Voilà, je suis donc parti dans les Alpes le vendredi 12 août. Nous y sommes allés en voiture car, nous y allions pour le mariage d’un de mes cousins à Annecy en Haute Savoie. Etant donné que nous avons pas mal de famille à Grenoble, mes parents ont décidé de prendre 1 semaine de vacances à Grenoble dans un gîte puis une autre semaine à Annecy dans un gîte également. Pour ma part, j’ai su que j’allais pouvoir faire le voyage un peu plus tard et le fait que nous y allions en voiture (pour une question de mobilité sur place car d’habitude on privilégie plutôt le train), m’a permis d’embarquer le vélo! Voilà une bonne nouvelle!
Il était clair que nous allions quand même voir la famille et des amis, et de ce fait, je devais respecter les contraintes des repas et de certaines journées. De plus, j’avais envie aussi de me balader dans Grenoble puis ensuite Annecy. De plus à Annecy, il y avait deux de mes tantes ainsi que ma jeune cousine pendant quelques jours avec nous dans le gîte. De ce fait, je souhaitais bien sûr passer du temps avec ma famille.
Bref, j’avais ainsi prévu deux sorties en vélo du côté de Grenoble et deux sorties du côté de Annecy. Petite parenthèse, pour dire que l’autoroute remontant le Rhône passe à proximité du Mont Ventoux, c’était sympa de revoir cet endroit, et de se rendre compte que j’étais parti vadrouiller assez loin fin juillet quand même.
Mont Ventoux depuis la voiture sur l’autoroute :
Vue depuis le balcon du gite :
Pour Grenoble, la première sortie était la plus grosse à savoir aller du côté du Bourg d’Oisans afin de voir enfin les paysages (et la pente aussi) du col du Galibier, le mythe des Alpes! La sortie était d’office très longue puisque entre Grenoble et le Bourg d’Oisans il y a 51km puis par ce versant le col du Galibier (via le col du Lautaret) est long de 48 kilomètres. Je souhaitais à l’origine, monter l’Alpe d’Huez puis poursuivre jusqu’au col de Sarenne (1989m) et redescendre sur le barrage du Chambon situé sur la route du col du Lautaret puis du col du Galibier. Sortie d’environ 240 kilomètres donc.
Malheureusement, les deux jours (dimanche 14 et lundi 15) où nous n’avions pas de contraintes de dîner en famille le soir, il pleuvait… Je n’ai donc pas pu faire la sortie. J’ai du me rabattre sur la journée du mardi 16 août donc. Mais le soucis c’est que le soir nous étions pris. Ainsi je devais rentrer obligatoirement à Grenoble vers 18h… Je ne devais pas lambiner donc.
J’étais bien fatigué après le voyage à l’aller puis quand même les deux journées chez des amis durant lesquelles je n’ai pas pu non plus faire de grasse matinée. Le lundi 15, nous sommes allés à La Bastille (à pied) et donc le mardi c’était vélo. J’ai décidé de me lever sur les coups de 5h du matin afin de partir à 6h. Dur quand même le réveil surtout pendant les vacances… J’avais bien sûr du stresse quand même car le programme était bien chargé et je craignais surtout un problème mécanique loin, sur des routes que je ne connaissais pas.
Je suis parti vers 6h15. Il fallait déjà quitter Grenoble. Cette ville est très agréable pour els cyclistes avec son grand nombre de pistes cyclables. J’étais content de pouvoir circuler dessus sans me perdre au milieu des grands carrefours très passants. Cependant, la sortie de l’agglomération de Grenoble est longue avec environ 12 kilomètres entre le gite et la sortie de Pont de Claix pour ceux qui connaissent le coin. Une fois là, ça devient la route. Juste avant Vizille en me retournant j’ai pu voir le magnifique lever du soleil sur le Vercors. Très beau! Pendant pas mal de temps, la route est en ligne droite avec des bandes cyclables en mauvais état. Ce n’est pas très agréable car il faut constamment être vigilant à éviter les ornières… La route est très passante globalement.
Lever du soleil sur le Vercors :
Après Vizille, la route commence à monter en faux plat montant et le vent s’est levé…un vent de face…dur dur. Avec toutes ces voitures et ces camions, ce n’était vraiment pas agréable. Cependant, étant donné que j’étais pressé par le temps et que je n’avais pas l’impression que ça montait, j’ai eu tendance à rouler assez vite dans les faux plats montants avec vent de face…résultat, à environ 10km du Bourg d’Oisans en passant la Rochetaillée, j’avais les jambes qui brûlaient déjà…
C’était pénible ces voitures, les jambes qui n’étaient pas top et surtout cette appréhension grandissante à l’approche du Galibier… En passant à la Rochetaillée, j’ai vu les direction du col de la Croix de Fer et du Glandon, j’ai eu une pensée pour mon père qui les a monté lorsqu’il était étudiant en vélo il y a une trentaine d’années (il faisait pas mal de vélo à l’époque même si il ne faisait pas forcément beaucoup de montagne, il a quand même monté le Galibier et les Deux Alpes m’a-t-il dit), j’aurais bien aimé avoir plus de temps pour revenir de ce côté là.
La dernière ligne droite avant le Bourg d’Oisans est interminable…vraiment pas agréable! La route contourne ensuite Bourg d’Oisans, ce qui fait qu’on ne traverse pas le village. Et donc là, c’est « officiellement » parti pour le col du Lautaret… En regardant ma montre, en voyant le vent et en sentant mes jambes très douloureuses déjà, je me suis rapidement rendu à l’évidence que je ne ferai pas l’Alpe d’Huez avant le Galibier. Car je voulais plutôt aller au Galibier qu’à l’Alpe d’Huez.
Le début de la montée n’est pas dure, c’est juste du faux plat montant. Mais les lignes droites sont longues quand même et surtout c’est une route extrêmement passante. Elle m’a rappelé celle du Port d’Envalira que j’ai monté le 4 août 2010. Au moment de partir j’avais pris soin d’épingler sur mon sac à dos, un gilet jaune réfléchissant en prévisions des tunnels. Bien m’en pris car certains étaient assez longs quand même! Juste après les premiers kilomètres en faux plat, un tunnel arrive. Il fait environ 250m de long il me semble. A la sortie une rampe de quelques kilomètres à 7/8% se dresse. Pour l’instant même si j’ai déjà mal aux jambes, ça va mais ce n’est que le début… Pour dépasser les autres cyclistes c’est compliqué avec toutes ces voitures… Les tunnels qui suivent sont plus longs avec au total 3 tunnels sinueux de plus de 700m de long. Comme à chaque fois (je n’aime pas les tunnels), j’accélère dans les tunnels, ainsi qu’à la sortie, puis je souffle quand c’est possible et ainsi de suite. En même temps il faut rester vigilant aux voitures venant de derrière et donc anticiper les changements de pente pour ne pas faire d’écart. Vraiment fatiguant les routes passantes où il faut tout le temps être concentré…
Le passage le long du lac du Chambon est tout simplement magnifique!
Barrage du Chambon :
A un moment donné, une petite descente longue d’1,5 kilomètres environ permet de souffler avant que la pente ne reparte. Ce n’est jamais du très très raide mais c’est constamment aux alentours de 6 à 7% avec des replats et des brusques passages plus raides. J’étais bien conscient que ce n’était pas aussi difficile que par le Télégraphe de l’autre côté, mais il faut grimper quand même. A un moment, on change de département et de région puisque la route quitte l’Isère et la région Rhône Alpe pour entrer dans les Hautes Alpes et la région PACA. Heureusement, rapidement le paysage se dégage et devient majestueux! Les Alpes!! Enfin j’y roule!! Au fur et à mesure que les minutes passent, le nombre de voitures est de plus en plus impressionnant. Par contre j’ai trouvé qu’il n’y avait pas tant de cyclistes que ça sur la route. J’ai eu la vague impression que beaucoup montent en voiture jusqu’au Lautaret avant de faire seulement les 9 derniers kilomètres en vélo…
Sur la fin du col du Lautaret, c’était vraiment dur, la pente est repassée aux alentours de 7%. Il y avait pas mal de lignes droites…c’était long.
En arrivant vers la fin du col du Lautaret dans ces paysages somptueux, j’avais vraiment mal aux jambes, il faisait chaud et c’était vraiment difficile. Je n’étais pas en forme et j’avais probablement laissé trop d’énergie dans les faux plats montant jusqu’au Bourg d’Oisans…aie aie aie. Quand je suis arrivé au col du Lautaret à 2058m d’altitude, j’avais parcouru 90 kilomètres depuis Grenoble et je n’avais même pas fait la moitié du parcours… Au col du Lautaret il y a énormément de voitures garées et de touristes. Le temps de manger une pâte de fruit, de souffler un peu et je me suis remis en selle car je ne pouvais pas trop lambiner quand même. Là il reste 9 kilomètres pour arriver en haut. D’un seul coup, le paysage devient encore plus beau!! Les voitures sont nombreuses mais le nombre de cyclistes devient impressionnant d’un seul coup! Par contre je pensais le profil un peu plus facile je dois dire alors qu’en fait c’est constamment au dessus de 8% avec la fin qui est très raide.
Col du Lautaret :
Là les cyclistes sont tellement nombreux que ça se dépasse constamment, j’ai rattrapé plusieurs cyclistes et je me suis aussi fait dépasser par pas mal de monde. A moment en dépassant un cycliste j’ai échangé 2 mots avec lui. C’était dur la montée quand même, ça brûlait vraiment les jambes, j’ai vraiment serré les dents. A un moment j’ai dépassé deux cyclistes en VTT. Un monsieur et sa femme. Le monsieur roulait facilement au rythme de sa femme qui avait du mal. Je les dépasse en leur disant bonjour.
Quelques centaines de mètres plus loin alors que j’étais dans le dur, j’entends une voix derrière moi, je me retourne, c’est le monsieur en VTT qui m’a rattrapé pour me parler! Et là, quelle ne fut pas ma surprise quand il me demande « c’est bien vous qui avez un site internet? »!!! Je ne sais pas si j’ai sursauté en entendant cette phrase mais quelle surprise! Ici dans les Alpes, la première fois que je roule là, on me reconnait grâce au blog! La probabilité était infime! J’avoue que c’était impressionnant^^
Nous avons donc discuté un peu. Il ‘ma dit qu’il était allé dans les Pyrénées au mois de juillet et ainsi il a beaucoup lu le blog pour préparer ses sorties et là il m’a donc reconnu. C’était vraiment sympa, surtout que ça fait aussi un peu passé la difficulté de la pente. Au bout d’un moment il a décidé de faire demi tour et de rejoindre sa femme pour finir la montée avec elle. Il avait de bonnes jambes! La fin devient de plus en plus raide et j’ai vu pas mal de cyclistes arrêtés. On débouche ensuite sur le monument Henri Desgranges, créateur du Tour de France puis quelques mètres plus loin le tunnel du Galibier. Pour arriver au sommet il reste environ 1 bon kilomètre très raide à plus de 10,5%. Je comprends maintenant pourquoi sur le dernier Tour de France, Andy Schleck s’est mis à zigzaguer sur la fin, j’ai fait pareil. Vraiment très dur avec du 12% sur le finish. La dernière ligne droite de 300m environ m’a semblé très longue, heureusement que sur la route les inscriptions 250, 200, 150 permettent de se dire qu’on avance malgré tout.
Ouf ça y est j’y suis au sommet du col du Galibier à 2645m d’altitude, dans un décor fabuleux! Et là quelle surprise!! Je n’ai jamais vu autant de cyclistes au sommet d’un col, quelle cohue, quelle foule sans compter les automobilistes! Même au col du Tourmalet je n’ai pas vu pareille chose! Incroyable! Infernal surtout!
Evidemment j’ai demandé à me faire prendre en photo. Le sommet marque la limite entre les Hautes Alpes et la Savoie. Bizarrement, une fois là haut, ce n’est pas du soulagement que j’avais. Mais plutôt de l’appréhension car pour tout dire je n’ai jamais eu aussi mal aux jambes au sommet d’un col sauf peut être à Luz Ardiden le 15 mai dernier. Vraiment j’avais mal aux jambes, j’ai du me faire mal pour monter là haut. Il était clair que je n’allais absolument pas enchaîner avec l’Alpe d’Huez, je n’avais ni le temps ni les jambes. Les jambes n’étaient vraiment pas top… Et mon compteur indiquait 99,5km parcourus…il y avait le retour à faire… J’ai quand même passé pas mal de temps là haut, plus d’une demie heure. Au moment de repartir, je vois arriver en haut, le cycliste en VTT qui m’avait parlé ainsi que sa femme. Nous échangeons encore quelques mots et me prend en photo devant le paysage. Il est de Grenoble et c’était la 4e fois qu’il montait au col du Galibier. J’ai oublié de lui demander son prénom. Peut être passera-t-il sur le blog et lire cet article. Dans la descente jusqu’au col du Lautaret, je ne suis pas allé très vite car je me suis beaucoup arrêté pour prendre des photos!
Photos du sommet du col du Galibier :
côté Savoie
La foule en haut :
Photos prises dans la descente entre le col du Galibier et le col du Lautaret (par le même côté par lequel je suis monté) :
dernière borne :
Une fois au Lautaret c’était parti pour l’interminable descente. Que ce fut long, car la descente est roulante et donc il faut pédaler constamment or moi j’avais mal aux jambes, je n’aime pas les descentes, et en plus je préfère les montées raides et les descentes raides. Bref, pas ce qu’il y a de plus appréciable à mes yeux. J’ai rapidement enlevé mon coupe vent car il faisait très très chaud. Au sommet, j’étais en T-shirt à 2645m d’altitude, et il faisait vraiment chaud! De nouveau les tunnels à passer puis ensuite je suis arrivé au Bourg d’Oisans. Et là non seulement j’avais les jambes en feu mais surtout le vent de face soufflait énormément!! Quelle galère!! Et je voyais l’heure qui tournait… Je forçais beaucoup. C’était interminable. Mais après la Rochetaillée, le faux plat descendant était assez marqué, c’est là que j’ai vu que ça montait pas mal à l’aller en fait. Malgré le vent j’arrivais à aller à 40km/h presque tout le temps, mais j’étais à bloc. Ce retour de 51km dans la vallée m’a quand même paru une éternité! Enormément de voitures aussi. Quand j’ai commencé à arriver à Pont de Claix, je commençais à entrevoir la fin, quelle joie! En faisant les derniers kilomètres j’ai vu que j’allais faire 200km, à quelques mètres du gîte, au moment où ça a fait 200km pile sur le compteur, je l’ai enlevé histoire de garder le compte rond. Il restait juste 20m avant la porte de l’immeuble…
Dès que je suis rentré, la première chose que j’ai faite, alors que j’étais encore à la porte, c’est de demander à chauffer l’eau parce que je voulais un café! Tout le monde tait surpris car je bois rarement du café. Et direct en revenant d’une sortie en vélo c’est bizarre mais vu que la soirée chez la famille se profilait à l’horizon, je voulais tenir le coup^^.
J’ai vite pris la douche et j’étais fin prêt pour le dîner qui a dure jusqu’à minuit passé. Longue et dure journée…
C’était la première fois que je faisais 200km en montagne. Sur le plat ça m’était déjà arrivé. Globalement, j’ai eu du mal quand même, ça change du Mont Ventoux. Je n’ai absolument pas aimé la route en raison de la forte circulation et de l’état du macadam qui n’est pas très bon dans la vallée.
Mais une chose est sûre, cette sortie je m’en souviendrai bien longtemps! Je me suis rarement autant fait mal dans une ascension!! Que de souvenirs maintenant! Et surtout dès le lendemain, quand je regardais les montagnes, je n’avais plus peur!
Maintenant le col du Galibier (2645m) est le plus haut col que j’ai monté en vélo. Jusque là c’était le Port d’Envalira (2408m).
Et pour finir, voici une photo prise par un photographe qui était à 500m du sommet dans le dernier virage de l’ascension, plutôt sympa la photo :
(2 commentaires)
Bonjour Idris,
23/07/2017
http://flodcyclo.free.fr/tout_le_velo/?numero=324
Pour le plaisir..
@++
Flo
Author
Salut Flo !! 🙂
Quel plaisir de lire ta sortie !! 🙂 Bravo !! 🙂 Belle ascension !! 🙂
J’espère que tu n’as pas été trop dérangé par la circulation !!