126 km – 3200 m de D+
C’est le début de ma nouvelle quinzaine de vacances. Malheureusement, la grisaille et le brouillard sont de nouveau au rendez-vous…pfff… Vraiment un été pas top avec la météo… Je dois encore annuler mes vadrouilles sur plusieurs jours…
C’est en plus une reprise après 2 semaines sans sortie, en plein coeur du mois d’août c’est bien dommage.
La forme est déclinante. Je vais juste chercher à me faire plaisir même si l’objectif est quand même une grosse sortie. J’aimerais bien faire l’enchainement col du Tourmalet, col des Tentes, cirque de Troumouse et col du Tourmalet pour rentrer.
La veille au soir je dois aller sur Bagnères pour une soirée avec des amis. Je vais dormir sur place et comme ça pour commencer la sortie je vais m’éviter la vallée.
Mais dès le départ je sens que les jambes ne répondent pas comme je le voudrais. Le brouillard est dense et ne se lève pas en fait… Je grimpe entièrement en danseuse, ça grimpe bien, mais je sens que ce n’est pas comme je le voudrais, pour une, deux o trois ascensions ça le fera, mais ça risque d’être dur dans le final, encore plus pour une quatrième…
Je grimpe avec beaucoup de frustration… L’eau ruisselle sur mon casque, la fraicheur m’engourdis les doigts.
Outre les jambes un peu à côté de la plaque, j’ai aussi la tête ailleurs… Nous sommes le 23 août, il y a un an tout juste, je grimpais le col du Mont Cenis et le col de l’Iseran avec Tatiana, pour une superbe journée. Sans le savoir, il s’agit de notre dernière ascension faite ensemble, tout un symbole, le col le plus haut des Alpes. Durant toute cette journée, je ne peux m’empêcher d’y repenser, de l’état d’esprit que nous avions à ce moment là et tout ce qui a découlé en suivant.
Je sais que je ne vais pas faire ma grosse sortie finalement, les kilomètres défilent, j’approche du sommet et je suis toujours dans le brouillard, c’est sûr et certain, je ne vais pas aller de l’autre côté enchainer avec le col des Tentes et le cirque de Troumouse car si c’est pour grimper comme ça dans le brouillard, aucun intérêt. C’est dans les derniers mètres du col du Tourmalet que je passe juste au dessus des nuages, de quoi voir et admirer une des plus belles mers de nuages que j’ai eu la chance de voir. Il est encore tôt le matin, je suis tout seul, tranquille pour pouvoir en profiter, ça fait du bien et malgré la frustration, ça reste déjà un bon moment. Comble du paradoxe, j’ai fait l’ascension en 1h26 mais je sens que ça ne tourne pas comme je le voudrais, normalement j’aurais dû pouvoir grimper en bien moins de temps sans effort si j’avais été en forme.
Au sommet, le chantier du nouvel aménagement du col avance. La boutique souvenir a été détruite début août. Ça fait quelque chose car il y a certains endroits qu’ils détruisent qui sont gorgés de souvenirs inoubliables pour moi…
Que faire pour la suite ? Allez, je vais redescendre sur Sainte Marie de Campan et enchainer avec la Hourquette d’Ancizan, là je devrais rester sous les nuages, ça fera toujours un petit enchainement pour lancer les vacances. Je craignais d’avoir froid dans la descente du Tourmalet en repassant le brouillard comme j’étais mouillé et ça n’a pas loupé, j’étais frigorifié, je tremblais de froid… Mes engelures encore sensibles m’ont fait mal sur plusieurs doigts… Décidément…
Une fois en bas, j’enchaine de suite avec la Hourquette d’Ancizan,. Je ressens une grande tristesse encore plus forte durant cette ascension. Les kilomètres ont défilé, sans que je m’en rende compte. C’était plus machinal cette ascension. Dans la montée, je trouve les ânes. Je m’arrête de longues minutes pour les caresser. Ils se grattent sur les guidons de mon vélo et mes épaules. Puis l’un d’eux mord à pleines dents mes guidons. Le petit bougre !! Et pendant que j’enlevais l’herbe qu’il avait laissé sur mes guidons, il mordillait mes pédales.
J’étais bien avec eux, mais il fallait aussi continuer. J’ai repris mon ascension.
Au sommet, le ciel est complètement bouché, je ne me suis pas arrêté et j’ai basculé directement dans la descente de l’autre côté. Je n’ai pas plus réfléchi. Allez, je vais me faire un enchainement plus long. Je fais une descente tranquille, je ressens un peu moins de tristesse.
Une fois en bas à Ancizan, je décide de prendre la vallée d’Aure pendant 19 km pour rejoindre Hèches et rentrer par les Baronnies et non pas par le col d’Aspin.
Et là dans la vallée, j’ai l’occasion de voir le plus gros embouteillage de ma vie… Pendant plus de 4 km, des centaines de véhicules arrêtés à cause d’un chantier, j’ai fait tous ces kilomètres sur la voie de gauche en prenant garde aux véhicules arrivant en face par alternance. Incroyable de voir tout ça ! Une fois à Hèches, c’est parti avec l’ascension du col de Coupe. Sans aucun problème, puis la côte de Laborde, le couret d’Asque et enfin l’ascension du col des Palomières plus longue. Je commençais à sentir la fatigue dans les passages à 12 % car je me rends compte que je n’ai mangé qu’une pâte de fruit et bu seulement 2 gorgées d’eau depuis le début de la sortie… Décidément…
Une fois en haut du col des Palomières, je me laisse descendre sur Bagnères.
Je termine les derniers kilomètres plein les jambes avec une bonne fringale, mais content de boucler cette sortie malgré tout.
126 km – 3200 m de D+, pratiquement le même kilométrage et dénivelé qu’il y a un an…
Au final, c’est chouette de boucler une sortie comme celle là sans avoir les sensations que je voudrais, ça lance quand même mes vacances.
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