Ce 15 septembre, voilà 2 semaines que je n’ai pas pédalé en montagne, ce sera une sorte de reprise même si j’ai fait pas mal de velotaf ces derniers temps.
Je suis dans une période pas super facile et j’ai vraiment besoin de réfléchir et de me détendre. Pour ça le vélo c’est le top.
Après la matinée passée à Bagnères, c’est parti !!
Direction le col du Tourmalet ! Pour réfléchir il n’y a pas mieux !
Je pars tranquille, pas envie de me faire mal à la figure, ce sera une ascension pour se laisser glisser en haut (si on peut dire).
J’étais vraiment plongé dans mes pensées et mes réflexions à l’amorce du col du Tourmalet (2115 m), si bien que je ne voyais pas les kilomètres défiler. Un grand luxe de pouvoir avaler le Tourmalet comme ça. Les jambes ne me semblaient pas mauvaises, je grimpais sans soucis mais sans volonté de hausser le rythme.
Mais je devais vraiment être dans une période de gros stress car les kilomètres avaient beau défiler, je ne changeais pas du tout d’état d’esprit… Si même le vélo ne fait plus office d’antistress, je suis mal barré…
Alors que je venais de passer la partie des paravalanches et que je passais le panneau indiquant le sommet à 5 km juste avant La Mongie, je vois une fille sur un vélo électrique qui me dépasse à fond la caisse sans un regard. Et quelques secondes après c’est son copain en vélo normal qui me dépasse…par la droite, presque en me donnant un coup d’épaule car je roulais moi même sur la droite de la route.
Ben dis donc… Le gars était à bloc et s’arrachait.
Je n’ai pas vraiment réfléchi et j’ai haussé ma cadence de pédalage pour tenter d’accrocher le rythme.
En passant à La Mongie, j’ai les encouragements de ma photographe préférée !!
Sur le maillot de mon acolyte à vélo je vois qu’il vient de Londres. Il pédale fort, à peu près le rythme auquel je suis quand je le fais à bloc. Je suis à peu près 2 mètres derrière lui. Il regarde derrière. Il tente une accélération, je m’accroche. Il regarde de nouveau et tente encore de me lâcher. Mais il est à bloc ça se sent. Il tente une 3eme fois mais je suis toujours là.
A la sortie de La Mongie, il voit qu’il ne me lâchera pas et je monte à sa hauteur et on discute un peu. Mais on a le souffle court tous les deux. Il parle en anglais et moi je balbutie en anglais^^ Il devait être déçu qu’en baskets je suive son rythme mais il me félicitait.
La conversation qui a suivi à 4 km du sommet c’était :
lui : – It’s hard
moi : – Here is the hardest but the next kilometer is easy and after is more hard for the finish (je ne vous mets pas l’accent^^)
Plus tard dans le kilomètre que j’avais estimé facile il a marqué sa surprise. Le kilomètre en question était à 8 % mais quand on le fait à bloc on peut reprendre son souffle ici, enfin c’est ce que je pense.
On attaque les deux derniers kilomètres, toujours à bloc, les relances piquent un peu. On s’encourage à mesure que le sommet approche.
Le dernier kilomètre. Les jambes sont dures !! Je perds quelques centimètres derrière l’anglais, puis 1 m, j’attaque le dernier virage à 400 m avec 3 mètres de retard, mais ces 400 derniers mètres sont entre 13 et 15 %, je les encaisse mieux, je relance, je reviens et passe devant tandis qu’il coince et je ralentis légèrement dans les tous derniers mètres pour qu’on arrive en haut au sommet côte à côte.
Quel finish !!
Sacrée partie de manivelles !! On ne pouvait pas aller plus vite, on était au max. En tout cas au final on s’est bien amusé.
On discute un peu. Il s’appelle Kas et sa copine Seam (enfin je crois). Ils sont en vacances pour quelques jours et il en profite pour faire les ascensions mythiques des Pyrénées.
C’est amusant de pouvoir se tirer la bourre comme ça sur les cols mythiques du Tour de France avec des personnes du monde entier que tu ne connais pas !!
On a parcouru les 5 derniers kilomètres exactement dans le même temps que le jour où j’ai fait mon meilleur temps perso le 1er septembre à 10 secondes près, comme quoi.
Finalement moi qui n’avais pas envie de me faire mal aux jambes, j’en avais sous la pédale et j’ai pu m’amuser.
On s’est fait prendre en photo ensemble, un souvenir de mon 70 eme col du Tourmalet !! Un nombre inimaginable que je n’imaginais même pas le jour où je l’ai monté pour la première fois…
Après quelques minutes passées au sommet à discuter et à profiter du paysage, j’ai attaqué la descente. Je me suis arrêté pour immortaliser les lamas juste à côté avant de continuer ma descente. Petit coucou à la photographe.
Au fil de la descente je suis un peu déçu car ce coup-ci la sortie en vélo n’a même pas réussi à évacuer le stress et la fatigue accumulé…
Une fois à Bagnères je vais saluer l’ami Tony le meilleur mécano pour mes vélos !! ça fait toujours plaisir de se voir.
Au final ça me fait une petite sortie de 63 km et 1800 m de D+.
(2 commentaires)
Bonjour,
Super texte et belles photos. Je viens de découvrir votre site. Je me régale en remontant
le fil des récits. Je suis du pays basques et je connais bien la plupart des routes, cela fait plaisir de lire ces résumés car on s’y retrouve complètement.
Encore bravo.
Author
Bonjour Steph,
Merci pour ton message très sympa qui fait plaisir 🙂
Au plaisir de te croiser sur les routes !! 🙂
Le Pays Basque je n’ai pas beaucoup l’occasion d’y aller. Cette année j’y suis allé une fois seulement et mes sorties par là bas doivent se compter sur les doigts de la main ces dernières années.
A bientôt