les murs de neige à 400 m du sommet, un pur régal !!!

J’ai mitraillé de photos tout au long de l’ascension. J’ai enlevé ma veste thermique à 6 km du sommet car il commençait à faire chaud et j’ai terminé en manches courtes.

Le tout premier paravalanche à 11,5 km du sommet.

La ligne droite d’Artigues

Les paravalanches avant La Mongie, ça grimpe, ça grimpe.

Vue sur le début de la partie raide et notamment la ligne droite à Artigues.

 

La Mongie.

La barrière à la sortie de La Mongie.

Très très peu de circulation et plus aucune voiture une fois la barrière passée à la sortie de La Mongie à 4 km du sommet. Et c’est à et instant que le suspense a commencé pour savoir si c’était praticable jusqu’en haut et finalement oui, il y avait très peu de neige, très peu de rigoles d’eau sur la route, juste le mur de neige impressionnant dans le dernier virage comme d’hab’ mais moins long, bref j’aurais pu y venir avec le vélo habituel !!

Le sommet du col apparait.

Juste sublissime, ça grimpe raide, mais j’adore !!

La Mongie en bas.

La dernière rampe à 13 % !

C’est le premier Tourmalet de l’année et comme chaque année, l’ascension se savoure à chaque coup de pédales, à chaque instant, ça se déguste !! Un vrai bonheur, rien que pour ce plaisir à cet instant, ça vaut le coup de tourner en rond pendant 6 mois d’hiver !!

Quel plaisir d’arriver au sommet sans neige, tout seul, sans voiture, en manches courtes en plus, en avril, avec ce paysage de montagnes.

J’ai passé plusieurs minutes au sommet à savourer le paysage, d’être là et puis à penser à tous les évènements qui se sont passés ces dernières semaines, ça aide beaucoup.

Personne pour me prendre en photo, du coup l’autoportrait souvenir du premier Tourmalet version 2017 et le 38eme au total !!

J’ai pu rester longtemps en manches courtes là haut à 2115 m.

Le restaurant du sommet, fermé avant la saison estivale.

4e fois que je grimpe le col du Tourmalet avec ce vélo !!

Et 38eme fois que je grimpe le col du Tourmalet !! (désolé pour le sourire)

Vue côté Barèges, dégagé aussi finalement.

Le sommet.

Au premier virage de la descente (dernier dans la montée), le mur de neige, toujours impressionnant !!

L’heure tournait aussi et j’ai enfilé mon k-way pour attaquer la descente.

Sans aucune voiture (je n’en croiserai que 2 dans toute la descente), je me suis fait plaisir, la descente ne s’oublie pas, les trajectoires magnifiques, les freinages sans à coups, les relances à fond, 79 km/h en vitesse maxi (mon compteur qui fonctionne par GPS était dans mon sac à dos en attendant d’être installé sur le vélo de route habtiuel). Un régal cette descente !!

J’ai continué mon chemin ensuite dans la vallée. Juste un petit arrêt après Campan pour enlever le k-way, tout le retour a paru bien agréable. Sur les derniers kilomètres j’avais les jambes bien lourdes et je suis rentré tranquillement.

Quel plaisir, juste un seul col mais celui là il fait du bien.

95 km et 2000 m de D+ avec mon 38eme col du Tourmalet et la première fois que je le grimpe si tôt dans l’année en avril !! Surtout qu’il s’est mis à neiger à Bagnères à 500m d’altitude mercredi…

Une fois rentré, un bon repas, puis direction le bureau de vote, puis un peu de travail avant de regarder le final de Liège Bastogne Liège et la soirée avec les résultats des élections…

Et fin du suspense dans le prochain article où je vais donner des précisions sur le vélo !!

Sur le retour.

(12 commentaires)

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    • TEYSSIER on 28 avril 2017 at 18 h 46 min
    • Répondre

    Bonjour !!je comprends mieux!!
    Magnifique,grandiose,phénoménal,splendide,!!!!
    Je te verrais en juin pour l’ouverture??enfin pas pour toi!!!lol
    Amitiés!!

    1. Salut Dominique !!

      Oui c’était sublime !! Par contre depuis mercredi il a reneigé très très bas dès 500m d’altitude… Tout est de nouveau blanc…

      Oui si il fait beau j’y serai pour la Montée du Géant 😉

    • TEYSSIER on 2 mai 2017 at 20 h 13 min
    • Répondre

    Bonsoir!!
    Je compte monter le col d’aspin la semaine prochaine!!(Eh oui!!tu m’as donné le virus)je pense y aller mercredi prochain pense tu que je pourrais le monter???
    Amitiés!!
    Ps Ton papa à t’il retrouvé son vélo????

    1. Salut Dominique 😉

      Hé non, mon père n’a pas retrouvé son vélo 🙁
      Toujours pas…

      Le col d’Aspin sera praticable sans soucis normalement. Même si il neige là en ce moment en montagne, ça devrait fondre très vite dès que ça va se radoucir, pas de quoi rendre la route impraticable c’est sûr. Faut juste voir si la météo sera de la partie car en mai ce n’est pas tout le temps joyeux^^

      Moi mercredi de la semaine prochaine je serai sur Bagnères pour le boulot dans l’après midi.

    • Sébastien Bories on 6 mai 2017 at 18 h 58 min
    • Répondre

    Bonjour Idris, je crois que nous nous sommes croisés ce jour-là, je faisais ma tournée à vélo (je suis infirmier à domicile ). Je suis impressionné par vos exploits et je vous remercie de nous en faire part avec votre site, c’est une lecture passionnante et joliment illustrée !
    Bonne route!
    Sébastien

    1. Bonjour Seb,

      Merci pour ton message (on peut se tutoyer je pense) 🙂 ça fait plaisir 🙂 C’est à quel endroit qu’on s’est croisé? Peut être que ça va me revenir 🙂
      En espérant te recroiser alors !! 🙂

      A bientôt.

        • Sébastien Bories on 6 mai 2017 at 21 h 47 min
        • Répondre

        Le tutoiement ne me dérange pas du tout !
        Nous nous sommes croisés dans le village de Campan, je rentrais chez moi (j’habite au Peyras).
        À bientot alors ! 😉

        1. Ah oui ça me dit quelque chose, c’était du coup au retour pour moi aussi. On s’est fait un signe il me semble 🙂

          Ah Campan, le plus beau village du monde !! 😀 C’est là que j’ai grandi 🙂

    • charlice on 8 mai 2017 at 12 h 36 min
    • Répondre

    Je ne suis monté qu’une fois au Tourmalet (c’était l’année dernière) et c’était la foire à côté de ce désert 😉

    1. Oui en hors saison (avril à début juin et septembre à novembre), c’est génial d’y être. Par contre à partir de mi-juin, juillet et août, j’évite d’y aller, trop de monde mais surtout gros danger sur les routes avec les voitures qui dépassent les cyclistes n’importe comment et n’importe où…

      J’y suis retourné aujourd’hui, toujours le même plaisir et aussi peu de monde 🙂

  1. Salut Idris ! Petite séance rattrapage… et c’est vraiment génial ! Ah cette dernière partie du Tourmalet pour toi tout seul, ça du être un vrai bonheur ! Quel chance, je t’envie, j’suis jaloux na ! 😉

    1. Salut Joris 🙂

      Ahahahaa 😀
      Ouais le premier Tourmalet chaque année c’est le même plaisir, tout seul sur le final, personne, des beaux paysages et toujours cette saveur. En plus au départ y a toujours cette petite inconnue comme c’est le premier de l’année, est ce que les jambes vont bien répondre, est ce que ça va le faire et au final ça va toujours du coup tu savoures encore plus 😀
      Il reste encore 1 mois pour en profiter avant la saison d’été et tous les touristes.

      Mais c’est vrai que c’est un luxe d’avoir le Tourmalet à côté 🙂

  1. […] « 23 avril 2017 (12e sortie) : col du Tourmalet […]

  2. […] et en comptant les 2 semaines qui viennent déjà de s’écouler sans pédaler depuis la dernière sortie, le compte est vite […]

  3. […] Les virages raides à 2 km du sommet, la courbe avec vue sur le sommet à 1 km et j’attaque le dernier virage à 500 m avec les murs de neige !! Mais petite déception… Je pensais que c’était une grande année à neige, car elle est tombée plusieurs fois mi mai encore, mais finalement les murs de neige ne font que 2 mètres de haut…, pas vraiment impressionnant comparé au 24 mai 2014 où ils étaient bien plus impressionnants ou même le 23 avril l’an passé… […]

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