Pour ce vendredi 14 février, je travaille l’après midi, ça me laisse le matin pour aller pédaler.
Je compte partir tôt pour avoir le temps de rentrer, me doucher, manger et partir au travail.
Il fait grand beau sur les Pyrénées, mais il fait froid. J’ai envie d’aller au col du Soulor (1474 m) et même de tenter d’aller au col d’Aubisque (1709 m) car il a très peu neigé cet hiver et il est peut être possible que la route soit praticable (à mes risques et périls car elle est officiellement fermée et dangereuse en hiver).
Du coup pour avoir le temps de faire l’Aubisque éventuellement, j’opte pour partir tôt. Pour m’éviter la grande route jusqu’à Lourdes, je prends le train à 6h40 à Tarbes, direction Lourdes.
Il fait froid, (entre 0 et 5°C) mais c’est supportable. Il fait nuit mais j’ai mon éclairage, tout va bien. Après avoir traversé Lourdes, je rejoins la voie verte le long du Gave. Je craignais qu’il fasse froid avec l’humidité mais c’était finalement supportable. Par contre ce n’est pas éclairé du coup c’était nuit noire sur cette partie. Mon éclairage n’est pas mal mais il y a quand même un animal non identifié qui a traversé quelques dizaines de mètres devant moi.
Une fois à Argelès, le jour pointe le bout de son nez et la visibilité est bien meilleure, les rayons de soleil caressent les sommets et j’ai hâte d’arriver au soleil !! Mais en attendant je suis toujours dans l’ombre.
Je quitte à Argelès en direction du Lavedan, la route grimpe sur 3 km à plus de 8 %. J’espérais me réchauffer mais finalement non et la température chute rapidement en plus jusqu’à passer en négatif…
Tout est maintenant gelé sur le bord de la route, je me refroidis, j’ai les doigts gelés, c’est terrible. La douleur malgré les gants… Je n’ai pas mis les sous gants car c’était supportable au début et je ne pensais pas que la température chuterait au fil de la journée qui avance.
J’étais presque tétanisé par le froid… Je pédalais machinalement en fixant la zone ensoleillée sur les sommets qui gagnait petit à petit du terrain mais qui paraissait tellement loin. Tellement douloureux les doigts que j’en avais des larmes qui coulaient.
Je rêvais juste en imaginant la douceur des premiers rayons de soleil… Aie aie aie, en même temps on est en hiver…
Je parcours les 12 km en faux plat jusqu’à Arrens, toujours complètement gelé. Je n’arrive plus à changer de vitesse, je peux seulement changer de plateau.
J’attaque l’ascension du col du Soulor, je me rapproche de la zone ensoleillée. Mais pendant tout ce temps là, tu as le temps de te demander plein de fois pourquoi tu es parti^^
Les premiers kilomètres se passent avec cette seule idée fixe, rejoindre les premiers rayons de soleil, la délivrance arrive à environ 4 km du sommet.
Le plaisir de la douceur du soleil, c’est un pur régal ! Petit à petit je remontais en température et je commençais à vraiment apprécier !
Que c’était bon !! Je pouvais à nouveau jouer du dérailleur et je relançais fort et c’était absolument génial, le paysage au top et tout le calvaire pendant presque 45 minutes avant est oublié.
Quel plaisir d’arriver au sommet. Le ciel est bleu, le paysage magnifique, presque personne. Une chance énorme d’être là.
Pas de neige mais c’était attendu.
Je regarde en direction du cirque du Litor vers le col d’Aubisque.
La route est d’office fermée dès qu’il neige un peu car elle traverse plusieurs couloirs d’avalanche et comme elle est vertigineuse, il n’y a pas de marge d’erreur, d’où sa fermeture systématique même quand il y a des orages en été.
La route n’est pas enneigée, je regarde les pans de la montagne au dessus, il y a très peu de neige donc pas de risque de me prendre une avalanche sur la figure. Par contre, j’aperçois au loin des coulées de neige sur la route à plusieurs endroits. C’est sûr je n’arriverai pas au sommet du col d’Aubisque. J’ai déjà traversé des névés avec mon vélo sur la piste du Pic du Midi il y a quelques années, c’est casse gueule et là je en le referai pas.
Mais j’espère pouvoir accéder jusqu’au tunnel qui est photogénique.
Je m’élance sur la route du cirque du Litor absolument sublime, ça commence par 2,5 km de descente. Je roule prudemment car il y a eu un petit mouvement de terrain qui a affaissé une partie de la route ce qui fait qu’il y a une énorme fente au milieu du goudron qui parait bien bancal. Je roule à gauche (vue que la route est fermée aux voitures), je me sens plus en sécurité qu’à droite dans le sens de l’affaissement et au bord du ravin.
Mais après 2 km, alors que je suis toujours dans la descente, j’arrive devant les restes d’une avalanche. Un amas de neige, de boue, d’arbres et de branches en travers de la route sur quelques mètres de large.
Je ne vais pas prendre de risque à traverser ça, ça ne sert à rien d’autant que quelques dizaines de mètres plus loin il y a une autre coulée. Elles sont dans le virage masqué depuis le sommet du col du Soulor ce qui fait que je ne les avais pas vus depuis le sommet.
Fin du parcours pour moi, demi tour pour remonter jusqu’au col du Soulor. Ce n’est pas bien grave, je savoure le paysage et cette solitude au milieu de la montagne, j’adore.
Je repasse au sommet du col du Soulor et je m’élance pour la descente pour le retour. La température est bien plus agréable, je me fais plaisir dans la descente.
A noter que le panneau qui indique le sommet à 6 km a été transpercé de 2 coups de feu d’un chasseur maladroit et inconscient j’imagine…
Une fois redescendu à Argelès, je reprends la voie verte pour rejoindre Lourdes puis je continue sur la route en direction de Tarbes. Je me rajoute un petit détour de quelques kilomètres pour passer les 100 km.
J’en termine avec 103 km et 1400 m de D+, les kilomètres s’accumulent bien ! Je suis allé au travail en vélo aussi l’après midi, ça m’a bien rechargé les batteries cette sortie.
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