Le colle delle Finestre ou col des Fenêtres en français, est une des plus belles et plus difficiles ascensions d’Europe.
Comme son nom l’indique il se situe en Italie dans la région du Piémont au nord-ouest de l’Italie tout proche de la frontière savoyarde et culmine à 2176m d’altitude..
Il relie le val de Suse au départ de Susa (Suse) au val de Cluson à Fenestrelle.
Le col du Finestre a très vite fait partie des ascensions mythiques du Giro et a endossé une renommée internationale grâce à son versant au départ de Susa.
Jugez plutôt, ce versant est long de 19 km à 9,2% de moyenne sans aucun répit et avec les 8 derniers kilomètres sur une piste non goudronnée pleine de caillasse.
Il rivalise en difficulté avec beaucoup d’autres ascensions ayant des pourcentages bien plus raides mais sur des distances plus courtes. De plus par rapport à ces ascensions, le paysage du col du Finestre est vraiment grandiose sur le final.
Pour en revenir à l’histoire du cyclisme sur ces pentes, ça va être assez rapide. Le Giro l’a découvert en 2005. Et cette ascension à elle seule a suffit à le faire rentrer dans la légende. Un suspense énorme, une ascension endiablée avec du mouvement dans la montée et la descente et une impression de remonter le temps (à tel point que des images en noir et blanc de cette ascension ont été diffusées) ont fait de cette journée du Giro 2005 une journée remarquable.
La seule chose que l’on peut regretter c’est le nom des acteurs de cette étape : Savoldelli, Simoni, Rujano, Di Luca, une belle brochette pharmaceutique ! C’est d’ailleurs assez triste de voir que Di Luca qui y est passé en tête au sommet a droit à deux stèles au sommet lui rendant hommage pour cette étape. Où est la logique ? Pourquoi rendre hommage à des dopés ?? Pourquoi mettre Di Luca au même niveau que ce cher Octave Lapize premier vainqueur du col du Tourmalet dans le Tour de France et qui a eu bien plus de mérite que Di Luca.
Enfin bon, je en vais pas basculer sur le sujet du dopage car ça risque de durer longtemps.
Pour continuer et finir la suite de l’histoire du col du Finestre avec le Giro, il a été de nouveau emprunté en 2011 dans ce qui reste aujourd’hui le Giro le plus difficile de l’histoire (en terme d’ascensions difficiles). Et au milieu des autres monstres du parcours de ce Giro 2011, il arrivait à s’imposer.
Pour ma part, j’ai eu l’occasion (la chance) de pouvoir grimper ce colle delle Finestre par le versant de Susa, c’est donc celui là que je vais décrire.
Comme dit plus haut, ce versant fait 19 kilomètres de long pour une moyenne de 9,2%.
A Susa, en arrivant du col du Mont Cenis, il faut aller vers le centre (centro sur les panneaux^^) et passer sur un pont. On continue tout droit et à l’intersection qui suit il faut tourner à gauche et prendre la direction de Meana di Susa qui est indiquée à 2 km. C’est à environ 1 km avant le village au moment où la route bifurque vers la droite de la route principale qu’on voit le panneau indiquant le sommet à 19 kilomètres et qu’on voit la route qui commence à monter devant soi.
C’est parti !
Les premières centaines de mètres sont abordables sur du 6% mais très vite la pente passe sur du 12% pendant 1,5 km avec un pic à 14%. Sur cette portion la route devient étroite et traverse le village de Meana di Susa en serpentant. Cette mise en bouche n’est pas des plus agréable…
Heureusement à la sortie du village il y a un court replat, le premier et le dernier, un virage à gauche et c’est reparti sur du 9% pour tout le reste. La pente restera entre 7,5% et 11% avec la grande majorité de la distance restante entre 9 et 10%.
Quelques panneaux (en italien) indiquent les restrictions de circulation et l’état du col (ouvert ou pas). A partir de là, la route devient encore plus étroite (moins de 2m de large par endroit) et entre dans une forêt assez dense.La route va grimper avec de nombreux lacets et de nombreuses courbes sous ces arbres jusqu’au kilomètre 11. Cette partie peut devenir monotone car on ne peut voir aucun panorama…
Les seuls véhicules que l’on peut y voir ce sont les chasseurs, les bûcherons et les motards. Le 8e kilomètre est très impressionnant car il comporte environ 11 ou 12 lacets en un seul kilomètre. Certains de ces virages sont très serrés d’ailleurs.
A la fin du 10e kilomètre à peu près on a enfin un point de vue sympa sur la droite avec Susa tout en bas dominée par le Rocciamelone (3538m) qu’on verra sur le final. Ce point de vue redonne du moral et on aperçoit même le sommet du col à un moment. Cette partie nous fait arriver environ 1 km plus loin au final tant attendu !
En effet, on arrive au début de la partie non goudronnée, la strada del colle delle Finestre.
A cet instant il reste 8 kilomètres à grimper toujours sur une pente comprise entre 9 et 10%. On se trouve à 1460m d’altitude et il nous reste donc un peu plus de 700m à prendre en 8 km.
Cette partie non goudronnée est cyclable et plus large que la route goudronnée juste avant. C’est faisable en vélo de route (la preuve le Giro) mais quand il a plu les jours précédents, on a tendance à s’enfoncer dedans et avec toute la caillasse, j’ai apprécié d’avoir mon VTC.
Les deux premiers kilomètres de cette strada sont les plus cyclables. Ils se font en forêt toujours.
Très vite on sort de la forêt et on a un paysage qui se dégage avec toujours le Rocciamelone en point de mire. On voit très bien la suite à grimper et ce qu’on a déjà grimpé, c’est vraiment très beau.
La piste s’enroule sur des virages compacts. En raison de la consistance meuble de la piste, certains virages sont difficiles à prendre.
Sur le final, la longueur de l’ascension et la difficulté se fait sentir dans les jambes mais l’approche du sommet à un goût tout particulier.
Le final est absolument génial. On aperçoit aussi la forteresse de Fenestrelle juste à côté du sommet.
Une fois au sommet on peut vraiment savourer le panorama avec tous les derniers kilomètres que l’on a grimpé.
De l’autre côté on voit la vallée menant à Sestrières.
L’autre versant venant de Fenestrelle est entièrement goudronné et présente un profil plus commun avec des kilomètres à plus de 9% et 10% et est difficile mais dans une moindre mesure et avec des replats. Il est également moins long (16 km à 7% de moyenne).
Pour la descente vers Susa, il convient de bien vérifier les freins ! La partie non goudronnée est assez dangereuse. La suite goudronnée l’est aussi car c’est étroit et sinueux.
Il s’agit d’un col sur lequel on ressent une atmosphère de grand col. Son ascension reste un moment unique. Plus encore dans une grande sortie avec enchainement.
Un mythe quoi…
Pour ma part j’ai eu l’occasion de le grimper le 26 octobre 2013.
Au sommet :
Une honte :
L’autre côté
(4 commentaires)
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Bonjour, merci beaucoup pour cette belle montée à vélo.. et ce partage.. pour moi, c’est prévu pour cette année fin juin 2021 ; avant que je ne puisse plus le faire !!!et oui les années et le temps passent à une vitesse incroyable…71 ballets déjà pour ma pomme.!!!! Encore merci.Cordialement.Hervé …
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Bonjour Hervé 🙂
Merci pour ton message !! Wahou 71 ans, très bel objectif !! Si je pédale encore à 71 ans, je serai super content !! 🙂
Bonne préparation pour cette belle montée 🙂
Bonjour, Ton « super » topo m’a bien aidé dans mon projet. Effectué mercredi 31/8/21 mais à VTT (à la lecture du topo, j’ai renoncé au vélo de route et à une boucle en 2j avec ma remorque Extrawheel .. et n’ai pas regretté vu mes 73 ans .. Je n’aurais certainement pas pu passer ! ).
De Méana, on a vite compris : le « décor » (la pente) est planté dès le passage sous le pont de chemin de fer ! J’ai roulé à l’économie, mais je me suis bien régalé, avec cette ambiance de forêt et de torrents dans la première moitié, puis la route blanche et les alpages ensuite . Moins en état que pour les récentes éditions du Giro (la « gravette » est bien inégale, avec aussi du sable et des cailloux), mais bien sympathique pour le cadre. Gare à la gestion des laçets : je me suis « planté » plusieurs fois dans le sable fin, et « galère » pour redémarrer dans la pente. Cette montée restera dans mes « best of », comparable à la montée mythique du St Gothard par la route pavée de la Tremola, dans un autre genre. J’ai seulement regretté les motos, certains prenant le lieu pour le Paris Dakar, sans égard pour les pauvres cyclos ! Tes photos sont superbes. Encore merci et montée à conseiller pour les amoureux du vélo de montagne. Cordialement Paul
PS: j’ai scindé mon projet initial J1=Névache/Echelle/Fenestre + J2= Sestrière/Montgenèvre en 2 ballades à partir de Bardonecchia (usage du train pour A/R Méana; boucle Echelle Montgenèvre à vélo de route). Si cet ajout peut aider les séniors …
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Bonjour Paul 🙂
C’est seulement maintenant que je te réponds.
Merci beaucoup pour ton témoignage !! Tu as dû te régaler !! Bravo à toi pour ce défi et ces sorties que tu as faites ! Effectivement avec la remorque ça aurait été encore plus compliqué !! Félicitations pour rouler comme tu fais à 73 ans, c’est très inspirant !! 🙂
[…] partie pour l’ascension. Le port d’Aula, c’est un peu le pendant pyrénéen du col du Finestre dans les Alpes. En étant pointilleux on notera que le port d’Aula est un peu plus facilement […]
[…] Col du Finestre : le col au profil le plus difficile que j’ai grimpé avec ses 19,3 km à 9,2 % que j’avais inséré dans un très bel enchainement qui m’avait fait mal aux pattes^^ Certains sites le classe parmi les plus durs d’Europe. Inoubliable avec ses 8 derniers kilomètres non goudronnés. […]