Il est des cols qui proposent des paysages magnifiques, d’autres qui proposent des profils difficiles et d’autres qui sont chargés d’histoires. Certains c’est tout cela à la fois.
En France nous en avons certains. Cependant, pour ma part, il y a 3 ascensions que je peux dire qui me font rêver. Le hasard fait qu’elles sont toutes en Italie. Il s’agit du col du Stelvio (2758m) pour la beauté de ses paysages et sa route qui est un chef-d’oeuvre à elle seule, du col du Finestre (2176m) pour son profil sans aucun répit et ses 8 derniers kilomètres non goudronnés (il s’agit bien entendu du versant au départ de Susa et pas de l’autre) et enfin, du Monte Grappa pour son côté historique pendant les deux Guerres Mondiales.
Ce sont ces trois ascensions qui me font rêver, plus qu’un Mortirolo, Zoncolan ou autre Angliru qui ne me font pas vraiment envie du fait de leurs pourcentages extrêmement durs qui n’offrent pas le meilleur compromis entre raideur des pourcentages et paysages (trop raide empêche de profiter du paysage).
Bien sûr elles ne sont pas forcément à côté sauf….le colle delle Finestre (col des Fenêtres en français). En effet, il se trouve juste de l’autre côté de la frontière au départ de Susa qui est également le pied du versant italien du col du Mont Cenis (2083m) qui fait office de passage entre la France et l’Italie.
J’ai véritablement repensé au col du Finestre au mois de septembre. J’ai bien entendu regardé les possibilités d’y accéder en train. Mais le problème c’est que le train s’arrête à Modane… De là il faut continuer dans la haute Maurienne sur 25 km jusqu’à Lanslebourg, grimper le col du Mont Cenis pour basculer en Italie, grimper le col du Finestre et revenir par le col du Mont Cenis et rejoindre Modane. Bref un parcours de cinglé impossible à faire dans la journée en raison des horaires de train. En effet, le premier train me permettant d’arriver à Modane me fait arriver à 10h23…
A cela j’ajoute qu’étant donné le final du col du Finestre non goudronné, c’est avec le VTC que j’irai et non pas avec le vélo de route.
J’ai même réfléchi à le faire sur deux jours en dormant au sommet du col du Mont Cenis où se trouvent deux hôtels. Le soucis était que les hôtels finissaient leur saison fin septembre et qu’un week end entier ensoleillé il n’y en avait pas beaucoup. Les semaines ont passé et un gros coup de froid est arrivé début octobre avec de la neige très bas en altitude. Je pensais que c’était le début de l’hiver. Par chance, il y a eu un redoux si bien qu’à plus de 2000m d’altitude il n’y a plus de neige. Et c’est mardi soir (22 octobre) que j’ai repensé au col du Finestre. J’ai vu que la neige est de nouveau prévue en montagne mardi prochain. Samedi 26 octobre étant ensoleillé, j’ai pas mal réfléchi.
Il s’agit d’une ascension qui me fait rêver de longue date, je n’en ai jamais été aussi proche, l’an prochain, je ne sais absolument pas où je serai, c’est sûrement la dernière possibilité de l’année d’y aller avant la neige et depuis plus de 4 ans je me suis toujours débrouillé avec le train ou mes jambes pour les approches avec les contraintes d’horaires et de fatigue que cela implique. J’ai donc décidé qu’une fois n’est pas coutume, je ferai l’approche en voiture. Une fois en 4 ans c’est raisonnable. Au mois de mai quand Fabien était venu à Albertville pour la reco de l’Etape du Tour nous avions été en voiture sur les bords du lac d’Annecy mais on était obligé si on voulait faire le parcours.
La route est longue, plus d’une centaine de kilomètres car il faut remonter toute la Maurienne et aller au col du Mont Cenis. Si j’allais en voiture jusqu’au pied du col du Finestre à Suse, ça m’aurait fait plus de 60 km supplémentaires que si je me garais au sommet du col du Mont Cenis. Cependant cette dernière option m’obligeait à faire l’enchainement col du Finestre et col du Mont Cenis, soit deux grosses ascensions de plus de 2000m. Suse au pied des cols est à 500m d’altitude ce qui fait des gros dénivelés ! Je craignais d’avoir beaucoup de mal dans la dernière ascension mais d’un autre côté je me suis dit autant saisir l’occasion pour mettre le col du Finestre dans un enchainement.
C’était donc décidé ! Je me suis levé à 4h du matin ce samedi 26 octobre pour ce que j’espérais être une grande journée. Un col comme celui là c’est particulier.
Je n’ai pas parlé du profil du col du Finestre. C’est simple, 19 km à 9,2% de moyenne sur une pente régulière qui n’offre pour répit que deux portions de 300 à 500m à 7,5%. Les 8 derniers kilomètres ne sont pas goudronnés et se font sur une piste. D’après certaines informations que j’ai eu l’occasion de lire, sa longueur et son profil en font un des cols les plus durs d’Europe (d’autres cols mentionnés plus hauts sont bien plus raides mais moins longs). A titre de comparaison, le col du Tourmalet (2115m) par Sainte Marie de Campan c’est 17 km à 7,4% (dont les 12 derniers km à 9%).
Le col du Mont Cenis quant à lui est très long. Il fait 32 km. Cependant le gros de l’ascension se fait sur les 25 premiers kilomètres qui offrent 3 parties entre 6 et 9% entrecoupées par deux portions d’un kilomètre à moins de 4%. Le final de 7 km se fait le long du lac du Mont Cenis sur la crête en alternant montées et descentes à plus de 2000m d’altitude.
Une fois levé, je me suis préparé puis je suis allé mettre le porte vélo sur la voiture et j’ai chargé le vélo. Il faisait encore nuit et il n’y avait pas un chat.
Je souhaitais commencer la sortie au levé du jour, c’est pour cela que je suis parti tôt car je devais compter environ 2h de route.
Evidemment je réfléchissais beaucoup en me demandant si c’était une bonne idée de laisser la voiture au sommet et pas en bas de l’autre côté du col du Mont Cenis. Mais je positivais en me disant que ces dernières sorties, les jambes avaient plutôt bien répondu, notamment pas plus tard que samedi dernier sur les pentes du Mont du Chat.
Il y avait aussi la possibilité de me garer à mi chemin sur le versant italien du col du Mont Cenis dans un des deux villages qui s’y trouvent, mais finalement j’ai choisi de rester au sommet du col du Mont Cenis afin de faire deux ascensions pleines.
C’est ainsi que je suis arrivé dans la nuit au sommet du col du Mont Cenis par le versant que j’avais grimpé en vélo l’an passé.
J’ai descendu le vélo (le VTC Ridgeback) et préparé mon sac (en enlevant des trucs que j’avais pris pour le ravito final de fin de sortie) en attendant que le jour se lève. J’avais cependant pris avec moi une boite avec des pâtes, je me suis dit que j’en aurais peut être besoin. J’ai également mangé avant de partir d’Albertville et là au sommet.
Dès que j’arrivais à voir avec mes lunettes de soleil, je suis parti, j’ai mis mon éclairage à l’arrière et j’ai commencé à longer le lac du Mont Cenis.
Départ du sommet du col du Mont Cenis au levé du jour :
Vers la France
Vers l’Italie
Pendant plus de 7 km, j’ai alterné descentes et remontées le long du lac. Il faisait 6°C en haut car pendant tout ce temps je me trouvais à plus de 2000m d’altitude. C’est après plus de 7 km, que la véritable descente commence dans un décor magnifique. Je voyais le barrage du lac et de l’autre côté la route que j’allais suivre au milieu de tous ces sommets alentours. Je ressentais du stress mélangé à de l’excitation de me lancer enfin !
Le lac du Mont Cenis
Un décor superbe sur le début de la descente
La route est en excellent état, on sent bien que le Giro y est passé cette année et ça contraste avec l’état désastreux du versant italien du col du Petit Saint Bernard. J’ai pu bien rouler dans cette descente surtout qu’il y a peu de lacets. Bien entendu, je ne pouvais m’empêcher de me dire que j’allais devoir remonter tout ça tout à l’heure… A un moment, j’ai vu 3 biches sur la route devant moi qui ont détalé en me voyant arriver, c’est toujours un plaisir de voir des animaux en montagne comme ça.
Je suis entré Italie à environ 17 km de Susa.
Après une longue descente (qui a paru plus longue encore avec toute la crête à monter et descendre le long du lac au début), j’ai déboulé dans Suse. Il fallait que je trouve la direction de Meana di Susa qui est à 2 km. J’avais repéré que je devais traverser un pont. Je me suis retrouvé à un feu rouge où était indiqué à droite le centre ville (« centro »), je suis allé là et j’ai effectivement passé un pont. J’ai continué tout droit sur un faux plat montant pour arriver à une intersection avec la SS24 (j’étais arrivé dans Suse par la SS25) où j’ai pris à gauche la via di Meana. J’ai roulé pendant un peu plus d’un kilomètre et je suis arrivé à une bifurcation où le colle delle Finestre était indiqué à 19 km à droite. Ça y est, je suis au pied de cette ascension ! Je me suis arrêté pour enlever mon K-Way et mon écharpe.
Et c’est parti ! J’avais plus de 33 km au compteur à cet instant.
La route se met à grimper immédiatement, d’abord sur du 6% avant de passer d’un seul coup sur du 12% pendant 1,5 km avec un pic à 14% sur toute la traversée de Meana di Susa. J’ai essayé de me caler sur un rythme conservateur mais dès le début j’ai senti que les jambes n’étaient pas bonnes…aie aie aie… C’est très raide et il y a pas mal de circulation dans le village, pas évident.
Je suis sur la bonne route
A la sortie du village la pente se calme un peu et retombe à 9% environ. A partir de maintenant la pente restera entre 7,5 et 11% avec une très grande majorité de la distance à plus de 9%.
Un panneau en italien indique le col ouvert et accessible uniquement aux véhicules autorisés. La route devient très étroite (par moment elle ne faisait même pas 2m de large!) et rentre dans la forêt. L’état du goudron, sans être exceptionnel, est bon. Pendant plusieurs kilomètres, je grimpais face à la pente sans possibilité de voir de paysage. Mon attention était prise par les bogues de châtaigniers qui étaient au sol et je faisais en sorte d’éviter. C’était compliqué car ça recouvrait entièrement la chaussée qui n’était pas large. Régulièrement il y a des lacets ce qui est agréable. Sur les 7 premiers kilomètres j’arrivais encore à grimper sur un rythme convenable malgré les mauvaises jambes. Après 7 km, bien que je n’avais pas faim, j’ai souhaité anticiper et je me ssi arrêté 30 secondes pour manger une pâte de fruit et boire une bone gorgée de grenadine. Je suis vite reparti afin d’éviter de me refroidir, malheureusement, le rythme n’était plus le même, je sentais mon coup de pédale plus lourd et le fait que j’étais plutôt en train de piocher. J’essayais de faire abstraction de l’ascension du col du Mont Cenis qui faisait la queue derrière, pour savourer le fait d’être dans ce col qui me fait rêver depuis plusieurs années.
Le 8e kilomètre propose plus d’une dizaine de lacets, ils s’enchainent tous à moins de 100m l’un de l’autre dans la forêt toujours. Je constate que la route est tout le temps mouillée et humide. En effet il s’agit du versant nord et le soleil n’atteint pas la route en cette période. De fait les fortes pluies de la première moitié de la semaine laissent encore leurs traces.
Je continuais de grimper sur ces pentes à 9%. Après environ 10 km, entre les arbres j’ai pu profiter d’une belle vue sur Suse en bas. N’ayant aucune indication du kilométrage, je me repérais avec mon compteur et l’altitude.
Je commeçais à ressentir de la fatigue au moment où je suis arrivé à la fin de la route goudronné à 8 km du sommet à 1460m d’altitude. Il restait donc encore plus de 700m de dénivelé à prendre en 8 km.
Vue sur Suse après environ 10 km, le Rocciamelone (3538m) domine la ville (si j’en crois ma carte)
Début de la partie non goudronnée à 8 km du sommet
J’ai mangé une autre pâte de fruit là et je me suis lancé pour ce final que j’attendais ! La piste est plus large que la route. Elle est cyclable en vélo de route, cependant il y a beaucoup de cailloux qui trainent et c’est plus confortable d’être avec le VTC. Les deux premiers kilomètres sont plus propres que les 6 derniers.
Me voilà donc en train d’aller à droite ou à gauche pour choisir la meilleure trajectoire.
Après environ 2 km on sort de la forêt et ça devient génial ! La vue est superbe sur ce qui nous attend après et sur le Rocciamelone au nord qui dépassé de la forêt et qui domine Suse (qu’on ne voit plus).
C’est vraiment superbe de pédaler dans ce décor et de voir cette route qui serpente sur des lacets serrés ou des grandes courbes. Ce n’est que dans les 4 derniers kilomètres que je me suis retrouvé au soleil .
Malheureusement, au fil des kilomètres, je sentais mes jambes qui m’abandonnaient et je commençais à avoir bien mal aux jambes. En plus la piste est gorgée d’eau et est un peu meuble, on a vraiment l’impression d’être scotché. Les cailloux se faisaient de plus en plus nombreux et dans certains virages il était difficile de suivre une bonne trajectoire. D’ailleurs à environ 3 km dans un virage, je me suis retrouvé embarqué tout droit sans arriver à tourner sur les cailloux, j’ai dû m’arrêter pour me remettre dans la bonne direction.
Vue derrière moi
Je voyais le sommet en haut et je m’efforçais de continuer à pédaler. Le pourcentage ne faiblissait pas, c’était toujours du 9 à 10% mais c’était accepté depuis le pied de l’ascension et on fait avec.
A 2 km du sommet il y a une borne en pierre qui indique le sommet à 2 km.
Pas grand chose à dire, c’est juste sublime avec des vues qui m’ont fait rêver en photos avec cette piste et que je vois de mes propres yeux
Le sommet n’est plus très loin
La forteresse de Finestrelle qui est le pourquoi du chemin a été mis pour rejoindre le col il y a 2 siècles environ
La longueur se fait sentir, les derniers lacets s’élèvent au dessus de moi. En passant les 2000m d’altitude, un vent froid s’est levé. J’ai eu un peu de mal à négocier les derniers lacets puis après une dernière ligne droite à 9% j’ai débouché au sommet ! Ça y est c’est le sommet du col du Finestre ! 2176m d’altitude. La joie que j’ai eu en arrivant au sommet avec mon fidèle VTC ! Il faisait soleil et la vue était superbe sur la piste que je venais de franchir. De l’autre côté la route est entièrement goudronnée et on a aussi une vue dégagée.
Il faisait 10°C au sommet avec ce vent froid.
Le seul truc dommage c’est la présence de deux stèles en hommage à Di Luca qui fut le premier coureur à franchir le col du Finestre dans le cadre du Giro en 2005. Honorer ainsi un dopé récidiviste ce n’est sûrement pas la meilleure chose à faire…
Photo méritée
La route que j’ai grimpé
La stèle en hommage du dopé
L’autre versant côté sud avec Sestrières au fond de la vallée que l’on voit
Début de la route goudronné de l’autre versant
Sûrement des randonneurs, garés au sommet
J’avais envie de grimper un peu à pied un peu plus haut pour profiter d’une meilleure vue mais malheureusement, le vent soufflait fort et l’heure tournait or je savais déjà que le col du Mont Cenis serait très difficile et très long…
J’ai donc mangé une pâte de fruit, enfilé mon K-Way, mis mon écharpe et me voici parti pour la descente…aie aie aie… Ces 8 km non goudronnés vont se révéler être un premier moment difficile. Dans certains virages je devais mettre pied à terre. Les vibrations et les chocs étaient douloureux pour la paume des mains et mes doigts glissaient sur les freins. Heureusement sur le VTC j’ai une double position des freins (une comme sur les vélos de route là où mes doigts glissaient et l’autre comme sur les VTC). Du coup je me suis mis à freiner avec les freins du dessus. La douleur que je ressentais dans les paumes des mains suite aux chocs m’a obligé à m’arrêter environ tous les 1,5 km sur cette partie pour reposer mes mains et mes bras. Au fil des kilomètres je sentais que je grillais mes patins de freins et que je devais de plus en plus appuyer pour freiner. J’ai mis 30 minutes pour descendre ces 8 km non goudronnés…
Une fois sorti de cette portion, quel soulagement ça a été ! Rouler sur du goudron c’est un vrai plaisir ! J’avais presque hâte d’être sur le billard du Mont Cenis^^
J’ai fait la suite de la descente prudemment en raison de la forte pente, des lacets et de l’étroitesse de la route.
Je suis de nouveau arrivé au pied du col du Finestre. J’ai enlevé mon K-Way et mon écharpe puis je suis allé rejoindre Suse.
J’ai facilement retrouvé la route et je me suis élancé pour la montée du col du Mont Cenis (2083m). La route est un billard, le début grimpe sur du 6 à 7%. Dès le début je sens que les jambes vont faire très mal… Je grimpe péniblement comme je peu sous le soleil.
Après 4 km (alors qu’il m’en reste 29 environ), je décide de m’arrêter et de manger mes pâtes. 15 minutes de pause.
Je ne sais pas si ça m’a fait du bien ou pas, toujours est-il que je suis reparti péniblement. Les kilomètres défilaient lentement… La circulation était importante. Le plus pénible était l’énorme quantité de motos qui passaient et qui me frôlaient, à chacun de leur passage, j’étais de plus en plus énervé. Ils sont toute la route, ils ne sont pas larges ils pourraient au moins s’écarter au moins comme le font les voitures…
Après quelques kilomètres laborieux et très douloureux sur des pentes entre 7 et 9%, j’ai senti un début de crampes dans les cuisses…aie aie aie… Je me suis arrêté de suite. Je ne voulais pas perdre de temps en attendant que ça passe, du coup pour la première depuis que j’ai commencé le vélo en montagne, j’ai décidé de pousser le vélo en attendant que ça passe dans les cuisses. Après quelques centaines de mètres, j’ai tenté de remonter sur le vélo. Après quelques secondes rebelotte, de nouveau le début de crampes… Je me suis de nouveau arrêté et remis à marcher en poussant le vélo à 6 km/h. Je me posais des questions de si j’allais pouvoir repédaler ou pas parce qu’à cet instant j’étais encore à plus de 15 km de la voiture… Heureusement, après 1,5 km de marche, je suis remonté sur le vélo. Et je me suis mis à pédaler en essayant de me ménager (très dur à faire^^) et les crampes ne sont pas revenues. Ainsi j’ai pu avancer lentement mais sûrement.
Retour au pays
A 1750m d’altitude, je suis arrivé au deuxième replat, une ligne droite magnifique avec devant moi le début de la dernière partie en lacets. Ça redonne le moral même si je savais qu’après les lacets que je voyais ça continuait de grimper pour passer plus haut que le barrage du Mont Cenis.
Dernier replat et les prochains lacets devant moi, mais après ça, ça continue de grimper
J’ai attaqué ces lacets avec le moral regonflé, le paysage était grandiose ! La route continue ensuite de grimper sur du 8% sur des lacets longs qui donnent l’impression de faire un détour. Là, je n’en voyais pas le bout, et ces motos qui continuaient de me frôler…
J’essayais de voir devant moi les courbes que prenaient la route pour guetter le début de la crête avec la première descente. Cependant, j’étais content car depuis les crampes, je n’ai pas eu besoin de m’arrêter.
Le barrage
Puis ça y est, je suis arrivé à une première courte descente alors que j’étais à 2040m d’altitude. Juste après la route remonte et ça fait très mal aux jambes, mais la vue sur le lac et l’air de la fin motive un peu. La route remonte jusqu’à 2080m avant de redescendre à 2030 pour remonter à 2100m ensuite et redescendre à 2050m pour enfin remonter à 2083m au col du Mont Cenis. Je suis passé devant la voiture pour aller direct au panneau. Ce col là a été mérité ! Pfiou !
Fini !
J’avais très mal aux jambes et il faisait très frais au sommet. Avant de m’asseoir dans la voiture, j’ai d’abord monté le porte vélo et chargé le vélo comme ça c’était fait. Puis après j’ai mangé un paquet de biscuit, bu de l’eau et je suis parti pour rentrer à Albertville.
Sacrée journée ! Là j’ai vraiment terminé sur les rotules. Cette dernière ascension aura été un long chemin de croix, mais avoir réussi à grimper cette grosse ascension du Mont Cenis en enchainement après le monstre qu’est le col du Finestre, ça rend la sortie grandiose.
Une fois à Albertville j’ai déchargé le vélo et au moment de le rentrer dans le local à vélo, je me rend compte que al roue avant frotte contre quelque chose et ça frotte bien car en tournant la roue elle ne fait même pas un tour qu’elle s’arrête. Quelle stupeur de voir ça ! La question est de savoir si c’est dans la descente chaotique de la partie non goudronnée du col du Finestre que quelque chose s’est déréglé ou si c’est pendant le transport sur la route du retour. Je ne vois pas pourquoi le transport aurait déréglé quelque chose et de fait, j’ai la méchante certitude que c’est dans la descente du col du Finestre qu’il y a eu quelque chose… Cela signifie que j’ai grimpé tout le col du Mont Cenis avec ce frottement et pourtant je n’ai rien senti pas même de petite vibration dans les guidons qui traduiraient un frottement… Pas les jambes plus le frottement, voilà de quoi rendre l’ascension difficile. Je ne me suis pas attardé hier soir à regarder ce qui n’allait pas car je n’avais qu’une envie : rentrer à l’appart. Je regarderai cet aprem ou demain soir. Une chose est sûre, si je veux reprendre le Ridgeback pour une sortie en montagne, je dois resserrer les patins de frein si il en reste.
Voici les profils des deux cols que j’ai grimpé :
Au final sur cette sortie j’ai parcouru 105 km pour plus de 3500m de D+ (mon compteur indique 3450m de D+ mais je me suis rendu compte qu’il a sous estimé le D+ notamment quand j’ai dû m’arrêter au moment des crampes il a mis du temps à repartir) avec deux grosses ascensions de plus de 2000m d’altitude. Quoiqu’il en soit elle restera une de mes plus grandes sorties avec ce col magique qu’est le col du Finestre, un mythe réel ! Et malgré le calvaire du col du Mont Cenis j’ai apprécié la sortie et je la savoure maintenant.
Le col du Finestre est sûrement le col le plus difficile que j’ai grimpé pour l’instant. Je suis également content d’avoir profiter peut être du dernier jour de l’année pour pouvoir y aller. Maintenant je vais reprendre mes bonnes habitudes des approches en train.
Je sais également que je n’ai pas de très bonnes jambes en ce moment, je prendrai ça en compte pour les prochaines sorties^^
4 pings
[…] à force de freiner et d’avoir des chocs dans les guidons. J’avais eu le même soucis lorsque j’étais allé au col du Finestre avec le Ridgeback et ça fait effectivement très mal. Du coup on s’arrêtait assez régulièrement pour […]
[…] le plus difficile que j’ai grimpé avec ses 19,3 km à 9,2 % que j’avais inséré dans un très bel enchainement qui m’avait fait mal aux pattes^^ Certains sites le classe parmi les plus durs […]
[…] c’était une découverte pour moi, quant à l’Italie j’étais déjà allé au col du Finestre ou au colle San Carlo, mais c’était resté sur une journée […]
[…] Octobre 2013 : ce coup-ci, une des rares fois où je me suis avancé en voiture juste pour une sortie (au col du Mont Cenis), je suis allé grimper le col du Finestre en Italie avec ma randonneuse, 19 km à plus de 9 % de moyenne, génial ! Mais c’est le retour en France par le versant italien du col du Mont Cenis qui m’a scié les jambes, à court de forme, plus rien dans les jambes, j’ai eu des crampes dans les 2 cuisses en même temps à plus de 10 km du sommet, une longue galère pour arriver en haut. […]