Voici donc le résumé de ma sortie en Ariège. Etant donné que je me trouvais à Toulouse depuis trois jours, c’était pratique. Le titre de l’article est un peu long je dois dire. J’y ai mis tous les noms des cols par lesquels je suis passé mais certains se trouvent dans la même ascension.
Tout d’abord pour situer la géographie de la vallée : Il y a Pamiers. 20km plus au sud il y a Foix, 16km plus au sud il y a Tarascon sur Ariège et 16km plus au sud encore il y a Vicdessos. J’ai prévu cette sortie car je voulais absolument aller au col d’Agnes et au Port de Lers qui est un très joli coin. Je n’avais pas pu y aller le 5 mars en raison de la neige…
Moi j’avais prévu de prendre le train jusqu’à Tarascon pour ensuite pédaler vers Vicdessos, monter le Port de Lers, descendre quelques kilomètres pour enchainer avec le col d’Agnes (les 5 derniers km), puis faire toute la descente pour arriver à Massat (également pied du col de Port), là je serai aller à Biert à 3km pour enchainer avec le col de la Crouzette (1241m), de là je serais monté sur la crête, passage par le col de Pradel, le col du Portel (1432m) et descente sur le col de Péguère (1375m), puis le col des Jouels (1247m) puis le col des Marrous (990m) et enfin descente sur Foix d’où je voulais reprendre le train pour Toulouse…cela faisait 100km de parcours.
Malheureusement, la SNCF refait toute la voie dans cette vallée et les trains n’allaient pas au delà de Pamiers… J’ai quand même décidé de faire le parcours…mais dans l’autre sens, c’est à dire pédaler jusqu’à Foix et monter le col de Péguère et les autres cols pour redescendre par le col de la Crouzette, arriver à Biert, aller à Massat, monter le col d’Agnes, le Port de Lers et redescendre sur Vicdessos, Tarascon, Foix et enfin Pamiers. Mais après la neige le 5 mars, ce n’est pas la SNCF qui allait m’empêcher de faire cette sortie! Evidemment il faut être motivé quand même mais la motivation, je l’avais!
Cela me rajoutait 56 kilomètres de parcours. Je suis donc parti 1h plus tôt que ce que j’avais prévu… J’ai pris le train à Toulouse à 6h20… Etant donné que la veille Toulouse avait gagné son match du Top14 face à Clermont, ça a klaxonné toute la nuit et je me suis endormi vers 2h du mat (le réveil était à 5h…).
Dur dur de se lever…
J’ai donc pris le train, 1h plus tard j’étais à Pamiers et j’ai commencé à rouler vers Foix. J’avais avec moi le vélo de route mais pas les chaussures car je n’avais plus de place dans mon sac pour les prendres au moment où je suis venu sur Toulouse mercredi soir. Ce n’était pas pratique mais ça passait.
Il n’y avait presque personne sur la route, vraiment tranquille! Le vent de face était largement supportable donc c’était nikel. 20km plus loin j’arrive à Foix, le château de Foix est magnifique. Là je demande à 3 cyclistes ma route car je ne la trouvais pas.
Petite dédicace à un ancien vainqueur du Tour :
Le château de Foix :
Je suis parti donc vers le col de Péguère pour 26 kilomètres de montée. Le début c’est juste du faux plat montant pendant 7 kilomètres à peu près. Donc c’était roulant. Puis progressivement la pente a augmenté jusqu’à être entre 7 et 8% pendant quelques kilomètres. Je suis arrivé au col des Marrous (990m) qui se trouve dans la montée. J’ai continué pendant environ 4 à 5 kilomètres aux alentours de 7%. Et je suis arrivé au col des Jouels (1247m), où il y a une bicoque à l’abandon. Ensuite les 4/5 derniers kilomètres jusqu’au col de Péguère (1375m) sont très faciles à 3 ou 4%. La route n’est pas géniale tout le long en raison du macadam granuleux et des arbres qui empêchent tout panorama… Du coup le temps me paraissait long quand même. Entre le col des Marrous et le col des Jouels je sentais que je n’avais pas de si bonnes jambes que ça quand même car j’étais un peu dans le dur mais je roulais bien quand même…
Col de Jouels :
Au col de Péguère j’ai discuté avec des randonneurs qui venaient de monter en voiture…il m’ont dit qu’il faisait 8°C…il faisait plutôt froid effectivement. J’étais en manche courte et je dois dire que je pensais qu’il allait faire plus chaud que ça… J’ai discuté une vingtaine de minutes avec eux. Et j’ai continué mon trajet sur la crête. Petite descente rapide de 1km puis montée pendant 2 à 3km à environ 7% pour rejoindre le col de Portel (1432m). De là, il y a une superbe vue d’un côté sur la vallée de Pamiers et de l’autre sur la vallée de Massat vers là où j’allais. Il y avait des nuages qui empêchaient de voir très loin mais c’était très beau. Par contre il faisait vraiment froid et je grelottais, je pense que la température a du encore baissé à cet instant, il devait faire 5°C.
Col de Péguère
Col de Portel :
Vue sur la vallée de Pamiers depuis le col de Portel :
Vue sur la vallée de Massat depuis le col de Portel :
J’ai mis ma veste thermique et j’ai continué ma route sur la crête avec la descente sur le col de la Crouzette (1241m) en passant par le col de Pradel (où il n’y a rien à voir même pas de panneau ni de panorama ==> pas de photo). Je suis arrivé au col de la Crouzette. Là j’ai vu un des cyclistes à qui j’avais demandé mon chemin à Foix qui a entamé sa descente sur Biert. Moi j’ai un peu discuté avec 2 autres cyclistes qui préparaient l’ariégeoise. Il y avait du monde qui s’entainait pour l’ariégeoise là!
Vues depuis le col de la Crouzette :
Ensuite j’ai commencé la descente du col de la Crouzette. Et là, les pourcentages sont raides, les panneaux que je voyais indiquaient une pente à 12,8% puis 12,4 puis 11,8. Même en descente c’est raide sur une route aussi étroite et surtout granuleuse ce qui engendrait beaucoup de vibrations et des freinages pas fluides… Là j’ai vu le cycliste de Foix qui a crevé, il était aidé de ses collègues. J’ai continué ma descente jusqu’à Biert, là j’ai pris la direction de Massat à 3km de là sur du faux plat montant. Une fois à Massat je suis allé au pied de la montée du col d’Agnes et du Port de Lers. Et j’ai mangé un peu mon sandwich mais j’avais pas vraiment envie de manger (alors que j’avais faim). J’ai pas beaucoup mangé. Là, le cycliste de Foix qui avait crevé m’a rattrapé et s’est arrêté, on a discuté une bonne dizaine de minutes. Pas mal d’autres cyclistes sont passés assez vite. Moi j’ai continué de manger et de boire. Je précise que le col d’Agnes et le Port de Lers sont communs pendant 11,5km jusqu’à l’étang de Lers, là les routes changent avec à droite le col d’Agnes et à gauche le Port de Lers.
J’ai commencé la montée tranquille avec dans la tête de monter au col d’Agnes (1580m), première catégorie sur le Tour. Les deux premiers kilomètres c’est du faux plat à 1%. Là j’ai roulé tranquille sans forcer car je sentais que j’avais encore un peu faim et qu’il était probable que je prenne soit une fringale soit que je doive m’arrêter pour manger. Dans cette partie pas mal de cyclistes m’ont dépassé également. Tous en entrainement pour l’ariégeoise. Il y a eu un petit raidillon raide et les deux cyclistes qui étaient juste derrière moi qui venaient de me rattraper ne m’ont pas dépassé. Sur le replat suivant j’ai ralenti pour els laisser passer, pensant qu’ils allaient me lâcher. Mais au moment où la pente est devenue raide, ils étaient seulement 100m devant moi. Et là, je suis monté à mon rythme, bien concentré sur mon pédalage. Et quelle surprise quand j’ai vu que j’ai rattrapé les deux cyclistes devant, que j’ai rattrapé deux autres cyclistes qui étaient plus loin devant puis ensuite quand j’en ai encore rattrapé un qui était plutôt facile en plus. J’ai encore rattrapé deux autres cyclistes qui se trouvaient quelques centaines de mètres encore devant. Et j’ai continué jusqu’à revenir une dizaine de mètres derrière un cycliste qui roulait sur un bon rythme. J’avoue que j’étais impressionné de cette remontée… J’ai vraiment lâché tous ceux que j’ai dépassé. Alors que j’étais 10m derrière ce cycliste, j’ai senti que je commençais à forcer dans ces pourcentages à 8,5%, je me suis donc mis à mouliner et il allait de fait plus vite que moi ensuite. Mais pas beaucoup plus, puisqu’il me reprenait seulement centimètre par centimètre. 5 kilomètres plus loin alors qu’on arrivait à l’étang de Lers, il avait seulement 100m d’avance sur moi. Tous les cyclistes sont partis sur le Port de Lers, moi j’ai pris la direction du col d’Agnes. J’étais quand même un peu gêné de les dépasser si facilement…j’étais en cyclotouriste avec mes basket normales sur les pédales auto, et ils avaient l’air dans le rouge alors que moi je ne l’étais pas. Bref, ça m’a fait bizarre quand même… Ce n’est pas dans mes habitudes de faire attention à ça mais je dois dire que j’en ai été vraiment surpris car je n’avais pas de bonnes jambes et je en cherchais pas à faire une performance.
A partir de l’étang de Lers, le kilomètre suivant indiqué à 1% mais ça descend beaucoup sur 500m avant de remonter très raide…ouch les jambes là. ça m’a cassé le rythme cette descente et les 5 derniers kilomètres très raides mais très beau, m’ont paru une éternité. Autant tout le debut de la montée j’étais tranquille à mon rythme et je n’ai pas vu le temps passer autant là c’était interminable…dur dur. J’étais bien content d’arriver au sommet sans avoir eu de fringale et surtout en étant monté sur un très bon rythme alors que j’avais pas de bonnes jambes. Là haut j’ai discuté un bon quart d’heure avec un cycliste qui venait de monter là haut également.
Vues depuis le sommet du col d’Agnes et du début de la descente vers l’étang de Lers :
J’ai mangé une pâte de fruit et j’ai commencé à avoir bien mal au ventre presque d’un seul coup… J’ai commencé la descente vers l’étang de Lers pour ensuite aller au Port de Lers. C’était un peu difficile car j’avais mal au ventre, je pensais que ça allait passer d’ici quelques minutes. Petite photo à l’étang de Lers et j’ai rejoins la montée vers le Port de Lers dont il restait 4km. Dur de se concentrer avec le mal de ventre. J’ai rejoins la file de tous ces cyclistes en entrainement, j’étais dans le rythme encore malgré le mal de jambes qui se faisait sentir. Je suis arrivé assez facilement en haut quand même. Là haut, le vent soufflait beaucoup.
Photo prise depuis la montée du Port de Lers, on voit bien l’étang avec derrière, la route qui va vers le col d’Agnes et devant à droite, la route par laquelle je suis monté venant de Massat et sur la gauche dans les arbres on voit la route menant au Port de Lers sur laquelle je suis :
J’ai discuté quelques minutes avec un autre cycliste très sympa. Et ensuite je me suis dit qu’il fallait que je songe à y aller si je voulais pas rater le train à Pamiers (car c’était le dernier train qui me permettait de prendre la correspondance ensuite pour Tarbes). Là j’avais finit les ascensions. Mais le vent soufflait très fort et je sentais que ça allait être pénible. Et mon mal de ventre qui se faisait encore plus ressentir c’était vraiment dur parce qu’à chaque coup de pédale ça faisait mal. J’ai commencé la descente vers Vicdessos pendant 11km. Je suis arrivé un peu vite dans un virage, petit blocage de la roue arrière, petit dérapage et c’est passé, petite alerte, j’ai continué prudemment la suite. A un moment deux chèvres étaient sur la route, petite photo et j’ai continué.Sur la fin de la descente le vent soufflait fort et c’était difficile de garder la bonne trajectoire…
Les chèvres sur la route :
Une fois en bas, j’ai pris la direction deTarascon à 16km d elà sur du faux plat descendant globalement avec quelques petites côtes quand même. Là j’en avais trop marre, le vent soufflait énormément, j’avais mal, le temps était long c’était vraiment pénible, j’ai passé Tarascon j’ai continué vers Foix. Toujours aussi dur et pénible. Et puis à un moment je me suis dit que de toute façon j’avais mal même sans pédaler (ça faisait encore plus mal en pédalant) et que ça servait à rien de chercher à économiser les coups de pédale car ça me faisait passer plus de temps sur le vélo vu que j’allais moins vite », j’ai donc serré les dents et j’y suis allé à fond pour ne pas rater le train à Pamiers car j’étais parti pour le rater (il m’aurait fallu attendre 1h pour avoir le suivant). A Foix je ne sais pas comment je me suis débrouillé mais j’ai suivi direction Pamiers sur les panneaux blancs et j’ai pas retrouvé la route que j’avais prise à l’aller. Résultat…je me suis retrouvé sur la voie express interdite aux vélos… Sauf que ça faisait déjà plusieurs kilomètres que j’avais quitté le centre ville de Foix et je n’avais pas envie de faire demi tour pour chercher l’autre route. Je me suis engagé sur la voie expresse sur la bande d’arrêt urgence (qui était large), j’ai vu que le prochain village par lequel je devais passer était à 4km. J’ai roulé comme un fou là pour y passer le moins de temps possible et surtout en espérant que des flics ne passent pas par là… Et je suis arrivé à une sortie vers le centre hospitalier du coin. Etant en train de regarder les panneaux d’indication du rond point situé au bout d ela sortie (pour voir si il y avait une direction vers la petite route), je n’ai pas tourné de suite. Quand j’ai vu qu’il y en avait, je me suis arrêté j’ai porté le vélo comme Armstrong en 2003, j’ai sauté le fossé et hop je suis reparti. J’étais soulagé de retrouver la petite route!
Là il ne restait plus beeaucoup de kilomètres (12), je commençais à voir le bout du parcours. Je suis entré dans Pamiers mais la ville est très grande avec toute la zone commerciale à passer avant d’arriver au centre ville. J’ai bien rouler 5km dans Pamiers pour rejoindre la gare qui se situe en haut d’une petite montée. Toutes les montées situées sur le chemin du retour, je les ai plutôt bien passées donc j’étais content quand même. Je suis arrivé 10min avant le train donc c’était nikel. J’étais bien fatigué quand même et j’avais toujours mal au ventre…
J’ai pris le train donc, je suis arrivé à Toulouse une bonne heure plus tard. J’ai marché jusqu’à l’appart de ma soeur (pendant 25min environ) pour récupérer mes affaires et faire mon sac et tout ça. Et 30min plus tard me revoilà en train d’aller à la gare en poussant le vélo, avec un sac hyper lourd, un autre à la main. Enfin bref chargé comme une mule. J’ai pu prendre le train de 21h04 à Toulouse pour Tarbes. Ce n’est que là que je me suis vraiment reposé. Sauf que dans le train j’avais tellement mal aux jambes qu’il m’était impossible de dormir… J’avais très faim car j’avais rien mangé depuis la sortie…dur de tenir… Le train est arrivé après 23h à Tarbes. Ma mère est venue me chercher et j’ai vider le frigo en rentrant…j’étais bien fatigué là…
Au total 156,3km parcourus dont 50 kilomètres de montée. Je suis passé par 8 cols différents. Et j’ai fait environ 3200m de D+ (le parcours de GoogleEarth surestime un peu le D+ là car il indique plein de minis côte et descente en pleine montée, par contre la suite est bien avec la descente sur la crête puis la montée de nouveau, une descente très raide du col de la Crouzette et on voit bien la petite descente à 5km du sommet du col d’Agnes). Et le profil de GoogleEarth indique comme à chaque fois beaucoup moins de kilomètres que dans la réalité…
C’est donc ma plus grosse sortie en montagne, j’ai fait plus que les 152 kilomètres du 15 mai dernier.
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