Périple J7 : 14 juin 2024 (18e sortie) : col du Turini, col de Castillon, col de Braus et col de la Porte

Prologue : 10 h de train – 36 km – 600 m de D+

J1 : 80 km – 2150 m de D+ – Mont Ventoux

J2 : 90 km – 1500 m de D+ – col de la Madeleine, col de la Gabelle, col de la Madeleine

J3 : 100 km – 1250 m de D+ – 5 h de train – Mont Faron

J4 : 102 km – 1400 m de D+ – 5 h de train – côte de Peille, col d’Eze

J5 : 123 km – 1250 m de D+ – 3 h de train – côte Ligure (Italie), Cipressa, Poggio di Sanremo, Monaco

J6 : 71 km – 1200 m de D+ – météo pluvieuse, Nice, col d’Eze, la Turbie, Peille

J7 : 144 km – 3600 m de D+ – col du Turini, col de Castillon, col de Braus, col de Saint Roch

Il s’agit de mon dernier jour sur place, ma dernière possibilité de sortie. J’avais dans les sacoches 2 grosses sorties que j’avais envie de faire dans cette semaine, malheureusement, la veille, la météo m’a obligé à changer mes plans, mais pour aujourd’hui, je compte bien me rattraper.

Je vais partir tôt car il est prévu le retour des nuages et peut être des orages en milieu d’après midi.

Je me suis prévu un parcours sympa qui va me conduire à rejoindre le village de Contes après une belle grimpette par l’Escarène pour rejoindre la longue ascension (20 km) du col de Saint Roch (991 m) et du col de la Porte (1057 m). De là j’envisage de descendre dans la vallée de la Vésubie sur Lantosque pour ensuite grimper au village de Belvédère au pied du massif de l’Esterel, haut lieu de tournage à l’époque de la série Belle et Sébastien, puis je voulais rejoindre la Bollène Vésubie et grimper par le col du Turini (1607 m) pour descendre sur Sospel et de là grimper le col du Castillon et le col de Braus (1002 m) pour rejoindre l’Escarène.

Un beau programme en perspective, mais je ne vais pas être au bout de mes surprises.

Je me suis levé de bon matin, le temps de préparer mon sac, de prendre un gros petit déjeuner et c’est vers 6h45 que j’ai enfourché le vélo.

Allez c’est parti avec la première montée qui commence dès le départ. Le col de Nice puis à droite pour continuer de grimper. La route s’élève en lacets serrés sur de forts pourcentages à 2 chiffres. Je transpire rapidement, le temps de m’chauffer et de trouver mon rythme. Les lacets s’enchainent et donnent du rythme. Il n’y a pas trop de circulation heureusement. Au bout de 3 km de montée, je commence à sortir de la forêt. Je finis par passer à l’intersection avec la route de Berre les Alpes qui marque le sommet de la côte, j’amorce la descente de l’autre côté sur Contes. Une belle descente en lacets elle aussi, sur plus de 6 km. La vue est belle et je m’arrête pour prendre quelques photos.

Je rejoins Contes et la route principale qui grimpe tranquillement. Ça y est, je suis dans l’ascension du col de Saint Roch. La route remonte tranquillement, il n’y a pas beaucoup de circulation, je comprendrai bientôt. Je prends un rythme régulier. Je passe le village de Bendejun. Et alors que j’avance bien, cela fait 7 km que je grimpe, au détour d’un virage…un chantier… Toute la route et bloquée. Il y a eu un énorme éboulement et la route entière est bloquée. Ça alors !! Et rien pour prévenir en aval. Tu m’étonnes qu’il n’y avait pas beaucoup de voitures !

Et mince, route complètement barrée, impossible de passer…

Pffff. Je regarde ma carte routière pour voir si il n’y a pas un autre passage pour aller dans la vallée de la Vésubie.

Mince, rien à faire… Non je ne rêve pas, je vais devoir, faire demi tour, descendre les 7 kilomètres du col de pour remonter la côte de plus de 6 km pour redescendre sur l’Escarène et aller de l’autre côté pour grimper le col du Turini par l’Escarène du coup…

Je suis bien déçu. Tant pis pour la vallée de la Vésubie, je ne vais pas pouvoir y aller…

Allez, je redescends puis je remonte cette côte à partir de Contes. Pffff, elle grimpe bien en plus. Les kilomètres passent petit à petit et je peux basculer sur l’Escarène dans la descente. Et me voilà en train de passer devant l’appart, mon point de départ avec 35 km et 900 m de D+ pour rien du coup…

Allez c’est parti pour 27 km d’ascension du col du Turini (1607m). Rien de bien raide, environ 6 % à 7 %, la route est calme, il y a très peu de circulation. Je m’élève petit à petit, je passe le village de Lucéram, truffé au fin fond de la vallée, c’est assez impressionnant. En hiver il ne doit pas y avoir beaucoup de soleil. La route continue de grimper sur des lacets plus somptueux les uns que les autres, c’est magnifique. J’en prends plein les yeux, je suis dans un paysage rocailleux et sauvage. Les kilomètres défilent petit à petit.

Le très beau village de Lucéram, j’y repasserai en fin de journée
Les vues sont somptueuses

La pente et régulière toujours entre 6 et 7 % jusqu’à la station de Peira Cava après une vingtaine de kilomètres d’ascension. Là, je rejoins une route un peu plus large et moins raide en forêt. Bizarrement c’est là que j’ai senti que les kilomètres paraissaient un peu plus longs^^ La vue est sympa entre les arbres, j’aperçois tout le sud du Mercantour. Après 27 km d’ascension, j’ai fini par arriver au sommet après un point haut un peu au dessus du col. Je fais un arrêt pour grignoter. Il y a un peu de monde au sommet. Il s’agit d’un haut lieu du rallye de Monte Carlo. Il y a la route qui continue de grimper pour aller faire le tour de l’Authion, mais pour ma part, je n’ai pas le temps d’y aller si je veux continuer mon parcours. Car mine de rien, avec mes 35 km et 900 m de D+ qui ne m’ont pas servi à grand chose le matin, j’ai perdu du temps.

Bon, évidemment, j’ai fait une croix sur la vallée de la Vésubie et Belvédère. Je vais descendre sur Sospel où je suis passé la veille.

Col du Turini, point culminant du jour.

La descente est longue de 25 km. A nouveau la route emprunte de beaux lacets, le paysage est magnifique lui aussi. Au détour d’un virage, une grosse vipère traverse juste devant moi et passe à 5 cm de ma roue, ouf !

Un peu plus bas, la route passe juste en contrebas de la magnifique chapelle Notre Dame de la Menour avec son pont de pierre et ses arches magnifiques. Un peu plus bas elle est impressionnante à voir sur son piton rocheux.

Chapelle Notre Dame de la Menour
La chapelle sur son piton rocheux

Je finis par arriver à Sospel après la longue descente. J’avais repéré un coin tranquille avec un banc non loin de la gare la veille. Je vais par là pour me poser et manger mes boites de thon. C’est qu’il commence à faire sacrément faim !!

Après quelques minutes de pause, c’est reparti, direction le col de Castillon par la petite route. La route s’élève rapidement au dessus de Sospel. Il fait bien chaud et lourd, mais je supporte plutôt bien la chaleur. La pente n’est pas très raide, pas plus de 6,5 % sur 7 kilomètres. Je me sens comme infatigable, comme au bon vieux temps. J’ai l’impression de pouvoir grimper, enchainer les montées sans faiblir tout au long de la journée. J’ai fait mes 2 côtes pour rien au début, puis le col du Turini, là j’arrive au sommet du col de Castillon, je continue sur la crête pendant quelques kilomètres pour rejoindre la route du col de Braus et terminer les 6 derniers kilomètre du col.

Sospel
col de Castillon

Je me retrouve sur une route plus large et en plein soleil. Je me sens un peu écrasé par la chaleur. Je grimpe tranquillement, sur un petit rythme en attendant que le coup de moins bien passe. Je sais que ce n’est que passager.

Sur la fin, les pentes augmentent un peu jusqu’à 8 % sur des lacets somptueux. Je suis sur les terres de René Vietto. Une légende. J’arrive au sommet du col de Braus à 1002 m d’altitude. C’est là que les cendres de René Vietto ont été dispersées. Malheureusement je ne peux pas m’approcher de la stèle car des gens…sont dessus avec leurs affaires étalées…pffff…

Col de Braus

Je mange un peu. Puis je continue mon chemin. Là j’ai le choix, soit je descends sur l’Escarène en 14 km, soit juste après le sommet, je prends une petite route qui monte au Plan Constant (1185 m) pour rejoindre ensuite le col de l’Ablé et le col de l’Orme qui me feront rejoindre la route du col du Turini que j’ai emprunté le matin. De là je vais pouvoir descendre sur Lucéram pour ensuite grimper en 7 km à 6/7 % au col de Saint Roch (991 m) que je n’ai pas pu atteindre le matin. Puis je ferai demi tour pour à nouveau reprendre la route du col de Turini que je descendrai jusqu’à l’Escarène.

C’est cette dernière option que je choisis.

Il faut que je me dépêche, les nuages arrivent, le temps va tourner.

Juste après le col de Braus, je prends à droite une petite route qui monte encore pendant 3 km, une toute petite route à découvert et exposée au vent. Le coup de pédale est un peu lourd sur cette portion, mais j’arrive assez vite sur la partie descendante qui me fait rejoindre la route du col du Turini.

En quittant la route du col de Braus pour continuer de grimper

Je descends sur quelques kilomètres jusqu’au fameux village de Lucéram traversé ce matin et là, à l’intersection, je prends la direction opposée que j’avais vu le matin, direction le col de Saint Roch. Je mange une pâte de fruit et je reprends mon ascension. Le coup de pédale est meilleur et je prends mon pied. C’est juste génial. Les kilomètres défilent et j’ai l’impression de déborder d’énergie. Par contre, les nuages se font de plus en plus nombreux. Je suis seul au monde. J’entre petit à petit dans le brouillard. D’un seul coup il fait très frais. Vite vite, il faut que je me dépêche, ce n’est pas super agréable. Je finis par arriver à l’intersection avec la route que j’aurais dû prendre le matin, j’arrive au col de Saint Roch (991 m). Je continue sur 2,5 km sur la crête jusqu’au col de la Porte (1057 m). C’est de là qu’il est possible de descendre dans la vallée de la Vésubie et que j’aurais voulu aller au début. Tant pis, ce sera peut être pour une prochaine fois si je reviens dans le coin. On verra de quoi sera fait l’avenir.

Vue sur Lucéram en m’élevant vers le col de Saint Roch
Col de la Porte

Allez, je ne traine pas, il est temps de rentrer. Je n’ai plus qu’à faire demi tour et à me laisser descendre jusqu’à l’Escarène sur 15 km.

J’étais encore tenté de me rajouter une montée, mais le brouillard et la fraicheur étant bien présents, je me laisse aller sur les derniers kilomètres pour rentrer et profiter de ma dernière soirée sur place.

C’est bien content que j’en termine avec ma 7ème sortie consécutive. C’est la première fois depuis ma chute à vélo il y a 2 ans que je fais une sortie à plus de 3000 m de dénivelé et plus de 140 km.

Très exactement 144 km et 3600 m de D+

ça fait du bien à la tête. J’ai pu enchainer mes journées jusqu’à la plus grosse le dernier jour. Le Mont Ventoux au tout début qui avait été laborieux n’est plus qu’un souvenir. J’ai retrouvé une bonne forme, pas au niveau d’avant, mais une forme qui me permet de me faire plaisir sur des enchainements d’ascensions.

Dommage pour le début en queue de poisson avec le demi tour et le changement d’itinéraire. J’ai fait 35 km et 900 m de dénivelé pour pas grand chose mais je suis content de les avoir au compteur à la fin de la journée.

Le soir je prépare mes affaires que j’essaye tant bien que mal de faire tenir sur mon vélo, c’est que j’ai un peu plus de nourriture que ce que j’avais à l’aller, c’est vraiment ric rac. Mes sacoches de guidons et de selle sont pleines à craquer, de même que mon sac à dos.

Le lendemain il me reste juste 25 kilomètres à finir. J’ai le train pour rentrer à 6h15 à la gare de Nice, je compte donc partir de nuit avec le bagages à 4h45. J’ai essentiellement de la descente, mais on ne va pas prendre de risque.

Je vais ensuite enchainer avec 14 h de train.

Le bilan du périple arrive en suivant.

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