1er mai 2022 (10e sortie) : 2 fois le col du Tourmalet…avec une tendinite au genou…

142 km – 3150 m de D+

Ce dimanche 1er mai, je l’attendais. Une journée pas trop moche avant une semaine qui s’annonce pluvieuse.

Je dois être rentré en milieu d’après midi mais ça me laisse une bonne partie de la journée.

Il fait finalement nuageux et même brouillard en plaine, mais en montagne c’est dégagé.

Bon bien sûr, je pars direction le Tourmalet ! J’avais un grand besoin d’être seul sur mon vélo.

J’enfourche le vélo dans la fraicheur. Dès le début je sens que les jambes tournent plutôt bien. Les kilomètres défilent. Le rythme est bon. Je fais un crochet à Bagnères pour laisser un papier, puis c’est reparti pour continuer de remonter la vallée.

Bien chargé en plaine mais en montagne c’est dégagé

A Sainte Marie de Campan, c’est parti pour l’ascension. Le but est de me faire plaisir et de profiter. J’ai aussi déjà en tête de le grimper une deuxième fois après. Cette sensation de savoir que les jambes sont bonnes ça enlève de nombreux doutes, surtout après tout le début d’année où j’ai eu du mal à avoir des bonnes sensations.

Le début d’ascension plutôt roulant se passe bien et au moment où la pente se cabre à 12,5 km du sommet, je rattrape un cycliste que je reconnais à son maillot Saxo Bank. Il s’agit de l’ami Gilbert. Nous avions grimpé le Tourmalet en juin 2021. Là il monte jusqu’à La Mongie.

Je décide de l’accompagner pendant quelques kilomètres d’ascension. Nous discutons de plein de choses et faisons aussi un peu plus connaissance. Vraiment quelqu’un de très sympa, qui a une passion folle pour le vélo et surtout qui fait preuve d’une belle résilicence et qui a su surmonter une grave situation. Un plaisir de discuter avec Gilbert.

Après 6 km à grimper ensemble, nous nous sommes salués et j’ai continué à mon rythme à 6 km du sommet. Pratiquement personne, un régal ! Le col est toujours fermé aux voitures après La Mongie, j’apprécie le calme, la tranquillité et toujours ce même plaisir de grimper le col du Tourmalet, je ne m’en lasse jamais ! Les jambes sont bonnes et ça fait vraiment plaisir car la forme a mis du temps à revenir.

Sur la fin de l’ascension, mon genou droit est un peu douloureux, c’est une tendinite qui mijote là dessous. Depuis le début de l’année, à la fin de mes sorties j’ai cette douleur au genou, mais ça reste supportable. Là ça arrive un peu plus tôt dans la sortie.

Le col est toujours enneigé de l’autre côté. Au sommet, je grignote un peu, je mets mon k-way et j’entame la descente sur Sainte Marie de Campan. Je fais quelques arrêts photos pour profiter toujours de ce paysage de sortie d’hiver. C’est un régal pour les yeux.

Une fois en bas à Sainte Marie de Campan, j’enlève mon k-way et je fais demi tour. Hop, c’est reparti pour les 17 km d’ascension du col du Tourmalet !

Je sens que les jambes sont bonnes et c’est un vrai plaisir. Pouvoir se faire un double Tourmalet en toute tranquillité à ce stade en ayant cherché si longtemps la forme, je savoure !

La partie roulante se passe, puis à Gripp c’est parti pour les 12,5 km à 9 % de moyenne. Je pédale comme d’habitude, essentiellement en danseuse. La douleur au genou droit s’intensifie un peu. J’essaye de faire abstraction. J’ai l’impression que la tendinite au genou gauche que je traine depuis plus d’un an me laisse enfin tranquille, j’ai réussi à sauver mes doigts des engelures cette année, mes côtes fêlées me laissent tranquille, la forme est enfin revenue et voilà que j’ai une tendinite au genou droit.

Je continue de grimper quand tout à coup, alors que j’étais en danseuse à 10 km du sommet, mon genou s’est comme dérobé dans une immense douleur et je me suis rassis instantanément sur la selle, impossible de me remettre debout, la douleur est trop forte… Je continue de pédaler assis en cogitant à mille à l’heure dans la tête. Qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que je m’arrête ? Comme je vais rentrer ? Est-ce que c’est juste momentané ou durable ? Est-ce que ça va s’aggraver si je continue ? Pourquoi ça ?

Le temps que je cogite, les kilomètres passent, je serre les dents. Non, je n’ai pas envie de faire demi tour, mais en même temps je sais que ce serait plus raisonnable. Quitte à voir l’été tomber à l’eau pour les objectifs, autant que je termine sur un bel enchainement. Bizarrement, malgré la douleur qui me fait grimacer et qui m’empêche de me mettre en danseuse, j’arrive à apprécier quelques bribes d’instants dans cette ascension.

Mais à l’entrée de La Mongie, c’est insoutenable, je m’arrête à 5 km du sommet pour me masser l’extérieur du genou sur les tendons. Je repars, prêt à continuer. Mais après juste quelques coups de pédale c’est encore pire, je m’arrête à peine 20 mètres plus loin. Je me re-masse longuement le genou. Je vais devoir faire demi tour. Là c’est insoutenable quand je pédale. Je repars dans l’idée de faire demi tour dans quelques mètres et là je me rends compte que la douleur est un peu moins forte et je peux continuer à pédaler. Allez, je décide de continuer l’ascension tant que je peux, même si je sais que ce n’est pas raisonnable et que ça ne sert à rien.

Impossible toujours de me mettre en danseuse, je continue de pédaler assis. J’essaye de garder mon genou bien dans l’axe. C’est difficile mais ça tient. Mais à un peu moins de 3 km du sommet je suis obligé de m’arrêter une troisième fois pour me masser à nouveau le genou…

Je ne sais pas ce qui m’a poussé à continuer alors que ça aurait été tellement plus évident et raisonnable de faire demi tour…

Dans le dernier kilomètre, j’étais à la limite de la crampe dans la cuisse gauche, ça fait 10 km que je grimpe assis sur la selle en essayant de soulager la jambe droite.

Mais les derniers 400 m je les ai vraiment appréciés et rien que pour ça, ça valait le coup, la douleur était moindre et j’ai vraiment apprécié d’avoir les sensations que j’avais dans ce final. Le paysage, la montagne, magnifique.

Me voici au sommet pour la deuxième fois de la journée.

Je ne m’attarde pas, j’enfile mon k-way et je m’élance pour la descente et le retour. Je fais toute la descente en roue libre et le retour dans la plaine sans rouler à bloc. Je suis soulagé de sentir que la douleur est revenue dans le supportable, parce que plus de 50 km comme ça, ça aurait pu paraitre bien long…

Pas fâché d’en terminer et me voilà avec plein d’interrogations…

Un point positif d’avoir fait cette sortie jusqu’au bout et d’avoir supporté cette deuxième ascension, c’est que je sais que je ne peux pas faire d’enchainement, chose que je ne savais pas, ce qui me permet de ne pas m’engager dans les hébergements que j’avais prévu au Mont Ventoux pour une semaine en juin.

Heureusement, la douleur s’est vite estompée dès le lendemain et je n’ai pas eu de gêne pour le travail ou pour marcher pour me déplacer dans la semaine.

Juste un peu mal aux muscles des mâchoires à force d’avoir serré les dents.

Il s’agissait de mes 154eme et 155eme col du Tourmalet qui me laissent du coup un goût amer…

142 km et 3150 m de D+

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