28 août 2020 (34e sortie) : J13 – La Toussuire, col du Chaussy, col de Marocaz

  • 16 août 2020 – Jour 1 : 188 km – 1100 m de D+ : Tour du lac Léman
  • 17 août 2020 – Jour 2 : 85 km – 2050 m de D+ : col des Prés, col du Frêne, col de Marocaz
  • 18 août 2020 – Jour 3 : 94 km – 2100 m de D+ : Mont Revard, col des Prés
  • 19 août 2020 – Jour 4 : 180 km – 4150 m de D+ : col de la Loze, col de la Coche, col de Marocaz
  • 20 août 2020 – Jour 5 : 147 km – 2750 m de D+ : Grand Colombier
  • 21 août 2020 – Jour 6 : 121 km – 3000 m de D+ : col de Plainpalais, Semnoz, col des Prés
  • 22 août 2020 – Jour 7 : 163 km – 3150 m de D+ : col de Bluffy, col des Glières, col des Fleuries, col de Leschaux, col des Prés
  • 23 août 2020 – Jour 8 : 125 km – 2850 m de D+ : col du Mont Cenis, col de l’Iseran, montée d’Aussois
  • 24 août 2020 – Jour 9 : 212 km – 4200 m de D+ : col de la Faucille, Mont Salève, col de Leschaux, Mont Revard
  • 25 août 2020 – Jour 10 : 123 km – 3000 m de D+ : Val Pelouse
  • 26 août 2020 – Jour 11 : 143 km – 1400 m de D+ : Côte d’Or
  • 27 août 2020 – Jour 12 : 141 km – 1900 m de D+ : Lyon – Chambéry, col de la Crusille, col de l’Epine
  • 28 août 2020 – Jour 13 : 109 km – 3350 m de D+ : station de la Toussuire, col du Chaussy, col de Marocaz

Vacances, jour 13 : 109 km – 3350 m de D+

Vendredi 28 août, un air de fin. C’est mon dernier jour dans les Alpes.

A nouveau je n’ai pas beaucoup dormi, je me lève très tôt. C’est qu’il est prévu des orages en début d’après midi. Je compte donc faire ma sortie avant 14 h.

J’ai envie d’aller à La Toussuire. Je vais donc prendre le train jusqu’à Saint Jean de Maurienne et de là je ferai l’ascension à la station en aller retour puis j’irai sur le versant d’en face pour grimper au col du Chaussy, puis descente pour rejoindre la route du col de la Madeleine et là j’aviserai, soit je fais l’ascension du col de la Madeleine, soit je rentre par la vallée et la Combe de Savoie, soit je reprends le train à La Chambre.

Je me lève donc très tôt, je prends le petit dej, prépare mon sac et j’enfourche le vélo pour descendre sur Chambéry.

Il est 5h50 quand je pars. J’ai les yeux qui piquent déjà, mais c’est le dernier jour, je tire encore un peu sur la corde.

Il fait nuit noire, j’ai failli me louper dans un virage dans la descente, ouf^^

Descente sur Chambéry, il n’est pas encore 6 h du matin

Je prends le train. Je m’endors instantanément…

Je me réveille juste avant d’arriver à Saint Jean de Maurienne.

Allez, j’enfourche le vélo, le soleil se lève sur les sommets. Je traverse la ville et c’est parti sur le début qui est commun à l’ascension du col de la Croix de Fer. J’en ai pour 19 km d’ascension.

Saint Jean de Maurienne

Je pars tranquille au début, puis je me rends compte que les jambes tournent bien.

Le soleil se lève, mais ça ne durera pas…

J’accélère petit à petit le rythme, je me fais vraiment plaisir, je kiffe à fond !! Bon sang c’est le 13eme jour et les jambes sont toujours là alors que je tombe de fatigue ! C’est plutôt cool. En plus le paysage est vraiment agréable et il n’y a pas beaucoup de circulation si tôt le matin ! Le top !! La montée est globalement roulante et même quand ça devient un peu plus raide, je ne le sens pas vraiment. Je m’éclate et j’avale le final vraiment très bien.

J’arrive au sommet à 1705 m.

J’ai adoré et le paysage est vraiment sympa. Je savoure quelques minutes en haut devant ces paysages que je vais quitter bientôt, le bouquet final est en train de s’écrire.

Au sommet, une montée qui va me laisser un très bon souvenir !!

Les nuages commencent à arriver petit à petit, allez il faut continuer.

Je pars pour la descente par une petite variante.

Je me fait plaisir jusqu’à Saint Jean de Maurienne.

Joli paysage depuis la station avec vue sur les Aiguilles d’Arve qu’on aperçoit juste un peu là
Les Aiguilles d’Arve bien visibles

Je traverse la vallée et rejoint Hermillon. Petit arrêt grignotage puis c’est parti pour l’ascension du col du Chaussy (1533 m). 16 km à 6,4 % de moyenne, un bon col tout de même. Les premiers kilomètres s’élèvent rapidement au dessus de la vallée. Je mets quelques minutes à trouver le bon rythme régulier.

Au pied du col du Chaussy
La route s’élève rapidement, Saint Jean de Maurienne en bas

A un moment j’arrive dans une petite descente avant que la pente ne reprenne ses droits. Sur la suite les jambes tournent mieux et je me mets en mode j’apprécie et je savoure à fond !

Je passe juste en haut des lacets de Monvernier que j’avais grimpés l’an dernier à la fin de mon périple 2019.

Un cycliste me rattrape sans dire bonjour. Il prend une centaine de mètres d’avance et je hausse petit à petit le rythme pour rouler à la même vitesse que lui. Je le vois se retourner pour essayer de creuser encore plus l’écart, il s’arrache tandis que moi j’adapte juste ma vitesse pour être sur le même rythme.

A un moment la route passe dans la roche et la vue est superbe sur la Maurienne. Je fais une pause photo avant de reprendre mon ascension.

Sublime !!
Le ciel se charge de plus en plus…

A environ 2 km du sommet, un autre cycliste me rattrape. Je le salue et il ne me répond pas. Sauf que lui il reste dans ma roue. Pas très classe le gars, si au moins il disait bonjour. Je ralentis pensant qu’il voulait passer, mais non il ralentit aussi… Mais à quoi il joue, on ne fait pas une course quoi. J’ai pas envie de pédaler avec un type qui ne dit pas bonjour et qui ne sourit pas sur le porte bagage…

Je ralentis encore plus et me mets à gauche pour m’écarter de la trajectoire, il se décale à gauche aussi toujours calé dans ma roue, non mais je crois rêver !! Je ne me mets pas souvent en colère mais pour le coup, je commence à sentir l’énervement venir… On est sur un kilomètre à 6 %, c’est roulant et si il m’a rattrapé sur cette partie c’est qu’il pédale plus vite que moi sur ce terrain…

Mais au moment d’arriver au dernier kilomètre, je vois la borne qui indique 8 %. Top, c’est ce qu’il me fallait, je me dresse sur les pédales, mains en bas des guidons et j’accélère d’un seul coup. Petit regard derrière, le cycliste a bien tenté de suivre mais il a explosé complètement. Tant pis pour lui, je n’aime pas les personnes comme ça. Je continue à bloc jusqu’au sommet où je termine à seulement 10 mètres du cycliste qui m’avait dépassé auparavant. Il fait un peu la gueule… Décidément drôle d’ambiance…

Je remplis mon bidon à la fontaine du sommet et je ne perds pas de temps pour attaquer la descente de l’autre côté sur une petite route étroite et sinueuse. Le paysage change. L’impression d’être dans un coin à part sur ce versant.

Vue sur La Chambre

Le ciel est chargé. J’arrive à l’intersection avec la route du col de la Madeleine. Je regarde en direction du sommet, le ciel est noir, très noir, ben mince alors il n’est même pas 11 h et ça tourne déjà à l’orage… Je pensais avoir encore 2 à 3 h de sursis. Je prends quand même la direction de l’ascension pour arriver juste à la prochaine borne et voir à combien de kilomètres je suis. Je grimpe quelques centaines de mètres et j’arrive à la borne indiquant le sommet à 14 km. Les jambes sont là. Je sais que je me ferai plaisir à grimper le col de la Madeleine, ce serait de jolies retrouvailles par le versant qui m’avait fait mal aux jambes le 31 août 2013.

En plus il est marqué sur mon cadre.

Mais je réfléchis, le ciel est noir, qu’est ce que je fais si je me retrouve dans l’orage plus haut, c’est que je dois rentrer aussi après… Est-ce que ça vaut le coup ? Mais il faut que je sois sûr de ne pas avoir de regret non plus.

Mais à cet instant, ce qui me parait être le plu raisonnable c’est de ne pas tenter le diable et de commencer à me rapprocher du final plutôt que de risquer un gros orage en haute montagne.

Allez, demi tour pour descendre sur La Chambre ! 6 km de belle descente sur une belle route, je la savoure, la dernière grosse descente de ces 13 jours. Et là, à environ 2 km de La Chambre, je commence à sentir les premières gouttes de pluie. Des grosses gouttes. Mince… Au moins j’ai bien fait de faire demi tour !!

Dans la descente sur La Chambre, il commence à pleuvoir
Il pleut de plus en plus, vite vite à la gare pour faire le point !

Vite vite finir la descente, besoin de faire le point, où se mettre ? A la gare pardi !! Je sais exactement où elle est.

J’arrive à pleine vitesse sous le porche de la gare. Il pleut beaucoup maintenant. Pfiou.

Bon du coup je ne vais pas rentrer par la vallée et la Combe de Savoie, ce sera le train. Je regarde les horaires, j’ai plus d’une heure d’attente…

J’envoie un message à Tatiana pour la prévenir que je vais rentrer, elle est elle aussi avec la pluie du côté du col de l’Epine, signe qu’il pleut dans tout le département.

Le train arrive. Je monte dedans, il est plein, je reste debout à tenir mon vélo dans le hall d’entrée. Et là, alors que ça bouge dans tous les sens, qu’il y a du monde, plusieurs vélos en équilibre, je m’endors instantanément… Je suis vraiment fatigué…

Mais la question c’est où est ce que je descends ? J’ai deux options, soit je descends à Chambéry et j’ai 12 km dont 6 de montée pour rentrer, soit je descends à Saint Pierre d’Albigny et là je grimpe le col de Marocaz avec ses 7 km assez raides pour un total de presque 30 km à parcourir.

La pluie s’est arrêtée pendant le trajet en train. Allez je descends à Saint Pierre d’Albigny !

Je sors de la gare en croisant les doigts pour éviter la pluie, je suis parti depuis 500 m que je me reprends la pluie sur la figure, gros déluge. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Pffff quelle galère^^.

En sortant de la gare de Saint Pierre d’Albigny

Je mets mon téléphone à l’abri dans un sachet plastique dans mon sac, je grignote un peu et c’est parti.

A bloc maintenant ! Une dizaine de kilomètres pour rejoindre le pied du col à travers les vignes, de longs faux plat par moment. Je ne vois pas grand chose, je fixe juste devant ma roue avant et je pédale sans me poser plus de questions. ça tombe fort…

J’arrive au pied du col de Marocaz, allez, on ne réfléchit plus, c’est parti pour l’ascension, il pleut des trombes d’eau. Dantesque, l’eau ruisselle sur la pente et par moment c’est une énorme rigole. Et là…l’orage éclate, les éclairs sont juste à côté de moi, le tonnerre instantanément signe que je suis pile au dessous. C’est juste dingue de chez dingue ! Ça me rappelle le Tourmalet sous les orages en juin 2018.

A l’abri sur 5 mètres sous la roche dans l’ascension, souvenir du dernier col du périple ! Dantesque !

Je ne vois plus grand chose, la pente est raide, je pédale, les jambes tournent, plus de question de mal de jambes ou quoi, il faut avancer. Depuis que j’ai tordu ma patte de dérailleur à Val Pelouse, je ne peux plus utiliser les grands pignons mais heureusement je n’en ai pas besoin. Les quelques voitures s’arrêtent même pour me laisser passer sur cette route étroite.

Bon sang, je n’ai pas pris une goutte de pluie depuis 13 jours et c’est là dans le dernier col du dernier jour de ces enchainements que je me prends le déluge.

Les passages les plus raides se passent aisément. Et franchement je me mets à apprécier cette ascension sous le déluge, c’est jute une ambiance de dingue. En manches courtes sous ce déluge à pédaler dans le 3 eme col du 13 eme jour. Quels souvenirs ça va me laisser !!

J’arrive au sommet. Je m’arrête, je prends quelques photos, je mets mon k way et je bascule dans la descente.

Au sommet !

Là je ne vois rien du tout, je suis sur les freins, les pneus adhèrent moins bien et d’un seul coup j’ai froid, je claque des dents.

Ce final me paraitra interminable car après la descente, il y a des remontées, les changements de rythme complètement frigorifié à claquer des dents, outch. Je ne prends même plus la peine de changer à chaque fois de pignons. Puis j’arrive sur la descente qui me fait arriver au pied du raidar final, il me reste 1 km avec un passage à 15 %. Je m’y engage, je passe le petit plateau et…ça déraille… la chaine s’est coincée sur le côté intérieur du pédalier. Oh non !! Pas maintenant !!

Je m’arrête, toujours sous le déluge, j’essaye de remettre la chaine, c’est coincé… J’arrive à la décoincer. Ouf ça y est. Je sors un mouchoir détrempé de ma poche pour essayer d’essuyer mes mains. Ça ne sert pas à grand chose.

Je repars.

Truc de dingue, je n’ai pas eu un soucis mécanique depuis le début hormis à Val Pelouse mais c’était de ma faute, et il faut que ça déraille là, sous le déluge au pied du dernier raidar de la dernière sortie après plus de 1800 km de vélo !

C’est le signe qu’il fallait que ça se termine je crois^^

J’arrive au gite complètement détrempé, dans un état…

Je pose le vélo et monte me mettre au chaud. Je suis gelé !

Pfiou !! Une bonne douche chaude avant de réaliser que ça y est c’est terminé.

J’aurais donc fait une sortie courte tronquée pour cette dernière avec 109 km et tout de même 3350 m de D+, un bon condensé de dénivelé du coup. Un peu dommage car j’avais des bonnes jambes et j’aurais adoré aller à la Madeleine, mais avoir eu si beau temps pendant 12 jours et demi je ne vais pas me plaindre non plus.

Après avoir mangé, je commence à préparer mes affaires pour les ranger. J’ai le train à Chambéry demain matin à 6h30. Mais en préparant mes affaires, je m’endors sur le lit. Plusieurs heures de sieste comme ça ce n’est pas souvent que ça m’arrive xD J’ai dormi presque 4 h de temps !

Dur dur^^ Je me relève pour la fin de journée quand même, je termine de préparer mes affaires et je vais aider Tatiana car ils repartent aussi le lendemain.

Un très très grand merci à Tatiana et Roberto pour tout !!!

Une dernière soirée et mon séjour alpestre se termine.

13 jours, 13 sorties en montagne, 1831 km, 35 000 m de D+

Soit en moyenne 140,8 km et 2700 m de D+ par jour pendant 13 jours.

Petit bilan chiffré de ce périple à venir dans le prochain article du retour !

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