Le séjour à Guillestre dans les Hautes Alpes (05) se poursuit. J’ai de la chance, c’est une nouvelle journée ensoleillée qui s’annonce. Etant donné que j’ai commencé la semaine sans avoir pu rouler pendant plusieurs semaines avant, je misais sur une amélioration de la forme au fil de la semaine et des sorties que je ferai. Autant dans le col de la Madeleine le lundi je n’avais pas pu vraiment savoir où en était les jambes à cause de mon sac à dos très lourd, autant pour la sortie de la veille, le mercredi avec le col du Granon et le col de l’Izoard, les sensations n’avaient pas été formidables mais au niveau de l’endurance ça allait, ce qui m’a permis de tenir la distance.
Pour cette sortie du jeudi, j’envisageais un enchainement qui me trottait dans la tête et qui me faisait quand même un peu peur au vue de la forme non optimale du moment. Je souhaitais, grimper le col de Vars (2109m) au départ de Guillestre, puis descendre de l’autre côté dans la vallée de l’Ubaye pour rejoindre Jausiers et enchainer avec l’ascension de la Cime de la Bonette (2802m), qui est le point goudronné le plus haut de France, avant de redescendre sur Jausiers et de remonter le col de Vars (2109m) côté Ubaye pour revenir à Guillestre.
Un bel enchainement que je n’étais pas sûr de pouvoir faire car le col de Vars c’est tout de même 20 km de montée au départ de Guillestre avec une première partie de 7 km à plus de 8% de moyenne avant un replat et un final aux alentours de 6 à 7%. La Cime de la Bonette, ne présente pas de pourcentages excessifs mais il faut tout de même grimper 24 km à 6,6% de moyenne et quelques passages raides. Et enfin l’autre versant du col de Vars, présente 14 km de col à proprement dit (23 km depuis Jausiers en intégrant la vallée en faux plat) qui présente une réelle difficulté pour les 7 derniers kilomètres et surtout les 5 derniers qui sont à presque 9,5% de moyenne. Autant dire qu’en final de la sortie en 3e ascension, ça risquait de piquer les jambes.
Mais c’est tout de même dans l’idée de faire cet enchainement que je me suis levé à 5h50 ce jeudi matin après une nouvelle nuit quasimment blanche (je ne sais pas pourquoi j’avais du mal à dormir).
Je suis parti vers 6h30. Il faisait très frais voire froid (8°C) mais je suis quand même parti en manches courtes en pensant que j’allais avoir un peu plus chaud une fois dans l’effort. Dès la sortie de l’auberge de jeunesse c’est 750m à environ 4% pour rejoindre la bifurcation au pied de la montée à Risoul. Puis ensuite c’est presque 2 km à 8% le temps de remonter Guillestre pour rejoindre le rond point qui marque le début de l’ascension du col de Vars. Dès le début sur les pourcentages à 8% dans Guillestre, j’ai senti que le coup de pédale était laborieux et les jambes assez lourdes. J’ai mis ça sur le compte de la fraicheur très matinale et j’espérais qu’au fil de l’ascension, ça aille de mieux en mieux comme ça me l’a déjà fait par le passé.
En quittant l’auberge de jeunesse, ça grimpe dès le départ :
Mais en arrivant au pied du col de Vars, alors que la borne à 19 km du sommet annonçait un kilomètre à 7,9% de moyenne, je me suis retrouvé incapable de rester sur mon 39×25. Et j’ai d’emblée mis tout à gauche. Voilà qui m’a surpris pour un début de sortie… Et dès les premiers mètres alors que je quittais Guillestre, j’ai senti que les jambes n’étaient pas bonnes du tout. Impossible d’augmenter la cadence de pédalage ou de mettre du braquet, les jambes ne tournaient pas…
J’essayais de profiter des points de vues sur Guillestre qui s’éloignait de plus en plus en contrebas de la route, les doutes commençaient à m’envahir… Les premiers kilomètres sont assez raides pour un début de sortie et j’espérais encore aller mieux par la suite. Les kilomètres défilaient lentement et j’ai bien compris que pour cette sortie je ne ferai aucun enchainement.
Même pour relancer en danseuse, je n’arrivais pas à garder la position longtemps… Les questions que je me posais à ce moment, c’était est-ce que c’était juste une journée sans pour les jambes ou vraiment une méforme totale qui me poursuivra sur la suite du séjour… Si tel était le cas, alors j’étais mal barré pour la suite de la semaine. Et à cette idée, la déception commençait à m’envahir surtout que j’avais fait attention aux économies spécialement pour me faire ce séjour dans les Alpes et si tout devait tomber à l’eau une fois là…
Et du coup pendant que je grimpais et prenais des photos en roulant, je fulminais contre le chauffeur de ce camion qui a traversé la voie ferrée où il ne fallait pas le vendredi 25 juillet, ce qui a causé un accident avec un TGV et qui a paralysé tout le trafic en gare de Bordeaux, me faisant non seulement perdre ma soirée mais aussi mon week end prévu dans les Pyrénées. Et je repensais aussi à cette stupide crevaison pile le jour où il ne fallait pas 6 jours plus tôt. Ces deux choses qui ont fait que je n’avais pas pu rouler avant les vacances.
Une belle journée ensoleillée qui s’annonce :
J’appréciais tout de même le paysage du col de Vars, qui est un très beau col dans sa première partie avec un paysage sec et assez rocailleux par endroit. La route est en bon état puis grimpe ensuite au milieu d’un talus herbeux bien vert avant de repasser dans un décor méditerrannéen. Les premiers rayons de soleil sur les sommets devant moi rendaient de très belles couleurs annonciatrices d’une belle journée sur le coin.
Superbe vue sur Guillestre avec les tous premiers rayons de soleil de la journée sur les sommets en face :
En arrivant au replat aux alentours du 7e ou 8e kilomètre, la route passe à 5% dans un premier temps avant de descendre un peu puis de remonter petit à petit en traversant les différents hameaux de Vars (Saint Marcellin, Sainte Marie et Les Claux). Même sur faible pente, je n’arrivais pas à mettre beaucoup plus de braquet…
Les 3 derniers kilomètres après avoir passé Vars sont sympas et les marmottes se faisaient entendre, j’ai pu les voir courir autour d’un rocher à quelques mètres de la route. Plus loin, c’est une vache qui a traversé juste devant moi. La circulation était encore relativement faible vue l’heure matinale et ça c’était appréciable surtout après la journée d’hier avec énormément de circulation.
Une fois arrivé au sommet du col de Vars, il ne faisait encore que 12°C. Les premiers rayons du soleil commençaient à atteindre le sommet. Je n’étais même pas fatigué, aucune goutte de transpiration, à aucun moment je n’avais été dans le rouge, c’est vraiment les jambes qui ne tournaient pas…
C’est quand même agréable ce final du col :
La fin du col très bientôt :
Le sommet :
Vue côté Ubaye :
J’ai admiré la vue très agréable puis j’ai mis ma veste thermique pour redescendre sur Guillestre.
Il ne faisait pas chaud dans la descente et après environ 2 km, je me suis arrêté au bord du petit étang qui se trouve en face du refuge napoléon pour me réchauffer au soleil. J’y ai passé quelques minutes, j’ai discuté avec un pêcheur qui n’avait eu aucune prise depuis le début de la matinée puis ensuite je suis reparti.
Quelques arrêts photos, le kilomètre en montée (que l’on descend lorsqu’on fait l’ascension par Guillestre) et je suis revenu à Guillestre. En déboulant dans Guillestre, j’ai croisé pas mal de cyclistes qui quittaient la ville pour commencer leur sortie en vélo pendant que moi je la terminais à 9h30 du matin… J’aurais mieux fais de faire une grasse matinée^^
La suite de la journée se sera faite à pied pour moi, j’ai voulu aller à la citadelle fortifiée de Montdauphin mais après quelques kilomètres le long de la grande route, c’était tellement dangereux que j’ai préféré renoncer. C’est l’inconvénient de ce coin, tout est fait pour les voitures et quand on est piéton il n’y a aucun petit chemin qui permette de se déplacer entre Guillestre et Montdauphin. Du coup je suis allé visiter la vieille ville de Guillestre et tout ça. Je me suis fait un grand gueuleton à midi^^
A la fin de la journée j’avais marché pas mal de kilomètres (une bonne quinzaine d’après les estimations que j’ai faites).
La citadelle fortifiée de Montdauphin :
Pour cette sortie du jour, elle a fait 42 kilomètres pour 1300m de D+.
C’était tout de même déjà ça comme sortie. Surtout que j’ai quand même eu droit à de beaux paysages et c’est le plus important quand je fais du vélo. Il n’en restait pas moins que je n’avais plus trop envie de retourner au col de Vars sur la suite du séjour^^
Autant j’avais été très déçu une fois revenu de la sortie, autant au fil de la journée je me suis remotivé, même si j’avais toujours cette inconnue des jambes pour la suite. Le lendemain, le vendredi, il était prévu encore un peu de soleil avant un possible week end pluvieux, pas question de laisser filer peut être la dernière journée de vélo de la semaine !
Et je suis donc allé dormir tôt, bien déterminé à rattraper cette sortie. Le lendemain le réveil allait se faire à 5h45 pour une 3e sortie consécutive et la 4e en 5 jours.
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