Après les Flandres la veille, direction la Wallonie !
J’étais donc sur Bruxelles la veille au soir et j’avais prévu de prendre le train pour rejoindre la région de Charleroi, à Luttre exactement.
Les amis chez qui j’étais m’ont expliqué où était la station de métro la plus proche. Une fois là, je veux acheter mon ticket, mais voilà que ma carte bancaire ne passe pas « temporairement »… J’essaye à l’autre borne automatique, même chose… Pas de guichet à cette station…
Je vais donc payer en espèce, mais voilà, j’ai seulement un billet de 5 euros dans la poche et les bornes automatiques ne prennent que les pièces…
Je vais faire la tournée des 3 commerces installés dans la station pour changer mon billet en pièces mais « avec la caisse enregistreuse automatique, ils ne peuvent plus l’ouvrir ni faire de change »… Il parait que c’est ce qu’on appelle le progrès…
L’heure tourne, il faut que je trouve une solution… Ce sera mes jambes… Je regarde la localisation sur mon téléphone, je suis à 6 km de la gare et j’ai 40 minutes pour y arriver et prendre mon billet…
Quel coup de stress, me voici en train de galoper dans les rues de Bruxelles. Surtout ne pas traverser quand le feu est rouge pour les piétons, ça se remarquerait, tout le monde s’arrête^^
Je déboule dans la gare du Midi, je prends mon billet de train, ma carte bancaire a marché ce coup-ci, le temps de trouver le quai et je monte dans le train au moment où les portes commencent à se fermer… La journée est bien lancée, le premier objectif est atteint !
Un message à Bernard qui va m’attendre à l’arrivée à Luttre pour lui dire que tout roule comme sur des roulettes et une demie heure plus tard, j’arrive en Wallonie. J’avoue qu’à cet instant j’ai déjà mal aux jambes et déjà faim xD ça s’annonce bien pour cette sortie !
Nous nous retrouvons avec grand plaisir. Petit passage chez lui, puis nous partons !
Le point de départ de cette sortie sera tout simplement la ville de Huy, bien connu pour le Mur de Huy !
Cette sortie wallonne que Bernard a tracé nous fera jongler entre les routes de la Flèche Wallonne et celles de Liège Bastogne Liège. Génial !!
Et en plus nous sommes un lundi, c’est à dire 2 jours avant la course des pros à la Flèche Wallonne et 6 jours avant Liège Bastogne Liège !
Pour le pyrénéen que je suis, ça va être un grand moment !!
Avant de commencer la sortie en vélo, Bernard me propose de monter le Mur de Huy à pied pour se rendre compte de la pente. Ce sera l’occasion aussi pour moi de prendre des photos. Il fait 1,3 km de long mais avec des pourcentages impressionnants à 9,8 % de moyenne et un max à 26 % à la corde du virage au milieu.
Quelques salariés de la commune s’affairent encore à préparer les bords de la route pour accueillir le public. Plusieurs véhicules de médias sont en train de se mettre en place aussi.
Et nous grimpons à pied, c’est absolument magnifique de voir cette route en vrai ! Le début en ligne droite reste modéré, puis légère courbe à droite, la pente se cabre beaucoup, je pense qu’elle est aux alentours de 18 à 20%. On arrive au fameux virage, gauche – droite, la corde est vraiment impressionnante avec ses 26 %. Je dis à Bernard que j’aimerais bien essayer de le passer à la corde sur le vélo mais que je n’étais pas sûr de pouvoir le faire. Juste après cette chicane, il y a une dizaine de mètres de replat à environ 9 % puis la pente se cabre de nouveau aux alentours de 15 % sur plusieurs centaines de mètres jusqu’au sommet, la route faisant une légère courbe à gauche et passant devant 7 petites chapelles. C’est juste impressionnant à voir. Pendant que nous faisions le repérage à pied, plusieurs cyclistes montaient en vélo, c’était impressionnant à voir, 2 ou 3 paraissaient pas trop mal, mais la majorité étaient en débandade, c’était assez impressionnant.
En haut, il y avait l’installation de l’arrivée de la Flèche Wallonne qui se poursuivait et le bus de l’équipe Lotto Soudal dont les coureurs devaient être en reconnaissance dans le coin.
Nous attaquons la descente à pied pour aller chercher nos vélos. La tension monte d’un cran, surtout quand nous croisons des cyclistes, le moment approche pour nous.
En bas nous préparons nos vélos, Bernard me fournit une nouvelle fois très gentiment le ravitaillement et les bidons. Et c’est parti, nous descendons jusqu’au centre de Huy, histoire d’avoir quelques centaines de mètres supplémentaires pour se mettre dans le rythme avant d’attaquer le mur. Il était midi passé et je craignais la fringale sur la suite de la sortie car j’avais déjà couru 6 km le matin et mon petit dej datait de très tôt, il faudra que je fasse attention sur la sortie.
C’est parti !! On s’élance, le temps de trouver le rythme sur les centaines de mètres avant le mur, puis c’est parti, l’excitation est à son comble !! Je n’en pouvais plus d’attendre !! Ne pas passer le petit plateau trop tôt mais ne pas se retrouver trop tard car après ce ne sera plus possible de changer de braquet^^
Mais sur les premières centaines de mètres pas très raides j’ai été un peu timoré alors qu’il y avait moyen de se lâcher, en revanche une fois la partie avoisinant les 20% atteinte, là ça y est, les jambes tournaient bien, le virage arrive… A la corde bien sûr !!! Aaaah qu’est ce que ça fait du bien ça !! Les ouvriers de la commune qui travaillaient sur ce virage ont levé la tête et m’ont encouragé. Le petit replat de 10 mètres, face au mur final qui est effrayant vu de là, se rassoir sur la selle avant de se remettre debout… Et en fait le plus terrible n’est pas forcément ce virage gauche- droite très raide, mais bien ce final après ces 10 mètres, les cuisses brûlent, mais tu es obligé de rester debout et d’avancer en force, qu’est ce que c’est génial, j’avais plutôt l’impression de bien passer cette partie raide. La courbe avance, avance, les chapelles défilent, et on arrive en vue du haut du mur, on distingue le haut de la grande roue du parc d’attraction, mais pas le bas car le regard est encore dirigé vers le ciel. Jusqu’au bout il faut faire l’effort et la pente s’arrête brutalement. MAGIQUE !
J’ai continué jusqu’au bout de l’aire d’arrivée sur quelques centaines de mètres pour faire baisser l’acide lactique dans les cuisses avant de faire demi tour et de venir attendre Bernard juste en haut du mur.
Une fois qu’il est arrivé nous avons immortalisé notre arrivée en haut du mur, puis c’est bien échauffé que nous avons continué notre sortie !!
Et là pendant plus d’une trentaine de kilomètres nous allons pédaler sur des routes étroites, calmes, en faux plats montants et faux plats descendants, tantôt dans des endroits exposés sur des crêtes, tantôt à l’abri, mais plutôt sur un terrain qui ne me convient pas trop. Les jambes sont pas mal, mais j’attendais avec impatience l’enchainement des côtes sur la fin de la sortie (la Redoute, Hornay, la Roche aux Faucons, Ereffe).
En passant devant une supérette, petit arrêt pour acheter des viennoiseries et deux morceaux de pain, ça fera notre encas du midi dans quelques kilomètres.
Et c’est avec grand plaisir que nous arrivons à…Remouchands !! Village célèbre pour être au pied de la mythique côte de la Redoute et surtout village natal de Philippe Gilbert vainqueur de la Flèche Wallonne et de Liège Bastogne Liège en 2011 !
Nous nous arrêtons dans un parc pour manger. L’excitation est à son comble !
En arrivant au pied de la côte nous réalisons que nous avons dépassé le lieu où se trouve l’auberge des parents de Philippe Gilbert, c’était 3 kilomètres en arrière. Bernard me demande si je souhaite faire demi tour, j’aurais adoré, mais malheureusement il y a encore du kilométrage à faire et la journée est bien entamée, c’est que le soir je ne voudrais pas trop rentrer tard sur Bruxelles non plus pour ne pas faire attendre les amis qui m’hébergent là bas…
Du coup nous allons directement en direction de la Redoute. C’est probablement la montée la plus mythique de Liège Bastogne Liège, 1,7 km à 9 % de moy avec un maxi à 22 %.
C’est assez bizarre de voir qu’aucun panneau n’indique la route à prendre et alors que nous arrivions sur le début de la montée et que prenais quelques mètres d’avance, Bernard a bien fait de me lancer qu’il fallait tourner à droite à l’intersection après le pont qui était devant nous parce que c’était ambigu, mais après il suffisait de repérer les inscriptions au sol « Phil » pour se rassurer^^
Le début n’est pas très beau car nous longeons l’autoroute de très près et c’est vraiment bizarre de penser qu’on est sur cette côte et puis la route prend une courbe à gauche et ça grimpe, ça grimpe, ça grimpe. Je suis resté sur 39×28, les jambes sont bonnes, je me fais super plaisir en force, ça grimpe, ça grimpe, les pourcentages deviennent impressionnants, j’arrive aux 22 % et là dans le champ de vision tu ne vois rien, les talus à droite et à gauche sont suffisamment raide et la route est dirigée vers le ciel, tu as juste vraiment l’impression d’être en mode décollage et que c’est ce seul ruban de goudron qui te relie à la Terre derrière toi, c’est magique !
Juste après la fin de la partie la plus raide, la pente devient presque plate, en léger faux plat et je n’ai pas fait gaffe que les 300 mètres de faux plat montant faisaient partis de la Redoute aussi, je me suis arrête juste à cet endroit pour attendre Bernard, j’aurais pu continuer un peu. C’était vraiment impressionnant de voir cette pente si raide déboucher là et ce paysage en arrière plan.
En plus les jambes étaient bonnes et j’ai pu passer sans flancher sur 39×28, wahow !!
Bernard est arrivé et nous avons fini les 300 derniers mètres puis petite descente pour aller trouver la route de Hornay. Passage par la côte de Sprimont pas très raide avant, pour ensuite trouver la côte de Hornay. Et là pour monter au village c’est parti, ça grimpe !!
Une ligne droite d’1,1 km sur une route très large à forte circulation et raide qui nous amène au sommet du village où la pente se radoucit sur la fin.
Ensuite descente sur Mery puis direction Esneux, passage sur la Meuse que nous avons pas mal de fois vu sur cette sortie et nous attaquons une autre côte mythique, la côte de la Roche aux Faucons !! Et là c’est juste impressionnant !! 1,6 km à 10 % de moyenne mais avec des passages au début et à la fin vraiment très raide (18 % en maxi il me semble). La route se cabre directement, nous pédalons dans un lotissement puis une bifurcation, c’est à gauche que ça continue de monter alors je tourne à gauche, là la pente est plus faible et roulante, nouvelle intersection, c’est à droite que ça continue de grimper, et toujours cette rue de lotissement et là les pourcentages sont fous !! Impressionnant !! Là ce coup-ci je mouline mais les jambes tournent bien quand même, ça rassure. Juste après les dernières maisons du lotissement, on arrive en forêt pour la fin de la montée ! Quand je suis arrivé là haut c’était un ouf quand même ! J’ai attendu Bernard sur la ligne marquant le sommet de la côte.
6 jours plus tard, c’est dans cette côte qu’aura lieu l’attaque décisive de Jungels pour aller gagner Liège Bastogne Liège.
Bernard commençait à avoir les cuisses qui brûlent mais il continue d’avaler le parcours vaillamment 🙂
Nous avions quelques kilomètres maintenant sur un long faux plat usant de 15 km qui remontait le cours d’eau, il y avait de quoi se fatiguer les jambes, mais pour ma part ça tournait bien et j’en profitais pour me tester. Nous n’étions pas loin de Huy avant le détour par la dernière côte, la côte d’Ereffe ! 1,6 km à 7 % de moyenne. Et zou c’est parti, 39×28 pour la dernière côte belge de mes 2 jours à pédaler avec Bernard. Les jambes sont là et je me fais vraiment plaisir à grimper jusqu’au village au sommet où j’attends Bernard. Il ne nous reste plus qu’une dizaine de kilomètres pour revenir sur Huy.
Une petite erreur de route à une intersection nous fait refaire 500 m de petite montée, mais ce n’est pas grand chose. Et nous arrivons à Huy.
Qu’est ce que ce fut bon cette sortie !! Le moment où tu enlèves ton casque, complètement décoiffé, avec la sensation d’avoir fait une bonne sortie sans être épuisé non plus, c’est vraiment grisant.
111 km et 1600 m de D+ pour cette sortie dans les Ardennes belges !!
Une bonne bière et Bernard m’a déposé à Bruxelles pour m’éviter de reprendre le train tardivement.
Je remerciais vraiment Bernard pour sa gentillesse et d’avoir pris le temps de pédaler avec moi sur ces routes là, c’était vraiment un très bon moment !! Ce fut 2 jours pleins et intensifs comme je les aime !!
Moi qui craignais de ne pas être en forme après la chute du début d’année et la coupure qui s’en est suivie, je me voyais un peu rassuré pour reprendre le rythme petit à petit.
La soirée à Bruxelles chez les amis s’est super bien passée.
Le lendemain, j’ai pu acheter mon ticket de métro mais manque de chance après une station il s’est retrouvé en panne et j’ai donc continué à pied avec mes bagages avec un détour par la Grand Place quand même pour ensuite rejoindre la gare du Midi et reprendre le Thalys pour Paris.
J’ai passé l’après midi sur Paris avant de reprendre le train pour Tarbes en fin d’après midi et j’ai retrouvé les Pyrénées vers 23h30.
Voilà 5 jours intenses entre retrouvailles avec une copine le premier soir, la Normandie sur les plages du Débarquement avec Yoann le vendredi, la réunion de famille à Paris le samedi, les routes des Flandres dimanche, celles de la Wallonie le lundi et le retour avec escale parisienne en mode entreprise le mardi.
C’est impressionnant car les routes belges du Tour des Flandres et de Liège Bastogne Liège, il y a 3 mois c’était encore quelque chose que je n’aurais jamais imaginé faire un jour et puis finalement l’occasion s’est présentée, je n’ai pas beaucoup de temps disponible pour les vadrouilles, mais ne pas laisser passer les occasions permet d’en profiter pleinement 🙂
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[…] allé au col du Tourmalet pour la première fois de l’année, sinon c’était 111 km lors de ma deuxième sortie en Belgique sur les routes de la Wallonie en […]
[…] de la Seconde Guerre) et en Belgique avec Bernard sur les routes mythiques du Tour des Flandres et de Liège Bastogne Liège qui m’ont vu gravir le Koppenberg (2 fois), le Paterberg, le Mur de Grammont, le Kluisberg, […]