9 avril 2011 (7e sortie) : Port de Balès, col de Peyresourde et col d’Aspin

Cela faisait pas mal de temps que j’avais envie d’aller monter le Port de Balès (1760m). Vu sa position à la limite des Hautes Pyrénées et de la Haute Garonne, pour y aller je devais obligatoirement prendre le train jusqu’à Montréjeau (31) afin de pouvoir ensuite remonter en vélo, la vallée jusqu’à Mauléon Barousse, pied du Port de Balès.

Etant donné le soleil qu’il a fait pendant tout le mois d’avril, j’ai voulu en profiter. Et je me suis dit, pourquoi ne pas faire une étape entière, à savoir Montréjeau à chez moi en vélo en passant par le Port de Balès (1760m), le col de Peyresourde (1569m) et le col d’Aspin (1490m). Cela fait un sacré programme, que je n’avais jamais fait mais je me suis dit que j’avais l’occasion de tenter un tel enchaînement alors pourquoi ne pas en profiter…

Le petit inconvénient c’est que le vendredi soir, la veille donc, j’étais de sortie… De fait je suis rentré assez tard et le temps de faire les derniers préparatifs, il était 1h du matin quand je suis allé dormir… Mon réveil a sonné à 5h30 du matin ensuite. Le plus dur aura été de s’arracher du lit… Je me suis préparé, je remercie mon père de m’avoir préparé mes sandwich si tôt le matin. A 6h15 je suis parti avec le VTC en direction de la gare de Tarbes à 10 kilomètres de chez moi.

Je ne savais pas trop comment m’habiller pour ne pas avoir trop froid le matin et pas trop chaud dans la journée… Au final je suis parti en manche courte avec les jambières et le K-Way.

A 6h15 du matin en allant à la gare, j’ai trouvé qu’il ne faisait pas si froid que ça. En revanche quand je suis arrivé à Montréjeau à 7h30, il faisait pourtant jour, j’ai eu froid… Dès la sortie sud de Montréjeau, d’un seul coup, un fort vent de face s’est mis à soufflé. Il était du sud et de ce fait il était chaud. La température a augmenté d’un seul coup mais par contre je me retrouvais presque arrêté sur la route tellement ça soufflait. Là je me suis dit quand me^me que si ça soufflait comme ça toute la journée ça allait être difficile… Heureusement, 4 kilomètres plus loin, la route allant à Mauléon Barousse bifurque un peu et étant plus abritée, le vent ne se faisait pas trop sentir. J’ai donc roulé pendant presque 20 kilomètres sur cette route globalement plate avec alternance de petit faux plat montant et descendant.

Sur cette route, on entre dans le département des Hautes Pyrénées. Je suis arrivé tranquillement à Mauléon Barousse qui est un bien joli village.

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Là, la montée officielle du Port de Balès commence pour 19 kilomètres. Le début est globalement facile mais ça se corse pour les 12 derniers kilomètres.

Le début donc, ne dépasse pas les 5% pendant les 6 premiers kilomètres. La route remonte le cours d’eau : l’Ourse de Ferrère. Une maison du village de Ferrère porte une plaque disant que le Port de Balès est le plus beau col du monde, un habitant fier de sa région sans nul doute!

La route serpente donc le long du cours d’eau. A un moment on passe devant le chalet Saint Nérée, qui est un lieu de vacances. Après 7 kilomètres de montée, dans un virage à gauche juste après un pont, les choses sérieuses commencent avec la route qui se cabre d’emblée à 8%. Là un panneau indique route barrée mais rien ne barrant la route, il était possible de passer. En fait, quelques mètres plus loin il y avait d’énormes rochers tombés sur la route et cela ce sera tout le long de l’ascension qu’il y en aura. Sur le coup je me suis dit « j’espère que ça ne va pas me tomber sur la tête pendant la montée ». J’étais bien content d’avoir le VTC plutôt que le vélo de route car pas mal de fois j’ai du rouler sur de la caillasse. C’était assez pénible car la pente était assez forte. La route passe dans une forêt et c’est assez incroyable mais il y avait une énorme quantité de feuilles mortes par terre, j’avais réellement l’impression d’être en automne… Pour les jambes, sur le début de cette portion raide, j’avais un peu de mal et je en comprenais pas trop pourquoi… 2 kilomètres plus loin, la température montant, j’ai baissé mes jambières et là ça allait beaucoup mieux. Les jambes tournaient bien et j’ai pu profiter. La pente est raide mais c’est surtout l’irrégularité qui rend les choses difficiles en plus de l’étroitesse de la route et des cailloux. A plusieurs reprises, la pente passe de 4 à 14%. Il ya plusieurs kilomètres indiqués à 8 ou 9% de moyenne dont les 300 ou 400 premiers mètres sont presque plats, ça donne une idée du pourcentage du reste… Je trouvais cette route très agréable. Je ne sentais pas trop la fatigue arriver ce qui était rassurant pour la suite… A environ 9 kilomètres du sommet j’ai reconnu l’endroit où Voeckler avait attaqué du groupe d’échappé sur le dernier Tour de France pour aller gagner à Luchon. J’ai également reconnu l’endroit où Andy Schleck avait déraillé et peut être perdu le Tour à environ 3 kilomètres du sommet. Justement à partir de cet endroit, la route sort d la forêt et le paysage est impressionnant d’immensité en contre bas. C’est vraiment beau de voir tous ces pâturages! A partir de là, quelques plaques de neiges se trouvent encore un peu sur le bord de la route. Les derniers kilomètres sont plus réguliers à environ 8% de moyenne. Dans le dernier kilomètre, à un moment la droite de la chaussée s’est effondrée… Etant donné qu’il n’y a pas de village dans la montée sur ce versant, la route n’est pas entretenue… Sur la fin de la montée, le vent s’est levé et a rendu le dernier kilomètre un peu difficile et pénible. Au sommet j’étais content d’avoir monter ce col et surtout de voir que je n’étais pas trop fatigué! J’ai été un peu déçu du paysage au sommet mais on ne va pas se plaindre car la fin de la montée a été magnifique!!

 

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Au fond, c’est le virage juste avant lequel Andy Schleck avait déraillé sur le dernier Tour de France :

 

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Descente du Port de Balès sur une route en bon état mais très étroite :

 

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Au sommet du Port de Balès, il y a la possibilité d’aller au Port de Pierrefitte, 100m plus haut (1855m) en 3 kilomètres. Cependant, étant donné qu’il y avait du vent et que la route était exposée, je ‘nai pas voulu y aller et me fatiguer sur ces 3 kilomètres. J’ai donc préféré descendre de l’autre côté pour rejoindre la route du col de Peyresourde. Sur l’autre versant que j’ai descendu, la route est en bien meilleure état du fait des villages parsemant la montée. Par contre elle est très étroite et surtout dangereuse car il n’y a rien qui borde la route. En gros on rate un virage, on tombe 50m plus bas sur le lacet du dessous… J’ai donc fait une descente tranquille agrémentée d’un arrêt pour cause troupeau de brebis. Là j’ai d’ailleurs enlevé mon K-Way que j’avais mis au sommet pour la descente car j’avais chaud. J’ai ensuite fini la descente et j’ai rejoins la route du col de Peyresourde à 11 kilomètres du sommet (4 kilomètres après Bagnères de Luchon). Là, la route était très large, sur un excellent revêtement et très passante. Le revêtement et la largeur faisait qu’elle rayonnait beaucoup. Et il faisait de fait très très chaud. Vraiment des températures d’été!!! Là ce fut difficile en raison de la chaleur, du grand nombre de voitures roulant vite, des portions de ligne droite assez longues et de la pente. D’ailleurs vu que c’est en Haute Garonne, ce n’est pas comme dans els Hautes Pyrénées où des panneaux indiquent le pourcentage à chaque kilomètre… De fait, mentalement c’était assez difficile. Là je sentais que les jambes ne répondaient plus… Je suis arrivé à Garin, village portant le même nom que le premier vainqueur du Tour de France en 1903, et j’ai décidé de m’arrêter un peu pour manger mon sandwich.

 

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Je suis rapidement reparti pour les 5 derniers kilomètres qu’il restait… Que ce fut dur et long!! Je n’avais plus de jambes là, je en comprenais pas car je m’étais pas mal alimenté et au sommet du Port de Balès je n’étais pas si fatigué que ça. Mentalement c’était assez inquiétant car je n’osais même pas imaginer l’état dans lequel je serai pour le col d’Aspin… La dernière courbe avant les derniers virages en lacets m’a paru interminable!! Dans la dernière rampe assez raide avec les derniers lacets, les jambes allaient un peu mieux. Au dernier virage à quelques centaines de mètres du sommet j’ai pris une photo sur la vallée. Perso je n’ai pas trouvé le paysage sensationnel mais bon on ne peut pas tout avoir. c’était déjà pas mal. J’étais soulagé d’arriver au sommet car je n’ai pas vraiment aimé monter le col de Peyresourde je dois dire. Le col d’Aspin allait arriver mais au moins c’est un col que je connais et que j’aime bien. Là c’était la première fois que je montais le col de Peyresourde par ce versant et c’était pas génial. Au sommet le vent commençait à se lever… Là un autre cycliste venait de monter par Arreau. Quelqu’un de très sympa avec qui j’ai discuté entre 15 et 20 minutes. Il habite à Saint Lary Soulan et c’est donc un habitué du col d’Azet et du col de Peyresourde entre autre. D’ailleurs il m’a gentiment proposer de monter avec lui jusqu’à la station de Peyragudes mais je ne voulais pas me rajouter de la difficulté surtout après cette 2e ascension dans laquelle j’ai eu du mal…

 

Photo prise dans le dernier virage :

 

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Sommet du col :

 

 

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J’ai ensuite commencé la descente vers Arreau en profitant du paysage car la fois où j’avais monté le col de Peyresourde par Arreau en 2009, il pleuvait et je n’ai rien vu du paysage! Effectivement il est assez sympa notamment avec la vue sur le lac de Loudenvielle je crois et la vue sur les lacets allant au col d’Azet.

Sur les 10 derniers kilomètres de descente jusqu’à Arreau, là où la pente est plus faible, le vent soufflait pas mal et de c’était assez pénible car ça ralentissait la progression… Dans cette portion dès qu’il y avait un petit faux plat montant, j’avais bien mal aux jambes… Et je me demandais quand même comment j’allais faire dans le col d’Aspin qui est assez difficile par ce versant en plus…

 

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Une fois à Arreau, je suis directement allé au col d’Aspin, j’ai fait les 2 premiers kilomètres qui sont faciles avant de m’arrêter avant le panneau annonçant le sommet à 10 kilomètres afin de manger un peu. Ensuite je suis reparti pour les 10 derniers kilomètres, les plus durs. J’y suis allé à ma main, mais c’était bien dur, les jambes faisaient assez mal quand même… Mais j’ai pu gérer les 5 premiers kilomètres de cette portion. Par contre à partir du panneau annonçant le sommet à 5 kilomètres, j’ai eu beaucoup plus de mal et là c’est avec la tête que j’ai continué à pédaler. Que ce fut long et dur!!! Surtout dans les deux portions de 1 kilomètre de ligne droite presque, sur du 10% pratiquement… Là j’ai bien galéré. Je me suis arrêté 30 secondes pour détendre mes jambes à 3 kilomètres du sommet puis une autre fois à 1,5 kilomètre du sommet…

En arrivant au sommet, j’étais certes content, mais bizarrement je ne ressentais pas de soulagement mais presque de l’appréhension à l’idée de faire encore 45 kilomètres pour rentrer chez moi avec le vent de face car ça soufflait beaucoup au sommet…

 

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Au sommet je commençais à avoir froid, j’ai donc mis le K-Way, j’ai manger un peu et je suis parti. Après 5 kilomètres de descente, je suis arrivé à Payolle et là…le vent soufflait tellement fort que sur la descente à 5%, je n’étais plus qu’à 12 km/h!!!! Une horreur! J’ai avancé à cette vitesse pendant 500m avant que ça n’aille un peu mieux que le vent diminue quelque peu… Mais à cet instant je m’inquiétais sérieusement…

Heureusement dans la vallée après Sainte Marie de Campan, j’arrivais à rouler à environ 20km/h de moyenne avec ce vent… Ouf! Les derniers kilomètres m’ont paru longs car ça faisait toute la journée que je pédalais et j’étais bien fatigué…

J’étais bien content de rentrer chez moi à la fin!!

Ce n’est pas dans mes habitudes de dire ça mais pour faire ce parcours il m’a fallu une bonne dose de motivation mais aussi une bonne dose de courage. c’est après en prenant du recul que je me suis rendu compte que je venais de faire l’étape entière avec un enchaînement d’un col hors catégorie et de deux cols de premières catégorie, tous trois montés par leur versant le plus dur. J’ai adoré la montée du Port de Balès, col que je n’avais jamais monté jusque là, je n’ai absolument pas aimé la montée du col de Peyresourde dont je gardais déjà un mauvais souvenir par le versant de Arreau en 2009. C’est assez curieux car le col d’Azet, frère jumeau du col de Peyresourde, est un col que j’adore!! Enfin le col d’Aspin par Arreau est une ascension que je n’aime pas particulièrement de ce côté mais que je connais et le col d’Aspin étant globalement un de mes cols préférés, j’aime bien le monter.

Une chose est sûre, j’étais bien motivé car j’ai réussi à me lever à 5h30 un samedi matin en ne dormant que 4h30 de temps… Le soir en rentrant, j’ai bien dormi je dois dire!!

Au total donc j’ai relié Montréjeau à Barbazan-Debat. Au compteur du vélo j’avais pratiquement 150 kilomètres de parcourus (147 exactement) en comptant les 10 kilomètres du matin pour aller à la gare de Tarbes. Le GPS en a enregistré 137 vu que je l’ai déclenché à partir de Montréjeau. Et comme d’habitude le profil de Google Earth indique moins de kilomètres. Là il en manque pas mal avant le Port de Balès sur le profil…

 

9 avril 2011

 

Au total donc 150 kilomètres, 3 gros cols et 3400m de dénivelée. C’est actuellement ma plus grosse sortie que j’ai faite et il est clair qu’un tel enchaînement je ne suis pas prêt de l’oublier. ça restera longtemps dans ma mémoire! Cependant je ne suis pas sûr de refaire un aussi gros enchainement car le col de Peyresourde fut dur quand même. J’arrive sans trop de soucis à enchainer deux gros cols en profitant bien mais là avec les 3 cols, je n’ai pas vraiment profité de la dernière ascension car elle m’a paru très dure… Enfin je dis ça mais si ça se trouve je referai d’autres parcours de ce genre…

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