Après la sortie au col du Tourmalet du samedi 16 août, ça a été une rando pédestre au programme du dimanche 17 avec la famille, sous un soleil radieux, la plus belle journée de la la 2e moitié des vacances sans aucun doute.
Et c’est le lundi 18 que je suis remonté sur le vélo. Et ce sera le genre de sortie que je n’oublierai pas de sitôt !
Normalement j’avais prévu de partir quelques jours à Luchon et de pédaler par là bas (Superbagnères, Hospice de France, col du Portillon…) mais les prévisions météo n’étaient pas engageantes du tout et ça ne servait à rien d’aller là bas pour regarder la pluie tomber ou être dans le brouillard, j’ai du coup tout annulé. C’est dommage car à la fin du séjour luchonnais je souhaitais tenter l’étape Luchon-Pau par les 4 cols. Ce sera pour une autre fois mais au moins là je pouvais attendre les éclaircies pour pédaler.
Pour aujourd’hui, la météo prévoyait un temps ensoleillé pour la journée avec des orages le soir.
Je me suis levé tôt et il faisait beau en plaine au dessus de la maison mais les montagnes étaient encore dans les nuages. Mais normalement pas de soucis, c’est le genre de nuages qui se dissipent assez vite dans la matinée.
Ce coup-ci, au programme, une vieille connaissance que je n’avais pas vu depuis longtemps : le col d’Aubisque (1709m). En effet, depuis que je fais du vélo en montagne je n’y suis allé en tout et pour tout, qu’une seule fois et c’était le 19 juillet 2009….lors de ma 2e sortie en montagne…
Il faut dire que je n’ai jamais eu l’occasion de le grimper par le versant des Pyrénées Atlantiques (la fois où j’ai voulu il était en travaux) et par le versant que je connais via le col du Soulor, je n’ai jamais pu refaire cette route en corniche au dessus du cirque du Litor car par la suite à chaque fois que j’ai grimpé le col du Soulor, c’était en tout début d’année lorsque le col d’Aubisque était encore fermé (la route du cirque du Litor traversant des couloirs d’avalanche).
Là, en plein mois d’août c’était l’occasion d’y retourner, d’autant plus que la route entre le col du Soulor et le col d’Aubisque est un des plus beaux endroits sur lequel j’ai eu l’occasion de pédaler !
Pour y aller, il faut aller dans la vallée des Gaves jusqu’à Argelès Gazost à 37 km de la maison d’où ensuite on remonte petit à petit vers le Val d’Azun avec 12 km (dont les 3 km en quittant Argelès à 8%) jusqu’à Arrens Marsous au pied du col du Soulor (1474m). De là, l’ascension fait un peu plus de 7 kilomètres à 8% de moyenne. Du sommet il reste 10 km de régal pour les yeux jusqu’au col d’Aubisque avec 2,5 kilomètres de petite descente puis 7,5 km de montée avec seulement les 3 derniers kilomètres un peu plus raides, pour arriver à 1709m d’altitude.
Voilà pour le décor.
Et si par un heureux hasard, les jambes sont là et la météo est bonne, pourquoi ne pas descendre l’Aubisque de l’autre côté pour le remonter par Laruns. Je ne fais pas souvent ça (l’ascension d’un col par les deux versants à la suite) mais c’est peut être la seule solution pour moi de découvrir l’autre versant en évitant la vallée entre Pau et l’Espagne de l’autre côté qui est très passante.
Il faisait très frais de bon matin et je suis parti avec les manchettes. J’avais un peu de soleil en partant de la maison mais impossible de voir les montagnes, toujours dans les nuages, pour le moment.
La route vers Lourdes n’est pas celle que je préfère car elle est très passante mais bon va falloir faire avec. Une fois à Lourdes je pourrai rejoindre la voie verte jusqu’à Argelès.
Petit rayon de soleil au tout début mais les montagnes sont dans les nuages encore :
Le début se fait en traversant plein de petits villages et des grandes routes, donc difficile de rouler à un rythme régulier entre les stop, les feux rouges et tout ça. Mais une fois rejoint le village de Juillan après environ 10 kilomètres, c’est parti, plein sud en direction de Lourdes à 12 kilomètres en ligne droite. Et là dès le début de cette portion, j’ai senti que ça allait être le genre de sortie où les jambes sont au top et où il ne pourra rien m’arriver dans l’ascension en dehors d’un incident mécanique. Le genre de sortie dont on sait que tout se passera bien et qui va faire plaisir d’un bout à l’autre. Depuis la fin du séjour dans les Alpes je suis dans une grande forme.
Sur toute la partie jusqu’à Lourdes, la circulation était assez dense même sur l’ancienne route séparée de la voie expresse sur 3 kilomètres, il y avait du monde (et qui ne s’écartaient pas forcément bien).
A 7 km de Lourdes, la route rejoint la voie principale, heureusement il y a une petite bande cyclable. Il y avait vraiment du monde !
Heureusement que les jambes étaient bien. Dans toutes les petites côtes je grimpais sans aucun soucis sur la plaque. Je roulais sans m’économiser y compris dans les descentes, c’est pas souvent que j’ai des jambes comme ça et c’est un pur régal. La dernière fois c’était sûrement le 10 août 2013 quand j’avais grimpé le col du Galibier depuis la Maurienne.
Sur la grande route en direction de Lourdes :
La traversée de Lourdes a été pénible car en plus de l’étroitesse des rues, des côtes, des touristes, c’était aussi le jour du marché…
A la sortie j’ai pu prendre la voie verte qui va jusqu’à Argelès. Un peu monotone mais heureusement pas trop longue (14 km) et surtout hyper pratique quand on est cycliste !
Il n’y avait pas beaucoup de cyclistes. J’en ai juste rattrapé 1.
Sur la voie verte entre Lourdes et d’Argelès, pas mal de nuages encore :
ça commence à s’éclaircir à l’approche d’Argelès :
Le temps ne m’a pas paru trop long et je suis arrivé à Argelès assez vite. Je me suis arrêté pour enlever mes manchettes et manger une pâte de fruit. Les nuages commençaient à se dissiper enfin.
C’est parti pour le début des difficultés avec un passage à 9% dans Argelès pour rejoindre la sortie avant d’attaquer les 3 kilomètres à 8% et le reste en faux plats.
J’étais vraiment bien et du coup c’est forcément plaisant de grimper. Il y avait encore beaucoup de monde qui roulait en voiture sur cette route en direction des villages qui se trouve sur ces 12 kilomètres entre Argelès et Arrens au pied du col du Soulor.
C’est parti :
J’ai rattrapé quelques cyclistes dont 1 avec un maillot à pois qui a ralenti sur la droite quand il a vu que je le rattrapais, il a détourné la tête en faisant semblant de lire des panneaux pour ne pas me dire bonjour et il s’est calé dans ma roue… Pas très sympa le gars… ça ne me plaisait pas trop, du coup j’ai juste haussé mon rythme pour le décrocher. Autant il y a des gens sympa qui disent bonjour et du coup ça dérange pas de les voir s’accrocher autant là celui là avec son attitude j’avais pas envie de le trainer dans ma roue.
Les autres cyclistes que j’ai rattrapé un peu plus tard étaient bien plus sympas et on pouvait échanger quelques mots en passant.
ça grimpe en quittant Argelès :
A l’approche du pied du col du Soulor, le beau temps est là :
Cette partie d’approche du col du Soulor paraît toujours un peu longue à cause de la circulation. A Arrens j’ai dû m’arrêter quelques secondes dans la file de voiturs car un camping car a voulu tourner vers le lac d’Estaing et s’est coincé dans le virage étroit, il a dû manoeuvrer.
J’ai attaqué le col du Soulor et ses 7 km à 8%, j’ai encore augmenté mon rythme. D’un seul coup il y avait beaucoup moins de véhicules et c’était plaisant, de grimper, d’entendre ma respiration, le bruit de mes roues sur le goudron et les cloches des vaches. Ça faisait longtemps (depuis février 2013) que je n’étais plus venu au col du Soulor et j’adore vraiment cette ascension.
On y va pour le col du Soulor :
13% :
Dans le final du col du Soulor :
Par endroits la pente est irrégulière avec un passage court à 13% mais aucun soucis à passer ça sur 39×25.
Il faisait beau et j’appréciais la vue sur les sommets. Je suis arrivé au sommet du col du Soulor, trop vite à mon goût, j’étais presque déçu que ça soit fini. Il y avait du monde au sommet, surtout des touristes en voitures.
Je commençais à avoir faim, j’ai donc mangé une pâte de fruit avant de ne pas trop m’attarder et d’aller m’engager sur cette route du Cirque du Litor, enfin, après plus de 5 ans !
Au sommet du col du Soulor :
J’adore cette vue sur les sommets du côté où je suis monté :
Dès le début de la route, ce sont des vaches qui sont au bord de la route. La descente se fait rapidement sur les 2,5 km. La route est étroite et du coup c’est pas plus mal car comme en plus c’est beau et assez dangereux, les voitures et camping car roulent doucement.
Direction le col d’Aubisque par cette sublime route :
Le tunnel complètement sombre plein centre :
Avec le zoom :
Juste après la descente, la route repart en léger faux plat dans un premier temps et du coup, j’étais juste derrière une voiture de bretons qui roulait lentement (à 35 km/h quand même^^). Le gars a été sympa, il m’a fait signe de les dépasser, je les ai passé à presque 40 km/h sur le faux plat, heureusement que j’étais en jambes^^ Et dans le fond ça m’a arrangé que la voiture soit derrière moi car j’approchais rapidement du tunnel complètement noir en courbe qui est assez dangereux. Il ne fait que 150m de long mais on ne voit rien du tout dedans. Il est creusé à même la roche et il y a de l’eau qui coule et tout ça, c’est un beau tunnel, mais dangereux.
Du coup là, après être passé sous un tout petit tunnel de roche au préalable, j’ai pu attaquer le tunnel avec la voiture derrière moi qui roulait lentement et qui m’a éclairé.
Le mini tunnel avant le tunnel complètement sombre :
Après le tunnel, ça commence à monter un peu plus de façon irrégulière. La vue sur la route en corniche est sublissime. Et là, en plus on avait droit à la mer de nuages qui était au dessus de la route du col du Soulor versant Ferrières (qui longe le Cirque du Litor de l’autre côté). Et pendant ce temps là sur la route j’étais au soleil.
Peu après j’ai rattrapé 2 cyclistes avec un maillot du club de Peyrehorade (dans les Landes – 40). On s’est salué quand je suis passé puis quelques minutes après, la vue était tellement belle que je me suis arrêté pour prendre une photo. Du coup un des deux cyclistes est repassé et m’a lancé quelques mots. En repartant, je l’ai rejoint puis nous avons commencé à discuter. Super sympa, le gars. Il s’appelle Marc, il a 65 ans et profite de sa retraite pour rouler comme il veut. Nous avons continué de discuter ainsi sur les 4 derniers kilomètres de l’ascension jusqu’au sommet du col d’Aubisque.
De fait je n’ai pas trop regardé les panneaux des pourcentages mais les 3 derniers kilomètres sont un peu plus raides avec quelques passages à 9 ou 10%. Pour ma part, aucun soucis sur 39×25.
Juste magnifique quoi :
C’était agréable du fait que les voitures roulaient doucement. Sur la fin ce sont des chevaux qui étaient sur la route avant d’avoir des brebis (basco béarnaises) au moment d’arriver au sommet du col d’Aubisque. Elles sont comme les vaches, elles traversent sans se soucier des voitures et des cyclistes^^
Au sommet du col d’Aubisque il y avait du monde et des chevaux^^ Marc m’a pris en photo puis nous avons discuté le temps que son pote arrive au sommet. Ils sont partis de Louvie Juzon (dans le 64), ont grimpé le col du Soulor par Ferrières, le col d’Aubisque puis redescendent vers Gourette et Laruns pour boucler leur boucle.
Au sommet :
Côté Gourette, sous les nuages aussi :
Pour ma part j’hésitais à descendre sur Laruns pour remonter le col d’Aubisque ensuite, c’était tentant vu les bonnes jambes mais très vite j’ai reçu une aide imprévue pour al réfléxion^^ En effet, alors que Marc et son pote ont commencé leur descente, je suis resté au sommet à prendre quelques photos et….le vent s’est levé. Du coup les mers de nuages qu’il y avait côté Cirque du Litor et aussi celle côté Gourette, sont remontées petit à petit et le brouillard a commencé à arriver. Là c’était clair, j’allais rentrer. Un contre la montre face à la pluie en guise de retrour m’attendait^^
J’ai vite mis ma veste thermique, mis mon feu arrière en prévision du tunnel à repasser et je suis reparti. Il faisait encore beau quand je suis passé sur la route au dessus du Cirque du Litor j’ai pu profiter du paysage. J’ai pris quelques photos. Je descendais à grand evitesse, la tête tournée vers la gauche pour admirer le paysage et les nuages aussi qui arrivaient^^ Le tunnel s’est très bien passé, il n’y avait personne derrière moi. J’ai juste dû m’arrêter peu après car un camping car et un 4×4 se croisaient difficilement, c’était au millimètre près.
J’ai cherché du regard la plaque à l’endroit où Wim Van Est a chuté de 70m en 1951 avec le maillot jaune sur les épaules mais, je ne l’ai pas trouvé 🙁
On attaque la descente :
Les nuages remontent, le brouillard va bientôt être là mais je peux encore profiter du paysage sur la route en corniche :
Etroit cette route :
Le col du Soulor est en face, on y va :
J’arrive de là bas, le col d’Aubisque est derrière :
Je suis remonté à bloc au col du Soulor qui commençait à être enveloppé de brouillard. Quelques photos prises et j’ai attaqué la descente, j’ai traversé un nuage au début puis la suite s’est faite vraiment juste en dessous du brouillard qui s’épaississait derrière moi. Ça s’est joué vraiment à 2min près pour que je sois dedans. Je croisais encore pas mal de cyclistes qui grimpaient et qui malheureusement n’ont pas pu profiter du paysage…
Dans la remontée vers le col du Soulor, derniers instants de soleil :
Au sommet du col du Soulor, le brouillard s’épaissit à vue d’oeil, je vais descendre en face :
J’arrive du col d’Aubisque, tout droit au fond :
C’est parti pour la descente :
J’ai fait une descente rapide en me faisant bien plaisir. Puis j’ai continué jusqu’à Argelès. Une fois à Argelès, je me suis arrêté pour enlever ma veste thermique car il faisait 30°C. Puis je suis reparti à bloc car le ciel était de plus en plus menaçant. Il me restait 37 km. Il n’y avait plus personne sur la voie verte. Plus je me rapprochais de Lourdes et plus la température chutait. En débouchant dans Lourdes il ne faisait plus que 20°C…
Entre Arrens et Argelès :
Ciel menaçant :
Sur la voie verte entre Argelès et Lourdes, la température chute de plus en plus :
La traversée de Lourdes fut de nouveau pénible, en côte avec pas mal de voitures et une qui ne m’a pas vu et m’a coupé la route, je l’ai évité de justesse…
Par contre les jambes étaient toujours là et toutes les côtes j’ai pu les passer à bloc que ce soit dans Lourdes, juste à la sortie de Lourdes ou même plus loin à Juillan et dans les autres villages. A Juillan, à environ 10 km j’ai commencé à sentir quelques gouttes de pluie, je continuais de rouler à bloc mais heureusement la pluie m’a épargné.
J’ai pu rentrer à temps.
Dans les 3 derniers kilomètres :
Voilà une très belle sortie de faite. Le col d’Aubisque ce n’est pas souvent que j’y vais et j’ai pu faire l’ascension au soleil en profitant du paysage (il y a plus souvent du brouillard que du soleil à l’Aubisque en général).
Quant aux jambes, je suis vraiment dans un pic de forme, elles étaient meilleures que celle de la sortie au col du Tourmalet deux jours avant et pourtant déjà là elles étaient très bonnes ! C’est cette forme là que je voulais dès le début de ma semaine dans les Alpes et qui arrive en retard^^
Au final j’ai parcouru 133 kilomètres et 2100m de D+.
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[…] du col d’Aubisque (photo prise le 18 août 2014) […]