6 juillet 2012 (19e sortie) : col du Tourmalet

Voilà une sortie qui fait du bien et qui va me permettre d’aborder l’été avec de la confiance.

Une sortie pyrénéenne il n’y a pas mieux! Qui plus est sur un col mythique et difficile.

Le col du Tourmalet a contrasté avec la récente tentative sur le Mont Ventoux du 23 juin. Il est fort probable que le 23 juin je n’étais pas dans de bonnes conditions mentales pour faire l’ascension avec le stresse des derniers exams très importants.

Pour en revenir au contexte, j’ai fini mon stage dans le Vaucluse à Apt le vendredi 29 juin (la semaine dernière) et j’ai du rentrer le week end dernier car j’avais les derniers examens à Auch lundi et mardi (2 et 3 juillet). J’ai ensuite eu 3 jours de repos (mercredi, jeudi et vendredi) avant de remettre les voiles vendredi soir et samedi pour revenir dans le Vaucluse à Apt où je suis embauché temporairement.

Il a fait un temps superbe lundi et mardi quand j’étais à Auch pour finir l’année scolaire et par contre un temps pourri mercredi et jeudi là où j’avais le temps d’aller faire du vélo et de décompresser…

Finalement j’ai tout fait pour aller pédaler vendredi, seule journée sans pluie bien que le temps était parfois très menaçant.

J’avais une envie débordante d’aller sur les cols des Pyrénées car ça faisait longtemps et surtout je ne reviendrai pas d’ici la fin du mois de septembre…

A cela s’ajoute le fait que je n’ai pas monté le Tourmalet depuis pratiquement 1 an (depuis le 14 juillet 2011 pour le Tour de France), autant dire qu’il me manquait sérieusement. Et puis le Mont Ventoux c’est bien sympa mais il ne fait pas non plus monter à plus de 2000m d’altitude.

Bref, ce vendredi 6 juillet, je suis parti globalement tôt. Il faisait très frais de bon matin. Malheureusement, j’avais oublier mes jambières à Apt. Heureusement je suis pas trop sensible vis à vis du froid au niveau des jambes. Pensant qu’il allait faire vraiment frais, j’ai préféré mettre la veste thermique plutôt que les manchettes.

Le temps de gonfler les pneus et me voilà parti avec le vélo de route. Quel plaisir de rouler de nouveau sur ce vélo! Il m’a bien manqué!!

De cette sortie, je souhaitais bien sûr aller au col du Tourmalet, pour retrouver la confiance et voir les sensations que j’avais. Bien entendu je savais pertinemment que je n’avais pas une grande forme et je m’attendais à souffrir un peu sur la fin.

Toute la première partie dans la vallée s’est faite sous un ciel menaçant, y compris dans l’ascension.

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Jusqu’à Bagnères j’ai surtout pensé à ne pas faire d’efforts superflus. Dans les deux petites bosses avant Bagnères dans lesquelles j’ai un premier aperçu, j’ai senti que je n’avais pas de supers jambes mais que malgré tout j’arrivais à adapter mon rythme.

Ensuite en direction de Campan, dans la fameuse montée de 1,2km, j’ai tout de même été satisfait de voir que malgré tout j’arrivais à enrouler assez facilement le 39 dents tout le long en danseuse.

Ce qui est bien dommage c’est que sur toute la sortie je n’ai pas eu de panorama sur les montagnes.

Une fois à Campan je commençais à avoir faim…déjà… Mais étant dans le rythme de pédalage, je n’avais pas envie de m’arrêter là et j’ai préféré continuer jusqu’à Sainte Marie de Campan malgré la faim qui se faisait très fortement sentir.

Dans les nombreuses côtes assez raides vers Sainte Marie de Campan et dans la dernière montée d’1 kilomètre devant la forge d’Eugène Christophe (avec l’habituel regard vers la plaque et une pensée à Eugène Christophe), j’ai été satisfait quand même de ma façon de pédaler. Je pense que sur cette vallée même si elle monte constamment pendant 30km, j’ai des repères sur comment l’aborder et ça se ressent sur ma façon de pédaler et d’adapter mon rythme selon les portions et selon mes sensations. C’est vraiment sympa d’arriver à savoir instinctivement cela. Dommage que ce ne soit que sur cette route^^.

A Sainte Marie de Campan j’avais très faim! Un peu plus et c’était la fringale^^. J’ai mangé 2 ou 3 pâtes de fruit en admirant le panneau indiquant le col ouvert ainsi qu’un autre indiquant les perturbations au niveau de la circulation pour l’Etape du Tour du 14 juillet et le Tour de France dans les jours suivant.

 

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Je transpirais mais je ne souhaitais pas enlever ma veste thermique car je sentais bien que j’allais avoir froid aux bras. Du coup je l’ai gardée ouverte, surtout que plus j’allais grimper et plus je m’attendais à avoir froid.

Là mon souhait était de trouver le bon rythme. J’étais content aussi de voir que la couche de nuages était très mince, je m’attendais à traverser le brouillard vers La Mongie.

J’ai donc commencé l’ascension longue de 17km. Comme habituellement les 4 premiers kilomètres sont assez faciles, le 5e kilomètre est à 7,5% (mais le début est plat et la fin raide) et les 12 derniers sont à 9% de moyenne. La Mongie quant à elle est située à 4/5km du sommet.

Autant sur le Mont Ventoux par Bédoin, j’ai énormément de mal sur les premiers kilomètres faciles, autant là, ça passe sans soucis, j’arrive beaucoup mieux à trouver le rythme.

C’était vraiment agréable de grimper. A 14km du sommet un cycliste m’a dépassé et quelques mètres plus loin nous avons dépassé un cycliste qui enlevait son imperméable et qui m’a redépassé de suite. Ila rattrapé le premier qui m’avait dépassé et qui était 15m devant moi et visiblement ils se connaissaient puisqu’ils se sont mis à discuter. J’ai pu revenir à moins de 10m et du coup ça me donnait un repère.

La partie raide est arrivée et c’est avec un peu de surprise que je suis revenu dans les roues. J’étais content. Je me suis calé à leur rythme. L’un avait l’air facile, l’autre semblait un peu plus à la limite. Pour ma part mon rythme n’était pas trop différent. Du coup je me suis accroché et pendant 8km je suis resté dans les roues jusqu’à 6km du sommet.

Avec un repère comme ça, ça permet de reporter son attention sur autre chose. Seul soucis, c’est que j’étais sur 39-23… Certainement très/trop gros… Sur tout le début de la partie raide, j’enroulais très bien. Devant moi ils étaient sur un 34 dents et je voyais bien que je forçais beaucoup. Mais en général j’arrive à enrouler le 39 dents presque jusqu’à La Mongie quand je suis bien. Cependant mes repères restent surtout basés sur le VTC car je n’ai effectué qu’une fois l’ascension du Tourmalet avec le vélo de route avant ce jour, c’était l’an dernier le 4 juin lors de la Montée du Géant du Tourmalet et c’était sous une pluie battante…autant dire que pour avoir des références c’est pas vraiment ça…

J’ai passé le lacet du Garet bien connu de cette portion avant La Mongie, et qui est vraiment très raide. Je l’ai passé complètement à l’intérieur et sans vraiment souffrir. Cependant en passant devant le panneau indiquant le sommet à 7km (pour plus de 600m de dénivellation restante), je sentais le coup de moins bien arriver…surtout que les 4 derniers kilomètres après la station sont très durs. En passant le paravalanche qui suivait sur des pentes très raides (environ 12 à 13%), j’ai eu du mal mais je m’accrochais encore et c’est juste après en passant devant le panneau indiquant le sommet à 6km que j’ai passé le petit plateau et j’ai continué à mon rythme. Les deux kilomètres précédents ont été durs et je savais que j’avais besoin de souffler et de récupérer, bizarrement je savais que j’allais arriver à bien gérer globalement sur la fin. Seul petit soucis…récupérer sur un kilomètre annoncé à 10% c’est pas trop possible… Ce kilomètre avant La Mongie fut assez difficile mais j’avais uen énorme confiance pour la fin. Et pendant la traversée de La Mongie, comme d’habitude…je ne sais pas pourquoi, je suis plutôt à l’aise et je me sens mieux alors que la pente passe à 11% pendant quelques centaines de mètres. Bref en gros, j’avais l’impression de récupérer tout en gagnant un peu de vitesse… Les nuages étaient encore plus haut et je craignais que le sommet ne soit dans le brouillard.

Mais quel plaisir de rouler sur cette route avec ces paysages que j’adore et cette station que j’aime bien, d’ailleurs je ne comprends pas pourquoi beaucoup la critique en disant qu’elle est moche alors que moi je la trouve sympa, surtout que dans les Pyrénées il y a des stations qui sont vraiment pas belles.

Pour l’ascension j’étais content d’avoir encore les jambes et je profitais à fond. Cependant, j’avais pas mal puisé dans la première partie et je m’attendais quand même à souffrir. Les deux cyclistes étaient environ à 200m devant moi, je les avais encore en point de mire. Le kilomètre suivant La Mongie a été un peu dur, j’ai un peu cherché mon second souffle mais j’ai pu ensuite avoir un coup de pédale plus fluide pour les 3 derniers kilomètres.

Ce qui était dommage c’est ce brouillard dans lequel j’arrivais, impossible de voir le sommet.

En passant le panneau indiquant le sommet à 2km, c’était dur mais j’arrivais à bien appuyer sur les pédales et bizarrement j’étais plus à l’aise assis qu’en danseuse comme quoi… A cet instant je suis rentré dans le brouillard. Un brouillard très épais et frois. Je n’y voyais pas à plus de 20 ou 30 m. J’avais très froid et pendant un instant j’ai voulu m’arrêter pour fermer ma veste thermique mais j’avais envie de continuer, quelques secondes plus tard le froid était de nouveau supportable. Les virages dans ces deux derniers kilomètres sont très raides mais je ne me mettais pas en danseuse pour relancer à chaque fois, seulement pour certains virages. Un automobiliste m’a croisé et m’a encouragé, c’est toujours sympa. A 1,5km du sommet, ça allait mieux. C’était toujours très raide mais les jambes semblaient mieux. En passant le panneau du dernier kilomètre c’était vraiment particulier d’être dans ce brouillard dans lequel je ne voyais pas à 20m maintenant et savoir que juste au dessus il y a le sommet (que j’espérais encore au dessus des nuages) et les derniers 500m très raides qui m’attendent. J’avançais et j’attendais ce fameux dernier virage à 500m du sommet… C’était bien sympa d’être dans le brouillard. Et puis le fameux virage à droite. Et là c’est devenu raide! J’étais à l’énergie mais sans être complètement épuisé. Dans le brouillard je distinguais un cycliste qui poussait son vélo, je lui ai lancé un mot en le dépassant et j’ai aperçu le dernier virage à gauche à 30m du sommet avec juste derrière un ciel bleu! Le sommet était bien juste au dessus des nuages!

J’étais content en arrivant au sommet! Quel plaisir de retrouver le col du Tourmalet! Il y avait du monde. J’ai pu prendre de belles photos de la vue sur le côté de Luz Saint Sauveur avec ces nuages et en même temps les éclaircies sur les sommets.

Revoir ces paysages c’était vraiment bon!

 

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Vue côté Luz Saint Sauveur :

 

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Côté La Mongie :

 

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Au moment de repartir, photo prise après 40m (depuis le même endroit que la précédente) sur le sommet qui est tout juste au soleil :

 

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J’ai passé environ 15min au sommet avant d’entamer la descente. Juste le temps de passer le K-Way et c’est parti. Etant donné que la première fois que je suis monté au Tourmalet avec le vélo de route il pleuvait énormément, dans la descente j’avais été très prudent, là c’était donc ma première vraie descente du Tourmalet avec le vélo de route. Les deux premiers kilomètres de descente dans le brouillard ont été très dur, j’étais gelé, je en sentais plus mes doigts, de plus la faible visibilité empêchait d’aller vite bien que c’est sur cette partie que j’ai dépassé 3 voitures. Tant mieux car après j’ai eu une route dégagée!

J’ai bien profité de la descente, j’ai dévalé la pente à environ 80 km/h sur certaines portions. Une fois sorti du brouillard il ne faisait plus trop froid. Dans le premier paravalanche après la traversée de La Mongie, j’ai tenté de passer la courbe à pleine vitesse, heureusement que j’étais prêt à freiner car ça ne passait pas. Petite frayeur en frôlant le mur mais le reste de la descente fut superbe hormis un moment de frayeur quand j’ai cru avoir fait tomber mon téléphone portable^^. Après 21 min de descente j’étais à Sainte Marie de Campan.

Etant donné que j’avais eu très faim en arrivant à Sainte Marie de Campan à l’aller et que j’avais mangé seulement deux pâtes de fruits et que depuis j’avais fait l’ascension d’une traite sans me ravitailler au sommet, je savais bien que la fin de la sortie dans la vallée allait être un peu dure sur la fin.

De plus le vent commençait à se lever. Tout le début de la sortie j’ai pédalé assez vite tout de même. Je voulais rentrer pour le repas^^. Mais alors que je maintenais un rythme d’environ 30km/h, je sentais la fatigue venir et pour les 9 derniers kilomètres j’ai d’un seul coup arrêté de faire des efforts et je suis rentré tranquillement à 24km/h.

Au final ce fut donc une belle sortie de 95 kilomètres.

Je suis très satisfait de plusieurs choses, d’une part d’avoir pu revoir les paysages pyrénéens! Ensuite remonter un grand col mythique et difficile ça redonne le moral dans cette période où je n’ai pas vraiment de bonnes jambes. En plus, là sans avoir des super jambes j’ai fait une bonne ascension surtout sur la première partie sur le 39-23 jusqu’à 6km du sommet et sur la fin j’ai pu récupérer et bien gérer.

Sinon comme à chaque fois, j’ai adoré chaque kilomètre et chaque coup de pédale. Vraiment j’adore les routes des Pyrénées, ça me manquait terriblement!

Le fait d’avoir le vélo de route là, permet aussi de mieux avancer, de pouvoir avoir des références et aussi de pouvoir mieux relancer et trouver le rythme qu’avec le Ridgeback je trouve.

En tout cas maintenant, j’ai retrouvé confiance et motivation, maintenant il faut que je transpose ça avec le ridgeback sur les routes du Vaucluse que je ne vais pas quitter pendant au moins 10 semaines maintenant!

Au niveau des statistiques, c’était ma 80e sortie en montagne et la 9e fois (seulement j’ai envie de dire) que je grimpais le col du Tourmalet (2 fois en 2009, 1 fois en 2010, 5 fois en 2011 et 1 fois en 2012…pour l’instant j’espère) dont 8 fois par Sainte Marie de Campan et 1 fois par Luz Saint Sauveur.

D’ici la fin de mon CDD dans le Vaucluse, je pense qu’il est fort probable que j’aurais monté plus de fois le Mont Ventoux que le col du Tourmalet, pour l’instant j’ai atteint le sommet du Mont Ventoux à 7 reprises (3 fois par Bédoin, 3 fois par Sault et 1 fois par Malaucène).

Pour les 10 prochaines semaines, je ne sais pas si je peux dire tant mieux ou pas, mais je n’ai plus de gros objectifs précis depuis que j’ai réussi à monter le Mont Ventoux par les 3 côtés dans la journée, le 1er mai 2012. D’un côté c’est sympa d’y être déjà arrivé mais d’un autre côté c’était un objectif qui a occupé les 5 premières semaines de mon stage et depuis je ne sais pas trop quoi me fixer comme objectif… Le but étant de découvrir de nouvelles routes, je compte aller du côté du Luberon et de la Montagne de Lure…mais après…on verra…^^

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