L’été semble bel et bien terminé…déjà… Par contre, l’automne a été zappé et l’hiver se montre déjà… En effet, la neige a fait son apparition assez bas en altitude (800m sur certains massifs) depuis jeudi… J’ai donc dû changer mon programme et revoir à la baisse les altitudes atteignables. Tous les grands cols (Iseran, Galibier, Mont Cenis, Croix de Fer, Madeleine) sont fermés.
J’ai donc décidé de faire une petite sortie et de voir au fur et à mesure. En effet, depuis la sortie d’il y a 2 semaines, le 28 septembre, je n’ai enfourché qu’une seule fois le vélo, c’était pour aller au travail le 2 octobre. Cela faisait donc 10 jours que je n’avais pas pédalé. Je m’attendais donc à avoir de mauvaises jambes.
J’ai donc décidé d’aller pédaler du côté de Saint Pierre d’Albigny et d’aller grimper le col de Champlaurent (1116m) et le col du Grand Cucheron (1188m), dans le massif de Belledonne, je me laissais également le choix pour éventuellement aller au col de Marocaz ou au col du Frêne dans les Bauges.
Le programme était fait, la seule incertitude c’était la météo, tantôt les prévisions annoncent de la pluie et tantôt de belles éclaircies. Je devais aviser en me levant du coup.
Le train pour Saint Pierre d’Albigny était à 7h20. Il n’y a que 20min de train, c’est un trajet assez court. Je me suis levé à 6h15 car je devais prendre le temps de regonfler les pneus du vélo et tout ça. J’ai été étonné, mais le réveil n’a pas été trop laborieux et pourtant je m’étais couché à 1h30 du mat. Ceci dit j’aurais préféré continuer de dormir au chaud^^
J’ai ouvert mon volet et j’ai aperçu les étoiles, je n’avais donc pas d’excuse pour me recoucher^^
Bien entendu, je me suis habillé pour affronter le froid, jambières, veste thermique, écharpe! Le seul inconvénient ce sont mes gants longs que je ne retrouve pas. J’ai donc mis mes sous gants et mes mitaine spar dessus. Au final c’était plutôt joli car mes sous gants sont noirs et mes mitaines sont rouges et noirs, du coup ça allait très bien ensemble!
Cependant, pour aller à la gare j’avais laissé mes sous gants dans le sac à dos car je ne les ai pas mis pour gonfler les pneus et j’ai oublié de les sortir du sac au moment de décoller. J’ai eu bien froid sur ces 1,5 km pour rejoindre la gare…3°C…
Le train était à l’heure. En approchant de Saint Pierre d’Albigny, on est entré dans une grosse nappe de brouillard… Vraiment pas de chance…
Bizarrement en descendant du train je n’avais pas si froid sur le moment. Du coup je suis parti pour commencer la sortie en oubliant à nouveau de mettre les sous gants… Je me suis mis à chercher la route me permettant de quitter Saint Pierre d’Albigny, de passer sur l’autoroute pour rejoindre Chamoux sur Gelon, pied du col de Champlaurent à environ 8,5 km.
J’ai d’abord grimpé dans le village avant de trouver un petit chemin qui quittait Saint Pierre. J’ai débouché sur un rond point où je suis allé tout droit, je suis passé sur l’autorute et de suite après, la route se met à monter sur du 6,5%. Moi qui espérais me réchauffer sur du plat, je me retrouvais direct dans une montée. Là je ressentais vraiment le froid mais maintenant que j’étais parti je ne voulais plus m’arrêter pour mettre les sous gants, du moins pas avant d’être à Chamoux.
La route grimpe sur 1,5 km environ, toujours dans le brouillard, je me suis mis sur 39-25 et j’étais content de bien tourner les jambes. Au niveau des jambes et notamment de mon genou gauche que je n’ai pas pu couvrir en raison toujours de cette blessure qui reste de la chute du 15 août, je ne ressentais pas trop le froid, c’était plutôt cool. Le plus dur à supporter c’était les doigts gelés et le visage. De fait pour me réchauffer le plus vite possible, j’avais plutôt tendance à bien appuyer sur les pédales. Etant donné qu’il était encore tôt le matin, il y avait peu de circulation et c’était agréable.
J’ai continué à suivre la petite route et ses bifurcations en suivant les panneaux. Après la montée, la route descend un peu puis est plate. C’est avec une grosse grimace de douleur à cause du froid que je suis arrivé dans le brouillard à Chamoux sur Gelon. J’ai poursuivi dans le village jusqu’à trouver la bifurcation avec la route allant au col de Champlaurent. Là je me suis arrêté pour mettre les sous gants! Que ça a fait du bien! Je n’avais parcouru que 11 km (en comptant le trajet jusqu’à la gare d’Albertville). Il faisait 3°C au pied de l’ascension!
Le col de Champlaurent c’est un gros morceau, 10 km à 8% de moyenne! Il faut donc le bouffer quand même. Après j’avais prévu de descendre sur 3 km de l’autre côté pour trouver la route allant au col du Grand Cucheron sur 4 km de montée dont 3 à 9%. Pour la suite je nesavais pas encore où je souhaitais descendre mais j’avais noté de tenter d’aller traverser le village de La Table rien que pour le nom^^
Je me suis donc élancé sur ce col. La route est étroite et grimpe directement à travers la forêt sur des pentes à 8 et 9%. Avec mes lunettes de soleil, je peinais un peu à bien voir dans le brouillard.
Je me suis rapidement mis sur 39-25 et à ma grande surprise, j’avais les jambes pour bien l’emmener! Je grimpais plutôt bien en alternant position assise et en danseuse. J’attendais avec impatience le moment où je sortirai du brouillard. Je faisais attention dans certains endroits car la route était bien mouillée par moments et je craignais de trouver un peu de verglas. Il faut dire que très vite la température est descendu à 2 puis 1°C. Quand on pense que 8 jours avant on pouvait encore être en sweat et T-shirt tard le soir…
J’ai pu faire l’ascension d’une traite sur 39-25 en prenant quelques photos. C’était plutôt sympa. Cependant j’ai regretté le manque de panorama. Il y avait quelques belles vues que je en faisais qu’entrevoir entre les arbres. Cependant c’était beau car je voyais juste le sommet du massif des Bauges qui dépassait du brouillard de l’autre côté de Saint Pierre d’Albigny, et pareil pour le massif de la Chartreuse qui n’avait que son sommet qui dépassait. Vraiment très beau!!
Le massif des Bauges qui émerge du brouillard
Certaines portions sont à 10 ou même 11% et je n’en revenais pas de les passer sans plus de problème. Mais je devais être tellement transis par le froid que je ne faisais plus trop gaffe à la pente^^
Les 3 derniers km ont été plus laborieux mais je continuais de bien appuyer sur les pédales sans trop chercher à m’économiser coûte que coûte. Sur les 8 premiers kilomètres les euls moments de répits ont été des passages à 7%…
A environ 1 km du sommet, sur un replat, je suis passé devant une bifurcation à droite, allant à La Table. Moi, j’avais prévu d’atteindre ce village par une autre route de l’autre côté.
La borne du dernier kilomètre se trouve à l’entrée du village de Champlaurent. La traversée du village est très raide sur du 10%. ça a bien tiré dans les jambes! C’est à partir de là que j’ai commencé à voir de la neige sur les bords de la route.
Champlaurent et la borne du dernier kilomètre à l’entrée
J’ai débouché au sommet du col à 1116m d’altitude, il faisait 1°C. Je ne me suis pas trop attardé. C’était dommage car l’endroit est calme et doit être agréable quand il fait doux. Par contre il n’y a pas vraiment de panorama…
Je suis vite parti de l’autre côté et descendant avec prudence pour faire gaffe verglas si il y en avait. J’ai descendu 3 km avant d’arriver à l’intersection avec la route du col du Grand Cucheron allant à gauche et celle descendant vers la Rochette à droite (celle que je prendrai au retour). Ces 3 km de descente ont été terribles à cause du froid, j’ai fait en sorte de ne pas dépasser les 35 km/h mais ça a été bien cuisant ce froid…
A l’intersection je me suis arrêté vite fait pour manger une pâte de fruit et boire une gorgée de grenadine. Je n’avais encore rien manigé ni bu depuis le début de la sortie. Faut dire qu’avec ce froid c’est pas très agréable de boire. Et comme je n’étais dans une énorme sortie non plus, je pouvais me permettre de tirer sur la corde à ce niveau là.
L’intersection se trouve à environ 840m d’altitude. A partir de là il reste 4 km à grimper. Le premier est à 4%. En réalité il est presque plat au début puis à 10% sur 200m pour arriver aux 3 derniers kilomètres qui sont à 9%, 9% et 8%.
Il faisait toujours 1°C et la route grimpe là aussi dans la forêt. Le coup de pédale était un peu plus lourd mais je grimpais tout de même plutôt pas mal encore. A nouveau en passant les 1000m d’altitude j’ai commencé à voir de la neige sur les bords. Le dernier kilomètre a été plus humide car devant moi, tous les arbres avaient la neige qui fondait ou qui tombait. De fait, en passant dessous, j’avais vraiment l’impression qu’il pleuvait ou qu’il neigeait, avec le soleil dans les yeux^^
Une fois au sommet à 1188m, juste le temps d’être déçu de ne pas avoir de panorama à regarder et de regarder ma carte et je suis vite reparti… Toujours ce froid… Il y avait pas mal de voitures garées au sommet, sûrement des chasseurs.
Côté par lequel je suis arrivé au sommet du col :
Je suis donc redescendu du même côté car l’autre versant fait arriver au début de la Maurienne. Ce froid est toujours aussi douloureux que dans la première descente… J’ai donc roulé tranquillement. Je suis revenu à l’intersection et j’ai continué tout droit en laissant sur ma droite la route allant au col de Champlaurent que j’avais descendu un peu plus tôt. Je prévoyais de passer à La Table puis éventuellement de redescendre en bas dans la Combe de Savoie à une dizaine de kilomètres de Chamoux, ce qui me ferait revenir sur du plat à Chamoux puis Saint Pierre d’Albigny.
J’ai continué de rouler lentement en prenant des photos de temps à autres. Mais je commençais à me demander ce que j’étais venu faire ici dans ce froid glacial car pour tout dire ça descendait faiblement et j’en étais content mais à l’inverse j’appréhendais fortement la grosse descente et du froid que je ressentirai…
Après quelques kilomètres sur une faible descente, j’ai vu une bifurcation vers La Table sur la droite. Le village est indiqué à 3 km. La route se met à monter pendant 2 km sur des pentes entre 5 et 7%. D’un seul coup j’étais bien mieux. Je préférais largement être dans les montées que dans les descentes!
Sur le début de la remontée vers La Table à environ 850m d’altitude
La Chartreuse
Après les deux kilomètres de montée (jusqu’à environ 850 ou 900m d’altitude), la route s’est mis à descendre sur un kilomètre pour arriver au village de La Table. C’est assez drôle ce genre de nom de village. Celui là ira très bien avec La Chambre qui se trouve au pied du col de la Madeleine (1993m) dans la Maurienne^^
Alors que j’avais en tête de continuer tout droit la descente, à la sortie du village je vois une bifurcation à droite indiquant le village de Champlaurent à 6 km. Je me suis arrêté pour réfléchir.
J’étais congelé, je voulais commencer à songer à rentrer, la route allant à Champlaurent serait un peu en montée et me ferait déboucher à 1 km du col sur la route que j’ai monté en première ascension. Certes il resterait 9 km de grosse descente mais au moins je connaissais la route. Et en calculant vite fait par rapport à l’horaire d’un train possible pour le retour, j’en ai conclu qu’il valait mieux passer par là.
Me voilà parti sur cette route reliant La Table à Champ Laurent du coup. Il s’agit d’une route très étroite en légère montée sur du 4 à 5% dans un premier temps. La route est toujours en forêt mais après 2 km elle monte beaucoup plus, aux alentours des 7% sur des lacets. A un moment le point de vue sur les Bauges et la Chartreuse est vraiment sympa! J’en ai profité pour prendre des photos et constater que malgré les nuages qui trainent, il n’y a plus de brouillard en bas.
J’ai continué sur cette route étroite à travers la forêt. Par moment j’entendais des coups de feu, ça devait être plein de chasseurs dans le coin. A un moment, alors que la route est entrée dans un hameau, c’est devenu un chemin plein de gravillons. Je commençais à avoir un peu d’inquiétude pour le risque de crevaison. En plus à cet endroit la pente était à 10%, je patinais un peu de la roue arrière. ça devenait boueux presque. Heureusement après environ 1 km là dessus (qui m’a paru long vu qu’il était raide), la route est redevenue à peu près normale et s’est mise à descendre pour rejoindre la route de l’ascension du col de Champlaurent à plus de 1000m d’altitude.
Là, j’ai donc entamé les 9 kilomètres de descente sur Chamoux sur Gelon. Le froid était un tout petit peu plus supportable (il faisait 3°C contre 1°C dans les descentes précédentes). Je restais très prudent sur cette route humide et avec énormément de feuilles mortes mouillées sur le goudron et aussi beaucoup de châtaignes!
C’est une nouvelle fois frigorifié que j’ai atteint Chamoux sur Gelon. Je ne pouvais même plus ouvrir la bouche…
Une fois en bas, j’ai continué en essayant de ne pas me tromper dans les routes à prendre pour rejoindre Saint Pierre d’Albigny. La route se remet à grimper sur du 6% pendant 2 kilomètres avant de redescendre un bon coup et de repasser sur l’autoroute. Là il me restait juste à retrouver le tout petit chemin me permettant d’entrer dans Saint Pierre d’Albigny sans faire de détour. Le matin je n’avais pas remarqué que j’avais descendu un raidar si raide… Quand je me suis retrouvé au pied de ce mur, je me suis dit aie aie aie^^ 250m seulement mais à 12 et 13%. Je n’ai pas eu le temps de changer tous mes pignons et c’est sur 39-19 que je l’ai passé. D’ailleurs bien que ça a été dur, j’étais content de voir que je ne souffrais pas non plus dans les montées malgré l’accumulation, le froid et le fait de n’avoir presque rien mangé ni bu de la sortie (1 pâte de fruit et une gorgée de grenadine).
Je suis dnc arrivé à Saint Pierre d’Albigny par une température d’environ 10°C (il faisait meilleur en bas!) 20min avant le train. J’ai apprécié de rester au chaud dans la salle d’attente pendant 10min avant de ressentir le besoin d’aller sur le quai et de me mettre au soleil, ça restait très très frais quand même^^.
Voilà donc pour cette sortie qui s’est terminée avec un kilométrage de 65 kilomètres pour 1750m de D+. Je suis plutôt content car je ne sais toujours pas comment j’ai pu me motiver pour aller pédaler si tôt, je ne pensais pas faire autant de D+ et sans avoir des jambes de feu j’avais les jambes qu’il fallait pour encaisser et enchainer toutes ces montées. Je suis content d’avoir pu emmener des bons braquets sur les pourcentages raides et notamment ce bougre de col de Champ Laurent qui ne se laisse pas dompter si facilement. En été ça doit être un col agréable à l’ombre!
Là j’ai eu ma dose de froid et de fait je n’avais plus trop envie d’aller au col du Frêne ensuite (c’est surtout que je ne voulais pas refaire de descente^^).
En tout cas l’arrivée de l’hiver est brutale car les 55 premiers kilomètres de la sotie se sont faits dans des températures entre 1 et 3°C… Le point culminant de la sortie du jour (col du Grand Cucheron à 1188m) est pile poil 1000m plus bas que celui de la dernière sortie, celle du 28 septembre (col du Petit Saint Bernard 2188m).
J’espère que les températures remonteront un peu et que je pourrai aller encore aux alentours de 1500m d’altitude avant la fin de l’année!
Commentaires récents