Tout s’enchaine très vite. Après la journée bien remplie de la veille et le 49 eme Tourmalet, je me lève tôt ce dimanche afin d’avancer au maximum le travail.
Puis vers 8h30, j’ai décidé de partir pédaler, il fait plutôt beau, c’est une nouvelle occasion ! Bien sûr, c’est direction le col du Tourmalet (2115 m), pour ce qui sera ma 50 eme ascension de ce mythe.
Quand je repense à mon tout premier Tourmalet ce 15 juillet 2009, j’étais loin d’imaginer ce chiffre renversant un jour et pourtant…
J’ai aussi envie d’aller grimper la Hourquette d’Ancizan en suivant. Mais je vais devoir aviser sur le moment car j’ai des impératifs pour le travail l’après midi.
J’ai enfourché le vélo avec beaucoup de motivation mais une très grosse fatigue. Le ciel était un peu nuageux de bon matin mais ça s’est vite dissipé pour laisser place à une superbe journée d’automne comme je les aime !
Il ne faisait que 5°C au départ mais je savais que j’allais apprécier la douceur au retour. La vallée est passée assez vite finalement, ça m’a même un peu surpris car des fois j’y trouve le temps long.
Je suis passé à Sainte Marie de Campan et j’ai attaqué l’ascension du col du Tourmalet. Une nouvelle fois. Comme la veille.
Là c’était comme hier, grosse fatigue générale, du coup c’est en mode tranquille pour profiter de l’ascension.
Dans les parties exposées au soleil, il commençait à faire franchement bon. Il ne faisait que 10°C comme la veille à cet endroit mais comme il avait fait 5°C au départ, j’avais vraiment l’impression d’avoir chaud.
Avec ce ciel dégagé, les couleurs d’automne étaient vraiment superbes, c’était un régal pour les yeux. Et en mode tranquille, les jambes allaient bien. Que demander de plus ?!
Je mitraillais de photos tout en grimpant. La ligne droite d’Artigues, la cascade, le lacet du Garet, les paravalanche avant La Mongie.
Et c’est en sortant du dernier paravalanche avant La Mongie à 5 km du sommet que je vais mettre un peu plus d’intensité dans l’ascension^^
Dans la courbe à droite, je tourne la tête à droite pour admirer le paysage et j’aperçois environ 100 mètres derrière moi, un cycliste qui me rattrape et qui s’arrache en me donnant l’impression de bien rouler.
C’est le premier cycliste que je vois depuis le début de la sortie et j’en suis plutôt content en me disant que c’était sympa, j’essaierai de m’accrocher dans sa roue une fois qu’il m’aura rattrapé histoire de finir l’ascension en duo.
Je ne sais pas si c’est ça où le fait que je suis toujours à un endroit où j’arrive à remettre du rythme, mais du coup j’ai légèrement accéléré comme je le fais d’habitude.
Je traverse La Mongie, pas grand monde. Dans la ligne droite à la sortie de la station à 4 km du sommet, je rattrape un cycliste, nous discutons un peu le temps du dépassement, très sympa le gars. L’autre cycliste derrière n’est plus que 50 mètres derrière.
Juste après, petit moment sympa en voyant les lamas et j’ai devant moi les 4 derniers kilomètres que j’adore voir comme ça.
Je sens que ça revient derrière, il est à bloc et je suis à bloc aussi. Autant s’amuser et faire en sorte qu’il vienne me chercher.
J’arrive aux lacets serrés à 2 km du sommet, petit regard derrière dans le virage en épingle en relançant, il est seulement 3 mètres derrière moi, j’entends son souffle. Là je me dis que j’espère ne pas flancher et réussir à accrocher sa roue. La pente est bien raide jusqu’au virage suivant à 1,5 km du sommet et là, alors que je me redresse sur les pédales pour relancer de nouveau, je suis surpris d’être toujours devant, je me retourne et il est 20 mètres derrière. Je continue le final à bloc et notamment les derniers 400 mètres bien raides et termine avec près de 3 minutes avant ce cycliste au sommet. Il a complètement explosé sur le final.
Perso ça m’a bien amusé cette partie de manivelle, c’était franchement sympa, je en fais pas ça souvent, d’habitude je suis plus concentré sur mon effort mais là c’était cool. Par contre le cycliste en question, il n’a pas apprécié semble-t-il, une fois arrivé en haut il m’a carrément fait la gueule^^ Pas un regard, pas un bonjour, nous étions les 2 seuls cyclistes en haut, je pense que c’était sa mère qui était en voiture et qui lui a donné son coupe-vent pour la descente (il n’a rien porté), il faisait une tronche pas possible et il est reparti^^ J’ ai pas de pédale auto, j’ai un sac à dos, je prends des photos en roulant, je en sais pas si c’est tout ça qui l’a énervé mais en tout cas ça donne une idée de l’état d’esprit.
Un peu plus tard c’est le cycliste que nous avions dépassé à la sortie de La Mongie qui est arrivé, et nous avons discuté. Super sympa, il s’appelle Régis et il me racontait comment il avait apprécié cette ascension. Il me disait qu’il avait commencé à coincer à la sortie des paravalanches, là où en général j’arrive à redonner du rythme dans mes ascensions du Tourmalet. Peut être que c’est l’habitude de l’altitude qui fait que je n’ai pas de mal lié à ça sur les fins d’ascension, je n’en sais rien. Et il m’a dit qu’il avait apprécié de voir la partie de manivelle de loin, avec le gars qui était revenu juste derrière moi avant d’exploser^^
Bon en attendant, je me suis bien amusé et je me trouve au sommet du col du Tourmalet pour la 50 eme fois !! 15 jours après mon 100 eme Aspin, c’est à nouveau un moment vraiment sympa. 1H25 pour cette ascension, j’en ai bien profité tranquillement.
50 Tourmalet (47 par Sainte Marie de Campan, 3 par Luz Saint Sauveur), ça représente presque 1750 km parcourus entre Sainte Marie de Campan et Luz Saint Sauveur.
Le col du Tourmalet c’est un mythe du cyclisme et du Tour de France. Lorsque je l’aborde c’est toujours un défi face à soi même. Ne jamais y aller en pensant l’affronter mais toujours s’adapter à ses pentes en fonction des jambes, de la météo. Je le regarde toujours en levant les yeux vers lui. Mais contrairement aux premières fois, je n’ai plus cette peur, cette appréhension. Et c’est là que je mesure la chance que j’ai, de pouvoir le grimper quelque soit ma forme du moment, quelque soit la saison, la météo et de savoir que j’arriverai au sommet quoiqu’il arrive. Je sais que ce n’est pas forcément le cas de tout le monde et c’est pourquoi je profite encore plus de chaque instant. Les belles ascensions avec les bonnes jambes ne doivent pas faire oublier ce que ça représente, sa difficulté et sa légende.
Pouvoir le grimper entre 2 rdv dans une journée de travail, en chemise et jean ou pouvoir l’enchainer plusieurs fois dans la journée ainsi qu’avec d’autres cols.
Que de souvenirs accumulés sur ce col. La toute première fois le 15 juillet 2009, ma première vraie ascension de ma première véritable sortie en montagne, en VTC à l’époque et je l’avais enchainé avec l’Aspin.
Depuis j’ai fait des enchainements avec Luz Ardiden, Troumouse, 2 fois le Tourmalet dans la journée suivi de l’Aspin, Saugué, Gavarnie, Hourquette.
Je l’ai grimpé sous des trombes d’eau glaciales en 2011 lorsque Miguel Indurain était là, je l’ai grimpé sous de fortes chaleurs, mais aussi sous la neige pas plus tard que cette année, dantesque ! Plusieurs fois en tout début de saison avec les murs de neige sur les bords, une fois avec plus de 6 mètres de neige. 2 fois je suis allé voir passer le Tour de France à son sommet, une fois la Route du Sud.
Je l’ai grimpé à 3 reprises en VTT pour aller ensuite jusqu’au Pic du Midi à la force de mes mollets. L’apothéose a été le 7 août 2016 lorsque je l’ai grimpé avec mon sac de rando et que j’ai dormi tout là haut à la belle étoile à 2877 m d’altitude.
J’y ai eu aussi quelques frayeurs sur les pentes du Tourmalet, cet anglais qui roulait à contresens ce 15 mai 2011 pendant que je descendais, j’ai bien cru que c’était fini pour moi, ou encore ce motard qui se prenait sur un circuit pendant sa montée le 2 juillet de cette année, il m’a frôlé à contresens pendant que je descendais à 70 km/h. Il y a eu aussi ces 2 voitures qui se sont percutées quelques mètres derrière mois en août 2014 pendant que je grimpais ou la fois où le frein arrière de mon VTC ne fonctionnait plus, j’ai bien cru que j’allais m’encastrer à 60 km/h dans le mur en béton du paravalanche. Et puis aussi ces ascensions de juin 2013 juste après le déluge qui avait frappé le département, la route était transformée en gigantesque rigole d’eau, les voitures de pompiers et de gendarmes se succédaient et les hélicoptères et avions de l’armée faisaient sans cesse des rotations.
Au final je l’ai grimpé avec 5 vélos différents.
Après ce moment passé là haut et tous ces souvenirs, j’ai mis mon k-way pour commencer ma descente.
Descente tranquille, pas de prise de risque.
Une fois en bas je m’arrête pour enlever mon k-way et qui est-ce que je croise, l’équipe de velo101 qui fait le tournage des reconnaissances des étapes pyrénéennes du prochain Tour de France. L’équipe est emmenée par le président de l’Office Départemental des Sports que je connais bien et que j’ai croisé à de multiples reprises.
Nous discutons un peu et il me présente les autres personnes qui l’accompagnent et notamment Bruno Armirail, coureur de Bagnères (la plus belle ville du monde 😀 ) qui vient de signer à la FDJ pour l’année prochaine.
Je reprends ma route car l’heure tourne, je pars en direction de la Hourquette d’Ancizan. Mais j’hésite beaucoup, l’heure a bien avancé, j’ai perdu du temps à discuter au sommet du Tourmalet, j’ai encore du travail et puis je suis bien fatigué et le final du Tourmalet à bloc pèse dans les cuisses. Pendant que je cogite sur tout ça, j’avance petit à petit en direction de Payolle.
Mais je n’y suis plus… Et après La Séoube, je croise mon pote Robin !! Nous nous arrêtons pour discuter quelques minutes. Puis quand j’ai regardé l’heure c’était vraiment tard maintenant et j’avais un horaire à respecter pour la suite, il aurait fallu que j’ai des jambes de feu pour pouvoir faire toute l’ascension et rentrer dans la plaine tarbaise à l’heure. Ce n’est pas le cas, je vais aller jusqu’à Payolle pour profiter de la vue sur le Pic et rentrer en suivant.
J’ai fait pas mal d’enchainements cette année mais là sur cette fin d’année, ça ne rentre plus dans les créneaux horaires…
A Payolle la vue est superbe !
Je fais demi tour et rentre. J’ai sacrément faim maintenant. Les 40 km pour rentrer paraissent un peu long dans la plaine.
Sitôt rentré, sitôt en mode travail. Mais après le Tourmalet, qu’est ce que c’est bon !!
111 km et 2500 m de D+ pour cette sortie qui me laissera des supers souvenirs de cette journée d’automne, fraicheur matinale, doigts engourdis, écarts de températures entres les parties ensoleillées et à l’ombre dans l’ascension, ciel bleu, couleurs d’automne superbes et cette partie de manivelle à la fin.
Que demander de plus ?
Mes 50 ascensions du col du Tourmalet (le 51 eme est déjà grimpé aussi), petit flashback photos en suivant :
1- 15 juillet 2009 (120 km) : col du Tourmalet et col d’Aspin
2- 26 octobre 2009 (150 km) : Luz Ardiden et col du Tourmalet
3- 12 juin 2010 (120 km) : col du Tourmalet
4- 1er mai 2011 (95 km) : col du Tourmalet
5- 15 mai 2011 (152 km) : col du Tourmalet et Luz Ardiden
6- 04 juin 2011 (95 km) : col du Tourmalet – Montée du Géant – trombes d’eau glaciales
7- 19 juin 2011 (107 km) : col du Tourmalet et Pic du Midi
8- 14 juillet 2011 (95 km) : col du Tourmalet – Tour de France
9- 06 juillet 2012 (95 km) : col du Tourmalet
10- 30 septembre 2012 (120 km) : col du Tourmalet et col d’Aspin
11- 06 octobre 2012 (95 km) : col du Tourmalet
12- 22 juin 2013 (120 km) : col du Tourmalet et col d’Aspin
13- 24 juin 2013 (95 km) : col du Tourmalet – Avec Fabien
14- 24 mai 2014 (95 km) : col du Tourmalet
15- 07 juin 2014 (100 km) : col du Tourmalet – Montée du Géant
16- 21 juin 2014 (120 km) : col du Tourmalet et col d’Aspin – Route du Sud
17- 16 août 2014 (95 km) : col du Tourmalet
18- 20 septembre 2014 (95 km) : col du Tourmalet
19- 1er novembre 2014 (95 km) : col du Tourmalet
20- 10 mai 2015 (140 km) : col du Tourmalet, col d’Aspin et Hourquette d’Ancizan
21- 27 juin 2015 (201 km) : col du Tourmalet, cirque de Troumouse et cirque de Gavarnie
22- 15 juillet 2015 (120 km) : col du Tourmalet et col d’Aspin – Tour de France
23- 20 août 2015 (93 km) : col du Tourmalet et Pic du Midi – VTT
24- 06 septembre 2015 (159 km) : col du Tourmalet et Plateau du Saugué
25- 09 octobre 2015 (120 km) : col du Tourmalet et col d’Aspin
26- 17 novembre 2015 (120 km) : col du Tourmalet et col d’Aspin
27- 1er mai 2016 (72 km) : col du Tourmalet – Avec Cyrille
28- 06 mai 2016 (100 km) : col du Tourmalet
29- 17 mai 2016 (45 km) : col du Tourmalet – juste avant rdv travail
30 et 31- 27 mai 2016 (158 km) : col du Tourmalet par les 2 côtés et col d’Aspin
32- 04 juin 2016 (86 km) : col du Tourmalet – Montée du Géant – Avec Cyrille
33- 27 juin 2016 (171 km) : col du Tourmalet et Luz Ardiden
34- 07 août 2016 (112 km) : col du Tourmalet et Pic du Midi – VTT – Nuit à la belle étoile
35- 03 septembre 2016 (106 km) : col du Tourmalet
36- 09 octobre 2016 (100 km) : col du Tourmalet – juste avant évènement pour le travail
37- 1er novembre 2016 (95 km) : col du Tourmalet
38- 23 avril 2017 (95 km) : col du Tourmalet
39- 08 mai 2017 (150 km) : col du Tourmalet, col d’Aspin, Sarrat de Gaye, col des Palomières, côte de Piétat
40- 27 mai 2017 (120 km) : col du Tourmalet, col d’Aspin, col de Coupe, couret d’Asque et col des Palomières
41- 10 juin 2017 (100 km) : col du Tourmalet et col d’Aspin
42- 02 juillet 2017 (120 km) : col du Tourmalet
43- 15 août 2017 (65 km) : col du Tourmalet et col d’Aspin – Journée travail Superbarèges
44- 02 septembre 2017 (90 km) : col du Tourmalet et col d’Aspin – 1h15
45- 05 septembre 2017 (120 km) : col du Tourmalet – pause déjeuner journée travail, chemise, jean
46- 10 septembre 2017 (95 km) : col du Tourmalet – Sous la neige
47- 17 septembre 2017 (105 km) : col du Tourmalet et côte de Piétat
48- 07 octobre 2017 (83 km) : col du Tourmalet et Hourquette d’Ancizan
49- 28 octobre 2017 (47 km) : col du Tourmalet
50- 29 octobre 2017 (111 km) : col du Tourmalet et Payolle
51- 1er novembre 2017 (134 km) : col du Tourmalet – Pour le travail
1 ping
[…] « 29 octobre 2017 (51e sortie) : 50 eme col du Tourmalet, Payolle […]