61 km – 1300 m de D+
Et voilà ! Ça y est !! La sortie de reprise 1 an et 1 mois après mon énorme gamelle du 13 mai 2022.
Que dire depuis tout ce temps… 13 mois se sont écoulés, j’ai été en arrêt de travail pendant 1 an puisque j’ai pu reprendre le 15 mai 2023 à mi temps thérapeutique.
J’ai eu pendant près de 2 mois, les infirmières tous les jours / 2 jours pour me changer mes pansements, notamment mes coudes dont l’un était nati d’un énorme trou, la hanche bien arrachée. Les soucis suivants ont été que comme je suis tombé sur les coudes, l’onde de choc a remonté mon humérus et mon omoplate qui s’est aussi légèrement tournée de telle sorte que mes tendons de l’épaule se sont retrouvés écrasés entre la tête de l’humérus et l’omoplate.
Outre les blessures aux coudes qui m’ont empêché de conduire, décapsuler les bières, manger des pistaches ou des tas de trucs comme ça, là je ne pouvais même plus boire un verre d’eau sans ressentir d’énormes douleurs dans l’épaule…
Après les infirmières et le dentiste, une fois que les plaies étaient cicatrisées, j’ai pu commencer des séances de kiné, mais ce n’est qu’après une soixantaine de séances que j’ai pu trouver une spécialiste de l’épaule qui a pu faire un diagnostic en…15 secondes !
Car oui, entre temps, j’ai passé des échographies, des IRM de l’épaule, un arthroscanner, vu un chirurgien qui voulait m’opérer des tendons, sans qu’on ne trouve la cause…
Et cette kiné fait des miracles, puisque juste en passant sa main dans mon dos elle a trouvé que mon omoplate était déplacée et écrasait les tendons.
S’en est donc suivi une rééducation longue de l’épaule, très exactement 142 séances de kiné (presque le nombre de fois où j’ai grimpé le Tourmalet dis donc !) pour enfin pouvoir reprendre le travail 1 an après l’accident, le vélo 1 an et 1 mois après et m’entendre dire que je n’aurai pas de séquelle et que je peux arrêter les séances courant juillet 2023.
Ces derniers mois ont également été chargés d’un point de vue changement dans mes projets et avancée des projets, sans oublier une météo parfois capricieuse et c’est donc pour ce dimanche 11 juin que la reprise du vélo est prévue !
Je piaffais d’impatience !!
Je devais déposer ma chérie pour la journée non loin de Lourdes, un départ de la sortie à Lourdes semblait le plus pratique. Et finalement ça tombait bien car pour une reprise je risquais de sacrément tirer la langue si je faisais toute la vallée depuis Tarbes.
Bien sûr, comment ne pas avoir le col du Tourmalet dans un coin de la tête ! Depuis Lourdes, c’est le versant Luz Saint Sauveur qui s’offre à moi, mais après 1 an d’arrêt, c’est la vallée jusqu’à Luz qui me faisait peur car depuis Lourdes, il y en a quand même pour 35 km à remonter pour arriver au pied du col avec la plupart du temps un vent de face dans les gorges que je déteste remonter…
C’est donc plutôt l’ascension d’Hautacam / col de Tramassel que j’avais dans le viseur car les 14 kilomètres entre Lourdes et Argelès pied de l’ascension sont presque plats et je gardais le Tourmalet en cas de miracle dans les sensations sur les kilomètres jusqu’à Argelès.
Quant à l’ascension, le col de Tramassel au dessus d’Hautacam ou le col du Tourmalet, ça reste des grosses montées hors catégorie et pour la reprise, le challenge est le même.
Il fait très nuageux, mais quel plaisir d’enfourcher le vélo, de sentir l’air frais sur le visage, de sentir la guidoline sous mes doigts, d’appuyer sur les pédales, de voir le paysage défiler, de partir vers les montagnes, d’être attentif à mon souffle, à mes sensations dans les jambes, de guetter au loin dans les champs si je vois des ânes, qu’est ce que ça m’avait manqué !
Les kilomètres jusqu’à Argelès sont passés vite et là c’est parti pour l’ascension, 14,5 km à 8 % de moyenne, j’étais tendu, je m’attendais à avoir mal aux jambes et l’acide lactique qui me brûle les cuisses très vite, je m’attendais vraiment à galérer et à faire la majeure partie de l’ascension dans la difficulté en subissant la pente… Le but pour moi était de retarder le plus possible l’échéance…
Dès l’approche du pied de l’ascension dans la sortie d’Argelès, je ne le sentais pas… Une fois dans la montée, j’ai essayé de prendre un rythme régulier. Et quel plaisir de se retrouver dans un col dur en étant attentif à la gestion de l’effort, à voir le paysage, à penser à mon souffle et à rien d’autre, à savourer chaque coup de pédale même si ce n’est plus l’époque des grandes envolées…
Et en fait, j’ai kiffé l’ascension, je grimpais à mon rythme sans subir la pente même si je sentais les jambes, je tirais un peu la langue, il fallait un peu serrer les dents, mais les kilomètres se faisaient, le paysage défilait, une petite averse à un moment, le plaisir de revoir cette route et au final je ne subissais pas la pente.
Ce n’est qu’à 3 kilomètres d’Hautacam soit 4,5 km du col de Tramassel, que j’ai commencé à être dans le dur et vraiment sur le dernier kilomètre après Hautacam où j’ai vraiment dû serrer les dents.
Mais si il y avait eu quelques kilomètres de plus, je les aurais fait.
Quel plaisir d’arriver au sommet dans le brouillard. C’est mon ascension de reprise, ma quinzième à Hautacam / col de Tramassel. C’est génial !
Les petites différences par rapport à avant c’est que mes cicatrices au coude me piquent avec la transpiration et les éraflures sur mes manettes de frein que je sens sous mes doigts, me rappellent en permanence d’où je reviens, mais ce n’est pas plus mal.
Au sommet, l’envie de me faire un petit enchainement avec la montée à la station de Cauterets me trotte dans la tête, un enchainement pour la reprise, ce serait tellement génial !
Mais avant ça, il y a la descente et cette interrogation…est-ce que je vais avoir de l’appréhension suite à ma chute à 50 km/h…
J’enfile mon k-way et c’est parti !
Et là, juste génial, quel plaisir de retrouver les sensations. Pas d’appréhension particulière, mais pas non plus le besoin d’aller chercher à tous prix de l’adrénaline.
Je me suis laissé aller dans la descente sans dépasser les 65 km/h. Quel régal de retrouver le plaisir des beaux freinages et des belles trajectoires, de l’air sur le visage. Quelques petits arrêts photos dans la descente.
Au fil de la descente je me suis retrouvé sous une petite averse avant de voir l’orage dans la vallée pendant que je descendais. Quel plaisir de voir les éclairs au milieu des montagnes et le tonnerre qui gronde et fait tout trembler dans la vallée. J’arrive à Argelès juste après un énorme orage, sur une route détrempée. Bien évidemment, là, je ne vais pas aller m’envoyer à Cauterets, je suis devenu un peu plus raisonnable et je vais plutôt rentrer sur Lourdes.
Sur le retour sur la voie verte le long du gave, je commençais à avoir faim, mais je préférais pédaler tant que je passais entre les gouttes et je comptais me goinfrer à Lourdes. Et quelle chance, je suis arrivé à Lourdes pour me mettre à l’abri juste 5 minutes avant le déluge !
Quel plaisir cette sortie de reprise, c’est juste 61 km et 1300 m de D+ mais je pense que je ne pouvais pas faire beaucoup plus aujourd’hui…
Il y a cette impression de tourner petit à petit la page. Cette chute fait dorénavant partie de moi et m’a forcément un peu changé, en tout cas plus que ne l’a fait ma chute du 15 août 2013 à 65 km/h dans le col du Glandon^^
Et merci à bien aimée, ma plus fidèle supportrice ! <3
(6 commentaires)
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Bonjour Idris,
Super content d’avoir enfin de tes nouvelles et bravo pour ta reprise dans tes Pyrénées que tu aimes tant.
En n’attendent tes prochaines aventures.
Guy
Author
Bonjour Guy,
Merci à toi pour ton message qui fait très plaisir 🙂 Il y a eu un autre coup d’arrêt cette année mais j’ai pu reprendre le vélo fin septembre et retourner au col du Tourmalet 🙂
Bravo Idris pour cette reprise qui a dû être riche en émotions !
Suis fan de tes récits.
Redémarrer par le Hautacam n’est pas facile du tout !
Bonnes sorties à venir .
Ludovic
Author
Bonjour Ludo,
Merci à toi, ton message me fait très plaisir 🙂 Effectivement ça avait été très riche en émotions en redécouverte du plaisir de se sentir sur un vélo 🙂
Bravo Idris pour cette reprise !
C’est fou, 13 mois sans vélo, te connaissant, ça a dû quand même être un enfer même si c’était priorité pour réparer les bobos !
Allez maintenant, place au paradis !!!
Author
Salut Joris !! 🙂
Merci pour ton message !! 🙂 ça a été long ouais ! Interminable ! Et il y a eu un nouveau coup d’arrêt de 2 mois entre juillet et septembre avant de pouvoir reprendre de nouveau et de profiter un peu de l’automne 🙂