23 février 2020 (7e sortie) : col de Peyresourde, col d’Azet, col d’Aspin et Hourquette d’Ancizan

Pour ce dimanche 23 avril, j’avais coché la journée depuis que j’avais vu les prévisions météo !! Beau et très doux sur les Pyrénées !! Et comme en plus le lundi c’est mon jour de repos dans la semaine, je peux me faire une grosse sortie j’aurais le lendemain tranquille ou alors pour une autre sortie (enfin c’est ce que je pensais à cet instant…).

Bien sûr le col du Tourmalet est toujours fermé et il n’est pas encore dans les plans. Par contre j’avais un parcours que j’avais envie de faire c’est l’enchainement des 4 cols de 1ère catégorie qui sont entre vallée d’Aure, vallée du Louron et vallée de Campan, à savoir le col de Peyresourde (1569 m), le col d’Azet (1580 m), le col d’Aspin (1490 m) et la Hourquette d’Ancizan (1564 m). De quoi se faire travailler les jambes. Et avec un parcours comme ça, si je suis complètement carbonisé après une des ascensions je peux opter pour rentrer sans forcément faire tous les cols.

J’ai donc prévu de prendre le train entre Tarbes et Lannemezan pour commencer ma sortie de là afin de remonter toute la vallée d’Aure jusqu’à Arreau pendant 25 km, de là je compte faire l’ascension du col de Peyresourde, redescendre du même côté sur le lac de Loudenvielle pour enchainer avec le col d’Azet (le jumeau du Peyresourde), descendre de l’autre côté sur Saint Lary, repasser la vallée jusqu’à Arreau sur 11 km pour grimper le col d’Aspin pour revenir en vallée de Campan, descendre de l’autre côté sur Payolle et grimper la Hourquette d’Ancizan en aller retour pour ensuite rentrer par Bagnères puis la plaine jusqu’à Tarbes.

Une sortie de l’ordre de 170 km et 3500 m de D+ que je compte me faire. Ça devrait le faire. Je suis prêt à me faire mal aux pattes.

Par contre, je n’ai pas de train avant 10 h pour aller à Lannemezan… Ce qui veut dire que je commencerai ma sortie à partir de 10h30 passées, sachant que le soir, la nuit tombe tôt encore, je prends mon gilet jaune et mon éclairage pour la fin de la sortie qui s’annonce comme un contre la montre face à la nuit.

Je prends une boite de thon aussi à manger courant de la sortie, des pâtes de fruit, mon k-way, mon gilet jaune, mon matériel de réparation et c’est parti. Pour l’eau je ne m’inquiète pas, je pars avec mon bidon de 75 cl car à Arreau au pied de l’Aspin il y a une fontaine où je pourrai faire le plein, avant Peyresourde, après Azet (et avant Aspin) et ensuite à Payolle je peux faire le plein avant et après la Hourquette.

J’arrive à Lannemezan et j’enfourche mon vélo. Le point posisitf de cet horaire de train tardif c’est qu’au moins je ne vais pas pédaler dans le froid (en tout cas pas au début). J’ai quand même la veste thermique pour remonter la vallée d’Aure.

Ce n’est pas forcément une vallée que j’aime beaucoup remonter mais là pour le coup il y a peu de circulation. On est dimanche du coup il y a peu de camion sur la route de l’Espagne.

Les jambes tournent pas mal, elles ne sont pas sensationnelles mais je sais que je pourrai tenir longtemps.

Les 25 km de vallée sont avalés assez vite finalement et je suis bien content d’être au pied des ascensions.

A Arreau il commence vraiment à faire chaud, j’enlève ma veste thermique pour continuer en manches courtes. Direction, le col de Peyresourde. 18 km à grimper, 9 km roulant jusqu’à Avajan qui marque le plateau de Loudenvielle avec le lac de Génos et ensuite 9 km entre 7 et 8 % de moyenne jusqu’au sommet.

La partie jusqu’à Avajan me parait un peu longue, ce n’est pas le genre de profil qui me convient le plus et j’avais hâte d’arriver aux pourcentages plus élevés histoire d’avoir vraiment l’impression de commencer mes ascensions.

A la bifurcation d’Avajan, juste en contrebas à gauche c’est vers le col de Peyresourde et juste à droite c’est la traversée du plateau de Loudenvielle puis le col d’Azet.

Juste au moment d’aborder les 9 dernier kilomètres, je fais un arrêt ânes qui sont juste là à droite. Puis c’est parti. Ça grimpe enfin ! C’est un régal sous ce beau soleil de s’élever petit à petit et de voir en contrebas le plateau de Génos. La pente est régulière et je me laisse aller tranquillement vers le sommet non sans m’arrêter caresser 2 autres ânes dans un virage. J’apprécie beaucoup ce col qui n’offre pourtant pas des paysages si exceptionnels comparés à d’autres ascensions mais il offre une ambiance calme, apaisante et tranquille que je ressens à chaque fois.

J’adore cet endroit !
Encore des copains !

Au sommet, je profite du paysage, c’est dégagé c’est un régal pour les yeux. C’est la 7eme fois que je grimpe le col de Peyresourde.

Col de Peyresourde
Vue sur le versant Haute Garonne vers Luchon

Le premier est fait. Je mets mon k-way pour la descente et je repars. Je fais un arrêt pour prendre en photo le lac de Génos en bas avec vue sur les lacets du col d’Azet juste derrière, puis je continue ma descente en surveillant la bifurcation pour descendre directement sur le lac. Après un kilomètre de remontée, j’arrive sur les bords du lac que je contourne. Les terrasses des restaurants et des bars sont bondées. C’est une mauvaise année pour les stations de ski mais des lieux comme ça ne connaissent pas la crise dans ce cadre là !!

Début de la descente
Lac de Genos Loudenvielle, on distingue les lacets du col d’Azet dans la forêt juste derrière, le sommet est en haut sur la gauche, prochain col du parcours, la station de Val Louron est juste en dessous du sommet
Au niveau du lac, je vais le contourner, on voit la route du col d’Azet derrière

C’est déjà midi bien passé. C’est tentant de faire une pause pour grignoter, mais je n’ai monté que le premier col, je vais envisager de ça après le col d’Azet.

Après avoir fait le tour du lac de Génos, j’attaque l’ascension du col d’Azet. Il n’est pas très long, seulement 7,5 km mais à 8,3 % de moyenne avec plusieurs kilomètres consécutifs à 10 %.

Il fait vraiment très chaud, j’ai vraiment l’impression d’être en plein été. Je transpire à grosses gouttes, mais qu’est ce que ça fait du bien !! Plus les kilomètres d’ascension défilent et mieux je suis. Je suis en mode gestion en prévision de la suite.

Dans la montée du col d’Azet, le lac en contrebas et la montée vers Peyresourde qu’on distingue derrière et Peyragudes qu’on voit en haut sur la gauche

Les lacets s’enchainent sur de forts pourcentages mais j’apprécie bien. Le point de vue sur le lac et sur l’ascension du col de Peyresourde en face est sympa.

Le final du col d’Azet se fait à découvert.

La station de Val Louron depuis les derniers mètres du col d’Azet, c’est là que Miguel Indurain a enfilé son premier maillot jaune.

Et voilà le deuxième dans les jambes, c’est la 5eme fois que je grimpe le col d’Azet. Le paysage est sublime, Pyresourde / Peyragudes en face, Val Louron juste en contre bas, Saint Lary en bas de l’autre côté et la montée au Pla d’Adet et celle du col du Portet qu’on devine au dessus. Je ne suis pas encore à la moitié du parcours.

Vue sur Saint Lary avec la route du Pla d’Adet qui se découpe bien dans la montagne et en faisant attention on peut apercevoir aussi une parie des lacets du col du Portet.

J’attaque la descente sur Saint Lary. Incroyable, 23 février et je fais la descente en manches courtes ! Je fais une descente prudente car ce versant est souvent couvert de gravillons par endroits et la traversée du village d’Azet est étroite et raide.

Dans la descente sur Saint Lary

Une fois en bas à Saint Lary, je prends la vallée, j’ai 11 km jusqu’à Arreau. Ce n’est pas la partie la plus agréable, d’autant qu’un énorme vent de nord s’engouffre dans la vallée. De fait, je me retrouve avec vent de face mais surtout vent froid, je commence à frissonner… Il faisait meilleur à 60 km/h dans la descente que là en bas…

Sur ces 11 km, je suis obligé de pédaler en force face au vent, les jambes s’alourdissent…

Je ne suis pas fâché d’arriver à Arreau ! Je fais le plein du bidon à la fontaine au pied du col d’Aspin. Je mange la boite de thon que j’avais avec moi, il m’en aurait bien fallu 2 de plus mais bon ça fait du poids aussi.

Arreau

Je ne m’attarde pas plus et je pars pour grimper le col d’Aspin. 3eme col du jour.

12 km d’ascension, la première moitié est la plus facile et la deuxième moitié est à 8 % de moyenne. Il fait doux mais moins chaud que dans le col d’Azet, le soleil commence déjà à décliner quelque peu. Je monte tranquillement sur un rythme régulier. Les jambes vont plutôt pas mal encore, mais ça tire quand même ça se sent. Heureusement le paysage est superbe sur ce versant et ça fait vraiment du bien !

Dans l’ascension du col d’Aspin qu’on voit au dessus (à 3,5 km du sommet)
Paysage superbe !!

Dans le final je suis content de la gestion de l’effort, je m’attendais à avoir plus mal aux jambes que ça.

C’est dans une relative fraicheur que j’arrive au sommet du col d’Aspin. Voilà le 3eme col qui est fait ! Je pense que ça va le faire pour la Hourquette.

Je mange des pâtes de fruit, je bois de l’eau. Je profite du paysage. C’est la 138 eme fois que je grimpe le col d’Aspin.

Vue sur le versant Arreau que je viens de monter, le soleil décline et une partie commence à se retrouver dans l’ombre
Le Pic du Midi encore au soleil
Mon 138 eme !

Je mets mon k-way et je m’élance pour la descente sur Payolle, il fait vraiment frais voire froid maintenant.

La descente est rapide, seulement 5 km. Payolle goûte les derniers rayons de soleil tandis que dès que je commence la montée à la Hourquette, je suis complètement à l’ombre.

Derniers rayons de soleil sur Payolle

Il fait maintenant très froid, la température chute fort. Je mets carrément ma veste thermique au moment de commencer l’ascension à la Hourquette d’Ancizan.

Et là, je vais me prendre un retour de bâton dans la figure, je ne sais pas si c’est le changement de rythme ou la chute de la température, mais d’un seul coup c’est dur. Je n’ai plus rien dans les jambes…

Je mets tout à gauche, mais ça fait très mal aux jambes. Je n’avance plus, je suis collé à la route. En plus ce sont des lignes droites interminables avec de bons pourcentages sur le début de l’ascension.

Il y a tout qui se mélange entre le froid de plus en plus vif qui commence à me faire claquer des dents et aussi le fait que je vais me retrouver à rentrer dans la nuit probablement.

Mais quelle sensation grisante de se retrouver à la tombée du jour dans la longue ligne droite qui grimpe entre 9 et 12 % au milieu des grandes estives juste avant le virage qui annonce la partie plus roulante.

C’est sublime dans cette ambiance mais c’est glacial, je claque des dents !

Quel soulagement d’arriver à ce virage, le kilomètre qui suit est à 5 %, avant le kilomètre en descente, j’essaye de me requinquer. Une fois la partie descendante faite il reste 3 km, dont les 2 derniers à 8 %.

Heureusement pour moi, ça va un peu mieux sur le final. Ce n’est pas les grandes envolées mais ça va, ça avance.

C’est avec soulagement et satisfaction que j’arrive au sommet de la Hourquette. Quel plaisir de boucler le parcours que j’avais envie de faire. Il s’agit de ma 33 eme ascension de la Hourquette. Je profite un peu du paysage dans cette ambiance froide au jour déclinant mais je ne m’attarde pas. C’est que j’ai parcouru 117 km mais il m’en reste 54 encore !

J’adore ! Mais il y a encore du chenin pour rentrer
Derniers rayons sur le Pic du Midi

Je m’élance dans la descente en claquant des dents. Décidément, quel contraste entre les ascensions et même les descentes en manches courtes et ce final glacial. Je fais la descente à bloc. Une fois que j’arrive sur Bagnères, c’est moins encaissé et la luminosité est meilleure.

En repassant à Payolle
Le Montaigu

Mais il est 18 h passé, le jour décline petit à petit et je me lance à corps perdu dans la suite du trajet dans la plaine. A un feu rouge j’en profite pour allumer mon éclairage. Je serre les dents, le mal de jambes se fait bien sentir. C’est la langue pendante que je suis arrivé à Tarbes sur les coups de 19 h dans la nuit.

J’avais faim en rentrant !! Et le mal de jambes fait sacrément plaisir car ce sont des bonnes douleurs et ce n’est pas si souvent que je rentre comme ça !

171 km, 3500 m de D+ et 4 cols pour ce 23 février !! Un régal !! Première grosse sortie de l’année !!

Profil du jour 171 km – 3500 m de D+

A cet instant, je pensais encore ne pas travailler le lendemain. Mais lundi matin, pour une fois que j’ai choisi de ne pas me lever tôt, je reçois un coup de téléphone des collègues (qui essayaient de me joindre depuis 7h30 le matin, pour me dire qu’il y avait un collègue malade et qu’il fallait venir le remplacer en catastrophe aujourd’hui. Dommage^^

Cette sortie me permet de boucler un mois de février bien rempli avec 6 sorties en montagne pour un total de 714 km en montagne (827 au total sur le mois). Ce n’est pas souvent qu’en hiver c’est possible.

A cet instant on voyait l’épidémie se rapprocher de la France mais perso je ne pensais pas encore que le vélo serait interdit…

(2 commentaires)

    • nikko on 25 juin 2020 at 15 h 59 min
    • Répondre

    Bonjour Idris,

    ça faisait longtemps… En tout cas depuis le confinement. Quelle belle journée, incroyable que tu aies pu faire ça au mois de février.
    Et toujours des ânes 😉

    A+

    1. Salut Nikko,

      ça fait plaisir de te lire 🙂 Oui ça a été une superbe sortie pour un mois de février, assez impressionnant d’une part le parcours mais aussi les températures, c’était une année bien partie avant le confinement, mais depuis la reprise, c’est bien remis en place aussi 🙂

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