Pour ce dimanche 8 août, j’ai fait une promesse à une copine, Nathalie, celle de l’accompagner et l’aider pour grimper le col d’Aubisque dans une sortie de 120 km, elle qui n’a encore jamais dépassé les 50 km, ce sera un sacré défi !
On en avait discuté, je lui avais dit qu’elle en était capable. Elle fait du triathlon par ailleurs, il n’y a pas de raison.
Elle habite à Pontacq et moi à Tarbes. Nous nous donnons rendez-vous à Ferrières au pied du col du Soulor qu’on prolongera par le cirque du Litor jusqu’au col d’Aubisque.
Pour moi, pour rejoindre Ferrières, j’en ai pour 65 km avec l’ascension du col du Soulor par Argelès (pourquoi se priver ?^^). Nathalie en aura pour 34 kilomètres à remonter la vallée de l’Ouzom.
Je me lève à 6 h, il fait frais de bon matin, je mange 3 tranches de brioche avec de la pâte à tartiner, puis à 7 h à peu près j’enfourche le vélo. Je pars en manches courtes malgré la fraicheur.
Il faut qu’à 10 h je sois en bas de la descente de l’autre côté du col du Soulor. Je sais que je suis en forme en ce moment. Je suis engourdi car il ne fait vraiment pas chaud, j’ai les cuisses un peu dures. Je roule moins vite que ce que je pensais dans la vallée. Bon je ne vais pas me plaindre non plus car je roule quand même bien.
Je passe Lourdes, puis je prends la voie verte pour rejoindre Argelès. Là c’est parti pour la côte d’Arras pour 3 km à presque 8 %. La température ne monte toujours pas… En plein été comme ça c’est vraiment dommage. Je commence la montée de la côte tranquillement, histoire de m’échauffer. Les 9 kilomètres de faux plat derrière jusqu’à Arrens au pied du col du Soulor se passent et c’est parti pour ma première ascension de la journée. Toujours engourdi, mais je grimpe quand même plutôt pas mal sans avoir trop de sensations. Sur 39×25, à 13 km/h. Les kilomètres défilent, j’apprécie le calme du début de journée.
Au sommet, juste une photo rapide pour profiter des rayons de soleil et j’entame la descente sur Ferrières, en manches courtes. Outch, là il fait encore plus froid mais ça va j’arrive à supporter.
Je descends les 12 kilomètres et j’arrive à 10 h pile (quel timing !) à Ferrières. Je suis content, j’ai bien roulé.
Nathalie arrive quelques minutes après. Ça fait plaisir de se revoir ! Je mange une barre céréale, elle mange une banane et hop c’est parti ! Pour Nathalie c’est un gros défi, elle n’a pas l’habitude de grimper, ce n’est que le troisième col de sa vie après le col du Soulor par Arrens en début d’année et le col de Marie Blanque.
On a toute la journée devant nous. Et on s’adapte au rythme de Nathalie. Elle a plus le style de rouleuse en plaine que grimpeuse, mais elle s’accroche et sait se faire mal, elle a un mental de guerrière. Ce pauvre vélo qui se voit désarticulé, les guidons tirés dans tous les sens, les pédales écrasées, wahou, ça va être une drôle d’ascension. La position en danseuse ne lui convient pas, du coup elle pédale constamment assise. Pour ma part je suis tout le temps en danseuse, plus facile pour contrôler l’allure. On discute, puis quand elle a sa respiration qui commence à devenir plus forte (c’était impressionnant^^), je l’encourageais puis lui faisais la causette. J’étais intarissable sur l’Histoire du Tour de France. Quoique le col du Soulor versant Ferrières il s’y est passé beaucoup moins de choses que dans l’Aubisque.
Je lui parle des prochains replats, mais elle n’en voyait pas autant que moi, dommage xD Nous avions tous les deux le sourire. Enfin, pour Nathalie c’est quand elle ne tirait pas la langue !
Nous apercevions la route du col d’Aubisque tout au loin là bas, là haut, je trouve ça encourageant mais peut être pas pour Nathalie. En plus de photographe, j’ai aussi fait ouvreur de pâtes de fruit. C’est une fonction qui a de l’avenir peut être xD
Nous avons pris notre temps, puis petit à petit nous y sommes arrivés au sommet du col du Soulor. Nathalie y est arrivée !! J’ai même eu droit à un âne dans les derniers mètres !!
Nous avons fait une pause remplissage de ses bidons au sommet. J’ai bu ma première gorgée d’eau de la sortie et je me suis étouffé. Décidément xD Puis nous sommes partis direction le col d’Aubisque, seulement 10 km, 2,5 en descente, 4 en faux plat et 3,5 kilomètres qui montent un peu plus. Pareil nous avons pris notre temps, j’ai pris des photos du paysage, puis à un moment où nous nous sommes arrêtés, crise de fous rires. Je ne sais même plus à quel sujet mais qu’est ce qu’on a ri !! Puis nous sommes repartis. J’ai battu mon record d’équilibrisme sur mon vélo : 3,6 km/h !!! Trop forte Nathalie !! Mais nous y sommes arrivés au sommet, Ma guerrière de coéquipière y est arrivée !! Son sourire au sommet du col d’Aubisque m’a juste fait méga plaisir au fond de moi.
Ça contient beaucoup de choses d’avoir accompli ce défi pour Nathalie.
Nous avons ensuite entamé la descente sur Laruns en Béarn. Descente rapide. Et à ma grande surprise, en bas des 16 km de descente, je n’ai attendu Nathalie que 4 minutes avant qu’elle n’arrive !! J’ai presque pas eu le temps de me reposer !
Nous avons de la vallée à faire maintenant avant de revenir par les petites côtes. Je lui dis de se caler dans ma roue et je roule, en plus il y a vent de face. On passe un faux plat montant, je me retourne en haut, et oups, j’ai perdu Nathalie. Là j’ai su qu’elle n’avait plus du tout de jambe et que la moindre montée serait difficile pour elle. J’ai adapté le rythme, sur le plat elle roulait bien et dès qu’il y avait le moindre pont, le moindre faux plat, clac, je ralentissais pour lui permettre de rester dans la roue. Je sais à quel point ça peut être terrible de ne plus avoir les jambes dans la moindre côte avec encore des kilomètres à faire.
A Louvie Juzon, c’est parti pour la côte, pas spécialement longue, juste 1,5 km mais assez raide. Je grimpe jusqu’en haut en me faisant plaisir puis je fais demi tour pour retrouver Nathalie et l’accompagner, elle réussi à arriver au sommet, trop chouette !!
On pédale tranquillement sur les petites routes calme, en discutant, super moment partagé. Puis on arrive à la côte de Bénéjacq qui est sur une route un peu plus passante à nouveau. Pareil, je monte jusqu’en haut des 3 km en me faisant plaisir, je passe d’ailleurs les 150 km à ce moment pour moi, puis je fais demi tour pour rejoindre Nathalie. Et là…elle n’a plus de jambe, je la vois qui pousse le vélo.
Et là…je vais moi aussi pousser mon vélo avec elle pour l’accompagner et la soutenir. Cette fille me fera tout faire, mais pour elle oui, je veux bien me mettre à pousser mon vélo dans la côte de Bénéjacq. Et là c’était juste incroyable pour moi. Les voitures nous passent à côté, Nathalie me parle de tas de trucs, c’est elle qui me fait la conversation maintenant à cet instant, à des moments elle s’arrête pour me parler, alors que les voitures passent à côté, qu’il est presque 18 h, que j’ai encore plus de 20 km à faire après, c’était juste génial ce moment ici et maintenant, juste là tous les deux sur cette route. J’étais au bord de la crise de rire je crois.
Et à un moment Nathalie qui me dit « si on croise une voiture avec quelqu’un qui te connait ça va leur faire bizarre de te voir comme ça », elle me dit aussi « On marche à plus de 4 km/h, c’est plus vite que quand on était dans l’Aubisque sur le vélo, j’aurais mieux fait de marcher là bas aussi, je serai allée plus vite et en plus je n’aurais pas mal au cul comme ça ! » elle est impayable !! 😀
Nous avons donc mis 24 minutes pour faire 1,7 km xD Cette montée de la côte de Bénéjacq est mythique, je crois qu’on en rigolera encore longtemps !
En haut de la côte c’est reparti et nous arrivons à Pontacq chez elle. Mission accomplie, je l’ai raccompagné chez elle ! 😀
120 km pour Nathalie avec pas loin de 2400 m de D+. Et normalement, si elle a bien écouté, elle est incollable sur l’Histoire du Tour de France à l’Aubisque !
Elle me sert une bière, on se fait des pâtes. Et là de réaliser que depuis le début de la journée, plus de 150 km avec le Soulor avant l’enchainement Soulor / Aubisque, je n’ai bu que 2 gorgées d’eau (dont une qui m’a fait m’étouffer au col du Soulor) et mangé seulement 2 barres céréales. Même moi je ne comprends pas…
Je repars, la dernière côte de Pontacq, puis Ossun, Juillan et enfin Tarbes.
Je termine ma sortie avec 180 km au compteur et 3300 m de D+. Fin des vacances et reprise du travail le lendemain pour moi.
Pour une très belle journée de partage et de complicité. Des fous rires, des chambrages, des discussions qui font du bien et surtout une solidarité et un soutien sans borne. J’apprécie énormément Nathalie, c’est une amie précieuse et ces moments de partage comme ça font du bien.
Je suis content d’avoir pu être là pour l’encourager et l’épauler pour lui permettre de dépasser un peu plus ses challenges.
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