Pour ce samedi 27 février, je ne travaille pas et il fait grand beau sur les Pyrénées !! Par ailleurs, je dois aller chercher en voiture 2 de mes vélos à Sport2000 à Pouzac à côté de Bagnères où je les avais laissés en révision.
Je vais donc pouvoir aller pédaler au départ de Bagnères. Etant donné que j’ai mes 3 vélos (2 vélos de route et la randonneuse) en révision, il ne me reste plus que le VTT.
L’occasion est trop belle, les stations de ski sont fermées aux skieurs, il fait beau et je suis avec le VTT…
Et si j’allais grimper le col du Tourmalet, finir sur la neige après La Mongie et ensuite descendre les 4 kilomètres entre le sommet et La Mongie sur la neige ? J’ai jamais fait ça et je ne sais pas comment faire mais pour le coup c’est rentré dans ma tête ! C’est l’année où jamais de le faire sans skieur. J’imaginais en plus qu’il n’y aurait pas grand monde et que je pourrai me casser la figure 10 fois tranquillement (mais ça je me trompais sur ce point^^)
Je suis donc parti de Gerde de bon matin, dans le froid, avec mes gros gants bien sûr. Les engelures me font mal dès le matin… Mais bon c’est comme ça…
Je remonte la vallée sur mon VTT, ça fait 12 jours depuis ma dernière sortie et c’est ma 4eme sortie de reprise après la tendinite (que j’ai toujours) et les engelures, je ne suis pas sûr de mes jambes, mais j’ai confiance.
Une fois dans l’ascension, j’apprécie vraiment d’y être. Revoir la route du Tourmalet si tôt dans l’année ce n’est pas tout le temps. Il y a bien sûr beaucoup moins de monde qui circule qu’en période de ski mais il y a tout de même des voitures qui montent.
Les kilomètres jusqu’à La Mongie, défilent petit à petit et pour ce qui est des jambes, ça va. Je grimpe sur le 38 dents à l’avant et avec plusieurs pignons de marge à l’arrière. Je suis même surpris de voir que ça se passe si bien. Le seul inconfort ce sont mes engelures^^
J’ai tellement apprécié de grimper à nouveau le Tourmalet que je n’ai pas spécialement vu le temps défiler. VTT lourd, pas grave, jambes un poil lourdes, pas grave, le ventre qui gargouille mais pas envie de m’arrêter pour manger, j’ai soif mais l’eau est trop froide… Tout va bien !^^
Mais au fur et à mesure que j’approchais de La Mongie, je commençais quand même à sentir la pression qui montait un peu. Est-ce que je ne suis pas en train de faire une bêtise ? Et si je me casse quelque chose ? Et si je suis incapable d’y arriver ?
J’arrive à la sortie de La Mongie. Ça y est, la route enneigée qui est normalement une piste de ski, s’étale devant moi. Mais il y a une multitude de randonneurs en raquettes et ski de rando… et effectivement durant toute la montée j’ai vu pas mal de voitures et le parking de La Mongie est presque plein…
Moi qui pensais être tout seul pour faire mes anneries discrètement, c’est raté^^
Je mange une pâte de fruit et zou c’est parti. J’essaye de grimper en pédalant sur la neige. Je mets le grand plateau mais ça ne marche pas, ça patine trop, les pneus sont trop fins, bien sûr, impossible avec les autres braquets également. Je commence sérieusement à douter… Allez, je mets mes petits crampons sur mes baskets et hop je pousse énergiquement mon VTT dans la pente enneigée. Et je dépasse des dizaines et des dizaines de randonneurs.
Et là c’est un florilège qui me fait encore plus monter la pression.
« Mais vous êtes fou ! »
« Mais, vous avez déjà fait ça ? »
« Si vous n’avez pas l’habitude, vous allez galérer »
« Vous êtes au courant que votre vélo n’est pas fait pour ça ? »
« Mais il est tout pourri votre VTT ! »
« Il n’y a même pas de clou sur vos pneus »
Et moi qui n’étais pas sûr de moi, je me mets à douter de plus en plus, je n’avais même pas imaginé qu’il fallait des clous, mais plusieurs personnes me l’ont dit en grimpant^^
A chaque pas dans la neige, j’ai mes pieds qui glissent, à un moment c’est tellement raide que j’ai mon vélo complètement devant moi que je suis en train de pousser en essayant de ne pas glisser. Ça va être impressionnant dans la descente. Je continue de dépasser tous ces randonneurs qui me font des réflexions et moi je commence à parler à mon vélo « Tu vas voir, on va leur montrer qu’on va le faire ! »
Et j’arrive donc enfin au sommet du col du Tourmalet. Je regarde le paysage, c’est pas tout le temps que je le vois comme ça. Dingue quand même d’être avec mon vélo au sommet un 27 février.
La tension est à son comble. Je discute avec un couple de randonneurs qui commencent à redescendre sur La Mongie et qui me souhaite bon courage.
Je teste sur le sommet à peu près plat pendant 10 mètres pour voir l’adhérence sur la neige gelée. Ouf, ça me rassure c’est pas trop mal.
J’ai une grosse pensée pour Tatiana qui est là haut. Veille sur moi. Je me suis donné 3 chutes maxi avant de finir à pied jusqu’à La Mongie, parce que bon je vais quand même éviter de me casser quelque chose aussi^^
Puis je m’élance et là, ça dérape dans tous les sens, je braque et contrebraque en permanence et au bout de 100 m qui je vois ?! L’ami Marc !! Même là je le croise, juste génial ! On se salue. Sur le sommet la neige a été exposée au soleil depuis plus longtemps que plus bas depuis le lever du jour et ça a fondu en surface, ce qui rend le contrôle plus difficile. Je décide de passer le premier virage à pied et ainsi sur 200 m avant d’enfourcher de nouveau le vélo. Et là je vois tous ces randonneurs que j’ai dépassés dans la montée et qui doivent me voir et attendre de voir si je vais tomber.
Et là c’est reparti. Les sensations sont géniales, concentration maximale. Ça dérape constamment, je passe à quelques centimètres du ravin par moment, les randonneurs ne savent pas où se mettre car j’ai des trajectoires pas très rectilignes^^, surtout ne pas en percuter un.
J’arrive à la partie très très raide, juste impressionnante (il y a tellement de neige que ça a rendu la pente extrêmement raide, je ne pense pas me tromper en disant 50 % ou plus, la même sensation que sur une rampe de départ de BMX. Je m’arrête juste avant pour attendre qu’il n’y ait plus personne dans le champ de vision (c’est en courbe) et zou !! Incroyable !!! C’est géant ces sensations, l’adrénaline au maximum. Et au fil des lacets, les gens qui me voyaient passer et qui cherchaient à me dissuader dans la montée, se mettaient à m’applaudir, même dans le lacet en dessous ils continuaient à m’encourager et ceux encore plus haut qui restaient à me regarder jusqu’en bas. J’ai réussi à prendre 2 videos avec mon téléphone (dans la bouche), fallait pas que je tombe et que je m’éclate les dents, du coup j’ai pas fait ça trop longtemps^^
Et j’ai réussi à revenir à La Mongie sans tomber !! Juste énorme !!!
J’ai mis tout le final du col du Tourmalet en émoi, moi qui pensais être tranquille, c’est raté^^
J’ai ensuite continué la descente jusqu’en bas sur le goudron, là j’étais vraiment content.
Mon 124eme col du Tourmalet et j’arrive encore à le rendre unique !!
Mon ange gardien à dû se dire :
- le gars n’a jamais fait de descente en VTT
- il n’a jamais pédalé sur la neige
- il a un vélo de base pas fait pour ça
- il a des engelures à tous les doigts
- il a une tendinite au genou
- et il me demande de l’aider ?!
Une fois revenu en bas, je suis allé récupérer mon vélo de route et le Grandsaigne à Sport2000, il me restera encore le Ridgeback à aller chercher.
Quelle sortie !!!
(2 commentaires)
Il y en a qui s’assagissent avec l’âge, Idris c’est le contraire lol 🙂
Tu prévois un passage dans les Alpes cet été ?
A bientôt
Vincent
Author
Ahahahaha 😀 😀
Salut Vincent !:)
Peut être fin août ou début septembre mais ce n’est pas sûr encore, j’affinerai le programme avec les potes courant juillet et en fonction du budget^^
Je te tiens au courant 🙂