29 juillet 2024 (23e sortie) : col du Portet et Hourquette d’Ancizan sous la canicule

141 km – 2700 m de D+

Voilà une journée chaude !!

On est en pleine période de canicule, dommage que mon jour de repos tombe là, mais bon ça va être l’occasion de retenter de pédaler dans ces conditions et de voir. De toute façon j’ai toujours un plan B au cas où.

J’avais envie de regrimper le col du Portet à 2215 m au dessus de Saint Lary et du Pla d’Adet. La dernière fois que j’ai grimpé le col du Portet c’était pour la 1ère ascension lors de mon défi des 10 000 m de D+ le 29 août 2021 et le Pla d’Adet à 2 reprises en clôture du défi, ça commence à faire et il s’en est passé des choses depuis…

ça sera un sacré défi.

Le soucis c’est que Saint Lary est dans l’autre vallée de l’autre côté du col d’Aspin et de la Hourquette d’Ancizan, ce qui nécessite un bel enchainement pour y aller et revenir.

Je ne me sentais pas de faire une sortie de près de 180 km par cette chaleur. Alors j’ai opté pour prendre le train jusqu’à Lannemezan et de là, remonter toute la vallée d’Aure sur 36 km pour arriver à Saint Lary et grimper le col du Portet puis de rentrer à Tarbes par la Hourquette d’Ancizan, et si jamais j’ai les jambes je rajouterai la montée du col d’Aspin depuis Payolle en aller retour.

Je décide de partir tôt en prenant le train de 6h40. Je me lève à 5h45, je prépare mes affaires et je pars pour la gare de Tarbes. Il est 6h20 et il fait déjà une chaleur étouffante. Pfiou.

J’arrive à Lannemezan sur les coups de 7h15.

Ça fait tellement longtemps que je n’ai plus pédaler dans la vallée d’Aure. Ce n’est pas le plus agréable en général.

Je quitte Lannemezan et je m’engouffre dans la vallée et là….outre la chaleur étouffante qui me fait transpirer dès le départ…il y a un énorme vent de face (chaud) qui me scotche à la route. Ben mon vieux, je ne suis pas arrivé…

Il y a un peu de circulation, des camions par moment. J’appuie fort sur les pédales face au vent et pour passer le moins de temps possible dans cette vallée. C’est dur, je sens que je n’ai pas de bonnes jambes. Je commence à gamberger en me disant que je vais peut être rentrer par les Baronnies, j’en ai pour 15 km de vallée avant d’arriver à l’entrée des Baronnies, puis après je me dis que je vais rentrer par le col d’Aspin et puis voilà…

Je finis par arriver à Arreau. Je m’arrête à la fontaine au pied du col d’Aspin, je bois, je refais les niveaux. Puis je me motive pour continuer la vallée pendant 11 km encore jusqu’à Saint Lary. Il y a un peu plus d’air frais maintenant et c’est moins étouffant qu’à Tarbes ou que dans le début de la vallée d’Aure. Les 11 km supplémentaires paraissent longs eux aussi…

Pas fâché d’arriver à Saint Lary. Je mange un peu avec vue sur le début de la montée vers le Pla d’Adet. Ça va chauffer. 16 km à 8,9 % de moyenne en plein soleil. Heureusement qu’il est relativement tôt encore.

Allez c’est parti ! Le plus raide c’est au début, 7 km à pratiquement 10 % de moyenne, surtout le début à plus de 11 %. La route est taillée dans la roche avec 1 seul virage en épingle dans les 3 premiers kilomètres d’ascension. Je mets tout à gauche très vite. Je prends un rythme régulier. Je me sens un peu mieux que dans la vallée, ça fait plaisir. Je n’hésite pas à beaucoup boire, je sais que je pourrai remplir mes bidons à la fontaine à Soulan après 5 km de montée si besoin.

Ce qui est agréable c’est la très faible circulation dans la montée du Pla d’Adet, ça fait du bien, le calme, le paysage, la pente. Le premier virage se passe, le virage Poulidor où il a attaqué en 1974 et distancé Merckx. Le Tour y est repassé cette année pour célébrer les 50 ans de sa dernière victoire d’étape.

Premier virage de l’ascension, là où Poulidor a attaqué en 1974

Je rattrape 2 cyclistes dans cette première partie, on s’encourage. La pente est toujours plus raide, le soleil commence à chauffer, je transpire à grosses gouttes mais le rythme est régulier. Les kilomètres passent, quelques lacets avant Soulan, traversée du village. J’ai en point de mire un cycliste quelques mètres devant moi, ça aide, nous avançons presque à la même vitesse, j’ai mis 3 kilomètres pour reprendre 50 mètres.

Après 7 kilomètres, j’arrive à la bifurcation, je laisse mon acolyte continuer tout droit vers le Pla d’Adet tandis que je tourne à droite pour aller vers le col du Portet.

A 8 kilomètres du sommet, une barrière avec gardien empêche la circulation entre 8 h et 18 h. Les cyclistes et les vaches sont tranquilles.

Ça continue de grimper, pour l’instant le rythme est toujours régulier., les lacets s’enchainent, je vois des cyclistes devant au dessus et derrière. A un virage j’arrive sur un troupeau de vaches avec 2 veaux qui s’amusent à s’affronter au milieu et leurs mères juste au bord de la route. Ce n’est pas forcément rassurant. Je suis passé juste derrière les veaux et devant les vaches, elles n’ont pas bronché. Petit à petit mes jambes ont commencé à s’effilocher, c’est devenu de plus en plus dure jusqu’à vraiment être dans le dur sur les 3 derniers kilomètres. Heureusement que je suis en altitude, ça permet de modérer la température de cette journée caniculaire…

Les derniers kilomètres paraissent interminables. Le tunnel à l’entame du dernier kilomètre, ouf, ça approche. La dernière rampe est bien raide. Je suis bien content de déboucher en haut.

Ce n’est que la 6ème fois que je grimpe le col du Portet. Je discute avec 2 autres cyclistes. Je suis un peu déçu de mes jambes mais quand je leur dis que je dois encore rentrer à Tarbes par la Hourquette d’Ancizan, il me font remarquer que je dois quand même avoir une bonne condition physique pour faire l’enchainement. C’est vrai, ça permet d’être un peu plus positif.

Au sommet du col du Portet

Je profite du paysage, sauvage, au fin fond de la montagne, c’est génial.

Je mange un peu, puis c’est parti pour la descente. Très prudent, la route est étroite, raide et granuleuse. Difficile de prendre de la vitesse. Je fais plein d’arrêts photos. Ça fait plaisir d’être de retour sur ce col loin de Tarbes et qui nécessite un bel enchainement pour pouvoir y aller.

Superbe
La route qui va vers le Pla d’Adet là bas

En rejoignant la route plus large et en meilleur état du Pla d’Adet, je fais un arrêt à la statue de Raymond Poulidor qui a été inaugurée au printemps, une statue grandeur nature le représentant en pleine ascension.

La statue de Poulidor

Puis ensuite c’est reparti pour la suite de la descente sur Saint Lary. Là c’est mieux pour prendre de la vitesse et se faire plaisir. Je fais un arrêt à la fontaine de Soulan pour remplir mes bidons. La dernière fois que je m’y suis arrêté c’était lors de mon défi des 10 000 m de D+ à 2 h du matin.

Il fait vraiment très chaud, ça tabasse fort.

A la fontaine de Soulan, là où j’avais rempli mes bidons à 2h du matin lors de mon défi à 10000 m de D+

J’arrive à Saint Lary dans une fournaise. Ça va être dur la suite…

Je prends la petite route pour rejoindre Guchen le pied de la Hourquette d’Ancizan à 7 km de là. Il y en a pour un peu plus de 10 km d’ascension à environ 7,5 % de moyenne.

Je n’ai plus de jambes, ça va être dur et long cette ascension.

Chaque kilomètre parait une éternité, je me motive comme je peux, je transpire, il est midi, le soleil tape fort, dans les derniers kilomètres il y a des arbres, j’ai hâte d’y arriver. La première partie offre de belles vues en balcon sur la vallée, c’est agréable à voir. Ça me donne des bonnes excuses pour m’arrêter et prendre des photos. J’ai besoin de souffler. Je compte les mètres. Je fais au total 3 petits arrêts pour souffler dans le montée. Décidément, c’est une bonne galère.

Quelle chaleur…

La vue est superbe, c’est une bonne excuse pour faire une pause

Les kilomètres s’avalent petit à petit et je m’approche du sommet. Dans les dernières centaines de mètres j’aperçois le sommet et je vois des ânes au loin, ça c’est de la motivation ! Moi qui galérais j’ai gagné 1 km/h sur les 400 derniers mètres xD

Qu’est ce que je suis soulagé d’arriver au sommet, pfiou. Il est 12h55, je voulais y être avant 13 h, c’est chose faite.

Je m’arrête à côté des ânes. Ils viennent direct vers moi. Et là c’est l’éclate, il y en a un qui vient poser sa tête entre sur mon cadre à côté des guidons pour se gratter sur mon ventre et un autre qui vient se gratter sur mon dos. Je suis bien là^^ Et ils restent là jusqu’à se chamailler entre eux et se mordre pour pouvoir se gratter sur moi, quel succès^^

Ah, les supporters sont là !
Quel succès !!^^

J’ai bien dû passer une dizaine de minutes comme ça avant de les faire bouger pour que je puisse m’extirper de là avec mon vélo.

J’ai mangé un peu à nouveau mais avec la chaleur ce n’est pas facile.

Puis après avoir discuté avec 2 autres cyclistes, je m’élance dans la descente vers Payolle. Il y a 1 km à 6,5 % à remonter, histoire de se brûler encore un peu plus les cuisses avant de pouvoir continuer à descendre sur Payolle.

Là, bien sûr hors de question d’aller grimper le col d’Aspin sur les 5 derniers kilomètres comme je l’avais envisagé éventuellement au début de la sortie. Je fais un arrêt à Payolle pour remplir mes bidons et je continue la descente pour rentrer. Sainte Marie de Campan, Campan, Bagnères… les kilomètres défilent. Le soleil cogne fort, on est en début d’après midi, mais ça se passe globalement bien, je bois beaucoup. La suite vers Tarbes dans la plaine est plus difficile et c’est à environ 15 km de Tarbes que j’ai vraiment senti le coup de chaud arriver, plus rien dans les jambes, chaque coup de pédale qui devient un énorme effort, je n’avais plus qu’une envie, c’était de rentrer me mettre au frais.

Interminables ces 15 derniers kilomètres.

En arrivant je transpirais énormément à grosses gouttes, on aurait dit un robinet ouvert^^ Qu’est ce que ça a fait du bien de se mettre au frais.

Ça a finalement été une des journées les plus chaudes de la canicule. J’ai fait en sorte de partir le plus tôt possible. Mais je suis content j’ai quand même bien supporter la chaleur sur une grande partie de la sortie, ça fait plaisir de pouvoir refaire des grosses sorties dans ces conditions.

Au total ça fait une journée à 141 km et 2700 m de dénivelé. Génial !!

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