12 juin 2010 (5e sortie) : col du Tourmalet

A l’origine, ce samedi 12 juin, je voulais aller à Sainte Marie de Campan (à 30km de chez moi) pour voir passer Jean-Paul Rey et Marc Lebreton qui faisaient l’étape Luchon-Bayonne dans les conditions de 1910 avec les vélos d’époque (http://lapize.canalblog.com/). Leur parcours passait donc par les cols de Peyresourde, d’Aspin, du Tourmalet, d’Aubisque (par le Soulor) et d’Osquich. D’après leur tableau de marche, ils devaient passer à Sainte Marie de Campan vers 7h20.

Je me suis donc levé à 4h ce matin là afin de partir vers 5h. Le temps de préparer mon sac et le vélo, je suis parti vers 5h25. Je suis parti avec le VTC de ma soeur (du même modèle que le mien), le mien étant à Pau à mon appart et n’étant pas encore habitué au vélo de route dans les montées, je n’ai pas voulu prendre de risques inutiles. Évidemment, à cette heur-ci, il faisait encore nuit noire et sur le trajet jusqu’à Bagnères de Bigorre j’ai dû garder la mettre la dynamo pour l’éclairage. Juste avant d’arriver à Bagnères, il y a deux petites bosses, pas longues et pas raides, qui me permettent tout de même de voir si j’ai de bonnes jambes pour éventuellement monter des cols. Là je dois dire que dans la première bosse je n’étais pas aussi bien que ce que je pensais bien que dans la deuxième (qui se trouve directement après la première), j’étais mieux. Cependant, étant donné que pendant les deux dernières semaines je n’avais fait que 30 kilomètres en vélo, je savais bien que ça n’allait pas être aussi simple que d’autres fois. Il faisait très nuageux mais heureusement la température était plutôt bonne et j’ai pu partir en sweat. Je n’ai pas eu trop de mal dans les côtes menant à Sainte Marie de Campan, en tout cas je n’ai pas d’effort superflus.

Au final je suis arrivé à 7h à Sainte Marie de Campan. Là il y avait beaucoup de voitures qui partaient en direction des deux cols (Aspin d’un côté et Tourmalet de l’autre). C’est là que je me suis souvenu qu’il y avait une cyclosportive, la Pyrénéenne qui se disputait ce même jour. J’ai attendu à Sainte Marie de Campan jusqu’à 7h30. Mais Jean-Paul Rey et Marc Lebreton n’était pas encore là, alors j’ai décidé d’aller monter le col du Tourmalet pour éviter de me retrouver dans le col avec les concurrents de la Pyrénéenne. En effet, bien qu’ils devaient passer en sens inverse (descendre sur Sainte Marie de Campan), ça ne m’enchantais pas d’avaoir autant de monde qui me croise. De plus je me suis dis que je verrai Jean-Paul Rey et Marc Lebreton au sommet.

J’ai donc commencé l’ascension du col du Tourmalet à 7h30. Je m’attendais à avoir du mal vu le peu de kilomètres fait en vélo ces dernières semaines… Pourtant durant tour le début de l’ascension (longue de 17 kilomètres) je n’ai pas eu trop de difficulté et j’ai pu emmener un bon développement. La pente n’est pas raide pendant les 4 premiers kilomètres. Par contre ensuite cela se corse avec la pente qui passe à 7,5% sur le kilomètre suivant pour ne plus passer en dessous des 8% sur les 12 derniers kilomètres avec la plupart du temps des kilomètres à 9%. Les paravalanches avant La Mongie sont réputés pour être les endroits où la pente devient de plus en plus dure pour ne pas baisser jusqu’au sommet. Je dois dire que c’est à partir de là que j’ai passé le petit plateau, ça devenait difficile. La traversée de La Mongie se fait sur du 11%. Et là quelle surprise quand, à l’approche de la sortie de la station, je vois un monde fou devant moi. A cet instant la route est bordée sur la gauche par un grand parking qui longe la route sur plusieurs centaines de mètres. Toutes les personnes que je voyaient devant moi étaient à pied et occupaient toute la largeur de la route et du parking. Je me suis faufilé tant bien que mal. A cet instant la pente est toujours très raide. Une fois que j’ai dépassé toutes ces personnes j’ai enfin vu que devant il y avait un énorme troupeau de brebis qui occupaient elles la largeur de la route (pas celle du parking). C’était la transhumance et toutes les personnes que je venais de dépasser derrière le troupeau était des bergers et des badauds qui voulaient participer à cette fête. J’entrepris donc de dépasser ce troupeau de plusieurs milliers de brebis par le parking puisque heureusement pour moi le troupeau occupait seulement la largeur de la route. Cependant, le parking n’était pas extrêmement long et je devais me dépêcher pour dépasser le troupeau, j’ai donc accéléré et je me suis mis à rouler 2km/h plus vite. Mine de rien ça va vite une brebis qui marche!!! Surtout que le troupeau se mettait régulièrement à trotter plutôt qu’à marcher!!! A un moment, un des bergers qui était à côté de la tête du troupeau me cria  » si vous voulez passer c’est le moment, après vous ne pourrez plus », à ce moment il ne me restait plus qu’une centaine de mètres avant que le parking ne se finisse… J’ai réussi à me rabattre sur la route devant le troupeau quelques mètres seulement avant la fin du parking!!! J’ai eu chaud, sinon j’aurais été coincé pendant quelques kilomètres derrière le troupeau. J’ai donc pu passer in extremis et pendant deux kilomètres (jusqu’à ce que le troupeau quitte la route pour aller sur les talus), je n’ai pas eu de voitures derrière moi vu qu’elles étaient bloquées derrière le troupeau.

Les derniers kilomètres furent particulièrement difficiles, c’est le Tourmalet quoi!! Sur les deux derniers kilomètres la pente est très raide et les virages encore plus et les derniers 500m sont aux alentours de 14%. Je suis arrivé au sommet du col du Tourmalet avec soulagement et fierté car je n’avais pas monté de col depuis le 26 avril et je n’avais pas beaucoup roulé en vélo. Et je venais de réussir à monter un des cols les plu difficiles et le plus haut col routier des Pyrénées françaises.

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J’ai fait toute l’ascension en sweat car il ne faisait pas très chaud mine de rien et le brouillard est arrivé en même temps que moi au sommet ne me laissant que quelques minutes pour prendre une photo avec un panorama un peu dégagé.

Je suis arrivé au sommet au même moment où les premiers concurrent de La Pyrénéenne passaient également au sommet en sens inverse. De ce fait il y avait énormément de monde au sommet avec toutes les personnes qui étaient venues supporter les concurrents. Il y avait aussi des journalistes. au sommet il faisait très froid, j’ai mis une écharpe eu K-Way, j’aurai du prendre une veste plus chaude… Je claquais des dents et je tremblais de froid!!! De longues minutes plus tard, Marc Lebreton est arrivé au sommet. Tous ses proches, les badauds et les journalistes se sont approchés. Lorsque je me suis approché à mon tour, il m’a serré la main. Il est ensuite allé se ravitailler et se mettre au chaud. 30 minutes plus tard, c’est Jean-Paul Rey qui est arrivé au sommet. C’est lui qui était attendu par beaucoup de gens au sommet. Il y avait une de ces cohue!! Alors que tout le monde était autour de Jean-Paul Rey, j’en ai profité pour un peu discuté avec Marc Lebreton qui a été vraiment très gentil et qui m’a donné son numéro et son adresse. Car je rappelle qu’il est collectionneur et qu’il possède nombre d’objets de l’histoire du cyclisme. Il a vraiment été très sympa, je lui ai demandé l’autorisation de mettre sur mon blog une photo que j’avais prise (pour être correct pour les droits d’auteur), il a bien sûr accepté et m’a dit de l’appeler Marco plutôt que monsieur, et que nous pouvions nous tutoyer. Vraiment sympa vous dis-je!! Ils sont ensuite repartis. Je ne sais pas à quelle heure ils sont arrivés à Bayonne le soir mais il devait être très tard.

 

Voici une photo avec Jean-Paul Rey de face et Marc Lebreton de dos dans sa couverture (car il faisait très froid)

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Ci-dessous une photo du vélo de Marc Lebreton

photos col du Tourmalet le 12 juin 2010 003

 

Et là, une photo du vélo de Jean-Paul Rey

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Voici une photo de la vue depuis le col du Tourmalet côté Barèges (avant que le brouillard n’arrive)

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Ci-dessous voici une photo côté La Mongie prise quelque secondes après la précédente, autant dire qu’on n’y voyait rien de ce côté à cause du brouillard

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Je suis partis quelques minutes plus tard et j’ai décidé d’agrandir ma ballade en descendant par Barèges plutôt que de renter par Sainte Marie de Campan. J’étais tenté d’aller éventuellement vers Luz Ardiden… Au total j’ai passé 1h30 au sommet du col du Tourmalet. Dans la descente, je tremblais toujours de froid, mes pieds bougeaient litéralement sur mes pédales et mes mains également sur les guidons.

 

Ci-dessous voici une photo que j’ai prise quelques lacets après avoir commencé la descente du Tourmalet côté Barèges, j’ai trouvé la mer de nuage encore plus jolie

photos col du Tourmalet le 12 juin 2010 021

 

Sur la video ci-dessous que j’ai prise au sommet du col, le panorama que l’on voit au début est celui du côté de Barèges (on distingue les concurrents de La Pyrénéenne sur la route), on voit ensuite le vélo (un Martel 1913) de Marc Lebreton, puis on voit mon vélo appuyé contre le panneau annonçant le sommet du col.

 

 

 

 

Je ne sais pas pourquoi mais j’ai eu du mal à lâcher le vélo dans la descente, est-ce à cause du froid?? Je ne sais pas. Toujours est-il que sur les 14 premiers kilomètres de la descente je n’ai pas dépassé les 42km/h. Durant toute la descente j’ai croisé les concurrents attardés de la Pyréneenne (ils étaient au total 1076 partcipants), il y en avait du monde!!! Je suis d’ailleurs resté prudent car ils utilisaient souvent toute la largeur de la route… Une fois à Barège, j’ai senti la température qui remontait et à partir de là, sur les 4 derniers kilomètres de descente je me suis fait un peu plus plaisir même si je n’ai pas dépassé les 50km/h…

A Luz Saint Sauveur il y avait du monde. là j’ai décidé de ne pas aller vers Luz Ardiden car je n’avais peut-être pas les jambes pour cela bien que je n’étais pas fatigué et aussi les nuages étaient très bas et ça n’aurait pas été marrant de rouler dans les nuages (car la couche nuageuse était épaisse). J’ai donc continuer vers Argelès Gazost. A partir de là et jusqu’à la fin j’ai eu un très fort vent de face… Vraiment pas génial. Dans certains endroits j’étais presque arrêté sur la route tellement le vent de face était fort… Quelques kilomètres avant d’arriver à Argelès (qui est à 15km de Luz Saint Sauveur), au détour d’un virage, je vois arriver en face de moi à grande vitesse une voiture décorée aux couleurs de l’équipe BMC avec bien calé juste derrière Cadel Evans en personne avec son maillot de champion du monde qui était en reconnaissance du parcours de l’étape Pau-col du Tourmalet du prochain Tour de France. Il devait rouler aux alentours de 50km/h avec le vent dans le dos et sa voiture devant qui l’abritait. C’est la première fois que je croise un pro en dehors du Tour de France, ça fait toujours plaisir de le voir passer. Une fois à Argelès je me suis arrêté pour manger un peu et j’ai continué vers Lourdes. Là en plus du vent, j’ai pris de la pluie par intermittence jusqu’à la maison qui est à 45 kilomètres de Argelès. Le trajet du retour s’est bien passé malgré tout à part dans une des dernières côtes (assez casses pattes) où une vieille dame s’est mise au milieu de la route pour m’arrêter et me demander où était l’entrée du cimetière (que je en connaissais pas d’ailleurs). Ce la m’a un peu exaspéré car elle m’a arrêté en plein milieu de la côté au moment où je n’avais pas encore changé de pignon, du coup j’ai du faire un effort pour repartir et après déjà plus de 110 kilomètres et le Tourmalet ça fait un peu mal aux jambes.

Au final ce fut une belle journée, j’ai parcouru 120 kilomètres et j’ai pu monter le Tourmalet alors que je n’avais pas d’entrainement. Cependant j’ai été un peu déçu car les derniers kilomètres du col onté été très durs et je n’ai pas su les apprécier…contrairement au 15 juillet 2009 ou au 26 octobre 2009 où bien que c’était très dur également, j’avais apprécié chacun des coups de pédales. Peut-être était-ce à cause du froid, du brouillard qui ne permettait pas de profiter du paysage… Enfin bon j’ai quand même monté le Tourmalet, j’ai pu voir Jean-Paul Rey et Marc Lebreton, j’ai pu discuté avec lui, ce qui m’a fait grandement plaisir. Et puis j’ai croisé Cadel Evans et bien que cela n’est duré que quelques secondes ça fait toujours plaisir. Le vent de face était assez fort mais j’ai fait avec et au final ça ne m’a pas énervé autant que ça aurait pu.

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