2 septembre 2020 (36e sortie) : col du Tourmalet à bloc pour le record perso

Mercredi 2 septembre, les vacances continuent.

Ma coéquipière est repartie. Je la dépose à la gare et elle me motive pour aller tenter de battre mon record perso de l’ascension du col du Tourmalet. Il date du mois de juillet de l’an dernier où je l’avais grimpé en 1h09min08sec par Sainte Marie de Campan. En août 2019 j’avais à nouveau fait une ascension en moins de 1h10, mais je ne sais pas si j’en suis de nouveau capable.

C’est vrai que je suis en jambes avec tous les kilomètres parcourus depuis 2 semaines et demie. Mais pour le coup, je suis épuisé, gros manque de sommeil, je ne mange pas très équilibré non plus et il y a eu de l’alcool ces derniers jours aussi^^ Pas l’idéal pour se préparer pour une performance^^

En plus la matinée est bien avancée. Coup de téléphone d’un ami aussi. Je passe du temps à me préparer. Pffff je ne vais pas non plus m’enquiller une longue sortie de nouveau. Et il faut que je passe voir mes parents dans l’après midi aussi.

Allez hop, je vais m’avancer en voiture jusqu’à Bagnères ou Campan. Ce sera à titre exceptionnel.

Je vais commencer à Campan.

Je suis en vrac, l’alcool de la veille et de la nuit, j’ai vraiment envie de dormir…et pourtant je ressens comme une sorte d’évidence que c’est sûr, que c’est dans la continuité.

J’enfourche mon vélo adoré, tout le monde l’a trouvé lourd pendant mon périple mais en attendant je suis comme dans mon canapé dessus.

Je serai vite fixé, soit j’ai l’acide lactique dû à l’alcool direct dans les cuisses, soit ça le fait.

Je pars à bloc sans transition. Je trouve le rythme rapidement, je sais que je suis en forme mais il y a un doute aussi.

Je passe Sainte Marie de Campan, allez, ne pas faire d’erreur c’est lancé. Les 4,5 premiers kilomètres roulants jusqu’à Gripp ne m’avantage pas. Je suis à bloc complètement, en train de sprinter presque. Ce sont les cyclistes que je croise qui doivent penser que je vais exploser dans 500 m^^

Je joue beaucoup du dérailleur sur cette partie irrégulière. Pas facile de ne pas perdre de temps car avec la patte de dérailleur tordue il y a un petit temps entre chaque changement, ce n’est pas fluide. Et les 2 grands pignons ne sont pas utilisables non plus.

Je passe Gripp, à vue d’oeil je suis bien lancé sur les temps de mon record de l’année passée.

Je suis en train de rattraper un trio qui roule à bloc devant et qui se relaye. La pente se cabre, ça y est c’est parti pour 12,5 km à 9 % de moyenne !

Je suis à quelques mètres du trio qui visse fort. Ils veulent faire un chrono aussi. Le premier s’écarte, visiblement c’était la rampe de lancement.

Je reviens sur les deux autres, des hollandais je pense, ils sont sur du beau matos en plus. On est à 16,5 km/h, je les remonte à 17 km/h, je leur fait signe de la main qu’on va se relayer, ils me font ok de la tête.

Je prends le relais et continue entre 16 et 17 km/h, puis après quelques centaines de mètres, je me retourne pour demander le relai, mais il n’y a plus personne dans la roue. Ben zut alors…

Je continue en levant légèrement le pied parce que je sens que je ne pourrai pas tenir encore 10 km à cette vitesse.

A chaque panneau je compte les secondes qui me font être en avance. Le plus facile c’est de se calculer le temps pour avaler l’ascension en 1h30 et en se calant sur un calcul des 10 derniers kilomètres à 10 km/h, je calcule à chaque panneau le nombre de minutes d’avance sur les 1h30 et comme ça je sais sur quel rythme je suis. L’écart se creusant au fil des kilomètres du coup mais je peux anticiper si je suis à 12 km/h sur du 5 minutes au kilomètre ou 14 km/h pareil.

J’arrive à bien contrôler mon souffle et l’acide lactique ne monte pas plus que d’habitude. Tout est en ordre, pas de fringale non plus à l’horizon. Je continue tout en relance.

En passant les paravalanches, je suis franchement bien. Si je reste à la même vitesse ça va le faire c’est sûr.

A l’amorce des 5 derniers kilomètres je sais que si je ne descends pas sous les 12 km/h je suis sûr d’améliorer le chrono, et là c’est juste du bonus malgré les cuisses qui brûlent parce que ça va le faire. Par contre je commençais à piquer du nez, dur dur de garder les yeux ouverts.

Et là je me dis qu’il y a un problème, je suis en train de grimper à bloc, en m’arrachant et mon problème principal c’est de garder les yeux ouverts…

J’arrive dans le final, ça tire dans les cuisses, la dernière rampe, allez, jusqu’à la ligne ! D’après mon compteur je suis dans les 1h07 peut être même moins, je verrai sur Strava à la fin de la sortie, mais j’ai amélioré mon chrono c’est sûr.

C’est dingue.

Je profite du paysage et là j’ai une pensée pour tous les chercheurs en diététique sportive, pour les personnes qui ont une hygiène de vie irréprochable, qui font attention à l’alcool, au sommeil et tout ça parce que ben pour le coup je fous tout ça un peu en l’air^^

Les hollandais arrivent quelques minutes après moi, ils sont montés en 1h15. On se salue et ils soupèsent mon vélo pour voir, ils me tendent les leur, je les soupèse ils sont 2 fois plus légers que le mien, comme quoi ça confirme bien que ce n’est pas le vélo qui fait la différence mais les jambes.

Allez, j’attaque la descente. Descente tranquille avec l’impression d’avoir fait le job. Dès le départ j’avais la sensation que ça allait être évident et effectivement, c’est assez impressionnant.

Au sommet !!
Grosse envie de dormir

Je termine avec un petit détour pour me rajouter quelques kilomètres.

Verdict du chrono : 1h07min31sec

J’ai amélioré mon chrono de 1min37s d’un coup, comme quoi.

Il faudra que je suive les conseils d’un peu tout le monde de tester sur un vélo carbone, un jour peut être^^

C’était mon 112eme col du Tourmalet et je me surprends encore.

50 km et 1600 m de D+

Tout continue de s’enchainer sans revenir sur Terre. Il me reste encore quelques jours de vacances.

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