18 août 2018 (29e sortie) : Hourquette d’Ancizan et col d’Aspin après une grosse frayeur

Voilà une sortie qui va rester inoubliable mais pas pour des bonnes raisons…

Pour ce samedi 18 août, le ciel est mitigé. Je suis à Bagnères la matinée et l’après midi je compte bien pédaler un peu.

Il fait lourd et j’ai peur que ça finisse en orage sur les Pyrénées.

Pour le programme, ce coup-ci je compte aller au col du Tourmalet. J’ai un autre challenge dans le viseur maintenant.

En effet, en début d’année j’ai souvent monté le col du Tourmalet car je voulais me préparer pour l’enchainement des 5 cols (Peyresourde, Aspin, Tourmalet, Soulor, Aubisque). A l’origine je voulais faire Luchon-Bayonne le 23 juin et puis finalement j’ai fait cette sortie le 30 juillet.

Et j’ai compté mes ascensions sur les 12 derniers mois. Il se trouve que je l’ai aussi pas mal monté en fin d’été l’année dernière (8 fois entre le 2 septembre et le 1er novembre). Plus toutes les fois où je l’ai monté jusqu’au 30 juillet ça fait (13 fois à cette date), ça fait 21 ascensions sur les 12 derniers mois.

De quoi se mettre dans le viseur le Challenge BIG ironbig des 25 ascensions sur les 12 derniers mois comme je l’avais fait en 2015 / 2016 pour le col d’Aspin.

C’est une sacrée occasion car ce n’est pas tous les ans que ça se goupillera comme ça. Ça veut dire qu’il faut que je le monte encore 4 fois en août avant le 2 septembre pour y arriver.

Avec les ascensions du 4 puis du 14 août, il m’en reste 2 pour le mois d’août. Ce sera l’objectif.

Mais pas à tous prix non plus…

Ce samedi 18, je m’élance donc, direction le haut de la vallée vers Sainte Marie de Campan. Mes jambes ne sont pas forcément mauvaises, mais je n’ai pas spécialement envie de me faire mal aux jambes. Je ne suis vraiment pas sûr de mon coup car le ciel est vraiment menaçant par moment… Il fait frais en plus et j’ai mis les manchettes pour le début de la sortie.

A Sainte Marie de Campan, c’est parti, direction le col du Tourmalet (2115 m) ! 17 km d’ascension devant moi !

Tout allait pas mal jusqu’à ce fameux moment qui me rendra cette sortie inoubliable…

J’étais encore dans les 4,5 premiers kilomètres d’ascension roulants avant Gripp quand dans une ligne droite, 3 voitures qui descendent, déboulent en face…

La troisième a la judicieuse idée de dépasser les deux autres à fond la caisse…

Quand elle déboite il est déjà trop tard pour moi pour freiner. Tout va très vite, je vois la voiture foncer sur moi. J’ai juste le réflexe de me jeter sur la droite de la route. Mais il y a un muret à droite.

Je racle le muret avec mon coude droit et je serre les dents en attendant le choc en voyant la voiture foncer sur moi. J’ai juste le temps de me dire « m**** c’est fini pour moi », la voiture arrive et elle me touche le coude gauche avec son rétro gauche pendant que je continuais de racler le muret avec mon coude droit… Ce moment là je ne l’oublierai pas, la peur de ma vie !!

Finalement c’est passé, ça a klaxonné car la voiture (qui avait 2 vélos sur le porte vélo !!!) s’est rabattue sur la dernière voiture qu’elle dépassait et qui a dû passer dans l’herbe pour éviter un contact…

Je n’ai même pas eu le temps de regarder le numéro du département de la plaque. Quelle frayeur, je me suis vraiment vu mourir et c’est un peu étourdi que je réalisais que c’était passé et que j’étais toujours sur mon vélo qui avançait… J’avais le coeur qui palpitait au maximum…

De suite j’ai été pris de colère et de frustration parce que je ne pouvais rien faire pour retrouver cette voiture… Alors que je ne m’étais pas encore remis de mes émotions, à l’entrée de Gripp, je commence à sentir des gouttes de pluie… Je regarde le ciel, c’est pas vraiment engageant de ce côté là… Allez demi tour, j’ai monté assez de fois le Tourmalet y compris dans des conditions météo dantesques pour ne pas m’en infliger un autre sous la pluie. Tant pis pour celui-là. De toute façon après ce qu’il vient de se passer je n’ai plus du tout la tête dans l’ascension.

Demi tour. Je redescends à vive allure vers Sainte Marie de Campan et là je change mes plans, direction Payolle et la Hourquette d’Ancian (1564 m), moins haute et c’est une autre direction, le ciel y est plus lumineux en plus.

J’étais encore à côté de la plaque sur le début de l’ascension, sur les 7 premiers kilomètres roulants jusqu’à Payolle. Ce n’est que petit à petit que je réalisais vraiment à quel point j’étais passé tout près de ne plus être là.

A partir de la traversée du plateau de Payolle j’avais surtout un gros besoin de me défouler de tout ce stresse et cette colère et j’ai progressivement mis en route sur les 9 derniers kilomètres d’ascension.

Le paysage est toujours aussi sublime et ça a commencé à m’apaiser un peu, qu’est ce que ça fait du bien !! Les jambes tournaient bien mais j’avais l’impression d’être entre deux rythmes, de pouvoir aller plus vite mais pas concentré sur l’effort.

Petit kilomètre de descente ensuite avant d’attaquer les 3 derniers kilomètres où je me suis vraiment lâché. Le rythme cardiaque commençait à diminuer vraiment depuis la frayeur et je me sentais enfin mieux. Je me suis vraiment éclaté sur le dernier kilomètre à 9 % que j’ai avalé à plus de 15 km/h.

Dernier virage pris à la limite et me voici au sommet. Le paysage était appréciable et j’ai passé quelques minutes à le regarder et à apprécier d’être là.

Ce n’est que la deuxième fois de l’année que je grimpe la Hourquette.

Ma 27 eme Hourquette d’Ancizan

Vue depuis le sommet de la Hourquette

Vue sur le sommet, ciel un peu bouché.

 

Cependant je n’étais pas encore rassasié et j’ai attaqué la descente sur Payolle dans l’idée d’aller au col d’Aspin en suivant.

Bien sûr, dans la descente j’ai fait une pause âne !! De longues minutes passées à en caresser un. Au moins celui là est de bonne compagnie. Il s’est longuement gratté sur les guidons de mon vélo, à croire qu’il n’y avait pas assez d’arbres pour ça 😀

Dans la descente, sublimes estives

Mmmmmh non, c’est pas la bonne longueur d’oreilles

Mais il est mignon quand même !

Le voilààààà !

Il me fait les yeux doux !

Sublime !!

 

Après le kilomètre à remonter j’ai terminé la descente sur Payolle et j’ai directement attaqué les 5 derniers kilomètres d’ascension vers le col d’Aspin.

Là j’appréciais vraiment la sortie. Depuis le final de la Hourquette la frayeur n’occupe plus tout mon esprit.

J’ai fait une belle montée plutôt. J’appréciais si bien que je ne voyais pas les kilomètres défiler. Je suis arrivé au sommet. Le ciel s’est maintenu. J’ai de nouveau profité du paysage tranquillement dans un coin.

Vue depuis le sommet du col d’Aspin versant Arreau

Le Pic du Midi est là dedans.

 

Puis c’est reparti pour la descente. J’étais quand même pressé d’en finir.

A un moment il y a eu une manifestation de vaches sur la route qui nous a bloqué quelques minutes avant que je ne force le passage^^

Manif de vaches !

Retour dans la vallée.

Au final une petite sortie de 68 km et 1700 m de D+ avec 2 ascensions que j’adore et des ânes. Mais malheureusement, cette date va rester dans ma mémoire comme les autres où j’ai failli y passer (la liste s’allonge). Mais ce 18 août c’est la fois où je suis passé le plus près de ne plus être là…

Les 2 jours suivants seront occupés par la visite de ma cousine dans les Pyrénées mais quelques jours plus tard c’est des flashs qui reviendront certaines nuits…

Et je crois que ce que je vais voir dans le Tourmalet juste le lendemain ne sera pas pour arranger les choses…

(3 commentaires)

1 ping

  1. Salut Idris !
    Brrrrrr ça fait froid dans le dos !!! Je suis très en colère aussi… bordel quel connard et quelle pute (si si, il faut le dire !), dire qu’il fait aussi du vélo, ça me rend fou ! J’ai eu aussi quelques petites frayeurs mais pas aussi marquer que toi, ça s’est joué à quelques centimètres… et ton coude, tu n’as rien eu après le choc ?! Bon, malheureusement, tu traîneras sûrement ces émotions encore quelques temps, surtout quand tu passeras à l’endroit où c’est arrivé… Il y a quelques années, je me suis fait mordre par un chien à vélo, c’est un peu pareil, dès que j’en croise un, je me raidis et ça fait ressurgir des émotions. Pfff, t’as pas de chance quand même, il t’es déjà arrivé une petite mésaventure en début d’année si je ne me trompe pas ! Bon, t’as eu raison d’enchaîner sur la Hourquette et l’Aspin, c’était la meilleure façon d’évacuer.
    Bises et remets-toi bien
    PS : c’est horrible ce que je vais dire : il faudra penser à mettre velomontagne.fr dans ton testament 😀 !

    1. Salut Joris !

      Ah ça oui on peut le traiter de tous les noms !!
      J’ai eu un peu mal sur le coude pendant la nuit suivante mais rien de grave (j’ai dû replier son rétro dans le choc) et le coudre droit, j’avais les manchettes à ce moment du coup pas d’égratignure non plus, vraiment une chance énorme et un bon ange gardien.
      Le lendemain j’y suis repassé et 2 km après cet endroit il y a eu un grave accident de moto, ça m’a fait froid dans le dos de voir les blessés comme ça sur les civières, l’hélicoptère qui atterri sur la route et tout ça…
      Effectivement, en début d’année, le 9 janvier, une voiture m’avait presque écrasé contre le mur en bord de route à Sainte Marie de Campan… Vraiment une année bizarre…
      Punaise ouais xD Faudra que je laisse les codes de velomontagne à quelqu’un mdr 😀

      Je veux bien te croire pour les chiens, la peur et les souvenirs doivent revenir instantanément. Pareil je n’aime pas trop les chiens… Je n’ai jamais été mordu comme toi mais plusieurs fois ce n’est pas passé loin…

    • cestdurlevelo on 25 octobre 2018 at 8 h 56 min
    • Répondre

    Y’a vraiment des malades au volant…. et même pas le courage de s’arrêter pour reconnaitre qu’ils ont été en tort, et pour prendre de tes nouvelles. Chacun peut faire une erreur, ils n’ont probablement pas vu que tu tu étais là, mais l’erreur est réelle, et ça aurait pu très mal se finir. Grrrrr ça agaçe ce genre de comportement.

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