24 septembre 2023 (4e sortie) : 160 ème ascension du col du Tourmalet pour la reprise (une reprise de plus)

103 km – 1900 m de D+

Ma saison de vélo va enfin commencer !

Alors que je pensais commencer à laisser derrière moi les suites de ma chute à vélo de mai 2022, j’ai été rattrapé le 12 août par d’autres soucis de santé, à savoir une crise d’épilepsie sur mon lieu de travail alors que je n’en avais jamais fait de ma vie… Une grosse frayeur pour ma collègue et amie et pour ma chérie et pour moi. Je suis tombé et j’ai perdu connaissance. Les pompiers sont venus et je suis parti en ambulance à l’hôpital où j’ai repris connaissance plus tard dans la journée…

S’en est suivi des grosses douleurs à la tête, des gros soucis aux cervicales suite à ma chute ce jour là et des tas d’examens à faire…

C’est mi septembre que j’ai eu l’autorisation de refaire du vélo. J’avais commencé à faire une croix sur cette année 2023 en me disant que je ne reverrai peut être pas la montagne et encore moins le Tourmalet…

Mais finalement, l’année est sauvée !

Enfin, l’occasion de commencer ma saison !

Plus de 2 mois après ma dernière sortie catastrophique en juillet, c’est le retour sur les routes.

J’attendais ce moment avec impatience ! J’ai juste fait dans la semaine 20 km de plat au nord de Tarbes pour aller voir la famille puis 40 km sur les coteaux en balade avant ce 24 septembre pour me refaire une sortie en montagne. Ma 4eme sortie de l’année ce sera pour une nouvelle tentative de reprise après ma chute de 2022 et pour m’éviter une nouvelle année blanche…

Je décide de me faire une sortie plaisir, sans pression.

Je vais aller vers la vallée et j’aviserai sur le moment les jambes si je fais jute l’aller retour à Bagnères ou si je continue, si je vais vers le col d’Aspin ou bien si miracle il y a, je vais me tenter le col du Tourmalet.

J’étais quand même bien stressé en enfourchant le vélo le matin, d’autant que je suis parti bien tard, après 10h… Mais les doutes et le stress font parti du sport et du challenge. Je sais que je sais me faire mal sur un vélo mais les doutes sont toujours là…

Si je réussis à grimper le col du Tourmalet pour ma reprise ce sera juste fabuleux.

Je ressentais aussi en moi cette petite flamme intérieure, que j’avais l’impression de ne plus avoir lors de mes 3 premières sorties de reprises cette année.

Ça fait du bien de ressentir de nouveau cette flamme. Comme si je sentais que ça allait le faire. Et dire que j’en ai vu d’autres^^ Je ne donnais quand même pas cher de ma peau ahahaha !

Ciel bleu sur les Pyrénées

Je tourne les jambes tranquillement dans la plaine en quittant Tarbes en direction de Bagnères. Je rejoins la vallée que je remonte petit à petit en profitant du plaisir de sentir l’air frais sur le visage, d’être sur le vélo, de voir le paysage défiler, sentir la guidoline sous le bout des doigts. C’est juste merveilleux, je pensais que je ne pourrai plus en profiter pour cette année et que mon année serait vide.

J’en prends plein les yeux.

Je sens que je n’ai pas de grandes jambes aujourd’hui, ce qui est normal, mais je déborde d’envie et de motivation et j’ai la flamme pour me faire mal. Allez, au bout d’1h40 j’arrive à Sainte Marie de Campan et je prends la direction du col du Tourmalet, on verra bien ce qu’il adviendra.

Il fait grand beau sans que ça ne soit une chaleur écrasante. Ça va le faire, j’ai confiance. Je les 4,5 premiers kilomètres puis j’arrive à Gripp où c’est parti pour 12,5 km à 9 % de moyenne. Quel plaisir de retrouver cette route où je suis tant de fois passé et où il y a tant de souvenirs qui s’entremêlent.

Bien sûr, je mets de suite tout à gauche et je mouline tranquillement. Les kilomètres défilent petit à petit. 1 an et 4 mois se sont écoulés depuis la chute. C’est fou comme tout peut changer en une fraction de seconde.

Mais avec le recul, je sais que cette année blanche en arrêt de travail et à panser mes blessures m’a été bénéfique. J’ai pu faire tellement de choses et avancer sur tant de choses ainsi que sur mes réflexions et mes projets. Cette chute à vélo est probablement la meilleure chose qui me soit arrivée malgré toutes les blessures (et les cicatrices que j’ai dorénavant). C’est en pensant à tout ça que je grimpe petit à petit le col du Tourmalet. Il s’agit de ma 160ème ascension. Je repasse la ligne droite d’Artigues, puis le virage des cascades.

Petit plaisir de recroiser des vaches sur la route et de me demander si je passe à gauche ou à droite, d’essayer d’anticiper leurs mouvements.

En cette saison il y a peu de circulation dans le col du Tourmalet et j’apprécie d’autant plus.

Ça commence à devenir dur dans les jambes dans la deuxième moitié de l’ascension… Et à 7 km du sommet,en passant la stèle où Eugène Christophe a cassé sa fourche, là je suis vraiment dans le dur. Allez, on s’accroche, ça va se faire au mental.

Les paravalanches passent, dur dur, puis en arrivant à l’entrée de La Mongie, quelle surprise de voir ma chérie et meilleure supportrice en train de m’encourager. Elle avait elle aussi peur pour moi pour ma reprise et n’a pas pu s’en empêcher…

J’en profite pour lui laisser mon sac à dos et je continue mon ascension. Les kilomètres passent lentement, je serre les dents, le paysage fait tellement de bien. Le sommet est au dessus de moi, je suis dans le final. C’est incroyable, je vais réussir à le grimper pour ma reprise ! Je n’en reviens pas. Et pour ajouter au plaisir, je croise les lamas, qu’est ce qu’ils m’avaient manqué eux aussi !

Les lamas

A l’entrée du dernier kilomètre je croise Audrey notre photographe préférée qui descendait avec Marcellin en voiture, petit arrêt de quelques minutes pour discuter avec ces retrouvailles si longtemps après. Puis ensuite je continue le dernier kilomètre et arrive au sommet. Quel plaisir ! Ça y est ! Je l’ai fait ! C’est la 160 ème fois que je le grimpe mais j’ai l’impression de l’avoir redécouvert, ce cher col du Tourmalet ! C’est si bon d’y être et de revoir ce paysage. L’occasion aussi pour moi de voir enfin le col du Tourmalet depuis les travaux qui ont commencé en 2021.

Au sommet, ma 160 ème ascension et nouvelle place pour le Géant !
Le musée du Tourmalet

Après avoir profité du sommet, c’est parti pour la descente. Il y avait pa mal de gravillons du coup prudence. Mais je n’avais aucune appréhension. Voilà un bon point positif, je n’ai pas de blocage suite à la chute. Je fais tranquillement la descente puis c’est le retour dans la vallée et la plaine. J’ai juste un énorme mal de jambes^^

La Mongie
Cette vue que j’adore avec la route qui va vers le ciel

Je repasse à l’endroit de la chute, j’y passerai à chaque sortie dans la vallée de Campan, mais maintenant ça fait partie de mon histoire.

Les derniers kilomètres du retour paraissent longs et font bien mal aux pattes mais ce n’est rien à côté du plaisir que je ressens et du soulagement de voir une partie de mes doutes qui sont levés.

Ça y est, j’ai grimpé le col du Tourmalet en 2023 et ça fait 160 !

Vivement la suite de ma saison, maintenant qu’elle vient de commencer le…24 septembre.

103 km et 1900 m de D+ pour cette reprise.

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