L’année commence de façon bien triste avec un énorme vide depuis le 25 décembre…
Je viens de passer le réveillon de la Saint Sylvestre chez une copine, mais forcément, le coeur n’était pas à la fête.
Je suis parti très tôt pour aller pédaler avant d’aller chez mes parents pour le repas du midi. J’étais de fait déjà un peu avancé (mon vélo a passé la nuit dans la voiture).
Il fait grand soleil en ce 1er janvier. Je voulais vraiment aller pédaler, pour être tranquille, pour essayer de digérer petit à petit la réalité du moment, pour penser à Tatiana.
Je pars dans le froid, avec ma veste thermique, mes sous gants et gros gants d’hiver, 2 écharpes, les jambières. Bien équipé comme habituellement.
Je ne le sais pas encore mais cette sortie aura des conséquences durables…
Je remonte la vallée, puis c’est l’ascension du col d’Aspin. Et là, ça va être épique^^
Chaque année je me dis que je serai peut être un peu plus raisonnable et chaque année c’est de pire en pire en fait.
Les 3 premiers kilomètres d’ascension se passent bien puis ensuite je me retrouve à pédaler sur une fine couche de neige gelée de plus en plus importante pendant 5 kilomètres !! En vélo de route là dessus, mais qu’est ce que je fous là ?!
J’étais tendu sur le vélo et chose hallucinante, des voitures s’arrêtent sur le bord de la route pour mettre des chaines pendant que moi je passe à côté sur mon vélo, situation ubuesque^^ Je passe à côté, imperturbable, toujours sur 39×25, assis sur la selle pour garder le plus de poids sur l’arrière, avec un coup de pédale le plus régulier possible pour garder l’accroche motrice en permanence. Et pour le coup, c’était vraiment bien gelé et j’ai réussi à grimper sans un seul dérapage en restant bien concentré.
Par contre, mon niveau de stress augmentait car ok j’étais en train de bien me débrouiller pour grimper, mais…comment je vais faire pour descendre… ? Parce que là dans la descente c’est chute assurée et c’est beaucoup trop dangereux de descendre à pied sur cette route avec les voitures à côté…
J’étais en train de bêtement me coincer à Payolle xD C’est la première fois qu’une telle situation m’arrive !
Mais bon, chaque chose en son temps, on verra en temps voulu. J’arrive à Payolle, ce n’est plus possible de continuer sur les 5 kilomètres plus raides qui vont au col d’Aspin.
Je vise un panneau sur le bord de la route pour accrocher mon vélo. Je me suis enfoncé dans la neige jusqu’aux tibias en faisant un pas de côté pour mettre l’antivol^^ Les baskets déjà mouillées comme ça xD
Et hop, je continue à pied dans la neige pendant 5 kilomètres jusqu’au sommet ! C’est sublime sous ce soleil, le paysage est splendide, tout enneigé.
Au sommet, je suis probablement le premier à l’atteindre en ayant fait vélo et marche.
J’ai passé de très longues minutes au sommet, tout seul, devant le Pic du Midi tout enneigé, mes pensées sont tournées vers Tatiana. Un col d’Aspin épique, mais plein de tristesse avec un énorme vide… J’ai de la chance, je suis tout seul au sommet, il y a énormément de monde à Payolle mais ils font de la luge juste sur le premier lacet du col d’Aspin, très peu monte jusqu’en haut.
J’ai aussi très froid aux doigts malgré mes gros gants, c’est curieux car j’ai déjà fait ça ou j’ai déjà pédalé par plu grand froid que ça avec le même équipement et je le ressentais moins…
Après de longues minutes là haut, j’amorce la descente à pied.
A Payolle, j’ai tellement froid au doigts que j’ai galéré pour détacher mon vélo… J’ai dû enlever mes gants pour pouvoir détacher l’antivol, mais impossible de réussir à enfiler le gant gauche… Mince, j’ai de plus en plus froid et je n’arrive plus à enfiler le deuxième gant, je perds du temps en plus dans le froid du coup…
Tant pis je descends comme ça, avec juste le sous gant sur la main gauche… Je garde le gros gant à la bouche pour ne pas réouvrir le sac (ça fait mal aux doigts). Et je commence la suite de la descente comme ça, bien tendu en me demandant dans quel état se trouve la route…
Heureusement pour moi, le temps que je monte et redescende à pied jusqu’en haut (10 kilomètres à pied dans la neige tout de même), le soleil a fait fondre un peu ce qu’il y avait sur la route. Et hormis 500 mètres un peu limite, j’ai pu faire la descente en sécurité avec beaucoup d’éclaboussures^^
Ouf !! Mais je pense qu’à l’avenir, j’essaierai de prendre un petit moins de risques^^
Mais quoi qu’il arrive, malgré la douleur aux doigts et aux pieds à cause du froid, ça faisait depuis vraiment octobre que je n’avais plus goûté à la montagne (hormis 1 sortie en novembre), et après tout ce qu’il vient de se passer, ça fait un bien fou !!
J’ai pu aller manger chez mes parents. Les jours suivants j’ai eu des engelures sur les doigts.
Le week end suivant du 8 au 11 janvier, j’ai pu me rendre sur Paris pour aller sur la tombe de Tatiana.
J’en suis revenu avec une tendinite au genou droit qui m’a mis sur le carreau. Dans le même temps, mes engelures se sont aggravées vers le 20 ou le 21 janvier, les doigt étaient brûlés, ça s’est entaillé, ça s’est mis à saigner et j’ai dû aller voir un médecin qui a halluciné, il n’avait jamais vu ça. Je ne vais jamais chez le médecin et là pour le coup j’ai attendu trop longtemps et ça a commencé à s’infecter… Décidément…
J’ai donc coupé le sport. Les bandages sur les doigts m’empêchaient dans tous les cas de freiner et de tenir les guidons et la tendinite ne me permettait pas de pédaler ou de courir (heureusement je peux marcher)…
Ce sera donc 1 mois et demi sans sport…
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