Périple J3 : 10 juin 2024 (14e sortie) : Mont Faron et 3 tronçons entre les trains

Prologue : 10 h de train – 36 km – 600 m de D+

J1 : 80 km – 2150 m de D+ – Mont Ventoux

J2 : 90 km – 1500 m de D+ – col de la Madeleine, col de la Gabelle, col de la Madeleine

J3 : 100 km – 1250 m de D+ – 5 h de train – Mont Faron

Après ce week end provençal, il est temps de continuer mon périple. Roberto va rentrer en région parisienne dans la matinée. Quant à moi, je ferai étape à Tourves dans le Var (environ 40 km au nord de Toulon) le soir, chez Angèle. J’avais rencontré Angèle en 2021, sur le vélo lors de l’ascension du Mont Ventoux justement. Ce jour là, c’était la veille de la cyclo et j’avais grimpé le Mont Ventoux par les 3 côtés. Et nous nous étions rencontrés au début de l’ascension par Bédoin, j’en étais à ma deuxième et j’avais fait le train toute l’ascension.

J’avais plusieurs choix pour rejoindre Tourves, le premier était de faire le trajet à vélo mais j’en avais pour près de 180 km, plus de 2000 m de dénivelé avec les sacoches. Vue ma piètre forme du moment, ce n’était pas le plus engageant pour moi.

Le plan B est de prendre le train. Sauf que la gare la plus proche de Mollans qui me permet d’avoir un train pour Marseille (d’où je prendrai ensuite un train pour Toulon) est à 47 km à Le Thor à 9 h du matin. Ensuite, Marseille, changement pour Toulon puis j’ai 2 h d’attente avant la correspondance pour Puget-Ville qui est la gare la plus proche de Tourves à 32 km.

Je vais opter pour ça je pense et je vais aller chatouiller le Mont Faron en attendant ma correspondance à Toulon. J’avais prévu d’y aller plutôt le lendemain matin, mais comme ça, ça me permettra de prendre un train plus tôt le lendemain pour rejoindre Nice.

Après le déluge de la veille, il va faire beau aujourd’hui, chouette !

Je me lève à 5h30, petit déj, Roberto est là. Puis je prépare mes bagages, je fixe tout ça sur le vélo puis nous nous saluons. Quel plaisir d’avoir revu Roberto et d’avoir pu faire une sortie ensemble comme j’en ai fait avec Tatiana.

Il est 6h45, l’heure de partir. Objectif, le train à la gare du Thor à 9 h à 47 km de là.

C’est parti, je descends sur le bas de Mollans puis je prends la route de Carpentras. Il y a des petites côtes jusqu’à Malaucène puis une dernière bonne en passant à Le Barroux avant de descendre au milieux des vignes vers Carpentras, un plaisir tout ce faux plat descendant, puis à Carpentras, je repasse devant la gare où je suis arrivé vendredi et je prends la piste cyclable, la via Venaissia qui passe par Pernes les Fontaines et qui va jusqu’à Velleron pendant 15 km. Un régal, tout plat et faux plat descendant, les kilomètres s’avalent très vite, je termine à la gare du Thor à 3 km de Velleron. Finalement j’ai avalé les 47 km à plus de 27 de moyenne, je suis arrivé bien tôt. La gare est toute petite, un peu au milieu des broussailles. Il est à peine 8h25 et j’ai déjà fait mon premier tronçon.

Le train arrive à 9h. 1h40 plus tard je suis à Marseille, j’en profite pour chercher la sortie de la gare qui donne le point de vue sur la Basilique Notre Dame de Lagarde. C’est la première fois que je me trouve à Marseille, j’en profite.

Marseille !

Je prends ma correspondance pour Toulon. Magnifique ligne qui permet d’avoir des points de vues sur la mer.

J’arrive à Toulon vers midi, j’ai 2 h devant moi.

Allez, zou, direction le Mont Faron. Cette montée qui surplombe Toulon est un haut lieu du cyclisme. De nombreuses kermesses y ont eu lieu sans oublier que c’était le point d’orgue du tour Méditerranéen pendant plusieurs décennies mais aussi de Paris Nice, le tour du Haut Var et une fois d’une arrivée du tour de France en 1957. Les plus grands coureurs y ont gagné : Stablinski, Zoetemelck, Indurain, Rominger, Bernard, Bugno, Jalabert et plus récemment Moncoutié, Péraud, Pinot.

Cette montée me fait rêver depuis plusieurs années, ce sera l’occasion et j’ai tellement hâte de voir le point de vue sur la baie de Toulon depuis le sommet, là où a eu lieu le débarquement de Provence le 15 août 1944.

L’ascension est longue de 5,5 km à 8 % de moyenne, mais le plus dur se fait dans la première partie avec notamment un kilomètre à 11,4 % et le final beaucoup plus roulant.

Allez, j’enfourche mon vélo et je quitte la gare de Toulon par un grand boulevard, puis je bifurque petit à petit vers la droite, ça commence à monter direct, dès le centre de la ville et ça monte raide. Attention dans la descente car il y aura des feux à ne pas louper.

A l’approche de la sortie de la ville j’entre sur la route à sens unique avec à ma droite l’autre côté de la route qui débouche et par lequel je reviendrai. D’un seul coup l’état de la route se détériore mais reste largement cyclable.

Il y a très peu de circulation, il fait grand beau et il fait chaud, les jambes tournent pas trop mal, que demander de plus ?! La route est étroite. Très vite la pente se cabre avec des pourcentages à deux chiffres.

Je suis rassuré pour mes jambes, ça tourne un peu mieux et même si je transpire, je prends vraiment plaisir à grimper malgré le vélo chargé.

Je suis tout seul, je profite à fond. Plus je m’élève, plus la vue se dégage sur la baie de Toulon (réputée comme étant une des plus belles du monde, mais je ne suis pas un spécialiste). C’est un vrai plaisir de grimper même si ça me fait sacrément transpirer. C’est magnifique.

Après 3 kilomètres intenses et raides, la pente est un peu moins sévère au moment d’entrer dans la forêt. Je passe devant la gare de téléphérique ainsi qu’un restaurant. La route continue sur du quasi plat, toujours en forêt. Je guette pour avoir le point de vue sur toute la baie, mais je suis toujours dans la forêt… Je passe devant l’entrée du zoo du Mont Faron, puis la route prend sur la droite et j’arrive au mémorial du Débarquement. Et là, alors que la route commence à descendre, juste en contrebas du mémorial, j’aperçois une trouée dans la forêt. Hop, je m’arrête. Je passe à pied avec mon vélo sur le sentier sur quelques mètres et j’y suis. Wahow !!! Sublime ! Fabuleux ! Renversant ! La vue sur Toulon et sa baie juste là ! Tout seul sur mon promontoire à l’écart de la route.

C’est magique, c’est pour des moments comme ça que je fais du vélo.

Je passe de longues minutes à admirer la vue.

La baie de Toulon depuis le Mont Faron

Mais au bout d’un moment, il faut que je songe à repartir, c’est que j’ai mon train à prendre ensuite.

Je reprends la descente, prudemment sur une route en mauvais état et vertigineuse par endroits. Je passe le fameux virage du diable qui est impressionnant à voir à flanc de rocher.

Je fais encore pas mal d’arrêts photos.

Puis je termine la route à sens unique et je rejoins la route que j’avais prise au tout début. Là d’un coup, l’état s’améliore et je poursuis ma descente dans Toulon. Je rejoins la gare et je prends mon train suivant pour rejoindre Puget Ville qui va me rapprocher de Tourves où je me rends ce soir.

Le trajet en train n’est pas excessivement long et 45 minutes environ plus tard, me voici à Puget.

C’est parti pour le tronçon final, 31 km mais avec des côtes.

Ça grimpe direct en quittant la gare, direction Rocbaron. Pendant 6 km ça va grimper. Outch, là les jambes répondent moins bien. C’est raide en plus. Là haut, petite descente avant un plateau exposé au vent. La route est très passante, beaucoup de voitures. Je n’avance plus, je suis scotché, ça souffle… raaaah… Et ensuite ça remonte encore jusqu’à La Roquebrussanne. Vue les noms des villages, je me doute qu’ils sont en hauteur, mais honnêtement je ne m’attendais pas à devoir autant grimper. Sur une longue ligne droite, je fais une pause, il ne me reste plus que 10 km, mais ils me paraissent interminables.

C’est soulagé que je finis par arriver dans la petite ville de Tourves. Je m’arrête dans un petit magasin pour prendre de quoi me ravitailler les prochains jours et prendre de quoi boire pour ce soir, puis j’appelle Angèle pour qu’on se retrouve.

Elle sort du travail et nous allons chez elle.

Retrouvailles et discussions, nous allons nous balader à pied 1h de temps sur un petit chemin en forêt puis nous rentrons. Une bonne douche, un bon repas. C’était chouette. Je n’ai pas fait long feu, la journée a été bien remplie avec 100 km et 1250 m de D+ avec les bagages, beaucoup de train. Demain je repars à 6h30 pour refaire ce tronçon de 31 km pour aller prendre mon train à 8h30 pour rejoindre Nice !

Balade du soir

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