Tout d’abord, j’ai une pensée pour tous ces villages sinistrés juste dans la vallée d’à côté qui sont en train de nettoyer et déblayer ce qui peut être sauvé. La vallée des Gaves ne sera plus comme avant… C’est effrayant de voir qu’en quelques heures, la vie d’une vallée peut changer.
C’est là la force de la nature. C’est sûrement comme cela que se sont façonnées les montagnes au fil des millénaires! Suite à ce déluge, le paysage de la vallée a changé, le gave de Pau n’a plus tout à fait la même place qu’avant et des terrains ont été engloutis par le gave et n’existent donc plus…
Il faudra de nombreux mois voire des années pour que ces villages s’en remettent si ils le peuvent.
La vallée de l’Adour n’a pas subit trop de dégâts suite à ce déluge. C’est pour cela que pour els sorties en vélo je vais me cantonner à cette vallée.
La journée de ce samedi était prévue ensoleillée toute la journée. J’avais donc une ascension en tête : le col du Tourmalet!!
Pourtant en me levant le matin, le ciel était très nuageux voire menaçant! Le coup au moral que ça donne… J’ai regardé sur internet la webcam du Pic du Midi et j’ai pu voir que le sommet du col du Tourmalet était au soleil. Mais il fallait donc que je traverse les nuages à un moment donné dans l’ascension. Il se trouve en plus que je suis parti 1h30 plus tard que prévu et les nuages ne se levaient toujours pas… Je commençais vraiment à me poser des questions…
Les occasions de grimper le Tourmalet sont comptés pour moi en ce moment (à moins que ce soit les occasions qui me ratent^^), de fait, je suis quand même parti.
Le début du chemin dans la vallée en direction de Sainte Marie de Campan s’est bien passé. J’étais moins en forme qu’avant hier où j’étais allé au col d’Aspin mais ça allait quand même.
Juste après Bagnères, les nuages ont commencé à se lever et j’ai pu entrevoir le sommet du Pic du Midi, le soleil serait-il en train d’arriver??
Juste après dans la côte entre Asté et Campan, longue de 1,2 km, je me suis un peu enflammé je pense. Là je me suis mis dans le rouge en la montant assez vite. A partir de là jusqu’à Sainte Marie de Campan je serai en surrégime… Je pense que c’est ça qui m’aura manqué comme énergie sur le final.
Une fois à Sainte Marie de Campan, il faisait beau au dessus du village et ça s’éclaircissait sur les montagnes! Super!! Le temps de manger une pâte de fruit et d’enlever ma veste thermique et je me suis élancé sur le col du Tourmalet pour les 17 kilomètres d’ascensions. Il ne faisait pas très chaud mais la température était juste bonne pour y aller en manches courtes. Bien entendu, il était prévu que je redescende du même côté car le côté Barèges n’est tout simplement pas autorisé à la circulation en dehors des convois de secours car la route entre Barèges et Luz Saint Sauveur n’existe plus…
Je m’attendais par ailleurs à trouver pas mal de gravier et gravillons sur la route en raison des fortes pluies des jours précédents.
Les 4 premiers kilomètres jusqu’à Gripp sont très roulants. En revanche à partir du hameau, la pente passe à 9%. Et à partir de là, la pente moyenne jusqu’au sommet sera aux alentours de 9% sur les 12,5 derniers kilomètres. Dès le début j’ai senti que j’étais beaucoup moins en jambes, j’ai donc préféré ne pas continuer longtemps sur le 42-24 et de me mettre à mouliner.
Par la suite j’ai pu trouver mon rythme de croisière. Le débit de la cascade à 10 km du sommet était assez impressionnant, ça faisait un énorme brumisateur quand on passait sur la route.
Les 2 km qui ont suivi jusqu’au lacet du Garet m’ont fait un peu mal aux jambes mais le lacet du Garet bien raide, m’a redonné du punch. Je l’ai passé à la corde sans soucis et la rampe suivante m’a paru plus facile. Je rattrapais des cyclistes qui paraissaient vraiment mal en point. Juste avant le premier paravalanche, je commençais à sentir la faim arriver, du coup j’ai profité du ebau point de vue sur Artigues en contrebas pour m’arrêter 30sec et manger une pâte de fruit avant de repartir.
Il y avait pas mal de gravillons sur la route et beaucoup giclaient dans les rayons de mes roues.
La route est très raide lorsqu’elle passe sous les paravalanches mais pour ma part c’est là que je me suis senti le mieux. J’arrivais à bien relancer même si les sensations étaient toujours aussi moyennes. A l’entrée de La Mongie à 5 km du sommet, il y a vraiment beaucoup de gravillons et j’essayais de repérer les meilleurs trajectoires à suivre dans la descente…
Pendant la traversée de La Mongie, j’ai eu un coup de moins bien qui est parti lorsque la pente est passée à 11% sur la sortie de la station. A partir de là il n’y avait plus les panneaux à chaque kilomètre mais qu’importe je connais la montée. C’était vraiment un plaisir de traverser La Mongie et de voir le paysage s’étaler devant mes yeux lorsque j’ai fini de traverser la station! Je n’avais plus monté le col du Torumalet depuis le 6 octobre l’an passé, presque 9 mois!! Et cela faisait presque 4 mois que je n’étais plus rentré dans les Pyrénées, ces paysages me manquaient vraiment!! C’était un pur régal que d’y être de nouveau!
La route très sale à la sortie de La Mongie :
J’appréciais vraiment le paysage, ce qui fait que les 2 kilomètres suivant La Mongie je ne les ai pas vu passer!
En revanche l’avant dernier kilomètre a été un peu plus difficile pour les jambes avec les lacets assez raides. Quant au dernier kilomètre, l’air du sommet l’a fait passer plus facilement, y compris les 400 derniers mètres très raides que j’ai bien passés! Il n’y avait pas tant de neige que ça sur les bords. Les premières plaques sont aux alentours de 1800m d’altitude et le mur de neige du dernier virage n’était pas très haut.
Sur cette dernière partie d’ascension, le côté droit de la voie de droite est transformé en ruisseau! Il y a un débit assez important d’eau qui coule sur cette partie. ça faisait bizarre. Juste à la sortie de La Mongie, le talus sur le côté droit de la route était transformé en cascade sur plusieurs dizaines de mètres de long qui finissait dans le ruisseau coulant en bas. C’était vraiment bizarre à voir, signe de la quantité énorme de pluie et d’eau provenant de la fonte des neiges…
Le ruisseau sur le bord de la route (on ne se rend pas bien compte du débit et de la quantité d’eau sur la photo) et un véhicule de secouristes arrivant en face :
J’ai croisé de nombreux véhicules de gendarmerie et de pompiers qui allaient et revenaient de Barèges de l’autre côté.
En arrivant au sommet du col du Tourmalet, j’étais vraiment content d’y être!! Il faisait beau, la vue était dégagée, ça fait plaisir! Pour cette année 2013, c’est le premier col de plus de 2000m que je grimpe.
Au sommet il y avait beaucoup de monde. Et aussi énormément de vent!! Un vent bien glacial qui soufflait très fort… J’ai eu du mal à enfiler mon K-Way.
Côté Barèges :
Côté La Mongie avec la mer de nuages au loin :
J’ai pris quelques photos puis je suis retourné quelques mètres en direction de La Mongie pour avoir la vue sur la station et la mer de nuages au loin dans la vallée.
Il y avait pas mal de gens qui encourageaient des personnes de leur club qui grimpaient, je suis donc parti parce qu’ils gueulaient comme des malades il faut bien le dire… Je me suis arrêté juste après le mur de neige du dernier virage après 400m de descente, là c’était bien plus tranquille et j’ai pu aprpécier le paysage. Je suis resté quelques minutes à profiter. Je me suis étonné de ne pas avoir vu la stèle en hommage a Eugène Christophe, qui a été placée début juin sur le lieu où il a brisé sa fourche le 9 juillet 1913… Je me suis dit que je la verrai dans la descente peut être. Et c’est ainsi que j’ai repris en marche ma descente.
La descente a été assez dangereuse en raison des gravillons sur la trajectoire. Jusqu’à l’entrée de La Mongie encore ça allait et j’ai pu faire une pointe à plus de 70 km/h en zig zaguant entre les cyclistes qui descendaient moins vite. Enr evanche dès l’entrée de La Mongie il fallait faire très attention avec les gravillons. Tout à coup j’ai vu un âne qui marchait sur la route et que j’ai donc dépassé. Je me suis arrêté pour l’attendre et le caresser car j’aime bien les ânes. Il avait l’air bien vieux. Je suis sûr que c’est le même que j’avais vu lors de la Montée du Géant du Tourmalet le 4 juin 2011 et qui s’abritait sous un porche à La Mongie car il pleuvait énormément!
Je suis reparti ensuite et je me suis fait une belle frayeur un peu plus tard en entrant sous les paravalanches… Il faisait sombre et de ce fait je ne voyais pas le sol et pile sur la trajectoire il y avait énormément de gravillons, au moment de négocier la courbe sous le paravalanche, impossible de bien tourner et j’ai bien manqué de tirer tout droit dans le mur… Heureusement in extremis j’ai retrouvé de l’adhérence pour freiner (en faisant attention de ne surtout pas bloquer les roues) et j’ai pu me rattraper en frôlant le mur.
Sur la suite de la descente j’étais un peu sur les freins. Juste après les paravalanches (et avant le lacet du Garet), je suis passé devant la stèle placée en mémoire de la mésaventure d’Eugène Christophe! Juste le temps de la voir sur ma droite, j’ai freiné et me suis arrêté pour aller la voir de plus près. J’ignorais que c’était là, je pensais que c’était plus haut que ça c’était produit. C’est sympa d’avoir marqué l’endroit car c’est un des actes les plus légendaires du Tour de France qu’il a accompli suite à ce bris de fourche!
J’ai repris la descente. A ce moment là je commençais à réfléchir pour la suite de la sortie. Si j’écoutais mes jambes, je serai rentré de suite, mais je voyais le soleil et je me suis dit que c’est assez rare pour ne pas en profiter… Et donc sur la fin de la descente du Tourmalet, j’ai décidé de prendre la direction du col d’Aspin à Sainte Marie de Campan malgré la fatigue que je ressentais.
A Sainte Marie de Campan, j’ai donc pris à droite. Je me suis arrêté pour enlever mon K-Way et je suis reparti immédiatement.
La première partie n’est pas la plus difficile jusqu’à Payolle. Du coup sur le 42-22 j’étais plutôt à l’aise. Cependant, comparé à deux jours avant, je me rendais bien compte que le coup de pédale était plus lourd.
Ces 7 kilomètres jusqu’à Payolle sont passés assez vite. A Payolle, j’ai mangé une barre céréale car je commençais vraiment à avoir faim! Puis je suis reparti pour les 5 derniers kilomètres raides avec le début à 9%.
Payolle :
Ce kilomètre à 9% s’est à peu près bien passé, en revanche le suivant a été difficile… J’avais plus de jambe… Je me suis arrêté à 3 km du sommet pour manger une autre barre céréale. ça a continué à être dur la suite… Cela faisait longtemps que le col d’Aspin ne m’avait plus fait mal aux jambes comme ça… Ce n’est que dans le dernier kilomètre que j’ai retrouvé mes jambes. Là à nouveau je pouvais relancer en danseuse, mains en bas du guidon, sans soucis! Décidément… J’ai juste eu un mauvais passage pendant 3 kilomètres…
Au sommet il y avait beaucoup de monde et beaucoup de vaches!
Il faisait beau et j’ai pu profiter d ela vue sur le Pic du Midi qui commençait à voir arriver de la brule à sa base. J’étais content d’avoir pu profiter du Tourmalet sous le soleil avant!
Cette vue sur le Pic du Midi depuis le sommet du col d’Aspin je ne m’en lasserai jamais!! De l’autre côté, les sommets étaient bien visibles avec juste l’Aneto dans les nuages.
J’ai demandé à un motard très sympa de me prendre un photo. C’est un belge qui rentre d’Espagne où il a fait son année d’études.
Le Pic du Midi depuis le sommet :
Côté Arreau avec les nuages juste sur le Pic d’Aneto :
Alors que j’étais au sommet, le vent s’est levé, venant de la vallée… J’allais l’avoir de face sur le retour…
Je suis donc reparti pour la descente en direction de Sainte Marie de Campan. J’avais bien mal aux jambes, je restais donc en roue libre la plupart du temps. A Payolle, quand la pente devient presque plate, j’ai pris le vent de face en pleine face… La suite dans la vallée s’annonçait longue et galère… Et ça n’a effectivement pas raté… Sur les faux plat descendant entre Sainte Marie de Campan et Campan, je peinais à atteindre les 40 km/h. Puis sur la suite, alors que d’habitude je peux rouler assez vite, je ne dépassais pas les 30 km/h…
Je commençais à avoir uen fringale en plus mais je voulais continue ràr entrer puisque je n’avais plus d’ascension à faire.
Le Montaigu sur son trône :
En arrivant à Asté, j’ai eu une petite frayeur quand une buse à décoller de la droite de la route juste devant moi. Elle ne m’avait pas vu et en me voyant au moment de son décollage elle a dû avoir peur et elle a lâché le serpent (une vipère) qu’elle venait d’attraper juste devant moi. A 20cm près, c’était sur mon guidon que la vipère atterissait. inutile de dire qu’elle était encore vivante. J’ai eu une grosse frayeur quand même, c’est pas de cette façon qu’on s’attend à trouver un serpent juste à côté^^ Lorsque je me suis retourné, je voyais la vipère ramper sur la route et la buse est revenue la chercher. Un frisson m’a parcouru le dos.
Les nuages sont revenus sur les Pyrénées :
La suite du trajet a été un peu long et j’avais vraiment mal aux jambes et faim. Dans les derniers kilomètres je plafonnais à 25 km/h.
J’étais vraiment content de rentrer et de pouvoir manger!!
Au total pour cette sortie j’ai parcouru 120 kilomètres pour 2600m de D+. Ce fut une belle sortie sur les deux cols que je préfère! C’est la 3e fois que je fais cet enchainement avec un 3e vélo différent.
Pour les stats, c’était la 12e fois que je grimpais le col du Tourmalet et la 26e fois que je grimpais le col d’Aspin (avec 7 vélos différents).
Je suis content d’avoir pu profiter de la seule journée à peu près ensoleillée de ma semaine de congés dans les Pyrénées. Il va rester encore 2 possibilités lundi et mardi!
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