106 km – 1900 m de D+
Allez !! Je sais que la route du col du Tourmalet a été dégagée dans sa majeure partie par le versant Sainte Marie de Campan et qu’à vélo on peut arriver là haut.
Je ne peux pas attendre plus longtemps !
La période n’est pas idéale en ce moment pour moi, j’ai fini complètement carbonisé sur les 2 sorties précédentes et la dernière pas plus tard que 2 jours auparavant.
Le programme va être simple, partir le plus tôt possible et avec seulement le col du Tourmalet au menu car je veux rentrer tôt pour regarder…Paris – Roubaix !! C’est sacré !!
Je partirai avec le Grandsaigne le vieux vélo de route car la route risque d’être sale et pleine de rigoles d’eau de la fonte des neiges et je ne voudrais pas salir mon vélo de route habituel (même si je suis d’accord, mon vélo de route est le plus sale de mes vélos xD).
Je serai donc en baskets sur ce vélo et en aveugle car je n’ai pas de compteur qui marche sur celui là.
Je pars tôt le matin au lever du jour, avec les gros gants (enfin un gros gant et un gant de mi-saison car j’ai perdu le deuxième gros gant à Sainte Marie de Campan lors de ma sortie fin mars, il a dû tomber de mon sac à dos quand je rangeais mon k-way).
Il fait bien frais le matin, même froid.
Ce coup-ci je ne prends pas de sac à dos, je me débrouillerai sans et les températures ne devraient pas permettre d’enlever la veste thermique.
Au moment d’enfourcher le vélo, je pars avec plein de doutes des dernières sorties et des incompréhensions sur pourquoi je n’ai pas les jambes.
Les kilomètres dans la plaine passent avec un beau lever de soleil sur les Pyrénées. C’est juste sublime ! A un moment un héron décolle et vole juste devant moi. Magnifique !
Un peu plus loin dans la plaine, je suis un peu collé avec un bon vent de face. Mince, pas de chance. Les kilomètres défilent mais j’ai l’impression d’être rassuré d’aller grimper un col que j’aime qu’en fait je sens que quoiqu’il arrive l’ascension se passera mieux que les dernières sorties.
A Sainte Marie de Campan c’est parti pour les 17 kilomètres du col du Tourmalet ! Quel plaisir de retrouver cette route, ça m’avait manqué depuis tout l’hiver. Je savoure chaque coup de pédale.
Je grimpe, les kilomètres passent, je me fais super plaisir.
A Gripp c’est parti pour les 12,5 km à 9 % de moyenne, et là je me sens dans mon élément. Je reste sur mes gardes au cas où d’un seul coup les jambes ne répondent plus, mais je savoure.
Les kilomètres passent, le pont des boulangers, la ligne droite d’Artigues, les cascades à 10 km, le lacet du Garet, l’endroit de la stèle d’Eugène Christophe (qui n’a pas encore été remise à sa place), les paravalanches, La Mongie, les kilomètres passent et je suis le plus heureux du monde.
Je grimpe en danseuse la plupart du temps en emmenant du braquet comme j’aime. Une fois La Mongie traversée il reste 4 km, l’air du sommet, je ne suis pas très explosif encore mais j’ai les jambes pour grimper en me faisant plaisir sans trop sentir la pente.
Il commence à y avoir de la neige sur les bords, la route est fermée aux voitures à la sortie de la station, je suis tout seul, c’est un régal.
J’ai les yeux grands ouverts pour profiter à fond. Je vérifie que chaque caillou est à sa place après l’hiver xD
Le paysage est sublime.
Dans les 2,5 derniers kilomètres, il y a 5 endroits où ils ont laissé la neige sur la route sur une largeur de 2 ou 3 mètres maxi pour éviter que des automobilistes ne poussent les barrières à La Mongie et veuillent quand même monter.
Du coup je mets pied à terre à chaque fois pour passer 2 ou 3 mètres dans la neige. Au moins ça nous laisse tranquille.
La route a été dégagée tôt sur ce versant pour que les camions de chantier puissent remonter au plus vite au sommet pour reprendre le chantier commencé en août 2021.
A partir de 1,5 km du sommet, les murs de neige commencent sur les bords. C’est un régal, toujours des moments magiques. Mine de rien j’ai chaud dans les gants malgré le froid ambiant et j’enlève même le gant droit pendant 1 kilomètre pour faire refroidir un peu^^ Pourtant il ne doit pas faire plus de 5 ou 6 degrès. Dans le dernier virage, le mur de neige atteint plus de 4 mètres de haut par endroits.
Je n’ai pas vu passer cette ascension. Tourmalet 2022 c’est lancé !! 1h28 pour celui-ci en ayant traversé les plaques de neige à pied en plus. Ça rassure sur les jambes.
Et quel plaisir d’être tout seul au sommet dans cette ambiance enneigée. Un col connu dans le monde entier, mythique et moi j’y suis tout seul comme chaque année en début de saison. J’adore !
Allez, après avoir bien savouré là haut, je mets mon K-Way, je noue mon écharpe, les gants et c’est parti pour la descente.
Je fais plein d’arrêts photos devant les murs de neige et le paysage pour profiter un max. Ça m’évite d’avoir trop froid aux doigts aussi du coup.
Puis ensuite retour à bloc sur Tarbes dans la vallée et la plaine pour aller regarder Paris Roubaix. Dans un style tout à moi, en baskets sur vieux vélo, écharpe au vent, veste thermique ouverte, un gant dans la poche du bermuda, l’autre dans celle de la veste thermique^^
Paradoxalement, il s’agit de ma sortie la plus courte de l’année. 106 km et 1900 m de D+.
Mais ça y est, j’ai l’impression que c’est enfin lancé pour cette année et que les jambes vont enfin aller en s’améliorant !
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