Voilà une sortie que j’attendais depuis longtemps!! Cela faisait presque 3 mois que je n’étais pas allé faire du vélo dans les Pyrénées. L’hiver approchant, les belles journées vont se faire de plus en plus rares. Je voulais aller au col du Tourmalet (2115m) avant qu’il ne soit fermé. Je ne savais pas où en étaient mes jambes mais j’avais envie d’enchainer avec l’ascension jusqu’au Cirque de Troumouse (2100m) au départ de Luz Saint Sauveur. Je n’y suis encore jamais allé et le profil, bien qu’il soit difficile, me donne plutôt confiance. Après bien sûr, il faut au préalable réussir à monter le col du Tourmalet sans être trop entamé. Si les jambes ne sont pas au rendez-vous, j’envisageais éventuellement d’aller au col d’Aubisque après le col du Tourmalet.
Je craignais tout de même le froid.
Effectivement, de bon matin en me levant, il ne faisait pas chaud… Au dessus de la maison c’était ciel bleu mais tous les nuages étaient accrochés aux montagnes, impossible de les voir…
Qu’est ce que j’étais content de partir dans les Pyrénées!!
Dans les petites côtes sur le chemin je n’étais pas trop mal. C’était vraiment agréable de remonter à nouveau la vallée de Campan.
Les jambes étaient meilleures que lors de la semaine dans les Alpes mais ce n’était pas non plus les super bonnes jambes…
Dans les dernières montées en arrivant à Sainte Marie de Campan, je suis revenu sur un groupe d’anglais. Certains devant se tiraient la bourre. Je me suis arrêté pour enlever mon écharpe et pour manger une pâte de fruit avant l’ascension. Puis je suis reparti. Il faisait environ 8°C… Le ciel était très menaçant et la route très humide. Mais j’appréciais le moment. Les 4 premiers kilomètres ne sont pas trop raides et se passent assez vite. Au hameau de Gripp j’ai aperçu les lamas en contrebas de la route qui ont quitté les sommets pour venir en bas.
A cet instant j’espérais qu’au sommet je serai au-dessus des nuages.
Etant donné que je souhaitais faire un enchainement je me suis dit que dans le Tourmalet j’en garderai sous la la pédale, du coup même si j’avais les jambes pour continuer sur de gros braquets je m’étais dit que je me mettrai en sous régime à partir du panneau annonçant le sommet à 10 km.
Petit à petit j’ai rattrapé un par un les cyclistes anglais. J’étais plutôt à l’aise sur 39-21 sur le début de la partie raide à 9,5%.
Je suis revenu dans la roue des deux anglais qui se tiraient la bourre juste au virage à gauche suivant le panneau annonçant le sommet à 10 kilomètres. Là, j’ai décidé comme prévu de mettre plus petit et de mouliner un peu plus pour en garder pour la suite. Du coup je me suis calé à 3m derrière les anglais et pendant 5 kilomètres je les aurais en repère devant moi.
Plus ça devenait raide et plus j’étais à l’aise, ça faisait longtemps que je n’avais pas été aussi bien dans une montée. A un moment, juste avant le lacet du Garet, les anglais ont relancé et pris un peu d’avance puis ensuite, je suis revenu au train. Honnêtement je m’amusais un peu dans cette position. Je regrettais un peu l’absence du paysage à cause des nuages. A 7 kilomètres du sommet, juste avant le deuxième paravalanche (celui qui suit le lacet du Garet) on est entré dans le brouillard. C’est à chaque fois au même endroit que le brouillard commence. J’ai allumé mon feu arrière.
Je commençais à avoir faim… J’hésitais à tenter de continuer au risque de souffrir sur la fin ou à m’arrêter juste 30 secondes même si je ne voulais pas m’arrêter. Finalement après le paravalanche je me suis arrêté pour manger une pâte de fruit. J’ai aussi vérifié que mon feu arrière était bien allumé. Et je suis reparti à une grosse centaine de mètres des anglais. Et j’étais vraiment facile! Sur le kilomètre à 10% précédant La Mongie, je me suis vraiment baladé et je suis revenu sans soucis dans la roue des anglais en 800m.
Le froid était assez pénible au fur et à mesure… A La Mongie, les deux anglais ont mis pied à terre, je ne sais pas si ils sont allés jusqu’au sommet car je ne les ai pas recroisés ensuite. A la sotie de La Mongie, le brouillard s’est épaissi. C’était impressionnant! Sur les 4 kilomètres restant, la visibilité n’a cessé de baisser jusqu’à ne pas dépasser la vingtaine de mètres. Heureusement les voitures roulaient lentement et j’étais rassuré d’avoir mon feu arrière car quelques mètres devant moi je rattrapais un cycliste qui n’avait pas d’éclairage, il était juste devant et je le distinguais à peine. Sur les derniers kilomètres il n’y avait plus les panneaux à chaque kilomètre. Du coup je n’avais plus trop de repère car, même si je reconnaissais les courbes et que je voyais à peu près où j’en étais, le manque de visibilité ne permettait pas de voir l’avancement. Notamment dans le dernier kilomètre, le dernier virage raide avant les derniers 500m très raides, je ne l’ai pas vu arriver^^ Heureusement les jambes étaient plutôt là et j’ai pu ne pas trop sentir la pente dans les jambes. Quelle purée de pois!! Incroyable!!
En haut il y avait quand même pas mal de monde qui était monté en voitures, il y avait également un bus aux couleurs du Stade Bagnérais. D’ailleurs c’est à un monsieur de ce bus que j’ai demandé de me prendre en photo. Le soucis c’est que la batterie de mon appreil était presque vide et malgré le fait d’avoir pu prendre des photos pendant que je montais, en haut, impossible! Il s’éteignait tout seul. Le monsieur, très sympa m’a pris avec son appareil et m’a donné sa carte afin d’échanger nos mails pour qu’il puisse me les envoyer.
Bizarrement sur la suite de la sortie l’appareil remarchera^^
Une fois en haut je ne me suis pas attardé (juste 7 minutes). Dommage pour le paysage. Là j’ai décidé très vite. Avec un tel brouillard ça ne sert à rien d’aller au Cirque de Troumouse si on ne peut pas profiter du paysage et étant donné qu’au col d’Aubisque il y a en général, plus de brouillard qu’au Tourmalet, j’ai préféré ne pas y aller non plus. Mon choix s’est porté sur le col d’Aspin! Une bonne occasion d’aller le revoir!
Au sommet du col du Tourmalet il faisait 6°C… Pas bien chaud!
J’ai attaqué la descente sur Sainte Marie de Campan très prudemment car on n’y voyait rien, d’ailleurs le premier virage, je ne l’ai aperçu que quand j’étais à seulement une dizaine de mètres. Mais très rapidement le brouillard est devenu moins dense que quand je montais. Du coup j’ai pu lâcher un peu le vélo. Cependant, le froid empêchait de profiter pleinement de la descente sans compter la route mouillée… En passant à Gripp, un lama a traversé juste devant moi, gros coup de freins mais ça a été au final^^
Il m’a fallu 22 minutes pour descendre le col du Tourmalet. A Sainte Marie de Campan je ne me suis pas arrêté et je me suis engagé directement dans la montée du col d’Aspin. C’est ça qui est bien dans les Pyrénées, ces enchainements!! J’avais eu bien froid dans la descente du coup j’ai commencé le col d’Aspin avec le K-Way et l’écharpe. Au pied du col il faisait 12°C.
Qu’est ce que j’aime ce col d’Aspin, y rouler c’est toujours le même plaisir!!
Les 7 premiers kilomètres du col d’Aspin sont roulants et pas très raides, ils alternent portions raides et portions plates. C’était agréable. Je commençais à sentir mes jambes mais ça allait très bien encore. Il faut dire que cette année j’ai rarement fait des enchainements de gros cols quoique la sortie dans la Chartreuse le 19 septembre n’était pas mal. En tout cas dans les Pyrénées, c’était mon premier enchainement de l’année!! Presque une anomalie^^
A Payolle je commençais à avoir faim, je me suis arrêté pour manger une pâte de fruit, j’ai dénoué mon écharpe, ouvert mon K-Way. Et je suis reparti à l’assaut des 5 derniers kilomètres plus raides! Même si le plafond nuageux était bas, j’ai beaucoup apprécié!!
J’avais tout de même plus de mal à garder les gros braquets. Sur les 4 derniers kilomètres j’ai préféré mouliner. C’était mieux comme ça. Sur toute la montée, j’ai apprécié la très faible circulation de voitures! Et je n’ai vu aucun cycliste de toute la montée du col d’Aspin! Sauf au sommet.
J’ai un peu souffert dans l’antépénultième kilomètre à 8,5% mais les deux derniers kilomètres m’ont reposé et j’ai pu enlever quelques dents à l’arrière.
Au sommet, j’étais encore sous les nuages. La traditionnelle vue sur le Pic du Midi était bouchée mais on pouvait quand même voir le versant sur Arreau. J’ai croisé quelques cyclistes là haut dont un qui m’a pris en photo, mon appareil arrivant à rester allumé malgré la batterie épuisée.
Le Pic du Midi est dans les nuages :
Côté Arreau :
Il faisait 8°C environ au sommet du col d’Aspin. J’ai bien apprécié d’y être, ça faisait presque 5 mois que je n’y étais plus allé. J’y suis resté une vingtaine de minutes, à profiter et à regarder les vaches^^
J’ai mangé une pâte de fruit et c’est parti pour la descente et le retour.
Là au moins ilo n’y avait pas de brouillard mais il ne faisait vraiment pas chaud. Du coup je n’ai pas dépassé les 60 km/h dans la descente.
J’ai bien profité du retour et j’ai pu rouler plutôt pas mal, du coup je n’ai pas vu le temps passer! Je suis rentré assez vite malgré le fait que dans les descentes jusqu’à Campan je ne suis pas allé à fond.
En rentrant j’avais mal aux jambes mais ça fait du bien!!
Au final j’ai parcouru 120 kilomètres avec 2600m de D+ et même avec le brouillard, les Pyrénées sont magnifiques!!
J’ai refait exactement le même parcours que ma première vraie sortie en montagne (15 juillet 2009 ; en 2008 j’étais allé une fois au col d’Aspin mais en vrai touriste complètement). Et le hasard fait que sur cette sortie ça a été ma 10e ascension du col du Tourmalet et ma 20e ascension du col d’Aspin. Des comptes ronds.
C’est une sortie qui fait du bien entre le retour de la Provence, l’intermède dans les Alpes et donc les retrouvailles avec les Pyrénées. Cette année je n’ai pas souvent eu l’occasion d’aller dans les Pyrénées et j’en ai bien profité là!
C’est aussi la sortie de transition qui nous fait entrer dans la période froide et hivernale qui approche…faudra s’y (re)faire.
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