11 juillet 2021 (26e sortie) : La Pyrénéenne avec Fabrice – Hourquette d’Ancizan, col du Tourmalet et col d’Aspin

Dimanche 11 juillet ! 171 km – 3600 m de D+

Une fois n’est pas coutume, je vais être sur le parcours de la Pyrénéenne pour accompagner le pote Fabrice !!

Depuis le Tourmalet que nous avions fait avec Tatiana et les autres amis le 21 juillet 2019, Fabrice n’est pas retourné en montagne (il roule dans les Landes), mais le récent Mont Ventoux en juin, lui a redonné la confiance malgré ses douleurs au genou. Il a envie de s’essayer à La Pyrénéenne sur le grand parcours de cette année et m’a demandé de l’accompagner.

Je ne suis pas inscrit à la cyclo mais je vais l’épauler dans les cols. Quant à Fabrice c’est dans la vallée que j’aurais besoin de lui !!

Le départ est à Saint Lary, on commencera avec l’ascension de la Hourquette d’Ancizan, puis le col du Tourmalet en suivant avant d’avoir 60 kilomètres de vallée entre Luz Saint Sauveur (fin de la descente) et Sainte Marie de Campan en passant par Argelès, Lourdes, la côte de Loucrup, Bagnères et Campan, pour grimper ensuite le col d’Aspin et revenir sur Arreau puis Saint Lary.

Voilà le parcours qui nous attend.

Fabrice arrive chez moi le samedi soir, je rentre du travail à 20h30, ça fait plaisir de se revoir, on discute, on mange (des pâtes !), une bière. Fabrice est un peu inquiet pour les cols tandis que moi je m’inquiète pour la vallée^^ On se rassure mais chacun de nous se connait bien et a pressenti où il aura du mal.

On discute beaucoup, puis on va se coucher vers 23h30, c’est que le réveil va sonner à 4 h demain matin car nous devons aller au départ à Saint Lary ! Et le départ est fixé à 7 h.

Le matin nous nous levons et mangeons notre petit dej, difficile de manger si tôt. Allez, il ne faut pas perdre de temps et nous partons.

Sur la route nous traversons pas mal de brouillard mais à Saint Lary nous sommes juste au dessus. Il fait 14°C. Juste mais suffisant pour partir en manches courtes.

Je laisse Fabrice aller au départ et quant à moi, je vais à la sortie de Saint Lary au premier rond point pour qu’on se rejoigne là.

Le départ à Saint Lary
Une grande journée nous attend !

C’est parti pour une grande journée !!

On se rejoint en queue de peloton, on tourne les jambes sur les 7 kilomètres qui nous mènent jusqu’au pied de la Hourquette d’Ancizan dans le jour levant. C’est parti !! Le peloton est compact et va s’étirer. Nous étions derrière, nous allons remonter énormément de monde tout au long de l’ascension. Pour ma part je suis en jambes dans les ascensions et je grimpe sur 39×25 en faisant un tempo pour garder Fabrice dans la roue et l’accompagner sur ce terrain qui ne lui est pas favorable. On va s’entraider toute la journée pour une belle journée de complicité et de solidarité.

Brouillard du matin dans la vallée
Dans l’ascension de la Hourquette

Toute l’ascension de la Hourquette se passe dans un peloton qu’on remonte. Je fais toute l’ascension en danseuse intégralement. On bascule au sommet.

Premier col du jour grimpé

Et là, dans la descente on va s’éclater tous les deux !! On part à bloc dans la descente, un plaisir de dingue, on dépasse des dizaines de cyclistes, personne ne nous remonte, j’atteins les 78 km/h, Fabrice passe les 80 km/h, ça fait plaisir de se faire plaisir avec un pote qui sait descendre lui aussi. Cette descente de la Hourquette, du pur plaisir avec cette impression d’avoir été les plus rapides de cette descente (parmi ceux qui étaient autour de nous).

On arrive à Sainte Marie de Campan, et là ça me saute aux yeux ! On a parcouru 34 km soit la même distance que depuis Tarbes à Sainte Marie de Campan (35 km) quand je remonte la vallée et je suis moins fatigué d’être là après avoir grimpé la Hourquette qu’après avoir remonté la vallée. Je m’en doutais mais là ça devient une évidence.

On attaque l’ascension du col du Tourmalet directement, je fais le tempo tranquille pour Fabrice qui est dans ma roue, j’essaye de garder le rythme le plus régulier possible. Je me sens plutôt bien, en tout cas je suis dans mon élément. On rattrape du monde dans l’ascension. Les kilomètres défilent tranquillement, je veille à ce que Fabrice soit toujours là sans se faire décrocher.

Dans La Mongie, je me retourne, il y avait une dizaine de personnes dans ma roue xD

On arrive au sommet en 1h34. Grosses pensées pour notre amie Tatiana là haut.

Pause ravitaillement. Et là j’entends 2 cyclistes qui discutent et l’un d’eux qui dit « C’est bon le plus dur et fait ! » et pour moi dans le même temps j’ai le sentiment inverse, le plus facile pour moi et fait et c’est le plus dur qui arrive…

51 kilomètres parcourus, maintenant devant nous la descente de 19 kilomètres puis ensuite 60 kilomètres de vallée jusqu’à Lourdes puis Bagnères (avec seulement la côte de Loucrup pour me rassurer) et Sainte Marie de Campan avant le col d’Aspin. Comment je vais faire ?

Nous nous élançons dans la descente Fabrice et moi. Et là, à nouveau comme dans la Hourquette, un festival. Nous dépassons énormément de monde, personne ne revient de derrière. Je suis à 75 km/h et je me fais distancer par Fabrice qui est aux alentours de 80 km/h. Je suis sur le cadre à rattraper voitures, bus et autres cyclistes et participants qui n’arrivent pas à prendre la roue. Juste un régal !

Une fois en bas, c’est parti pour la galère pour moi. Nous nous retrouvons à 4 pour dévaler les gorges de Luz, mais déjà là, il y en a un qui ne veut pas prendre de relais, c’est désorganisé. Je sais déjà que je suis en train de dilapider mon énergie.

Argelès, ravitaillement. Et là un groupe arrive, Fabrice me fait signe que c’est l’idéal pour nous. On repart. Mais là ça va être un bazar, on est environ une petite dizaine, mais la moitié ne roulent pas, un va trop vite, il y a des trous qui se font. C’est haché complet. Moi je veux faire ma part, mais je me fatigue. Fabrice qui sait courir en peloton me fait signe qu’il vaut mieux laisser partir ceux qui vont trop vite et attendre un groupe de derrière.

Dans la traversée de Lourdes on se fait rattraper par un autre groupe et là on se relaye mieux. Puis arrive la côte de Loucrup, une bouffée d’oxygène pour moi dans cette vallée. Je prends le relais et j’adopte un tempo tranquille pour ne pas mettre Fabrice dans le rouge. Tout le monde est en file indienne derrière et je n’arrive pas à voir Fabrice, je me dis qu’il est dans le groupe. Puis à un moment, ça commence à lâcher dans tous les sens, je ralentis pour attendre Fabrice, mais personne ne veut passer et prendre le relais, je leur fais des grands signes. On a l’impression que certains se croient dans une grande course à enjeux xD Fabrice n’est pas super bien à ce moment, je descends à sa hauteur et on laisse filer les autres. Quand on n’est pas bien la côte de Loucrup n’est pas top car quand on arrive au village au sommet ça redescend un peu avant de remonter de nouveau.

Il y a un ravitaillement dans la descente. Nous nous arrêtons. Puis quelqu’un nous dit de venir avec eux car dans leur groupe il y a un gars qui roule tout du long avec ses potes dans la roue et ça ne le dérange pas d’avoir 15 autres cyclistes derrière. C’est le bon plan pour nous avec encore 30 km environ de vallée avant le pied du col d’Aspin.

On repart, j’ai pas encore fini d’avaler ce que je mangeais. La descente se termine et on reprend la remontée de la vallée. Fabrice se poste dans l’avant du groupe, quant à moi je me mets dans le milieu. On est une vingtaine à peu près. Sauf que bon, moi même dans les roues, je suis pas bien sur ce terrain là. On roule à 28 km/h environ sur les faux plat. Je suis franchement à l’énergie. On passe Bagnères, ça continue de rouler fort. Je recule petit à petit dans le groupe. Et je ne peux même pas manger une pâte de fruit ou quoique ce soit parce que je suis à bloc pour garder les roues. Les kilomètres passent, juste avant Campan, je suis en dernière position du groupe et je commence à faire l’élastique. C’est pas bon signe. La traversée du village, je suis 5 mètres derrière, je reviens sur les parties qui montent un peu plus et je m’épuise à faire ça. Je sens que je n’ai plus rien dans les jambes. Les kilomètres avant le pied du col défilent, on n’est plus très loin mais c’est dur. Je souris quand même en me disant que la quasi totalité des personnes dans le groupe doivent appréhender l’ascension à venir et moi qui suis à la rupture, je l’attends avec impatience.

Et à 2 kilomètres de Sainte Marie de Campan, plus de lumière, plus rien dans les jambes, je venais de raccrocher les roues et je m’écarte, je suis à l’arrêt. Fabrice qui est dans la tête du groupe se retourne pile à cet instant dans le raidillon et m’aperçoit en train de lâcher. Il se laisse décrocher. Et là il se passe un truc que je n’avais jamais fait encore, je mets tout à gauche pour le dernier kilomètre avant Sainte Marie de Campan ! Je suis vidé !

A Sainte Marie de Campan, on fait une pause à la fontaine. Il fait très chaud. On boit, je mange barres céréales et pâtes de fruits. Et on part pour l’ascension du col d’Aspin. Et là…je retrouve mes jambes sans aucun problème. La fringale n’est plus à l’ordre du jour et c’est reparti. C’est Fabrice qui commence à se sentir moins bien et les rôles sont inversés par rapport à il y a 5 kilomètres, c’est moi qui l’épaule et l’encourage.

A Payolle il y a à nouveau un ravitaillement, on s’y arrête. Puis c’est reparti pour les 5 derniers kilomètres à 8 %. Toujours sur 39×25 pour ma part, le jour et la nuit par rapport à il y a seulement 10 kilomètres, comme quoi…

Fabrice est en galère, il se démène et trouve les ressources pour se hisser au sommet.

Au sommet du col d’Aspin

Une bonne chose de faite !! C’est parti pour la descente sur Arreau. Et là, nouveau festival, grand plaisir ! Et nous finissons ensuite avec les 11 kilomètres dans la vallée jusqu’à Saint Lary.

Il fait une chaleur écrasante et ni Fabrice ni moi n’avons envie de se rajouter le col du Portet en plus.

Quel plaisir d’avoir partagé cette journée avec Fabrice et une belle complicité et complémentarité tout au long du parcours chacun avec ses forces et ses faiblesses et le soutien pour passer nos moments difficiles.

Pour ma part ça s’est passé exactement comme je ‘lavais pensé, très bien dans les cols au début et à la fin mais en galère pendant toute la vallée.

171 km – 3600 m de D+

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