Cette sortie s’est vraiment faite attendre!! La météo commence à s’améliorer tout doucement. Pour les températures c’est bon, pour le grand ciel bleu, c’est bon pour les matins mais pas pour les après midi encore.
Le Cormet de Roselend est une des plus belles ascensions de France pour son paysage, mais son altitude (1968m) fait qu’il n’est toujours pas ouvert en raison de cet hiver à prolongations.
De fait, mon objectif n’était pas d’aller jusqu’en haut mais jusqu’au col de Méraillet (1605m) qui se trouve au niveau du lac de Roselend à 8 km du sommet du Cormet.
En fait le profil est simple à décrire. Au départ de Beaufort il y a 12 km de montée à plus de 7,5% de moyenne pour atteindre le col de Méraillet à 1605m d’altitude. Il se trouve juste à côté du lac de Roselend. Là il y a 3 km de plat voire même de faux plat descendant pour longer le lac puis ensuite c’est le final de 5 km pour atteindre le sommet du Cormet de Roselend. Ce final est à 7% de moyenne. Le plat de résistance est donc le col de Méraillet. L’ascension totale du Cormet de Roselend fait 20 km au départ de Beaufort.
Pour ma part, j’avais ainsi prévu de grimper jusqu’au col de Méraillet puis de longer le lac de Roselend et essayer d’aller jusqu’à ce que je pouvais pédaler. Je me suis dit que ça ferait une bien belle ascension déjà. Je pensais vraiment que le Cormet de Roselend était entièrement enneigé sur son final.
Pour ce qui est de la météo, il était prévu soleil voilé ce samedi matin et orages sur les reliefs l’après midi…
J’avais donc prévu la sortie pour le matin.
Vendredi soir je me suis couché très tard et je n’ai donc pas voulu mettre le réveil. J’ai ouvert les yeux à 8h30, et quand j’ai vu le ciel bleu magnifique par la fenêtre, ça m’a motivé d’un coup. Et à 9h10, j’étais sur le vélo!
Quel plaisir de pouvoir enfin partir en manches courtes, sans les jambières et sans la veste thermique (qui était dans le sac à dos quand même). C’est la première sortie de l’année avec des bonnes températures que j’ai faite! 17,5°C au moment de partir!
Je suis parti comme samedi dernier, en direction de Beaufort. Avant même la sortie d’Albertville, à seulement 200m de mon appart, la route commence à monter pour 4,5 km à environ 5%. Autant la semaine dernière quand j’avais juste fait la vallée, je m’étais senti très bien dès le départ, autant là, c’était un peu plus laborieux la mise en route…les jambes n’étaient pas si bonnes que ça… Dès que je me mettais en danseuse, j’avais mal aux jambes…
Je suis passé devant le panneau indiquant le Cormet de Roselend fermé…
Une fois ces 4,5 km passés, la route descend légèrement sur un faux plat et permet de souffler avant de repartir en long faux plat montant. Là je me suis vraiment posé des questions, je n’avançais vraiment pas, j’avais l’impression de grimper trop en force, de ne pas être en rythme et tout ça… Je me suis rassuré en me disant que irait sûrement mieux quand ce sera plus raide…
J’ai bien aimé remonter la vallée tout de même, la température très agréable malgré les arbres qui gardent la fraîcheur matinale, ça fait du bien!
Dans la vallée :
Je m’étais dit qu’à Beaufort (après 19 km), je me ravitaillerais avant de commencer l’ascension histoire d’éviter à tout prix la fringale et de ne pas faire de bêtise. Mais à Beaufort, je n’ai pas résisté, juste le temps de prendre une photo du village et hop me voilà parti dans l’ascension. Il faut dire qu’à cet instant j’avais en tête que je m’arrêterais au col de Méraillet et que donc l’ascension ne ferait que 12 km.
Beaufort
J’ai donc commencé l’ascension au milieu de la forêt. Les premiers kilomètres n’offrent pas une route en très bon état, pas très agréable…
ça fait plaisir de repasser devant des bornes kilométriques indiquant la distance jusqu’au sommet et le pourcentage du prochain kilomètre.
Dès le début la route grimpe sur du 7 à 8%. J’ai commencé à rester sur le 39-25 avant de me dire que je ferais mieux de mouliner si 3 km plus loin je ne voulais pas être en difficulté. C’est ce que j’ai fait du coup^^
Je tournais pas mal les jambes mais sur le début je sentais quand même que je n’étais pas en jambes… Mais le plus bizarre c’est que les kilomètres à 7, 8 voire 9% s’enchaînaient à travers la forêt et je ne voyais pas le temps passer!!
Quand je suis passé devant la borne indiquant le sommet du Cormet de Roselend à 13 km et donc théoriquement à 5 km du col de Méraillet (qui était toujours mon objectif du moment), j’étais presque déçu de voir que j’en étais déjà là^^
Jusque là la route monte assez régulièrement à travers une forêt assez sympa et avec quelques lacets. Mais à quelques kilomètres du col de Méraillet, le paysage se dégage et c’est vraiment très beau de voir toute la montage tout autour de soit avec ces falaises vertigineuses. Un paysage à cet instant qui m’a rappelé le Port de Pailhères par Ax-les-Thermes.
Je mitraillais de photos tout en roulant. Vraiment sympa de sentir la vraie haute montagne.
Dans ces derniers kilomètres avant le col de Méraillet de nombreux motards m’ont dépassé. Et dans chaque groupe de motard il y en a toujours un qui va te frôler, vraiment pas sympa, la route est large il n’y a personne en face et ils viennent te frôler…
Le dernier kilomètre avant le col de Méraillet m’a paru long car je commençais à avoir bien mal aux jambes et surtout quand j’ai passé la borne indiquant le Cormet de Roselend à 8 km, ben le col n’était pas encore en point de mire, il était encore plusieurs centaines de mètres plus loin.
Quand je suis arrivé au col, j’avais devant moi en contre bas le lac de Roselend, enfin je le voyais après l’avoir tant vu en photos!! A droite la route allant au barrage et au col du Pré (1703m) que j’avais oublié mais dont j’avais vu les profils à partir du barrage, et à gauche la route du Cormet de Roselend où un panneau indique que la route est barrée à 2 km.
J’ai donc pris la direction du Cormet de Roselend pour longer le lac. ça m’a permis de reposer mes jambes^^
La route descend légèrement pour contourner le lac et arriver de l’autre côté pour entamer le final de l’ascension. Par cette route en longeant le lac, c’était effectivement très beau mais sur le coup je me suis demandé tout de même en quoi ça faisait dire que c’était une ascension exceptionnelle pour son paysage car à cet endroit le paysage n’est pas plus beau que d’autres belles ascension que j’ai pu faire. Mais c’est après en fait…
Une fois le lac contourné, au moment où la route remonte, un panneau indique la route interdite à tous véhicules. Beaucoup de voitures se sont arrêtées là mais de nombreux motards et quelques voitures contournaient le panneau que je n’ai pas hésité à contourné également. Je commençais à y croire pour aller jusqu’en haut. Cependant j’avais mal aux jambes donc je m’attendais à avoir un peu de mal.
Dès que la route a commencé à remonter, j’ai eu du mal à me remettre dans le rythme effectivement… C’était difficile mais petit à petit j’ai réussi à bien me caler sur un rythme de pédalage qui m’allait bien. La route était dans un état moyen voir pas très bon en raison de la fonte des neiges. Il y avait de nombreux nids de poules, des cailloux, de la boue, des gravillons…
Le col de Méraillet au niveau de la baraque de l’autre côté du lac (le point blanc qu’on voit^^)
La pente se met à grimper sur du 8% à peu près et très rapidement la vue devient magnifique. On s’élève en lacets au dessus du lac pendant 1,5 km avant que la route n’aille de l’autre côté de la montagne et nous fasse entrer dans un décor absolument sublime! A cet instant nous n’avons plus le lac en point de mire, le cycliste est juste en plein dans la haute montagne. C’est vraiment très beau et agréable. En plus avec toute cette neige sur les bords et à perte de vue! Mais la route est entièrement dégagée. Plus que bizarrement je me sentais un peu mieux sur le 8 et 9% et quand la pente est repassée sur du 6%, à nouveau, j’ai ressenti le mal de jambes et tout ça…
Il faisait toujours très doux, mon compteur affichait 23°C! J’avais chaud et pour me rafraîchir je n’ai eu qu’à tendre la main en longeant un mur de neige pour prendre de la neige et me rafraîchir le visage. Pour le coup faut avouer que c’est vraiment pratique^^ La route continuait de grimper et de serpenter dans ce paysage sublime. Par moment certaines vues, me rappelaient un peu le final du Port de Balès mais un peu… Au dessus de 1800m d’altitude il commençait à y avoir un vent frais qui rafraîchissait pas mal mais sans refroidir ce qui était le top!
Je n’arrêtais pas de mitrailler de photos tout en grimpant!
A environ 500m du sommet devant moi sur la route un gros monticule de neige et sur la droite, complètement à droite à la limite de tomber dans le talus, un mince espace non enneigé pour passer de l’autre côté. Seulement c’est une vraie mare de boue avec beaucoup d’eau qui coule, j’ai donc mis pied à terre et je suis passé sur la neige pour ne pas me salir en traversant dans la boue. Et j’ai ré-enfourché le vélo pour le final. Quel plaisir d’arriver au sommet à 1968m de cette superbe ascension. C’est encore plus beau car le matin, je ne pensais pas du tout que le sommet serait atteignable et d’ailleurs quand je n’étais pas très en jambes, je me fixais par rapport au col de Méraillet qui était l’objectif final dans ma tête.
Là au sommet il y avait juste deux randonneurs qui mangeaient et à qui j’ai demandé de me prendre en photo. La vue de l’autre côté est superbe avec tous les sommets et l’Italie à seulement quelques kilomètres.
J’ai savouré l’instant, en plus il ne faisait pas froid du coup j’ai pu rester en manches courtes là haut les 5 à 10min que j’ai passées au sommet. Cependant, le ciel commençait à se charger de nuages et il fallait songer à redescendre…
L’Italie c’est par là bas
J’ai enfilé la veste thermique pour la descente et heureusement car il ne faisait vraiment pas chaud à plus de 50 km/h!
En arrivant au monticule de neige de nombreux motards étaient de l’autre côté et ne pouvaient pas passer mais ils étaient tous à pied sur le monticule de neige du coup j’ai du passer dans la boue… J’ai eu la très bonne idée de mettre pied à terre et de porter le vélo parce que mes baskets avec seulement 3 pas dans la boue, sont bonnes pour un bon coup de nettoyage maintenant… J’ai ensuite repris la descente, très belle descente mais il fallait faire attention au mauvais état de la route. J’ai croisé quelques cyclistes qui grimpaient en haut également.
Je suis revenu au lac de Roslend et il fallait regrimper le faux plat montant pour rejoindre le col de Méraillet, là d’un coup ça a été dur à nouveau le changement de rythme… Mais j’ai tout de même décidé à cet instant d’aller faire un tour du côté du col du Pré car ça me permettrait de passer sur le barrage de Roselend mais aussi de voir en vraie les vues superbes sur le lac décrites un peu partout dans ce que j’ai pu lire sur ce col. Une fois au col de Méraillet je suis donc allé de l’autre côté.
La route est étroite et descend d’abord très raide sur quelques centaines de mètres avant de déboucher devant le barrage. Là j’ai pris quelques photos puis je me suis engagé sur le barrage. C’est la 3e fois que je roule sur un barrage après le barrage du Chambon dans la montée du col du Lautaret et le barrage du lac de Matemale non loin du col de la Quillane dans les Pyrénées Orientales. C’est toujours un moment sympa. Le barrage fait 800m de long et 150m de haut.
Juste après, la route commence à grimper. Je savais que ce n’était pas long (environ 3 km) mais plutôt raide (9%). Et effectivement d’un coup la pente passe à 9% et là pour les jambes le nouveau changement fait vraiment mal! Mais on s’élève très vite au dessus du lac et là ça devient magnifique!! La vue sur le lac depuis le col du Pré est bien plus belle que celle qu’on a depuis le début de la partie finale du Cormet de Roselend! La vue depuis la montée du col du Pré m’a rappelé celle que l’on a sur le lac de Gréziolles dans les Pyrénées (qui n’est accessible qu’à pied en revanche).
La route étroite et tranquille fait du bien et est reposante! Là j’étais en grosse galère sur la pente mais l’instant était bon! Par contre les nuages étant là, je ne pouvais pas apercevoir le Mont Blanc qui était masqué. Normalement il est visible au fond à gauche quand on regarde le lac depuis le col du Pré, mais encore une fois il n’est pas visible…
Je ne connaissais pas l’altitude exacte du col du Pré, je savais juste que c’était dans les 1700m. La route a atteint les 1740m avant de commencer à descendre. Au bout de 700m de descente je suis arrivé au col du Pré à 1703m d’altitude. Depuis le sommet en revanche il n’y a pas grand chose à voir.
Le Mont Blanc n’est pas visible derrière
Le ciel se chargeait de plus en plus, il fallait songer à partir. Je savais que si je continuais à descendre de l’autre côté du col du Pré, je rejoindrais Beaufort par Arêches mais j’avais envie de repasser sur le barrage de Roselend^^ Du coup demi tour. J’ai remonté les 700m dont le début juste après le col est à 8% avant de faire la descente du col du Pré avec cette vue sur le lac. Juste avant de traverser le barrage je me suis arrêté quelques instants pour admirer puis j’ai retraversé le barrage. Et là, il fallait remonter au col de Méraillet par cette portion courte mais raide. Aie ai aie aie… C’était effectivement raide, d’un coup la pente passe à 10% puis augmente à 11 puis 12%. Ce n’est pas long juste quelques bonnes centaines de mètres mais ça a bien fait mal aux jambes avec l’accumulation des montées depuis le début.
Une fois au col de Méraillet, c’est parti pour toute la descente jusqu’à Beaufort! Il fallait tout de même faire attention aux trous qu’il y avait par moment sur la route. Une fois à Beaufort, j’ai traversé le village et j’ai continué direction Albertville. J’avais mangé une barre céréales au col de Méraillet puis au sommet du Cormet de Roselend mais depuis je n’avais pas mangé d’autre chose et là je commençais à avoir faim. Mais bon vu que les difficultés étaient passées et qu’il me restait plutôt de la descente avec juste deux faux plat montant j’ai continué. Cependant, j’avais tendance à boire beaucoup d’eau pour compenser. Mais je me suis motivé en me disant que j’irai au McDo me ravitailler une fois rentré^^
Une fois dans la vallée entre Beaufort et Albertville, j’ai eu un énorme vent de face qui a un peu gâché le plaisir du retour… ça soufflait fort et dans les faux plat descendant je plafonnais à seulement 25 km/h… Ce vent amenait aussi les nuages et le ciel se chargeait encore plus… Mais bon heureusement il n’y a que 19 km entre Beaufort et Albertville. Le dernier faux plat montant avant les 4,5 derniers kilomètres de descente a été un peu laborieux car là j’étais en pleine fringale puis je me suis laissé allé dans la descente et je suis arrivé à Albertville. Je suis allé posé mon vélo de route dans mon local à vélo et sans même monter à l’appart, j’ai directement pris mon vieux VTC que j’ai enfourché pour aller au McDo à 2 km de là, j’avais vraiment très faim^^
Au final ça a été une superbe sortie avec un programme non prévu à l’origine, des jambes pas formidables mais qui arrivent à tourner comme il faut quand même^^ J’ai vraiment adoré le final du Cormet de Roselend et le col du Pré, les vues sont vraiment magnifiques. Quant au col de Méraillet pour le plat de résistance du Cormet de Roselend, il se fait dans la forêt mais je n’ai pas vu le temps passer!! Le top quoi! En plus il a fait plutôt chaud, très bon, il manquait juste le ciel bleu quand j’étais là haut mais bon ce n’est que partie remise. J’ai enfin l’impression que l’année est lancée^^
J’ai donc parcouru 95 km pour cette sortie avec 2100m de D+.
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