Parmi les plus belles et grandes ascensions en France, le col Agnel occupe une place de choix de part son profil, son altitude et son paysage.
Il se situe sur la frontière entre la France et l’Italie et culmine à l’altitude de 2744m.. Côté français on y accède depuis Guillestre dans le département des Hautes Alpes.
Il s’agit du 2e plus haut col routier de France derrière le col de l’Iseran (2770m) et le 3e plus haut col des Alpes derrière le Stelvio (2758m).
Ce col est un peu méconnu, dépassé en notoriété par son voisin, le col de l’Izoard (2360m). Et pour cause, le Tour de France y est passé pour la première fois en 2008 (versant français) avant un nouveau passage en 2011 (versant italien).
Le Giro quant à lui y est passé pour la première fois en 1994 et ne compte que 3 passages au total.
Cette faible notoriété permet de garder ce lieu encore assez sauvage, ce qui n’est pas plus mal car il offre un somptueux paysage tout au long de l’ascension par Guillestre avec des marmottes que l’on peut entendre et voir tout en pédalant.
D’un point de vue pmus historique, la légende voudrait que Hannibal soit passé par là en éléphant lors de sa traversée des Alpes en 218 avant J.C. Cependant, les historiens ne sont pas d’accord sur ce lieu de passage et selon d’autres personnes il serait passé par d’autres cols (Petit Saint Bernard, Mont Cenis…).
Attila le chef des Huns y serait lui aussi passé.
Si tel est le cas, ils ont dû bien apprécier la vue depuis le sommet avec le Mont Viso qui culmine à 3841m et qui est un des somets les plus isolés des Alpes (d’après ce que j’en ai lu).
Le col Agnel présente la particularité d’avoir des versants très longs sans oublier des pourcentages élevés.
Le versant le plus dur est le côté italien. Depuis Piasco c’est 51 km d’ascension. Mais le vrai plat de résistance c’est à partir de Chianale à 10 km du sommet. En effet les 10 derniers kilomètres sont à plus de 9,5% de moyenne.
Pour ma part je l’ai grimpé par le versant français. Au départ de Guillestre c’est 42 kilomètres d’ascension.
Les 16 premiers kilomètres sont communs avec le col d’Izoard. La pente est modérée aux alentours de 5%. En approchant de la bifurcation entre les deux cols la route s’enroule sur quelques lacets à 7% avant de redevenir rectiligne et presque plate jusqu’à la bifurcation.
Sur cette portion la circulation peut rapidement être pénible car la route n’est pas tout le temps très large. En revanche elle remonte les gorges du Guil et c’est vraiment agréable pour les yeux. A noter sur cette portion, la traversée de quelques tunnels, dont le premier est assez dangereux car en courbe, étroit et sans éclairage. Heureusement il n’est pas excessivement long mais il reste dangereux.
En remontant la vallée du Guil :
Une fois à la bifurcation entre les deux cols, on laisse la route de l’Izoard qui va vers la gauche et on continue tout droit vers Château-Queyras. Sur environ 2 à 3 kilomètres, al route est plate et même descendante jusqu’au village (qui est très beau d’ailleurs) et même après. L’ambiance qui se dégage à partir de cet endroit, est une ambiance de lieu de plus en plus sauvage et ce n’est que le début. On sent vraiment qu’on approche du fond de la vallée.
La portion roulante et quasi plate se poursuit jusqu’au village de Ville Vieille.
A la bifurcation entre le col d’Izoard et le col Agnel :
C’est à partir de là que la deuxième moitié de l’ascension commence, après la traversée d’un pont. En effet, la route se cabre de nouveau et un pannonce nous annonce qu’il reste 21 kilomètres d’ascension pour accéder au col Agnel. La pente est aux alentours de 7% en quittant le village avant d’avoir une portion à 9%. Sur cette partie on roule sur une route en corniche avec une très belle vue sur une Demoiselle Coiffée sur la droite.
Le village suivant que l’on traverse c’est Molines en Queyras dans lequel il y a des passages étroits à 13%, attention aux voitures !
A Ville Vieille c’est parti pour la 2e moitié de l’ascension :
La Demoiselle Coiffée :
Molines en Queyras :
Les 2 kilomètres à la sortie du village sont à 8% avec quelques lacets. Inutile de dire qu’on en prend toujours plein les yeux !
Après ces 2 kilomètres à 8%, on peut se reposer sur les 5 kilomètres qui suivent qui sont à 5%. C’est une alternance de replats, raidars voire même une mini descente. La route serpente au milieu des alpages avec une vue dégagée sur le fond de la vallée et le sommet du col que l’on aperçoit très longtemps avant le sommet.
La sortie de Molines en Queyras :
L’entrée dans les 10 derniers kilomètres de l’ascension coïncïde à peu près avec le passage des 2000m d’altitude. C’est à partir de là que les marmottes font le plus de bruit et qu’elles sont facilement visibles.
A 8 kilomètres du sommet la pente repart sur du 8% pendant 3 kilomètres. Et après, une fois à 5 kilomètres du sommet, c’est la partie la plus raide qui nous attend ! En effet ces 5 derniers kilomètres sont à plus de 9% de moyenne avec notamment le début qui offre une longue portion à 12% dans une épingle à gauche. La route continue de serpenter et de s’enrouler sur de drôles de lacets par moment. Le col est toujours au dessus de nous mais sa vision est plutôt motivante.
Bien que raide, ce final est génial en vélo, dans ce paysage à 2700m !!
La satisfaction d’arriver au sommet est normalement à la hauteur de sa beauté et de sa longueur.
Dans les 5 derniers kilomètres :
Au sommet le panorama est superbe avec bien sûr le Mont Viso parmis les sommets visibles.
Vue depuis le sommet, versant italien :
Le Mont Viso (3841m) :
Vue d’ensemble du sommet du col :
Vue versant français :
Selon moi, ce col est un petit bijou des Alpes et j’y retournerai volontiers si l’occasion se représente car je l’ai apprécié du début à la fin.
Il est idéal dans un enchainement avec le col d’Izoard.
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