Bonjour,
Voilà, elle est terminée cette étape qui avant même la course était déjà entrée dans la légende. Pour la deuxième fois de l’histoire, après 1974, une étape du Tour de France s’est terminée au sommet du col du Tourmalet. C’était la 4e et dernière étape des Pyrénées de ce Tour 2010 et tout ce que l’on peut dire c’est que au départ le suspense était au rendez vous. J’avais résumé les premières étapes du Tour de France. Et au départ de cette ultime étape de montagne, Contador n’avait que 8 secondes d’avance sur Andy Schleck. Et durant ce Tour, tout s’est joué à coup de secondes car entre Contador et Andy Schleck il n’y a jamais eu plus de 42 secondes d’écart au général, c’était après le prologue. Hier donc, l’étape reliait Pau au sommet du col du Tourmalet. Je voulais aller à Pau pour le départ de l’étape mais lorsque je me suis levé hier matin à 6h30, il pleuvait des cordes et je n’avais aucunement envie de passer toute la matinée sous la pluie. Surtout que mardi j’avais déjà pu me plaçer sur le parcours au début du Tourmalet. J’ai donc suivi cette étape à la télé.
Au programme du jour, le col de Marie Blanque, le col du Soulor et la montée finale vers le Tourmalet pour un total de 174 kilomètres.
Dès le début, un groupe de 7 coureurs s’échappe. dedans se trouvent notamment Flecha et Boasson Hagen de l’équipe Sky, Pauriol de Cofidis, Kolobnev de Katusha, Burghardt de BMC (ancien vainqueur d’étape en 2008), Koren de Liquigas et Perez de Euskaltel. L’échappée part et comptera jusqu’à 7min40 d’avance sur le peloton. derrière Samuel Sanchez, 3e du classement général a chuté mais le peloton a temporisé pour l’attendre? Sastre quant à lui, très loin au général est parti dans un baroud d’honneur pour essayer de rattraper les échappés qu’il ne reverra pas en fait. Le tempo du peloton aura toujours été assez roulant sans temporisation. A part des moutons qui ont traversés la route dans la montée du col du Soulor, il n’y a rien à signaler jusqu’à la montée finale. Sastre se fait rattraper par le peloton un peu avant Luz Saint Sauveur, le groupe de tête explose.
Le pied du Tourmalet est là et l’explication peut commencer entre les deux favoris. Andy Schleck n’a pas le choix, il doit attaquer (car il risque de perdre du temps dans le contre la montre de demain). Il porte son attaque au 6e kilomètre de l’ascension. Seul Contador suit. Les deux hommes se retrouvent seuls et dépassent les échappés un à un pour se retrouver en tête de course. Andy Schleck qui a été probablement le meilleur grimpeur sur le début du Tour, change de rythme fréquemment pour essayer de lâcher Contador, mais en vain. Contador est toujours dans la roue et ne prend pas de relais. A 4 kilomètres du sommet, violente attaque de Contador mais Andy Schleck suit et reste dans la roue. Ils arrivent ensembles au sommet et Contador ne dispute pas le sprint de l’étape à Andy Schleck.Derrière le groupe des outsiders pour le reste du top 10 fini un peu éclaté et Sanchez actuel 3e prend 8 secondes supplémentaires à Menchov. Il y a donc à la fin de l’étape, 8 secondes d’écart entre les deux premiers du général et 21 secondes d’écart entre le 3e et le 4e du général. A noter également que Anthony charteau a conservé son maillot de meilleur grimpeur et est donc sûr de le garder jusquà Paris.
Moi je pense que cette étape a tenue toutes ses promesses et je ne me souviens pas avoir vu deux grands champions aussi équivalents en montagne et n’arrivant pas à se départager au sommet d’un des cols les plus difficiles! Les voir côtes à côtes dans les derniers 500 mètres (qui sont à 15%), si proches, m’a rappelé Anquetil-Poulidor en 1964 qui étaient épaule contre épaule dans le Puy de Dôme. Et cette arrivée au sommet où même si Contador n’a pas sprinté, il n’y avait pas plus de 30 centimètres je pense d’écart est assez magnifique. Voi ces deux grands champion s’affirmer comme les deux meilleurs de ce Tour, seuls en tête et tout les autres derrière, dans le brouillard complet est assez magnifique. Si je peux trouver une belle photo je la mettrai. J’espère juste qu’après le contre la montre, Andy Schleck sera à moins d’une minute de Contador au général (c’est peu probable) histoire, que l’on oublie pas que durant ce Tour 2010, tout s’est joué à coups de secondes, un peu comme en 1989 où à la fin il y avait…8 secondes d’écart entre Lemond et Fignon qui n’avaient jamais eu plus d’une minute d’écart au général…
J’apprécie d’autant plus ce Tour qu’il est disputé et ce n’est pas comme l’ère Armstrong (qui devenait assez ennuyeux), ou Landis, Rasmussen en 2006 et 2007 qui paraissaient inébranlable (même quand Landis avait eu sa défaillance), même l’an passé Contador était supérieur aux autres dans le Tour. De plus là ce sont deux grands champions qui ont de grandes chances de se bagarrer dans le Tour pendant de longues années (espérons que ce ne soit pas toujours Contador le vainqueur des duels).
Cependant, on peut se demander si Andy Schleck aurait toujours le maillot jaune et peut être avec une avance de l’ordre de la minute, si il n’avait pas eu son problème de dérailleur lundi au Port de Balès alors qu’il venait de placer une violente attaque…un incident qui va peut-être passer dans l’histoire du Tour de France qui s’écrit chaque année un peu plus…
Sur cette étape de hier, je regrette une chose, c’est la météo très pluvieuse qui a empêchée d’avoir de belles vues du paysage car le col du Soulor et du Tourmalet font partis des plus beaux endroits des Pyrénées. De plus c’était des routes que je connais très bien, des cols que j’ai déjà montés et ça aurait été sympa que cela se fasse sous le soleil, comme d’hab’…
Aujourd’hui les coureurs rejoignent Bordeaux où c’est un sprint massif qui devrait avoir lieu et demain, le contre la montre individuel de 52 kilomètres qui va figer quasi définitivement les positions au général. Et ensuite, dimanche, l’arrivée aux Champs Elysées.
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