182 km – 4750 m de D+
Allez, enfin une journée sans pluie. Par contre il ne fait vraiment pas chaud… La veille, j’étais avec des amis, nous avons mangé au coin du feu… Un 24 mai…
Je suis au début de mes vacances et je ne peux pas envisager la Traversée des Pyrénées à cause de la météo…
Mais dès que je peux je veux essayer de me faire des belles sorties.
J’ai un petit défi qui me trotte dans la tête, à savoir, grimper en partant de Tarbes, les 3 variantes du col du Tourmalet. Le versant Sainte Marie de Campan, le versant Luz Saint Sauveur par la nouvelle route de 2013 et enfin le versant Luz Saint Sauveur par l’ancienne route du Pont de la Gaubie désormais interdite aux voitures et rebaptisée Voie Laurent Fignon. Celle-ci diffère d ela nouvelle route sur 4 kilomètres à peu près.
C’est un peu l’anomalie de ne jamais l’avoir fait encore, j’ai déjà monté 4 fois le Tourmalet consécutivement mais c’était par le versant Sainte Marie de Campan, j’ai aussi fait plusieurs fois 2 versants du Tourmalet suivis du col d’Aspin, mais jamais les 3.
Je ne sais pas si c’est raisonnable car mine de rien ça fait à peine 3 semaines qu’on est sorti du confinement, il fait froid et déjà tout le début de l’année je ‘navais pas pu pédaler ni faire de sport à cause de mes engelures et de ma tendinite…
Je prépare mon sac avec tout ce qu’il faut comme ravitaillement, c’est surtout la fringale que je dois éviter car même si je n’ai pas les jambes, je sais que je peux quand même y arriver, par contre surtout ne pas me planter dans le ravitaillement, quitte à avoir un sac lourd. Là j’ai pris saucisson, compotes, pâtes de fruits, biscuits. Beaucoup de choses^^
Il fait bien frais dès le matin, je n’aime pas trop, mais bon… Dans la plaine, je sens déjà que je ne suis pas dans une forme transcendante et que je suis même moins bien que lors de la sortie précédente 2 jours avant où je me remettais de quelques jours patraques… Décidément…
Je me mets en mode faut durer du coup. La vallée me parait interminable. Je pédale tranquillement, je ne prends pas particulièrement plaisir à remonter la vallée et j’ai hâte d’arriver à Sainte Marie de Campan pour commencer à grimper.
Une fois que je commence la première ascension du col, je me sens vraiment dans mon élément, ça fait du bien. Je me fais plaisir et je fais en sorte de grimper sans effort. Bon ce n’est pas folichon, mon coup de pédale est loin d’être aérien… Au moins il n’y a presque personne et j’apprécie le calme dans cette ascension.
A l’amorce du dernier kilomètre je m’arrête pendant près de 8 minutes pour laisser finir la manoeuvre d’un engin de chantier qu’étaient en train de décharger des ouvriers. Même pas un salut ou un remerciement alors que juste avant pour les voitures ils se démenaient pour les laisser passer… Pas cool…
Allez, j’arrive au sommet avec l’ascension faite en 1h33, j’espérais moins d’1h30, signe que ça tourne pas super bien.
Je me fais la descente sur Luz Saint Sauveur. Glaciale !! Une fois en bas, je mange un peu à la fontaine, puis c’est reparti pour la deuxième ascension.
Je compte faire la variante par la Voie Laurent Fignon pour cette deuxième ascension. Le début en quittant Luz Saint Sauveur est infernal. Longue ligne droite, route large et ça grimpe. Je ne prends pas de plaisir mais je prends mon mal en patience. A un moment, vidage d’un barrage sur ma gauche en haut, impressionnant de voir cette cascade d’un seul coup et le bruit que ça fait !
Les kilomètres défilent petit à petit et j’arrive à la moitié de l’ascension où il y a la bifurcation. Les rayons de soleil font du bien. Je prends donc à droite et passe sous une barrière qui bloque complètement l’accès… bizarre…
Il y a des branches d’arbre au sol un peu partout.
Là j’apprécie vraiment de grimper, il fait meilleur en température et ça change tout, c’est du kiff, les jambes ne sont pas super mais ça me suffit pour grimper, que demander de plus ?!
Ça me rappelle des souvenirs car la seule fois où j’ai grimpé le col du Tourmalet par cette variante c’était en 2009 avant les inondations qui avaient emporté la route en 2013. A l’époque j’étais avec mon VTC après avoir grimpé à Luz Ardiden et j’en avais bavé sur ce versant du Tourmalet, c’était le 2eme Tourmalet de ma vie^^ Ben là 12 ans plus tard, deuxième ascension de la journée, pas en forme mais ça m’a paru bien plus facile et court cette ligne droite jusqu’au pont de la Gaubie.
Mais là, je vais avoir un petit imprévu juste après le pont^^ Il y a un petit troupeau de vaches en train d’allaiter leurs veaux pile en plein sur la route… Je m’arrête 50 mètres avant, je mange une pâte de fruit, envoie quelques messages et tout ça. Mais bon elles ne bougent pas… Je m’approche, elles me regardent toutes. Et bon quand il y a des veaux on sait que c’est très dangereux d’être à côté des vaches et là je ne peux pas du tout passer sur la route…
Bon ça fait 5 minutes que j’attends, rien ne bouge, va falloir trouver une autre idée… Je regarde le talus à gauche de la route, c’est sacrément en pente mais je vais contourner par là… Je descends du vélo, le mets sur mon épaule et hop je m’en vais dans le talus en essayant de ne pas tomber. Toutes les vaches me suivent du regard, j’ai mon petit club de fans^^
Toujours en contrebas je me retrouve devant un petit torrent à traverser. Heu… Je ne vais pas pouvoir m’amuser à sauter de cailloux en cailloux mouillés avec les chaussures de vélo et le vélo sur l’épaule, tant pis, jeme mouille les pieds. Chaussures et chaussettes mouillées, je suis gelé d’un seul coup… En remontant le talus, je manque de marcher sur un orvet. Décidément. Et je reviens sur la route environ 50 mètres après les vaches. Et elles me regardent toujours…
Je remonte sur le vélo et c’est reparti, bon du coup j’ai froid maintenant. J’espère que les quelques rayons de soleil me permettront de sécher et de remonter en température, c’est quand même pas de chance si je dois arrêter le défi à cause de ça…
Je fais plusieurs arrêts photos depuis cette route car ce sont des points de vue différents de la route habituelle.
Les kilomètres continuent de défiler et je rejoins la route habituelle à 4 kilomètres du sommet. Là la température s’est mise à chuter drastiquement, je claquais des dents avec mes pieds gelés…
Sur le final je sens mon coup de pédale un peu lourd, il n’est pas impossible que la troisième ascension fasse mal aux pattes. A 1,5 km, je rentre dans un brouillard dantesque, je n’y vois pas à 15 mètres. Le dernier raidar est vertigineux en plus, mais bizarrement j’ai adoré ce moment et cette ambiance, personne, sans rien voir, sur cette pente très raide à grimper. Juste face à toi même.
Au sommet il n’y a rien à voir, je ne m’attarde pas pour éviter de cogiter et me dégonfler^^ J’entame directement la descente sur Luz Saint Sauveur de nouveau.
J’ai à nouveau mon écharpe, c’est toujours aussi glaciale, je tremble de froid, les doigts sont engourdis…
Arrêt à Tournaboup pour grignoter. Je croise un cycliste qui fait la Traversée des Pyrénées, nous discutons pendant de longues minutes avant que je reprenne ma descente jusqu’à Luz. Là arrêt à la fontaine avant de repartir pour 19 km d’ascension à nouveau.
Les jambes ne sont toujours pas là mais je ne les attendais plus^^ Au final cette troisième ascension a été moins pire que ce que je craignais. Ouf ! Et j’ai plutôt bien aprpécié cette troisième ascension. Le final à nouveau dans le brouillard sur les pentes à 15 % de la dernière rampe, c’est un régal !!
Au sommet, Tarbes parait bien loin quand même^^ ça fait 130 kilomètres que je pédale et il m’en reste 52…
Allez je repars dans la descente sur Sainte Marie de Campan, le défi est fait, plus qu’à rentrer. C’est glaciale à nouveau… Et on est fin mai…
Je garde même mon écharpe durant tout le retour dans la vallée puis la plaine jusqu’à Tarbes…
Pas fâché d’en finir !! Un beau défi de fait, même si j’aurais aimé avoir de meilleures jambes, c’est toujours une satisfaction de pouvoir réaliser ça sans être au top. Deuxième sortie de 182 km du mois de mai avec 4750 m de D+ ce coup-ci.
Un des premiers défis de l’année fait, ça sauve mes vacances. Demain j’espère pouvoir m’en faire un autre du côté du col d’Aubisque, mais je termine quand même fatigué…
(3 commentaires)
Bravo Idris pour ce défi ! Beau récit, avec ce froid, la distance et le D+, il fallait le faire !
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Salut Joris 🙂
Merci à toi !! 🙂 Oui c’était presque bizarre que je n’avais encore jamais fait ça. En tout cas c’était chouette dans la période de la reprise après le confinement 🙂
Je suis en train de rattraper le retard de toutes les sorties de cet été^^
A chaque fois que j’ai monté le col du Tourmalet par ce versant, les 4 derniers kilomètres m’ont parus bien plus durs que la montée jusqu’à La Mongie. Les virages présentent une grosse dénivelée et je dois dire que je galérais dans les relances mais je ne voulais pas changer de plateau maintenant si proche du sommet. Les plaques de neige déjà très fréquentes en bord de route depuis La Mongie, commençaient par endroit à envahir un peu la chaussée.