27 août 2020 (33e sortie) : J12 – Lyon à Chambéry / Curienne, col de la Crusille, col de l’Epine

  • 16 août 2020 – Jour 1 : 188 km – 1100 m de D+ : Tour du lac Léman
  • 17 août 2020 – Jour 2 : 85 km – 2050 m de D+ : col des Prés, col du Frêne, col de Marocaz
  • 18 août 2020 – Jour 3 : 94 km – 2100 m de D+ : Mont Revard, col des Prés
  • 19 août 2020 – Jour 4 : 180 km – 4150 m de D+ : col de la Loze, col de la Coche, col de Marocaz
  • 20 août 2020 – Jour 5 : 147 km – 2750 m de D+ : Grand Colombier
  • 21 août 2020 – Jour 6 : 121 km – 3000 m de D+ : col de Plainpalais, Semnoz, col des Prés
  • 22 août 2020 – Jour 7 : 163 km – 3150 m de D+ : col de Bluffy, col des Glières, col des Fleuries, col de Leschaux, col des Prés
  • 23 août 2020 – Jour 8 : 125 km – 2850 m de D+ : col du Mont Cenis, col de l’Iseran, montée d’Aussois
  • 24 août 2020 – Jour 9 : 212 km – 4200 m de D+ : col de la Faucille, Mont Salève, col de Leschaux, Mont Revard
  • 25 août 2020 – Jour 10 : 123 km – 3000 m de D+ : Val Pelouse
  • 26 août 2020 – Jour 11 : 143 km – 1400 m de D+ : Côte d’Or
  • 27 août 2020 – Jour 12 : 141 km – 1900 m de D+ : Lyon – Chambéry, col de la Crusille, col de l’Epine

Vacances, jour 12 : 141 km – 1900 m de D+

On est jeudi 27 août. Je suis dans ma deuxième semaine de vacances alpestre, je sens que petit à petit mes vadrouilles touchent à leurs fins. Le retour dans les Pyrénées approche.

Je me lève très tôt chez Joris. Je le fais lever tôt aussi^^

J’ai le train à 6h30 à peu près.

On prend le petit dej et nous partons direction Dijon. Il fait très frais.

On se gare à l’entrée de la ville et nous enfourchons les vélos pour rejoindre la gare.

Ça a été un super moment. Nous nous saluons et je prends le train.

Au programme du jour, train jusqu’à Lyon puis correspondance pour rejoindre les Alpes, je descendrai à Culoz pour faire une sortie entre Jura et Alpes. J’envisage le Grand Colombier et le col de la Biche avec éventuellement le Mont Revard à la fin. Mais ça dépendra des jambes, de la fatigue et du sac de 2 jours sur les épaules aussi.

Mais rien ne se passera comme prévu…

Je prends le premier train, j’arrive à Lyon.

A Lyon, je fais le plein de biscuits que je dévore aussitôt (3 paquets entiers) sous le regard appuyé des personnes justes à côté. J’attends la correspondance, ils indiquent le quai 2 minutes avant le départ, j’arrive en courant dans le train avec mon vélo.

Le train est plein. Les minutes passent et il ne démarre pas… Après 45 minutes alors que l’heure du train suivant approche, ils annoncent qu’un soucis technique sur un TGV au nord de Lyon bloque tout le trafic pour une durée indéterminée…

Tous les trains sont à l’arrêt, la foule se masse dans les halls et dans les bureaux d’information… Les trains sont annoncés avec plusieurs heures de retard.

Ok…

Bon ma sortie dans le Jura tombe à l’eau car le temps que les trains reprennent, la journée sera bien avancée…

Je ne vais pas rester là à attendre sans savoir quand les trains repartiront… Je regarde sur mon téléphone la distance jusqu’à Chambéry, il y en a pour plus d’une centaine de kilomètres (en voiture), ce sera plus long à vélo.

Allez je crois que je vais me tailler Lyon – Chambéry – Curienne à vélo plutôt que de rester planté là…

Un problème ? Une solution ! Plus de problème !

Je mange des pâte de fruits, me prépare pour pédaler. Première chose à faire, sortir du centre de Lyon…

Devant la gare Part Dieu à Lyon en pleine ville…

Pas facile. Je ne connais pas la ville et la circulation est dantesque.

Je repère sur mon téléphone le premier nom de ville que je veux atteindre en périphérie de Lyon et je ferai ainsi mon parcours au fur et à mesure. Sauf que le téléphone ne m’indique que des routes pour voitures, je dois me débrouiller un peu à l’aveugle pour sortir sans me retrouver sur le périph^^.

Ça circule beaucoup… J’opte pour suivre les voies de tram au début histoire de me sortir de l’hypercentre. Puis je prends plein Est une route toute droite en direction de l’est de la ville. Je passe Villeurbanne. A un feu rouge, un cycliste s’arrête à côté de moi et regarde mon cadre de vélo, en voyant les cols des Pyrénées il me dit qu’il a été dans les Hautes Pyrénées la semaine précédente, petit moment sympa.

Je quitte enfin l’agglomération de Lyon pour arriver à Chassieu. Je suis plein Est.

Il faudra qu’à un moment je pique vers le sud est pour me rapprocher du massif de l’Epine qui me permettra à la fin de basculer sur Chambéry. J’aperçois au loin les massifs du Chat, de l’Epine et de la Chartreuse.

Pour cela je vais aller vers l’est en pensant rejoindre le Rhône.

Mais à Chassieu je me rends compte que je suis en train d’arriver vers l’aéroport… Mince il ne faut pas que je me fasse avoir car il n’y aura plus de petites routes, il faut que je commence à le contourner dès maintenant. Seule solution, contourner toute la zone par le nord.

Je me retrouve au milieu de grands espaces complètement à découverts, le vent souffle. Je suis quand même parti pour une journée de galère sur des routes pas agréables…

Je contourne tout ça et me retrouve dans le nord Isère, c’est tout plat et à découvert. Je pédale dans les longues lignes droites, je me sens un peu seul par moments, mais j’ai du soutien par textos de la bonne personne <3

J’ai le temps de commencer à penser, à la super journée de la veille avec Joris, le panneau dans lequel je me suis encastré à Val Pelouse il y a 2 jours, les 200 km entre Jura et Alpes il y a 3 jours, la superbe journée en Haute Maurienne avec Tatiana il y a 4 jours, l’acide lactique dans l’ascension des Glières juste avant et toutes les journées d’avant jusqu’au lac Léman fabuleux du premier jour. Et là…je suis en train de pédaler dans une zone pas agréable pour relier Lyon à Chambéry…

Le sac de 2 jours sur le dos commence à peser et se faire sentir sur les épaules… Il fait chaud. Je m’arrête à chaque portion d’étape que je me fixe pour repérer ma route et quel nom à suivre sur les panneaux sur les prochains 15 ou 20 km. Et je me fais ainsi mon itinéraire au fur et à mesure.

Mais après plus de 50 km au compteur je vois encore des panneaux indiquant l’aéroport de Lyon, on a l’impression de faire du surplace^^

Sur toute la première partie de l’étape, dans chaque village traversé il y a des panneaux indiquant le passage du Tour de France en septembre. C’est que sans le savoir j’ai pris le même itinéraire que prendra le peloton sur l’étape reliant Lyon au sommet du Grand Colombier.

J’en aurais parcouru des portions des Alpes du prochain Tour de France entre le col de la Loze, le Grand Colombier, les Glières et tout le final de cette étape puis maintenant ce début d’étape.

Il fait très chaud une nouvelle fois et je ne vois pas beaucoup de fontaines au fil de mon avancée, je suis sur la réserve. Puis j’ai une douleur qui commence à apparaitre sur mon genou… Comme si c’était les prémices d’une tendinite… Il faut dire que depuis toutes ces journées à pédaler des heures dans la chaleur et parfois économiser l’eau, ça ne fait pas du bien…

J’essaye de faire abstraction. Quelques techniques de méditation active sont idéales pour ça, et ça marche, la douleur est là mais moins désagréable alors que ça fait franchement mal.

A un moment je trouve une piste cyclable qui évite de rouler sur la route, allez je la prends ! Cool, mais très vite ça devient un chemin de caillasse pour VTC et VTT. Mince et je suis coincé dessus. Je roule à bloc pour en sortir le plus vite possible et je croise les doigts pour ne pas avoir de crevaison surtout.

J’ai l’impression de me retrouver sur les Strade Bianche^^

Un air de Strade Bianche^^

Le truc c’est que ça dure des kilomètres et je suis au milieu de la forêt par moment et ça s’éloigne de la route. A un moment je sors de là dedans et me retrouve sur des toutes petites routes. Mais où est passée la route principale ? Je finis par la retrouver et un peu plus loin il y a de nouveau une piste qui part, goudronnée ce coup-ci, allez je la prends. Et de nouveau très rapidement ce n’est plus goudronné et me voilà de nouveau à bloc pour m’en sortir… Décidément.

J’arrive enfin à Morestel, très beau village historique. J’ai sacrément faim et soif là… J’ai passé la moitié du kilométrage à peu près mais il reste encore beaucoup de kilomètres à avaler !

Morestel

A la sortie du village au moment où je dois tourner à gauche, je vois un panneau indiquant un supermarché Casino à 2 km tout droit, il tombe à pic ! J’hésite quand même à me rajouter 4 kilomètres de plus alors que le genou me fait mal, mais je pense que ça me fera plus de bien que de mal ce détour.

Je m’achète de quoi manger, du salé, des biscuits, des bonbons (si si^^), 2 petites bouteilles de coca et une grande bouteille d’eau.

Comme ça je peux me restaurer et j’ai de quoi faire des bonnes pauses.

Je reprends mon chemin, je me sens vraiment fatigué. Pas pour les kilomètres accumulés mais pour la fatigue générale et le sommeil qui manque en fait, drôle de sensation, un peu paradoxale parce que les jambes tournent toujours même quand je ne suis pas bien.

Quel plaisir de passer la limite entre l’Isère et la Savoie sur un pont à Saint Genix, l’impression d’approcher du but. Signe aussi que ça va bientôt commencer à grimper.

ça grimpe un peu
J’entre en Savoie !

Normalement je vais être obligé de grimper le col de l’Epine pour redescendre sur Chambéry. Je vise donc Novalaise qui est au pied de l’ascension. Et alors que je suis encore à une dizaine de kilomètres de Novalaise, la route se met à monter.

Il fait toujours chaud, c’est écrasant, ça fait longtemps que je pédale, je ne suis vraiment pas en jambes. Le sac me pèse sur le dos, le genou me fait mal, j’ai chaud et je ne sais pas combien de temps ça va durer cette montée pour rejoindre le pied du col de l’Epine.

Et c’est que ça dure, plusieurs kilomètres, à un moment je vois un âne. Je m’arrête bien sûr mais pour donner des indications sur la longueur de la pente il n’est pas au point.

Dans la montée du col de la Crusille mais je ne sais pas encore que je suis là dedans^^
Il n’a pas su m’indiquer la route^^

Et voilà que tout d’un coup je bascule au sommet et passe devant le panneau indiquant le col de la Crusille. Je ne savais même pas qu’il y avait un col là… Ben dis donc… Je ne suis qu’à 573 m d’altitude alors que le col de l’Epine est à 987 m, je ne suis pas arrivé… Rien que pour arriver là, la montée m’a paru interminable…

Col surprise sur le parcours, je m’en serai bien passé xD

J’entame la descente sur Novalaise. Le coin est très beau et calme.

J’arrive au pied de l’ascension. 8 km à 7 % de moyenne et une rampe de 4 km à plus de 9 % de moyenne.

Je commence l’ascension, le coup de pédale est très lourd, j’ai du mal à trouver le bon rythme… Je relance comme je peux. Allez faut laisser passer l’orage. Et effectivement au fil des kilomètres, quand la pente est devenue plus raide, les jambes tournaient mieux, comme quoi.

Le point de vue sur le lac d’Aiguebelette est superbe juste avant d’entrer dans la forêt. A partir de là, c’est seul face à la pente, sans diversion aucune. Les kilomètres défilent, ce n’est pas la grande forme mais c’est mieux qu’au début de l’ascension.

Superbe vue sur le lac d’Aiguebelette depuis l’ascension du col de l’Epine !

Puis le replat final arrive et je débouche au sommet du col, toujours en forêt.

C’est avec soulagement que j’apprécie l’instant, je commence à voir le bout de cette journée, ça fait plus de 120 km que je pédale.

Mais il reste encore les 6 km de montée jusqu’à Curienne et avant ça il faut traverser toute l’agglomération de Chambéry, pas le plus pratique à faire…

Ouf !

Je commence la descente et là…la petite surprise de la sortie, un belvédère entre les arbres qui offre une vue imprenable sur toute l’agglomération de Chambéry, le lac du Bourget au loin, les Bauges, le Granier, la Combe de Savoie jusqu’à Albertville, le Mont Blanc et tous les sommets !! Somptueux !!

Je m’arrête de longues minutes là. J’admire le paysage, le plaisir d’être juste là, sur la fin d’une bonne étape à nouveau. Je suis devant le terrain de jeu de 12 jours ! Il me reste une journée demain, je ne sais pas encore de quoi elle sera faite.

Panorama sublime !! Le lac du Bourget
Chambéry et les Bauges
La Combe de Savoie
Le Granier à droite

Mais je suis juste content d’être là. C’est un de mes plus beaux points de vue de mon périple avec celui depuis le Mont Salève et celui de la route de la corniche du lac Léman.

J’enfourche de nouveau le vélo et je continue ma descente. J’arrive sur Chambéry, il me faut traverser toute l’agglo. Chambéry c’est une ville dans laquelle je n’aime pas circuler, c’est un bazar dingue quand on est cycliste et qu’on ne connait pas, il y a bien des pistes cyclables mais les directions ne sont pas indiquées comme il le faudrait et ça circule beaucoup.

Dans la descente sur Chambéry

Je me perds plusieurs fois, rebrousse chemin, me retrouve sur des grands axes dans la mauvaise direction. Je perds énormément de temps à me dépatouiller de là dedans avant d’arriver enfin du bon côté de la ville et de rejoindre la montée finale vers Curienne !

Pfiou, je savoure d’être dans la montée finale, 6 km avec des bons pourcentages à se coltiner mais au moins je suis sur la bonne route.

Et finalement ça se confirme, je suis mieux sur la fin que sur tout le début de l’étape et dans les premières difficultés. Ça me surprendra toujours alors que ça devient une habitude. J’ai mal aux épaules quand même à la fin, je viens de faire toute la journée avec le sac de 2 jours sur le dos…

Dans la montée finale !
Une nouvelle journée qui se termine au soleil déclinant

J’en termine avec cette journée de galère. Je ressens une grande fatigue générale et une irrépressible envie de dormir. Pas la plus agréable de mes journées…

141 km et 1900 m de D+ pour ce douzième jour que je ne pensais pas comme ça.

Et comme la veille j’ai aligné plus de 140 kilomètres alors qu’à l’origine ça devait être deux journées avec des sorties courtes.

Tatiana rentre de sa journée un peu plus tard. Ça fait plaisir de la revoir.

Allez il me reste une journée et après je pourrai dormir dans le train toute une journée (enfin c’est ce que je pense).

La météo du lendemain annonce soleil en début de journée mais orages l’après midi, j’ai intérêt à partir tôt en plus.

Je prépare le parcours qui me fait envie. Et j’envisage d’aller de nouveau dans la Maurienne pour grimper à une station qui me fait envie depuis quelques temps : la Toussuire.

Une grimpée qui semble sympa à faire et qui sera donc au programme du lendemain avec un enchainement que je compte faire avec le col du Chaussy et puis on verra ce que ça donne ensuite.

Et j’espère que les jambes suivront !!

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