Sacrée sortie pour ce 28 avril!!!
Déjà je voulais absolument faire une sortie ce samedi pour tester mon nouveau compteur de vélo! Le Sigma Rox 8.0!! Mon dernier achat. Un compteur qui va faire mieux que leGPS que je pensais acheter. Etant donné que je ne me servais pas beaucoup de la fonction des transferts de parcours avec le GPS, ce compteur est peut être ce qui convient le mieux à mon utilisation. Je ferai probablement un article dessus.
Il y avait donc ça comme source de motivation et puis depuis la sortie bien sympa de la semaine précédente le 21 avril, j’avais plutôt des bonnes jambes et l’envie de faire à nouveau une grosse ascension…c’est à dire le Mont Ventoux par Bédoin bien sûr!
Voilà de quoi orienter la sortie de ce samedi 28 avril. Seul soucis évidemment, la météo…
Il est prévu plutôt beau temps le matin et par contre l’après midi il est prévu un fort vent… Vendredi soir, c’était du vent à 60km/h qu’il était prévu pour le samedi après midi. Sachant que dimanche et mardi 1er mai il était prévu de la pluie à ce moment, c’était un peu compliqué de prévoir des sorties…
Du coup il a fallu prendre une décision. 60km/h de vent l’après midi, ça me paraissait la limite pour rouler. Si c’était 80 ou 100km/h qui était prévu, là je ne serai pas parti. Pour mettre toutes les chances de mon côté j’ai décidé de tenter de devancer au maximum le vent en partant tôt le matin.
Problème…je me suis couché tard car je regardais toutes les fonctions du compteur et tout ça…j’ai donc décidé de ne pas mettre de réveil le matin et de me lever quand je me réveillerai…
A 6h45 environ je me suis levé. J’ai préparé mon sac avec en tête le Ventoux par Bédoin et si ça ne souffle pas trop, l’enchainement avec l’ascension par Malaucène. Mais j’ai aussi prévu un plan B en guise de roue de secours que je décrierai plus loin.
Je suis donc parti direction Bédoin à 50km de Apt en passant par le col de Murs (627m).
De bon matin il faisait déjà 20°C!!! Quelle chaleur!! J’ai ouvert ma veste thermique et j’ai décidé de la garder jusqu’au sommet du col de Murs afin de faire la descente avec. Les jambes sont plutôt pas mal. Dans les montées je tournais bien les jambes et je testai le compteur, ça occupait pas mal^^
Les Plateaux du Vaucluse en allant vers le col de Murs :
L’ascension du col de Murs s’est faite rapidement avec une belle vue sur le massif du Lubéron. La route monte pendant plusieurs kilomètres entre 5 et 9% jusqu’à Murs avant d’avoir 2 kilomètres de plat puis de nouveau 3km de montée à 4%. J’avais calibré l’altimètre du compteur sur une altitude de départ de 230m et c’était la bonne je pense car dans l’ascension du col de Murs, l’altitude indiquée était exacte au mètre près. Au sommet, juste un arrêt rapide pour manger une pâte de fruit et direction la descente. Il n’y avait pratiquement pas de vent, j’étais vraiment confiant.
Maintenant que je connais la route, j’ai pu faire une descente rapide sans hésiter sur les routes à prendre. Puis ensuite, dans la plaine j’ai pédalé sans trop lambiner quand même afin de ne pas perdre de temps. Je me sentais bien et je pouvais me le permettre. Le Mont Ventoux était devant moi!! Magnifique! Et surtout incroyable, la neige a entièrement fondue alors qu’il y a seulement 7 jours, elle était sous les 1400m d’altitude!! Les 30°C qu’on a eu ces deux derniers jours à Apt montrent qu’il a fait bien chaud même au sommet. Ce n’est pas dans les Pyrénées qu’on aura une fonte des neiges aussi rapide…
La vue sur le Ventoux en allant vers Bédoin puis juste après Bédoin :
Je suis entré dans Bédoin très confiant et tranquille. Il y avait beaucoup de touristes. Et puis j’ai tourné à droite direction le Mont Ventoux. Je me suis arrêté sur la ligne marquant le début de l’ascension pour enlever ma veste thermique, manger un peu. Et subitement le vent s’est levé…oups…. Il soufflait déjà pas mal aux alentours de 40 à 50km/h… Un vent de sud/sud-est que j’aurais en fait tout le reste de la sortie. Déjà je commençais à me poser des questions, si il y a du vent en bas, ça veut sire que sur le haut du Ventoux ça souffle beaucoup beaucoup plus fort… Pas la peine d’aller s’esquinter dans une ascension à cause du vent surtout que l’ascension je la connais déjà et que le Mont Ventoux ne doit rester que du bonus pour moi!
J’ai tout de même fait les premiers kilomètres en me disant qu’une fois que je serai dans la forêt sur les 10km raides je serai abrité. Pour rejoindre cette portion il y a 5 kilomètres aux alentours de 5 à 7% à découvert.
Et là…plus les secondes passaient et plus le vent s’intensifiait…que faire?? Et je pense que j’ai eu la bonne idée de choisir l’itinéraire de secours. Je me suis arrêté pour étudier la carte routière afin de bien lire les numéros des routes à suivre. Et j’ai décidé de prendre la direction de Flassan à 5km de Bédoin (dont la bifurcation se trouvait sur le début de l’ascension du Ventoux) pour ensuite grimper le col Notre Dame des Abeilles (996m) puis ensuite redescendre sur Sault et rentrer sur Apt par les plateaux du Vaulcuse.
Le vent soufflait tellement que je n’ai pas pu replier comme il faut ma carte routière, j’ai du la ranger en vrac… Et me voilà donc sur la petite route menant à Flassan. Cette route me faisait avancer plein Est avant d’aller vers le sud une fois à Sault…bref le vent je l’aurai en pleine face tout le long…
Et là le vent s’est mis à souffler énormément!! La route montait déjà avant Flassan. Et ça soufflait. Heureusement que les jambes étaient pas mal. Je pouvais appuyer mais difficile de garder une bonne vitesse, j’étais en relance constante. Heureusement le vent était chaud et j’avais beau être dans un vent monstrueux, j’étais en manche courte, il faisait 26°C d’après mon compteur! Ça restait agréable quand même.
Une fois le village de Flassan il restait environ 13 kilomètres pour rejoindre le col des Abeilles… Et sur cette route assez large mine de rien, bordait tout le long par des arbres et très souvent en ligne droite, je dois dire que j’ai trouvé le temps un peu long face au vent… J’essayais de conserver une certaine vitesse. Le fait de ne pas aller au Ventoux, ça détend l’esprit quand même, et de fait il y a moins besoin de s’économiser. Quand il n’y a pas de grosse ascension, j’ai confiance et je n’ai pas d’appréhension quant au mal de jambes. Je montais sur le 38 dents, souvent en relance mains en bas du guidon dans la montée. A travers les arbres je distinguais sur ma droite la plaine vers Avignon et les Plateaux du Vaucluse à côté et sur la gauche ou devant moi selon les courbes et la présence des arbres, j’avais la face sud du Mont Ventoux! Si proche! Si majestueux! Magnifique. Et plus je montais et plus j’avais l’impression de me rapprocher du sommet alors que je n’étais pas sur la montée du Ventoux. Mais ces rangées d’arbres sur les côtés, complètement secouées par le vent, rendaient la montée monotone. 13 kilomètres dans ces conditions ça reste long…. Je devais fournir beaucoup d’effort pour contrôler le vélo. Dans cette montée le vent soufflait bien plus fort qu’au début et devait être aux alentours de 70km/h. J’étais quand même soulagé d’arriver au sommet du col des Abeilles. Pas grand chose à voir en haut…
Le Mont Ventoux vu depuis la montée du col des Abeilles :
Va falloir que je me fasse couper les cheveux parce que le casque laisse des traces^^
Les jambes, bien que bonnes, commençaient à souffrir un peu. Le vent soufflait de plus belle en haut et de l’autre côté je n’en revenais pas!! Encore plus fort!! Pour la descente j’ai hésité à mettre le K-Way mais avec 23°C en haut du col, j’ai décidé de rester en manches courtes pour m’éviter de m’arrêter dans le vent en bas pour l’enlever. Et c’est parti pour la descente… Je suis resté en roue libre durant tout le début de la descente, le vélo était difficile à contrôler mais quand même contrôlable. Puis au détour d’un virage vers la gauche, un belvédère avec un superbe point de vue sur la plaine de Sault. Je ne pouvais pas rater ça!! Je me suis arrêté pour prendre des photos. Et face à la plaine, la route était encore plus exposée au vent qui a redoublé! Dur dur! Je peinais à rester de bout et à tenir mon vélo droit. En face, de l’autre côté de la plaine, je voyais la route qui partait de Sault et qui allait vers les Plateaux du Vaucluse, la route que je prends et que je vais prendre encore cette fois.
J’ai repris la descente avec beaucoup d’appréhension mais il est plus facile d’essayer de contrôler le vélo en descente que d’essayer de rester debout à l’arrêt dans ce vent. Et là, une belle ligne droite en descente, vent de côté. Je me suis fait plaisir, j’ai atteint pratiquement les 80km/h avec un vent lui aussi de 80km/h de côté (par la droite) et le tout en manches courtes sans avoir froid! Ah que ça fait de drôles de sensations, cette appréhension du contrôle du vélo, la vitesse et la température estivale. Une fois en bas dans la traversée de la plaine pour rejoindre Sault, le vent soufflait un peu moins fort, mais toujours de face. Et dans la petite remontée sur Sault, j’ai vu que les jambes étaient bien encore, quel plaisir d’avoir ces sensations.
Sault :
Pour rejoindre les Plateaux du Vaucluse il faut passer sur le pont qu’on voit à droite :
Le Mont Ventoux, je suis descendu du col des Abeilles par la route qu’on voit en face :
Une fois à Sault j’ai entrepris la remontée habituelle sur les Plateaux du Vaucluse. Et là d’un seul coup, plus du tout de vent…ça alors…alors que j’appréhendais de l’avoir de face, plus rien hormis quelques bonnes rafales de temps à autre. Après 6km de faux plat montant, je suis arrivé à Saint Jean de Sault… Et là d’un seul coup, le vent s’est mis à souffler encore plus fort que précédemment!!! Honnêtement, ça devenait dangereux mais je n’avais pas le choix, le vent s’intensifiait de minutes en minutes, je devais continuer…. Juste après le village il y a un petit hameau et juste là une bifurcation. Tout droit la route habituelle que je prends pour redescendre sur Saint Saturnin (à 19km) avec faux plat montant au début puis descente. Et à gauche, une route indiquant Saint Saturnin par Sarraud à 15km. Une route que je me disais que j’irai découvrir un jour.
Le vent était très fort et soufflait du sud. De côté le vélo est vraiment très dur à contrôler. J’étais à l’abri derrière une baraque et devant une fontaine. D’ailleurs au passage, le vent soufflait tellement que le jet d’eau était dévié et coulait à côté du réservoir^^. J’ai pu sortir ma carte routière. Si je prenais la route habituelle, la partie en faux plat montant l’aurait fait prendre le vent de côté avant de l’avoir de face puis de nouveau de côté en rejoignant Saint Saturnin.
La route par Sarraud me faisait aller plein sud au début sur une portion montante de 4km. C’est à dire avec le vent de face puis ensuite une descente sur Saint Saturnin avec vent de côté. J’ai donc choisi la route par Sarraud car je préférais avoir le vent de face puis de côté plutôt que de l’avoir plus souvent de côté par la route habituelle.
Me voilà donc sur une route que je découvre. La route monte et pile derrière moi, le Mont Ventoux! Magnifique. Mais dur de garder la tête tournée derrière^^. Là mon genou gauche, comme les deux sorties précédentes commence à me faire mal. Mais que diable se passe-t-il?! Le vent soufflait très fort et dans la montée j’étais presque arrêté, là c’était le premier moment où j’avais du mal à garder ma vitesse. Mais j’arrivais encore à relancer. J’ai du mal à croire que ce soit les braquets importants qui me fasse mal au genou car ça fait 72 sorties en montagne que je fais pareil et je n’avais pas de soucis… Ces 4km de montée m’ont paru un peu long quand même. Sarraud est en fait un tout petit hameau de quelques maisons. La route continue de monter encore un peu jusqu’à 1002m. Et là, j’arrive à ma grande surprise, au col de la Liguière (998m). Rien à voir comme panorama…
Le Mont Ventoux que je voyais derrière moi dans la montée du col de la Liguière, avant Sarraud :
Là j’ai attaqué la descente dans le vent…10km de descente environ jusqu’à Saint Saturnin. Et bien ce fut bien difficile là. Le vélo était très très dur à contrôler, le vent soufflait encore plus fort de côté. Les virages étaient très durs à prendre. J’avais mal au genou gauche et aussi à la nuque car j’étais forcément bien plus tendu que d’habitude et puis dans le vent la nuque travaille mine de rien.
J’étais content d’en finir avec la descente quand même. J’ai ensuite traversé Saint Saturnin avec un vent toujours aussi fort puis il restait 8 kilomètres pour rejoindre Apt avec surtout du faux plat descendant. Le vent était tantôt de face tantôt de côté. Là, ça restait dur à contrôler le vélo, j’ai failli passer dans le fossé à droite de la route. J’étais très concentré pour garder la trajectoire. J’étais soulagé de rentrer à l’appart à Apt!
Le vent soufflait très fort et pour aller en ville ensuite, j’y suis allé à pied plutôt qu’en vélo!
Globalement je suis rentré assez frais quand même sans trop de fatigue ni de mal aux jambes hormis ce genou…
J’ai fait 112 kilomètres et 1900m de D+. Plutôt pas mal comme dénivelé je trouve surtout que j’ai l’impression d’avoir fait une petite sortie malgré les 3 cols. Le compteur donne beaucoup d’informations, comme le pourcentage maxi (11%), le kilométrage en montée (environ 40km) et plein d’autres choses dont je parlerai dans un futur article.
Inutile de préciser que je n’ai pas pris beaucoup de photos car en roulant c’était dangereux de lâcher les guidons et dans ce vent je ne me suis pas beaucoup arrêté si ce n’est au sommet des cols et au belvédère dans la descente du col des Abeilles, toutes les autres ont été prises en roulant.
Inutile de dire également que c’est ma sortie la plus venteuse que j’ai faite. D’ailleurs pour tout dire mes 3 dernières sorties font parties des 6 plus venteuses que j’ai faites! Bizarrement, bien que le vent était pénible et dangereux par moment, ça ne ‘ma pas dérangé mentalement de l’avoir de face alors que dans les Pyrénées je pense que j’aurais été énervé dans la même situation… Peut-être que dans cette région je suis prêt inconsciemment à affronter du vent… De plus la température agréable m’a fait apprécier la sortie. Au final c’est donc une sortie qui restera un bon souvenir malgré tout!
Par la suite j’ai regardé la météo et le JT à la télé… Les Alpes sont et le nord de la Provence sont en alerte orange pour le vent. Et dans la journée ce sont en fait des rafales à plus de 110km/h qui ont soufflé dans le Vaucluse avec des pointes élevées! Bref pas un temps à mettre un cycliste dehors je crois!
Honnêtement je trouve que les jambes étaient bien et que tout le début de la sortie jusqu’à 20km de Apt, j’ai su conserver une bonne vitesse malgré tout. Les derniers kilomètres avant le col de la Liguière furent plus durs et par moment dans les rafales j’étais quasi arrêté… Le vent fait complètement oublier la pente et que c’était sur le plat, à 4% ou à 8 ou 9% dans les ascensions, c’était pareil, je gardais le même pignon et je luttais face au vent.
Au moins maintenant, j’ai pédalé dans un fort vent à prêt de 80km/h et je sais ce que c’est!
Et ensuite bonne nouvelle! Finalement pour le mardi 1er mai il est prévu de belles éclaircies et pas trop de vent!! Une grosse sortie en perspective??!
Le nouveau compteur que je découvrais est vraiment top par rapport aux données dont j’ai besoin et ce fut aussi une source de concentration permettant d’oublier le vent par moment.
Bref une sortie épique!
Commentaires récents