Depuis quelques semaines, il fait beau les jours fériés en pleine semaine et plutôt très nuageux et menaçant les week end. De ce fait comme pour le 1er mai, les grandes sorties en vélo ont tendance à se faire les jours fériés.
Le jeudi de l’ascension, qui n’a jamais aussi bien porté son nom pour moi, n’a pas dérogé à la règle. La météo était engageante, avec un grand soleil le matin tandis que pour le week end c’est de la pluie qui est prévue… Là ça m’embêtait quand même je dois dire car le lendemain, le vendredi, je devais être à pied d’œuvre dès 3h du matin pour le travail…
Après avoir monté le Mont Ventoux par les 3 versants le 1er mai, pédalé au nord-est de Sault le 21 avril, pédalé entre Bédoin et Sault au sud du Ventoux le 28 avril, je souhaitais faire le tour du Mont Ventoux.
Je voulais à tout prix passer par Beaumes de Venise, rien que le nom introduit un joli village. Je voulais d’une part voir ce village mais aussi faire la route entre Beaumes de Venise et Malaucène qui est splendide dit-on. Au nord du Mont Ventoux, j’avais envie de passer par Buis les Baronnies.
J’avais donc concocté un bon petit parcours sans vraiment bien estimer le kilométrage mais je savais que c’était au moins 160km. L’inconvénient d’un tel parcours c’est que c’est assez long et que je l’avais prévu assez montagneux. Une fois passé vers le nord du Mont Ventoux, pas question de faire demi tour en cas de fatigue, je dois continuer le tour.
Je ne savais absolument pas comment les jambes allaient réagir car le 7 mai, c’était formidable et le 12 mai très difficile. Là il ne faisait pas vraiment très chaud comparé au 12 mai.
Je suis même parti avec les jambières juste avant 9h.
Direction le col de Murs.
Je n’avais pas de bonnes jambes mais je ne peux pas dire qu’elles étaient trop mauvaises non plus, c’était assez bizarre. Une chose était sûre, je prenais plaisir à rouler sur le vélo et à grimper. J’ai quand même pu constater que les passages à plus de 8 ou 9%, bien que je les ai passés comme d’habitude sur le 38 dents, ce n’était pas pareil que d’habitude, le coup de pédale était un peu plus laborieux. Mais sur la fin du col de Murs je roulais bien quand même.
Sur cette première partie de la sortie, la température était de 13,5°C seulement.
Dans la descente du col de Murs, il faisait un peu frais mais au moins il faisait beau. Après environ 9km de descente, la route passe pas loin de Vénasque. C’est un des plus beaux villages de France, et à chaque fois que je passe là je me dis, que lors d’une sortie « pas très difficile », je ferai le petit détour et m’y arrêterai. Voilà l’occasion. Le village se trouve à 1km en aplomb de la route. Depuis la montée vers Vénasque la vue sur le Mont Ventoux est somptueuse, bien dégagée. L’entrée dans le village est particulière avec cette rue principale qui devient très étroites et ensuite on se retrouve dans le village à proprement parlé. Superbe!! Un régal que d’être là, on a l’impression de changer de monde. L’agencement rappelle un peu Carcassonne. Depuis le sommet, juste à côté des remparts il y a un superbe point de vue sur le Mont Ventoux. J’y suis resté quelques minutes à contempler.
Le Mont Ventoux :
Le Mont Ventoux depuis le point de vue :
Je suis reparti pour finir la descente et rejoindre la plaine. Objectif : rejoindre Beaumes de Venise qui est assez loin quand même. Avec la multitude de routes qui sillonnent la plaine je ne savais plus trop par où passer, heureusement que j’avais ma carte routière. J’ai décidé de passer par Mazan, village que j’avais déjà traversé l’an passé, juste après, la vue sur le Ventoux était sympa, on sentait déjà que j’avais commencé à tourner autour. A près Mazan, j’ai rejoint Caromb, là aussi un village historique comme il y en a plein dans le coin. Une fois à Caromb, la direction de Beaumes de Venise est bien indiquée. J’ai donc pris la D21 qui va s’avérer être une très jolie route! J’ai vraiment aimé rouler dessus. Au milieu des champs de vignes avec les Plateaux de Vaucluse au loin sur ma gauche. La route traverse Saint Hippolyte le Graveyron, les noms de villages sont parfois bizarres^^. Et là alors que je roulais, juste devant moi, seulement 20m devant, le temps fort de la sortie! Un sanglier lancé à pleine vitesse a déboulé et traversé la route à l’entrée d’un virage! C’était la première fois que je voyais un sanglier sauvage (même dans les Pyrénées je n’en ai pas vu), mais le voir lancé à pleine vitesse c’était impressionnant et j’ai du faire une drôle de tête quand je me suis demandé ce qu’il se serait passé si j’avais été 20m plus en avant et que j’aurais pris le sanglier dans la figure…ça aurait fait mal pour moi car je doute fort que le sanglier aie regardé avant de traverse la route xD. Vu la vitesse à laquelle il allait il avait peut être Obélix lancé à sa poursuite^^.
Plus j’avançais et plus la vue sur le Ventoux changeait :
Sur la D21 vers Beaumes de Venise :
C’est dans ces vignes que le sanglier a disparu après avoir traversé la route :
Après cet épisode épique, j’ai rejoint Beaumes de Venise enfin! Je commençais à avoir faim et j’ai apprécié de manger deux pâtes de fruit. Ce village je voulais le rejoindre car il se trouve au pied des Dentelles de Montmirail qui sont une chaine de montagne située à l’ouest des Baronnies et du Mont Ventoux. Et la forme particulière est impressionnante à voir! La route qui relie Beaumes de Venise à Malaucène sur 16km permet d’avoir une très belle vue sur ces montagnes.
C’est donc ce que j’ai fait. J’ai entamé l’ascension du col de Suzette (392m) en passant par Lafare. La vue sur les Dentelles de Montmirail est impressionnante. L’ascension est tranquille sur les 2 premiers kilomètres avant que les 5 derniers kilomètres soient un peu plus durs et raides avec de longues portions à 9% quand même. Je sentais bien que je n’étais pas en très grande forme, mais je passais sans trop de soucis avec toujours une grosse motivation car pour tout dire j’en étais encore qu’au début de la sortie malgré la bonne soixantaine de kilomètres déjà parcourus. Là, un autre cycliste vient me voir et me demande si je n’ai pas un blog par hasard^^ Je réponds par l’affirmative et il me dit qu’il avait lu mon blog avant un séjour dans les Pyrénées l’an passé.
Il n’a pas du lire mon blog ces derniers temps et me conseille de profiter d’être dans la région pour faire les Cinglés du Ventoux bien qu’il pense qu’avec mon VtC ce soit impossible à faire. Quand je lui ai dit que je l’avais fait non officiellement en partant de Apt il est tombé de haut. Après il m’a demandé si j’étais au club des Cents Cols, là je luia i répondu que non et que je ne sais pas combien j’en ai monté. Après le col de Suzette, une courte descente puis c’est la montée vers le col de la Chaine (472m). De là-haut la vue sur les Dentelles de Montmirail est impressionnante. Ensuite j’ai entamé la descente sur Malaucène sur cette petite route étroite et peu fréquentée quand survient le deuxième temps fort de la sortie…en pleine descente à 50km/h juste avant un virage, je vois une guêpe sur mon mollet gauche… J’ai fait un geste de la main droite pour l’enlever et bien sûr j’ai failli rater le virage… Mais je m’en suis sorti. Entre le sanglier et la guêpe c’est pas le même type d’animal mais pour le cycliste c’est quasi pareil, on risque l’accident…
Montée vers le col de Suzette :
Lafare :
Les Dentelles de Montmirail :
Une route dans un décor splendide :
Avec les Dentelles de Montmirail au fond :
Le col de Suzette est quelque part en face :
Avec le zoom :
Juste avant d’arriver à Malaucène, la route remonte un peu beaucoup mais pas longtemps.
Une fois à Malaucène, j’avais 76km au compteur, je voulais rejoindre Mollans sur l’Ouvèze puis Buis les Baronnies par une petite route (la D242) passant par le col des Astauds (465m) et le col des Grainons (435m). Et voilà que je me trompe de route… J’ai quitté Malaucène par la D938, jusqu’à ce que je me rende compte que ce n’était pas la bonne route, j’avais fait 2,5km que j’ai du refaire dans l’autre sens pour rejoindre le centre de Malaucène sur lequel la route de Beaumes de Venise n’avait pas débouché.
Sur la mauvaise route :
Me voici parti sur cette D242, très étroite peu voire pas du tout fréquentée sans aucun kilométrage… La route se met à monter rapidement. Je ne me souviens plus de la longueur de l’ascension mais les kilomètres m’ont paru un peu longs tout de même. Je suis passé à 465m d’altitude au sommet de la route devant une ferme et un champ de vignes. Plus loin nouveau croisement au col des Grainons à 435m. Aucun panneau n’indique ces cols mais sur le terrain ils sont bien là. Par contre je ne cache pas que tout seul sur cette route sans trop savoir combien de kilomètres il me restait ce n’était pas super génial, si j’avais un problème j’étais bien planté…
La suite de la route est vallonnée… Puis ensuite la fin de cette route se faisait sentir, j’étais bien content de traverser le hameau de Veaux et de voir plus loin vers le haut une route qui montait pas mal. A cet instant, j’avais faim et je sentais que je commençais à être à court d’énergie, voir cette route qui montait m’a un peu miné le moral… Je me suis arrêté à l’entrée du hameau de Veaux, j’ai mangé un peu et je suis reparti. Je suis arrivé au col de Veaux (386m) qui se trouve sur une intersection. Là j’avais 96km au compteur et j’ai pas mal réfléchi… Si je continuais par Mollans sur l’Ouvèze qui était à 3km puis Buis les Baronnies, j’en avais pour beaucoup de kilomètre avec de la montée. Si depuis le col de Veaux je prenais à droite ça raccourcissait un peu et ça me faisait longer la face nord du Ventoux pour rejoindre Sault. D’après ma carte, la route ne devrait pas dépasser les 600m d’altitude.
Sur cette fameuse D242 :
La route que je vais prendre à partir du col de Veaux au loin :
Vue sur le Ventoux depuis le col de Veaux :
Depuis le col de Veaux la vue sur le côté nord du Ventoux est superbe! Impressionnante! Pendant que je réfléchissais, des groupes de cyclotouristes sont passés. Je suis reparti et dans la montée dont je ne connaissais pas le kilométrage, j’ai bien pédalé quand même et j’ai rattrapé ces cyclotouristes qui avaient des vélos de route. Je savais que la route ne dépassait pas les 600m et sur mon compteur je voyais que je venais de passer au dessus des 500m, la fin était proche. En fait la route monte jusqu’à 596m d’altitude^^. Après s’en suit une petite descente rapide avec toujours cette vue sur le Ventoux que l’on longe, pendant cette descente je ralentissais pour prendre des photos tout en roulant. Le dernier groupe de cyclo que j’avais dépassé dans la montée m’a rattrapé et à partir de Saint Léger du Ventoux pendant de nombreux kilomètres plats et vallonnés, je suis resté quelques dizaines de mètres à les avoir en point de mire. Puis on est passé devant un panneau indiquant Sault à 27km… Je ne cache pas que là j’étais un peu fatigué, j’avais envie de rentrer rapidement, j’avais 106km au compteur et j’étais encore loin de Sault sachant que j’avais vu sur ma carte que ça montait avant Sault jusqu’à Aurel, sachant que Sault est à plus de 700m d’altitude et que moi j’étais redescendu à moins de 400m il me semble…
Dans la montée en longeant la face nord du Ventoux qu’on voit à droite :
Plus je pédalais et plus le vent soufflait fort de face… Et au bout de quelques kilomètres la route a commencé à monter, un long faux plat…usant avec ce vent de face, je n’avançais plus beaucoup… Je relançais tant bien que mal en danseuse régulièrement mais c’était dur, bien que je n’étais pas en perdition quand même, heureusement.
Après avoir longé la face nord du Ventoux, je suis arrivé à une intersection où j’ai bifurqué vers le sud en direction de Aurel. Il y avait 6km pour rejoindre le village, que la montée m’a paru longue avec ce vent. Par la suite, en regardant sur internet le parcours, j’ai appris que la montée juste avant Aurel était en fait le collet de Reilhane qui culmine à 755m d’altitude. En arrivant à Aurel, très beau village par ailleurs, j’étais soulagé, Sault n’était plus qu’à 5km. C’était du plat pour y arriver. Juste avant Sault, j’avais de nouveau une vue sur le Ventoux que je ne voyais plus depuis quelques kilomètres. Je suis de nouveau rentré dans le Vaucluse. Je n’avais pas vu de panneau l’indiquant mon entrée dans la Drôme mais là j’en voyais un qui m’indiquait que je rentrais de nouveau dans le Vaucluse et en PACA.
Aurel :
A Sault, j’ai fait une pause pour manger une pâte de fruit et je suis reparti rapidement pour la route habituelle. La remontée des Plateaux de Vaucluse par le col de la Liguière.
Le faux plat montant jusqu’à Saint Jean de Sault m’a un peu rechargé les batteries, ce qui est assez bizarre dans une montée mais je tournais mieux les jambes. Mais je n’étais pas aérien non plus évidemment, d’ailleurs je devais pas mal soupirer car un cycliste qui ‘ma dépassé m’a encouragé en me disant que la fin n’était plus très loin.
Une fois Saint Jean de Sault passé, j’en étais à 140km au compteur et il restait la montée au col de la Liguière. Ce n’est que 5km de montée à partir de Saint Jean de Sault mais les passages à 9 et 10% sur plusieurs centaines de mètres, à ce stade là, m’ont fait très mal aux jambes!
Dans la montée du col de la Liguière, la vue sur le Ventoux derrière moi :
Au col de la Liguière, j’en avais enfin fini avec les montées! Ouf! Cela faisait longtemps que je n’étais pas arrivé en haut d’une ascension aussi soulagé! Même pas lors de ma sortie avec le Mont Ventoux par les 3 côtés!
La descente du col de la Liguière sur Saint Saturnin les Apt est rapide et sympa. Bien que par moment l’état de la route n’est pas top. Quand je pense que je l’ai descendu dans le début de la nuit avec les lunettes de soleil le 1er mai avec toute la fatigue et que je n’ai pas fait d’erreur dans les freinages, je me dis que j’avais encore beaucoup de lucidité ce jour là parce que j’étais descendu à la même vitesse à peu près que là en plein jour…
A Saint Saturnin, j’étais soulagé d’être tout proche. Tout petit raidar avant la descente et le plat vers Apt à 8km de là. Là j’étais en roue libre la plupart du temps. J’étais tellement à court d’énergie qu’à 3km de Apt, tout en roulant, j’ai daigné ouvrir et manger une pâte de fruit, je ne pouvais même plus attendre d’être à l’appart!
Ah que c’était bon d’être enfin à l’appart!
J’ai mangé énormément, une bonne douche et je suis allé dormir dès 19h car le lendemain je devais me lever à 2h30 du matin pour commencer le boulot à 3h… Et manque de chance, impossible de dormir…enfin bref…
Au final donc j’ai fait une sortie de 163,5km avec 2520m de D+ en passant par le col de Murs, le col de Suzette, le col de la Chaine, le col des Astauds, le col des Grainons, le col de Veaux, le collet de Reilhane et le col de la Liguière avec détour par Vénasque, passage par Beaumes de Venise, la montée vers Aurel sans oublier celle juste avant pendant que je longeais le Mont Ventoux par le nord et puis ce sanglier…
Je suis content de voir que même quand je commence à être en difficulté j’arrive à ne pas être en perdition et à rouler et monter quand même, de toute façon je n’avais pas le choix^^
Mais j’ai commencé à être moins bien et à avoir envie de rentrer quand j’avais 90km au compteur, j’en ai donc fait 73 de plus pour rentrer. D’un côté ça donne de la confiance de voir que même quand je suis pas bien je m’en tire bien^^ Les 5km que j’ai fait en plus à Malaucène en cherchant ma route ont fait que ma sortie a dépassé les 160km, passer cette barre des 150 puis des 160km ça reste assez sympa quand on sent la fin de la sortie proche. Le 1er mai je n’en avais pas profité car quand j’étais à 160km j’étais pas encore au sommet de la 3e ascension du Ventoux et après avoir passé les 200km je me dépêchais de rentrer avant la nuit.
Par contre je me rends bien compte que je n’ai plus de super jambes mais au moins la motivation est là. Cependant, je pense que pour les prochaines sorties je vais réduire le kilométrage car mentalement les longues sorties me démotivent un peu en ce moment. J’ai bouffé pas mal de kilomètres le 1er mai…et là à nouveau… Au moins j’ai fait le tour du Mont Ventoux même si Buis les Baronnies semble encore inatteignable^^. La prochaine fois je passerais par Sault puis Aurel pour rejoindre Buis les Baronnies par le col de Fontaube d’où parait-il, la vue sur la face nord du Ventoux est encore plus impressionnante!
Cette journée de l’ascension a bien porté son nom!
Voici le profil de l’ascension. Chose curieuse, d’habitude mon compteur sous-estime le D+ et là mon compteur indique plus de D+ que Openrunner…
Sur le profil on voit bien que la fin est sans cesse en faux plat montant jusqu’au sommet du col de la Liguière juste avant la descente finale sur Apt.
Juste avant le km 70 c’est le col de Suzette, juste après c’est le col de la Chaine. Ensuite c’est la descente sur Malaucène puis de nouveau 2 cols très proches avec le col des Astauds puis à 90km environ le col des Grainons. Ensuite ça descend et après une courte remontée (juste avant que les pourcentages ne soient colorés sur le profil) c’est le col de Veaux. Ensuite c’est la montée qui ne porte pas de nom avant l’interminable montée vers Aurel qui est suivie de quelques kilomètres à peu près plat vers Sault avant la traditionnelle montée du col de la Liguière en fin de sortie.
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