Les élections européennes sont une très bonne occasion de passer un week end dans les Hautes Pyrénées. La raison est que je suis toujours sur les listes électorales dans les Hautes Pyrénées. et pour le coup je ne m’en plains pas. Moi qui ai si souvent voté par procuration, c’était une bonne occasion d’y aller « en vrai »^^
Je suivais depuis plusieurs jours l’avancement du déneigement du col du Tourmalet et il est praticable en vélo par le versant de La Mongie depuis une semaine. Et il est officiellement ouvert par ce versant depuis deux jours. Je ne pouvais pas laisser passer l’occasion d’aller lui dire bonjour !
En effet, voilà 11 mois pile poil que je n’ai plus eu l’occasion d’aller grimper le col du Tourmalet (depuis le 24 juin 2013). Je piaffais d’impatience, j’ai rarement autant attendu une sortie !
Bien que la forme ne soit pas encore formidable j’avais tout de même une petite idée qui me trottait dans la tête, à savoir, effectuer l’enchainement de l’Etape du Tour, c’est à dire le col du Tourmalet par Sainte Marie de Campan suivi de l’ascension vers la station d’Hautacam. C’était tentant car je sais que la forme revient petit à petit lentement mais sûrement. Cependant de là à avoir les jambes pour faire les deux dès maintenant c’était une autre histoire.
Mais la question a été très vite réglée en fait car jeudi j’ai appris que le col du Tourmalet était tout simplement interdit à la circulation côté Luz Saint Sauveur en raison de travaux de remise en état de la route.
La question était réglée, impossible de redesccendre de l’autre côté et donc d’enchainer avec Hautacam. J’ai reporté mon dévolu sur ce col d’Aspin qui n’en demandait sans doute pas tant !
L’enchainement col du Tourmalet – col d’Aspin, je l’ai fait plusieurs fois par le passé et j’aime plutôt le faire.
J’ai donc tablé là dessus avec comme premier objectif le col du Tourmalet et selon comment allait la sortie, d’enchainer éventuellement avec le col d’Aspin.
En revanche, la grosse inconnue qui persiste (outre les jambes^^), c’est la météo. Les prévisions ne sont pas formidables mais pour cette journée de samedi ça devrait être de belles éclaircies le matin et des averses l’après midi (météo regardée le matin)…
Le contenu de la sortie allait dépendre de la météo sans aucun doute… Les températures sont annoncées fraiches voire même froides en plaine…
Jai donc essayé de me lever tôt et la journée a commencé par le moment le plus difficile : sortir du lit… Mais quand j’ai vu qu’il faisait beau au dessus de la maison ça a un peu encouragé, en revanche les montagnes étaient plutôt dans les nuages.
Le temps de me préparer, de manger, de préparer le vélo et me voilà parti. Il faisait vraiment très frais…11°C.
Je sentais les jambes un peu tétanisées par le froid… Par ailleurs le froid et les nuages qui se faisaient de plus en nombreux sur les montagnes ne donnaient pas envie d’aller se frotter à la haute altitude… J’avais encore plus froid en pensant à la température qu’il ferait en haut et au risque de se voir pris dans une averse glaciale là haut…
Le début de la sortie s’est bien passé, les jambes semblaient pas trop mal quand même et il n’y avait presque pas de vent ce qui était tout de même agréable. Cependant une fois Bagnères passé, je ressentais vraiment le froid et j’avais de plus en plus de mal à emmener le grand plateau. Je ne la sentais pas du tout l’ascension du col du Tourmalet à cet instant….
De plus en plus menaçant :
Plus j’avançais et plus les nuages s’accumulaient sur les montagnes, le Pic du Midi et le Montaigu n’étaient pas visibles.
Le Montaigu dans les nuages
Bon appétit :
Entre Campan et Sainte Marie de Campan, plusieurs groupes de cyclistes m’ont dépassé.
En arrivant à Sainte Marie de Campan, j’ai vu qu’ils allaient au col d’Aspin. Quant à moi je suis allé vers le col du Tourmalet. Je me suis arrêté pour manger une pâte de fruit, boire un peu. Et me voilà parti pour le col du Tourmalet. Enfin, depuis 11 mois !
Bon le col du Tourmalet on ne le présente plus, par ce versant il fait 17 kilomètres avec les 4,5 premiers jusqu’au hameau de Gripp qui sont roulants avec des replats. Et ça se corse pour les 12,5 derniers kilomètres où la pente moyenne sera de 9% sans aucun répit. Sur cette partie, il n’y a qu’un seul kilomètre à moins de 8% de moyenne, c’est celui qui est à 11 km du sommet qui est à 7,5%.
Il s’agit par ailleurs d’une ascension qui offre des portions de lignes droites de plusieurs kilomètres ce qui la rend un peu plus difficile mentalement.
Pour ma part, c’est une ascension que j’aime bien.
J’ai donc débuté l’ascension en espérant juste ne pas trop galérer pour arriver au sommet car le début de la sortie ne m’avait pas rassuré. Il faisait 10°C à cet instant.
Dès le début j’ai été très surpris du peu de monde qui venait le grimper, personne devant moi et personne derrière sur les longues parties de ligne droite.
J’ai avalé les 4,5 premiers kilomètres et lorsque la pente s’est dressée à 9% devant moi à 12,5 km du sommet, j’étais bien content d’y être enfin. Et là j’ai senti que ça allait pas mal pour les jambes. J’étais sur 39-25 et je me sentais bien assis ou en danseuse.
Etant donné qu’il m’était impossible de faire l’enchainement avec Hautacam derrière, je n’avais plus trop à vraiment m’économiser.
Dans la longue ligne droite à 9% qui longe Artigues, j’ai vu un cycliste assez loin devant moi, le premier que je voyais. Petit à petit je le rattrapais.
La cascade à 10 km du sommet était bien gorgée d’eau suite à la fonte des neiges ! Peu après j’ai rattrapé le cycliste qui était en fait une cycliste^^
Le lacet du Garet n’a pas changé et est toujours bien raide mais je me suis fait plaisir en le prenant à la corde sans soucis. A cet instant j’ai senti quelques gouttes de pluie tomber… Quant au Pic du Midi qui est visible depuis cette portion normalement, c’était pas la peine de le chercher il était dans les nuages…
Quelques centaines de mètres après le lacet j’ai rattrapé un autre cycliste en galère. Quant à moi à cet instant, la pente se faisait sentir mais j’étais vraiment bien encore et je relançais régulièrement en danseuse sans aucun soucis.
La stèle placée à l’endroit où Eugène Christophe a cassé sa fourche en 1913 a été mise à l’abri pour l’hiver.
En arrivant sous les paravalanches c’était difficile mais plus que la pente c’est le froid qui rendait l’ascension difficile, à cet instant il faisait 8°C.
Tout en grimpant depuis le début de l’ascension je prenais des photos, pas question de m’arrêter pour en prendre car là j’étais bien dans le rythme. Cependant je suis bien content de mes photos qui ne sont pas trop floues^^ J’ai notamment pu avoir les torrents qui ruisselaient de la montagne sur le massif en face côté droit de la route juste avant La Mongie.
Là c’est raide sous les paravalanches :
Le kilomètre avant La Mongie (à 6 km du sommet) à plus de 10% de moyenne,a fait mal aux jambes. Là je me suis un peu plus employé. En plus la route est très large et on se sent perdu sur la chaussée^^ Dans cette partie, quelques rayons de soleil illuminaient la station entre els nuages qui étaient toujours très nombreux. Mais ça a suffit pour faire remonter la température qui est montée en flèche jusqu’à 17°C!!!!! Inutile de dire que j’ai vraiment apprécié cette remontée des températures, et dire qu’il faisait 8°C quelques mètres avant!
La Mongie devant :
La traversée de La Mongie et la sortie de la station sont à plus de 11% et pourtant ça allait lieux que sur le kilomètre précédent. La température a recommencé à chuter. A cet instant j’emmenais toujours mon 39-25 même si les jambes commençaient à bien se faire sentir, et alors qu’il ne restait plus que 4 km l’objectif était du coup de le tenir jusqu’au sommet pour le fun. Le kilomètre en quittant La Mongie est à 9% mais sa régularité font qu’il ne fait pas trop mal (en tout cas pas pour moi) en revanche il est en longue courbe interminable, c’est mieux de ne pas être à l’agonie là^^ Dans ce kilomètre j’ai rattrapé plusieurs cyclistes en grande difficulté qui zigzaguaient beaucoup, certains s’étaient même arrêtés, ils avaient l’air vraiment mal en point.
La traversée de La Mongie sur du 11 à 13% :
La neige a fait son apparition sur le bord de la route et ça rajoutait de la fraicheur.
A 2 km du sommet plusieurs voitures de randonneurs étaient garées et l’un d’eux m’a encouragé, ça fait toujours plaisir. Les deux derniers kilomètres sont raides et présentent des virages vraiment raides. Là je me suis bien employé pour les passer.
Mais à 1,5 km du sommet, j’ai commencé à avoir plus de mal, la fatigue se faisait bien sentir et les jambes étaient douloureuses. Heureusement je n’étais pas à l’agonie non plus et je pouvais relancer un peu. J’arrivais toujours à prendre des photos en roulant, notamment le long des murs de neige de plus en plus hauts. C’était bien agréable.
Et me voilà arrivant au dernier virage à 500m du sommet à côté de murs de neige de 7 mètres environ, virage à 14% et les 400m suivants tout aussi difficiles, là ça a été très dur, ouch les jambes. Mais pour les derniers 200m je me suis ressaisi, je me suis de nouveau dressé sur les pédales et j’y suis allé à bloc.
Toujours ce ciel menaçant :
Qu’est ce que j’étais content d’être arrivé au sommet sur 39-25. Une grande satisfaction pour moi. La forme n’est pas trop mauvaise, dommage que les températures ont gâché le début de la sortie… En tout cas sur ce braquet je n’y croyais pas du tout et pourtant, pour le coup ça donne une bonne confiance pour la suite ! C’est la 2e fois que j’y parviens (la première fois c’était en 2011 avec le vieux VTC où j’avais grimpé sur 39-26).
Au sommet il y avait un groupe de cyclistes qui étaient arrivés pas longtemps avant moi et un groupe de motard garés de telle sorte qu’ils embêtaient tout le monde.
Une dame très sympa m’a pris en photo. Puis je suis allé profiter du paysage. La vue sur le côté de luz Saint Sauveur est superbe comme d’habitude!
Une barrière empêchait de descendre de l’autre côté.
Vue côté Luz Saint Sauveur :
Le chemin qui va au Pic du Midi :
Impossibilité de descendre de l’autre côté :
Jacques Goddet ancien directeur du Tour de France :
Montée du Géant le 7 juin :
Il ne faisait pas chaud au sommet et j’ai vite enfilé mon K-Way. C’est à ce moment là que des flocons de neige se sont mis à tomber. Drôle ambiance quand il s’est mis à neiger et dire qu’à La Mongie il faisait 17°C!!
Je ne me suis pas attardé en haut car justement le ciel était menaçant et il ne faisait pas chaud (bien qu’il n’y avait presque pas de vent).
Je me suis arrêté au premier virage de la descente (ou dernier de la montée) pour prendre en photo le mur de neige et la vue sur La Mongie. Je suis resté quelques minutes à profiter du paysage sous les flocons de neige.
Et ensuite je me suis élancé pour la descente. Une descente glaciale. J’avais vraiment froid et mes doigts étaient engourdis.
Vue sur La Mongie :
Zoom sur les nuages dans la vallée :
Je suis descendu prudemment et tranquillement. Je me suis arrêté deux fois dans la descente pour prendre des photos. J’ai croisé pas mal de cyclistes qui grimpaient, ça changeait du peu de monde que j’avais lorsque j’étais dans la montée car là ils étaient vraiment nombreux !
En traversant La Mongie j’ai à nouveau senti qu’il y faisait plus chaud et une fois la station traversée la température a rechuté ensuite. Vraiment incroyable ces températures bizarres.
Plus je descendais et plus j’avais froid…
Vue sur Artigues et une partie de l’ascension :
Une fois à Sainte Marie de Campan, je me suis arrêté pour voir ce que je faisais ensuite. J’étais encore frigorifié et le ciel de plus en plus menaçant n’incitait pas beaucoup à aller au col d’Aspin car de toute façon au sommet je n’aurais pas pu profiter de la belle vue sur le Pic du Midi. Et vu que j’avais froid, j’étais en train de rêver d’un bon repas chaud^^ Et ça m’a décidé à préférer rentrer à la maison.
Et me voilà donc parti pour redescendre la vallée. J’ai roulé à bloc tout le long pour essayer de me réchauffer mais ça n’a pas marché, j’ai eu cette sensation de froid durant tout le retour. Il faisait pourtant 14°C en plaine…
Le point positif du retour c’est que j’avais de bonnes jambes toujours malgré la fatigue de l’ascension du col du Tourmalet. Et ça m’a un peu fait regretter l’impossibilité de descendre de l’autre côté du Tourmalet pour enchainer avec Hautacam en suivant. Mais vue la météo…
Les montagnes dans les nuages très menaçant :
Au final, j’étais vraiment bien content de rentrer et de me mettre au chaud.
Malgré la météo très moyenne et pas très agréable, ce fut une belle sortie. Et pouvoir grimper le col du Tourmalet sur 39-25, en plus à cette période, je ne vais pas m’en plaindre et ça donne confiance pour la suite de voir que la forme est là.
Au final j’ai donc fait 95 kilomètres et 2000 m de D+.
Et j’attends avec impatience le retour du beau temps !
Dans k’après midi j’ai eu à aller à la pharmacie ce qui m’a fait faire 5 km de vélo de façon à finir la journée à 100 km^^
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[…] les murs de neige ne font que 2 mètres de haut…, pas vraiment impressionnant comparé au 24 mai 2014 où ils étaient bien plus impressionnants ou même le 23 avril l’an […]