12 mai 2019 (17e sortie) : col du Tourmalet par Luz, complètement carbonisé

Pour ce dimanche 12 mai, l’envie de faire une grande sortie à vélo était là. Le soleil sera au rendez-vous. Ce coup-ci j’envisage la vallée des Gaves. Je ne l’aime pas trop car elle est longue, dangereuse et usante à remonter, notamment les gorges de Luz, mais là, en partant tôt et à cette saison la circulation devrait être plus faible. Pendant un instant j’ai hésité à prendre le train jusqu’à Lourdes pour enlever les 25 km pas agréables, mais bon, j’ai aussi envie d’aligner des kilomètres alors va pour le départ de Tarbes, direction…le col du Tourmalet bien sûr !! Mais par Luz Saint Sauveur cette fois. Et si les jambes étaient là j’avais envie de faire un enchainement avec l’Aubisque.

Ce sera aussi l’occasion de roder mes nouveaux pneus que je viens de changer.

J’aurais bien dormi plus au moment de me lever…dur dur… C’est toujours le moment où tu as la motivation qui baisse alors que ça fait plusieurs jours que tu y penses…

Je mange un peu, je prépare mon sac avec un pique nique, je mets ma veste thermique et je pars.

Il fait grand soleil mais bien frais encore de bon matin.

Dès les premières lignes droites vers Juillan à la sortie de Tarbes me font sentir que les jambes ne sont pas supers pour une longue sortie. Un peu comme la sortie au col du Pourtalet en mars… Dommage que ça tombe encore une fois sur une longue sortie… Forcément, je me mets à cogiter, est-ce que je ne vais pas plutôt que du côté du col d’Aubisque, ça fera moins long à remonter la vallée. Mais je suis un peu obstiné aussi…

Je pédale en direction de Lourdes sur les longues lignes droites. J’essaye de ne pas forcer, mais dans les petites côtes juste avant d’entrer dans la ville, je sens que je suis quand même un peu dans le dur… Et je veux aller au Tourmalet…ben dis donc…

Une fois Lourdes traversée, je prends la voie verte. Là aussi ce sont des longues lignes droites mais au moins il n’y a pas de voiture.

Encouragements du matin, mais je n’ai pas les jambes aujourd’hui…

Je ne le sens pas pour la suite… Je passe Argelès et je continue la piste jusqu’à Pierrefitte où elle se termine.

Il me reste encore 12 km de faux plat jusqu’à Luz Saint Sauveur, ça fait 41 km que je pédale.

J’attaque les gorges. C’est très encaissé, le soleil n’atteint pas encore le fond des gorges, je suis gelé… Il y a peu de circulation, mais dans les montées je suis vraiment en prise et j’y laisse de l’énergie. Ça parait bien long…

Une dernière ligne droite longue et en faux plat et me voici à l’entrée de Luz. Dans une dizaine de jours j’aurais à venir ici au collège des 3 Vallées pour une animation sur les fruits et légumes auprès des élèves, je verrai dans quelle mesure je peux m’organiser pour pouvoir pédaler de nouveau dans ce secteur.

Je grignote une pâte de fruit et zou j’attaque illico l’ascension du col du Tourmalet. Je sais déjà que je vais terminer complètement cramé là haut, j’ai pas les jambes aujourd’hui, ça va se sentir.

18 km d’ascension à 7,4 % de moyenne, en plus le début ce n’est pas ma partie préférée, de longues lignes droites qui grimpe bien mais très très large avec les aires de chainage et les routes qui partent vers d’autres villages, tu te sens scotché au milieu de tout ça…

J’ai essayé de prendre un rythme régulier qui me donnait quand même l’impression d’avancer mais tout petit quand même et chaque kilomètre passé sans galérer, c’était toujours ça de gagné^^

L’avantage de ce versant du Tourmalet, même si il est plus long, c’est qu’il y a des replats à plusieurs endroits de l’ascension, notamment à la moitié avec un kilomètre à 5 % qui donne un premier objectif dans la tête, puis un virage plat à 5 km du sommet et enfin 300 m plat également à 2 km du sommet avant le terrible final.

Du coup je grimpais avec le replat à mi pente comme objectif.

Je me suis retrouvé derrière un tracteur qui allait presque à la même vitesse, du coup dans les pentes à 7 % je revenais sur lui mais au dessus de 8 % il me reprenait du temps, instinctivement tu hausses le rythme, je voulais me caler complètement à l’aspiration, mais il m’a manqué juste 2 ou 3 mètres pour y arriver^^

Je traverse Barèges sur des pentes à 11 %. Je continue de tourner les jambes en essayant de ne pas forcer outre mesure, mais je sais que je n’en ai plus pour très longtemps avant que ça ne s’effondre.

Je passe le replat de Tournaboup, 9 km encore à grimper. Le paysage devient enfin plus sauvage. La pente repart. C’est bon je n’avance plus, ça va être 8 km de galère jusqu’au sommet. Chaque coup de pédale brûle les cuisses… J’essaye de profiter du paysage pour faire diversion, je vois le sommet du col en haut et le Pic du Midi sur la gauche, c’est sublime, mais ça parait encore tellement long.

Le replat à 5 km du sommet, j’essaye de me remettre à l’endroit, mais 500 m après que la pente soit repartie de plus belle, c’est à nouveau la débandade. J’essayais de me dire que j’étais quand même chanceux de pouvoir être dans le Tourmalet à cette saison, alors du coup faut essayer d’en profiter, mais c’est dur d’en profiter à cet instant^^

Et puis à force de penser, de regarder le paysage, de galérer, ben tu avances quand même. Après le replat à 2 km du sommet, c’est reparti pour le gros final. J’essaye de me mettre en danseuse mais je me rassois direct, les crampes ne sont pas loin si je me mets debout… Je reste assis et je lâche mes dernières forces, le dernier virage à 400 m du sommet et le final à plus de 15 % sans pouvoir me mettre debout sur les pédales. Quel soulagement d’arriver en haut. Ben mon vieux ! Complètement carbonisé ! Celui là je m’en souviendrai ! C’est pas souvent que le Tourmalet me met en galère comme ça. Mais je l’adore quand même ce col. Jai pris une bonne dérouillée mais au moins ça me fait aligner les kilomètres.

Je profite du paysage au sommet et discute avec un autre cycliste.

Au sommet, pas fâché d’y être !!
Vue sur le versant La Mongie
Vue sur le versant Luz / Barèges que je viens de monter.

On approche de la mi journée, je réfléchis à la suite de la sortie… Je voulais passer par l’Aubisque pour revenir par les Pyrénées Atlantiques en faisant une pause chez une copine du côté de Bruges. Mais là l’Aubisque c’est niet. Alors peut être en passant par la côte de Pontacq après Lourdes du coup.

Du coup je vais redescendre du même côté pour retourner sur Lourdes et aviser si les jambes permettent le détour. Parce que sinon c’est tentant de rentrer par Bagnères, au moins toute la vallée et la plaine se fait plus facilement et plus end escente que par Argelès et Lourdes…

J’attaque la descente sur Luz Saint Sauveur. Je me laisse aller. Le plus gros est fait, mais il y a du chemin encore !

Le Pic du Midi
Le sommet du col du Tourmalet avec la route bien visible qui y monte, c’est raide !
Touyrnaboup et l’ancienne route du pont de la Gaubie (voie Laurent Fignon)

Et manque de chance, en retombant sur Luz Saint Sauveur, la mi journée est passée et comme les jours précédents, le vent de nord s’est levé… Et là ça souffle… Bon sang, je vais me taper toute la vallée et la plaine vent de face… Je suis dépité…

De Luz Saint Sauveur, sans faire le détour, je suis à 55 km de Tarbes…vent de face et complètement carbonisé ça va faire long…

J’attaque les gorges de Luz. Même dans la partie plutôt descendante, je suis scotché à seulement 20 km/h… ça va être très long… Heureusement une fois sorti des gorges, l’effet « couloir » se fait moins sentir et je suis moins ralenti.

A Pierrefitte je reprends la voie cyclable. Je m’arrête sur un banc pour manger une salade composée que j’avais avec moi. Puis je repars après 5 minutes.

Les lignes droites de la voie verte sont interminables jusqu’à Lourdes… La moindre côte me fait mal aux jambes… C’est sûr je ne vais pas faire le détour par Pontacq et Nay… je continue direction Tarbes. Ce genre de moment où tu n’as qu’une envie c’est de poser le vélo…

Sur la voie verte, lignes droites vent de face…

Quel vent ! Les dernières côtes avant Tarbes me font toutes mal aux jambes et c’est bien lessivé que je termine la sortie.

Mais je suis content quand même, ça fait du bien des sorties comme ça à se faire mal.

142 km et 2500 m de D+ et le lendemain faudra être en forme au travail !!

Le cocktail mal de jambes et vent de face au retour pendant 55 km m’a complètement cramé…

ça fait un bon rodage pour les pneus cette histoire…

Vivement la prochaine sortie !

(2 commentaires)

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    • laurent on 18 juillet 2019 at 13 h 51 min
    • Répondre

    Salut Idris ,

    Belle balade dis donc , le retour un peu moins agréable mais bon ….
    es tu à la Hourquette cet après midi ? vu que c’est toi qui a du la souffler à l’oreille de Christian Prudhomme cette ascension magnifique lol (euh la descente plutôt dans ce sens qui est belle..) , avant le tour n y passait jamais
    a+

    1. Salut Laurent 🙂
      Comment vas-tu ?!!! 🙂

      J’avais effectivement prévu d’aller à la Hourquette d’Ancizan aujourd’hui mais le ciel était bouché et humide ce matin et les montagnes ne se sont qu’un peu dégagées en milieu d’aprem mais je n’avais pas vraiment envie d’attendre là haut dans le brouillard pendant 2 ou 3 h, alors j’ai laissé tomber, j’ai regardé à la télé. Je ne regrette rien.
      Samedi, peut être que je pourrai aller voir le départ de l’étape à Tarbes à ma pause déjeuner, je vais voir 🙂

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