Une semaine après la sortie de la semaine dernière qui a fait un peu mal aux jambes sur la fin, j’avais envie d’aller sur des pourcentages plus raides que ce qu’on avait eu, car je suis plus à l’aise quand c’est raide plutôt que sur des pentes roulantes.
J’avais envie d’aller au Mont du Chat sur les bords du lac du Bourget (sur la rive opposée à celle du Mont Revard). Ils ‘agit d’une des montées les plus dures de France avec de chaque côté des rampes longues et impressionnantes (15 km à 9% d’un côté et de l’autre une rampe de 8 km à presque 11%).
Cependant pour y aller je devais prendre le train avec mon vélo pour aller à Chambéry. Mais la semaine a été fatiguante avec d’autres petits problèmes qui m’ont fait faire des longues journées. De fait, ce samedi, j’avais plus envie de dormir qu’autre chose. D’autant plus que la météo, jusqu’à la veille au soir n’était pas engageante avec des averses au programme.
En me levant vers 9h samedi matin, j’ai vu qu’il faisait nuageux mais que le plafond nuageux était assez haut. J’ai donc décidé d’aller pédaler dans le coin. Je voulais rentrer à la mi journée, j’ai donc programmé une petite sortie. C’était décidé, ce serait le col de l’Arpettaz (1581m) au dessus d’Ugine! Tous les jours en allant au travail je passe devant les panneaux indiquant la direction du col. Je savais qu’il s’agissait d’une route peu entretenue car peu fréquentée puisque les deux versants sont au départ d’Ugine. J’ai donc pris le VTC plutôt que le vélo de route. Je garde en tête la sortie du 30 avril au col des Cyclotouristes où le vélo de route n’était pas forcément adapté. Bien m’en a pris!
C’était aussi l’occasion pour mon ridgeback de faire sa première sortie dans les Alpes!! Lui qui m’a accompagné pendant 6 mois dans le Vaucluse l’an passé, n’avait pas encore eu l’occasion d’aller dans les cols des Alpes.
Le temps de manger un peu et de regonfler les pneus du Ridgeback et me voici parti sur les coups de 10h.
Le trajet était simple pour moi, il suffisait de faire comme si j’allais au travail et 500m avant l’entreprise, je devais tourner à droite.
Il faisait frais au départ. Sur la route vers Ugine, j’ai pu voir que les deux jours précédents ont effectivement ramené de la neige… Le Mont Charvin (2409m) est à nouveau recouvert de neige… Décidément cet hiver n’en fini pas… C’est vraiment lassant.
J’ai vraiment apprécié de rouler de nouveau sur ce vélo!! Un vrai bonheur!
Une fois à Ugine, le col de l’Arpettaz commence dès la bifurcation. Il est long de 16 km à environ 7% de moyenne et les 12 derniers kilomètres sont même à 8% de moyenne! Une vraie belle montée qui devrait me convenir!
Le début de la montée se fait sur des pentes entre 3 et 6% sur une route très étroite traversant des hameaux mitoyens de Ugine. On pourrait appeler ça la banlieue d’Ugine^^ Bien sûr il s’agit de la campagne et ces maisons rappellent les hameaux situés sur la route entre Campan et Sainte Marie de Campan dans les Pyrénées.
J’ai mis un peu de temps à trouver le rythme et les braquets qui me convenaient. En effet, la dernière fois que j’avais roulé avec le ridgeback c’était le 1er février dernier pour 36 km et la fois d’avant c’était pour aller à la Hourquette d’Ancizan le 17 novembre 2012!
Cela faisait du bien de rouler de nouveau avec.
Le début donc fut un peu entre deux rythmes. La route s’élevaient au dessus de Ugine pile alignée avec mon lieu de travail que je voyais de plus en plus petit sur les premiers kilomètres.
L’ascension comporte de très nombreux lacets, plus d’une quarantaine et c’est vraiment agréable!!
Après les 4 premiers kilomètres, la pente passe à environ 8%. Et là, j’ai vraiment senti que j’étais plutôt en jambes. La route était effectivement plutôt mauvaise, mouillée après le déluge de la nuit, couverte de brindilles et de feuilles. Tantôt nous avions une vue sur Ugine ou la vallée vers la Haute Savoie, tantôt dans la forêt, bref une ascension variée.
J’avais en point de mire deux cyclistes quelques centaines de mètres devant moi et j’étais content de voir qu’avec le VTC j’allais sur le même rythme qu’eux voire même légèrement plus vite mais comme je prenais des photos quelques fois, je ralentissais l’allure.
Ugine
Les kilomètres à 9 ou 10% s’enchainent sur cette petite route étroite. La tranquillité ça fait du bien aussi!! A la moitié de l’ascension environ, je me suis arrêté pour manger une barre céréale puis je suis reparti vite fait. C’est assez impressionnant cette montée avec des pentes à 8 ou 9% puis d’un seul coup quelques mètres à 12 ou 13% avant de repasser à 8 ou 9%. Dans la descente c’était les montagnes russes!!
A cet instant je pensais encore redescendre de l’autre côté.
A environ 6 km du sommet d’après mes estimations, j’ai rattrapé 2 cyclistes (ce n’était pas les mêms que j’avais en point de mire au début), l’un d’eux semblait avoir un peu de mal, puis l’autre que j’ai rattrapé et qui roulait lentement pour attendre son ami me demande, au moment où je lui dit bonjour, si je n’ai pas un blog avec pas mal de cols des Pyrénées. ça fait toujours plaisir. Nous nous sommes souhaités une bonne fin d’ascension.
Après seulement quelques centaines de mètres, je me suis retrouvé devant une grosse plaque de neige qui recouvrait toute la route. Je ne m’attendais pas à trouver une si grosse plaque à seulement 1300m d’altitude. Juste de l’autre côté de la palque, les deux cyclistes que j’ai en point de mire depuis le début de la montée et qui remontent sur leurs vélos.
Me voici dans la neige en train de pousser mon vélo. Une bien grosse plaque épaisse. Heureusement là elle n’est pas très longue. Cependant, en baskets ça glisse beaucoup et comme ça monte, le vélo pèse bien lourd à pousser là dedans. De l’autre côté je remonte sur le vélo et après une petite courbe je me retrouve devant une succession de plaques de neige. Une fois ecs centaines de mètres passées, j’ai pu remonter sur le vélo et avancer encore un peu. Je voyais les deux autres cyclistes juste sur le lacet au dessus de moi et je les voyais passer avec difficultés et remettre pied à terre ensuite. Et moi j’arrivais quelques secondes ensuite et pareil il fallait descendre du vélo. C’était un cyclocross de haute montagne^^
A environ 1480m d’altitude les deux cyclistes se sont arrêtés car la suite semblait être une énorme plaque de neige jusqu’à la fin. Je les ai rattrapé et nous avons discuté un peu. Ils m’ont dit que le sommet n’était vraiment plus très loin et que selon eux, l’autre versant est encore pire que celui ci. C’est là que j’ai décidé de redescendre du même côté car là au moins je savais à quoi m’attendre.
Pour ma part j’ai continué vers le sommet en poussant le vélo dans la neige. J’essayais de faire des grandes enjambées en portant l’arrière du vélo d’une main pour éviter qu’il ne s’enfonce et en dirigeant la roue avant de l’autre. Il fallait faire vite pour que els pieds ne s’enfoncent pas dans la neige. Cependant, j’avais les baskets bien mouillées à l’intérieur. Et à un moment, j’ai mis mon pied sur une partie moins solide et crac, je me suis enfoncé dedans, j’avais de la neige jusqu’à au dessus du mollet. Et moi qui avais baissé mes jambières au pied de l’ascension, je ne les avais pas remontées^^ Mais bon dans l’action sur le moment je ne sentais pas trop le froid encore. La plaque de neige suivante, je m’enfonçais à chaque pas dans la neige. Je voyais mon compteur qui indiquait une pente à 11%, j’étais en train de glisser et de m’enfoncer avec mes baskets, la neige jusqu’aux mollets et en poussant et portant le vélo. On pourrait penser à un moment de galère mais quelque part, j’ai vraiment bien aimé. Ce n’était pas comme si j’étais planté à 100 km de l’appart dans un grand col ou autre. Là c’était vraiment sauvage mais je savais où j’étais, je n’étais pas trop loin de l’appart, je n’avais pas beaucoup de kilomètres à faire dans la vallée et j’avais l’après midi devant moi. Donc j’ai pu profiter^^ Le décor pour se retrouver dans cette situation avec la neige était tout simplement somptueux!!
Sur le final c’était une vaste plaque de neige et au bout de quelques minutes je me suis rendu compte que je n’étais même plus au dessus de la route et que je ne savais pas où elle était. Mais je continuais à avancer car j’avais le col en vue à quelques centaines de mètres et je voyais là bas des cyclistes qui se préparaient à partir de l’autre côté.
L’arrivée au sommet du col en portant le vélo dans la neige fut épique. C’est peut être un peu ça que devais vivre les forçats de la route au début du siècle dernier. Au sommet j’étais content, pour une première sortie dans les Alpes, le Ridgeback se sera bien amusé^^
Pendant un instant je me suis dit que j’aimerais bien refaire pareil dans le Tourmalet^^
Au sommet j’ai pris quelques photos, bu un peu d’eau et je suis reparti pour la descente. Au début j’essayais d’éviter les plaques de neige en roulant sur la minuscule crête qui dépassait de la plaque gigantesque^^ Et j’essayais aussi de distinguer où était la route, ça pouvait toujours servir^^
Ensuite j’ai été obligé de mettre pied à terre pour retraverser toutes ces plaques de neige. L’avantage c’est que ça descendait donc là c’était plus facile que dans la montée où j’avais besoin par moment de faire des pauses au milieu des plaques pour souffler un peu avant de continuer me frayer mon chemin dans la neige. Là dans la descente je pouvais même un peu courir en poussant le vélo. Je courrais complètement au bord de la palque de neige à la limite du talus à gauche de la route. Fallait un peu attention de ne pas tomber là dedans mais ça allait. Du coup, j’arrivais à pousser le vélo à plus de 7 km/h par moment dans la descente^^
Les plaques de neige se sont enchainées jusqu’au moment où c’était fini et où j’ai pu remonter sur le vélo pour continuer la descente « normalement ». Bien entendu à cuaque sortie de plaque de neige j’enlevais toute la neige qui s’accumulait au niveau des freins entre la fourche et les freins. Et quand j’ai commencé à rouler sur le goudron dans la descente, toute la neige prise sur les jantes s’est mise à voler de tous les côtés^^ Le côté moins sympa de la suite fut les portions où il y avait d’énormes rigoles d’eau qui coulaient sur toute la largeur de la route. Dans la montée ça allait parce qu’on roule moins vite mais dans la descente, c’est comme si je roulais à pleine vitesse dans un ruisseau, ça a éclaboussé de tous les côtés…
L’incroyable nombre de virages en épingle fait qu’on peut difficilement gagner beaucoup de vitesse, cependant, avec ces montagnes russes, le moindre petit raidar de quelques mètres fait gagner d’un coup plusieurs km/h. J’ai bien aimé la descente même si sur cette route en mauvais état et étroite on a tendance à vouloir choisir sa trajectoire et à rouler à gauche pour ne pas rouler sur des branches ou autre, mais il faut faire attention car même si il n’y a pas de voiture, il y a quelques cyclistes.
En bas de la descente, j’avais les jambes recouvertes de boue. Je suis rentré sur Albertville en roulant sur un bon rythme. Faut dire que même si il y a eu une belle ascension, la sortie globale a été courte.
Je suis rentré à l’appart en bonne forme et bien content de cette bonne sortie. J’étais à l’aise sur les pourcentages raides et plus j’avançais dans l’ascension et mieux je me sentais. Et le final va laisser quelques bons souvenirs!!
Au total j’ai donc fait 52 km pour 1250m de D+.
PS : normalement c’est la dernière sortie avec cet appareil photo endommagé.
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