- 16 août 2020 – Jour 1 : 188 km – 1100 m de D+ : Tour du lac Léman
- 17 août 2020 – Jour 2 : 85 km – 2050 m de D+ : col des Prés, col du Frêne, col de Marocaz
- 18 août 2020 – Jour 3 : 94 km – 2100 m de D+ : Mont Revard, col des Prés
- 19 août 2020 – Jour 4 : 180 km – 4150 m de D+ : col de la Loze, col de la Coche, col de Marocaz
- 20 août 2020 – Jour 5 : 147 km – 2750 m de D+ : Grand Colombier
Vacances, jour 5 : 147 km – 2750 m de D+
Cinquième jour de mes vacances. La veille ça a été une grosse sortie, j’ai fini un peu sur les rotules et on s’est couché tard. Du coup je n’envisageais pas une énorme sortie pour ce 20 août.
Je me suis levé un peu plus tardivement que d’habitude, il fait grand soleil. Angéline est déjà debout.
Angéline ne souhaite pas faire de sortie.
Je commence à réfléchir au parcours que je souhaite faire sachant que la journée avance petit à petit…
Allez j’opte pour faire le tour du lac du Bourget ! Après le tour du lac d’Annecy en 2011 et le tour du lac Léman il y a 4 jours, ça fera le tour du 3eme lac du coin. Et comme j’ai envie de retourner au Grand Colombier au nord du lac, je me dis que c’est la bonne occasion pour y aller. Mais là où je me suis planté c’est que je n’ai pas estimé le kilométrage^^ Je savais que le tour du lac faisait 52 km, il faut y rajouter la descente sur Chambéry et la remontée finale, plus le « petit crochet » au Grand Colombier. Pour le Grand Colombier, je l’avais grimpé il y a 3 ans en 2017 lors de mon périple, avec mes bagages, j’avais pris la voie directe par Virieu le Petit et j’avais ensuite fait une descente épique sur Culoz par les sublimes lacets, une de mes descentes les plus mémorables pour tenter d’attraper le train en bas.
Ce coup-ci j’envisage de le grimper par ces fameux lacets tellement j’avais trouvé ça beau, il s’agit aussi du versant par lequel le Tour de France arrivera au sommet. Et si jamais je suis en forme, pourquoi ne pas descendre de l’autre côté pour aller grimper le col de la Biche avant de revenir par en bas vers le lac du Bourget et faire la deuxième moitié du tour du lac.
Un bon petit programme. Tatiana essaye de bien m’expliquer comment rejoindre facilement le lac en traversant l’imbuvable agglo de Chambéry dans laquelle je me suis déjà perdu il y a quelques années. Il y a beaucoup de pistes cyclables, mais au final pour rejoindre le lac, c’est pas indiqué, il y a de quoi se perdre des dizaines de fois…
Je prépare le sac, de quoi manger et j’enfourche le vélo.
C’est parti !! La journée sera très chaude et à nouveau ça ne vas pas être exactement ce que j’avais en tête^^
Une fois dans Chambéry, quelques arrêts pour trouver mon chemin, ça ne me fait pas avancer tout ça. C’est laborieux…
A un moment la piste cyclable fait traverser un parc, c’est bien agréable jusqu’à me retrouver bloqué par un chantier d’élagage. La piste est bloquée, les camions sont là, c’est impossible de passer. Zut, demi tour. Et au moment où j’amorce mon demi tour, un cycliste arrive. Je lui fais signe que c’est bloqué et on contourne tous les deux par une autre allée. Je discute un peu avec lui, il est du coin et il va au lac ! Génial ! Il accepte volontiers de me guider dans ce dédale. Super sympa, parce que j’étais pas encore arrivé à la sortie de l’agglo^^
Nous discutons, il a quelques années au compteur et beaucoup de kilomètres dans les jambes, il part pour un pique nique avec ses amis, au pied du Grand Colombier à Artemare.
Nous ne serons pas bien loin, mais moi je compte prendre la route en balcon au dessus du lac. Au fil de notre avancée vers le lac, il m’explique bien où prendre la route que je veux prendre et tout ça. J’apprends par ailleurs qu’il n’est jamais venu dans les Pyrénées.
Juste avant le port du Bourget du Lac, nos routes se séparent, nous nous saluons et pour ma part j’ai l’impression que c’est enfin parti !
Je longe le lac du Bourget, c’est sympa, ça change de décor. J’étais déjà passé là en 2013 quand j’étais allé au Mont du Chat.
Là, je compte prendre la route en balcon qui passe par le belvédère du Chat, pour cela j’ai le début de l’ascension du col du Chat à faire et au replat qui survient à la moitié ou aux deux tiers, je prendrai la route à droite en balcon.
Mais dès le début de la montée, je sens direct que je n’ai pas de jambe. Le coup de pédales est lourd et laborieux, j’ai l’impression d’être collé. Je transpire déjà beaucoup, je bois beaucoup d’eau, mes bidons se vident déjà. Pas une bonne journée qui se profile.
En plus je pensais la montée jusqu’à la bifurcation plus courte. J’apprécie le replat et je prends la bifurcation qui me fait avancer sur des montagnes russes. A un moment, le paysage se découvre et je fais une pause photo pour profiter du panorama sur le lac. Sublime !
Je reprends mon chemin laborieusement en surveillant la route que je souhaitais prendre pour descendre et rejoindre le département de l’Ain. Je suis vraiment collé à la route, ben dis donc… Je ne suis même pas au pied de l’ascension^^
J’arrive sur le nord, je m’éloigne du lac pour entrer dans l’Ain, je passe le pont sur le Rhône et j’arrive à Culoz, pied du versant que je souhaite grimper du Grand Colombier. Je ne suis pas super optimiste^^
Je laisse la route qui part vers la montée sur ma droite pour rejoindre le centre du village et chercher une fontaine que je trouve. Je bois jusqu’à plus soif et je remplis mes bidons. Il fait très chaud, je me sens fatigué, je n’ai pas les jambes, il est midi et je vais faire la montée en plein soleil. Rien que ça. Mais j’ai encore le choix, je peux m’épargner ça et faire juste le tour du lac et voilà. Mais je pense que je le regretterai.
Allez, il faut y aller, 18 km à 7 % de moyenne, une sorte de Tourmalet qui m’attend, j’ai 60 km dans les jambes, je ne le sais pas encore mais il me reste encore pas loin de 90 km à avaler.
Le début de l’ascension est déjà raide sur des pentes à 9 %, le soleil cogne fort, je suis écrasé sur la route. L’ascension va être difficile.
Je me motive. J’ai la chance d’être là, alors même cramé essayons de profiter, la liberté que m’offre le vélo et puis là, pas de problème qui me rattrape et qui me fait écourter la sortie.
Mais c’est dur^^ Alors je commence à me sortir des phrases que je me suis créé pour m’aider quand je suis en galère, « une montée c’est comme du plat en légèrement incliné », ou « chaque coup de pédale qui est fait, n’est plus à faire »^^
Bon je suis toujours en galère quand même^^
Les kilomètres défilent petit à petit, le sac pèse un peu, il fait toujours chaud, je commence à me demander ce que je fiche ici, et puis je me souviens que c’est pour le paysage et voir ces lacets. Manque de chance, les lacets arrivent assez rapidement et sont dans le début de l’ascension, je prends des photos, la vue est géniale avec le lac, le Rhône et les Alpes, je profite mais il faut encore se palucher plus de 12 km de montée^^
Et puis, petit à petit, je retrouve un peu de rythme, le coup de pédale est plus fluide, je peux relancer plus facilement, j’entre dans une zone boisée et un replat arrive en suivant à l’intersection avec la route d’Anglefort.
Puis ça regrimpe, mais je sens que mon coup de pédale est plus efficace et même quand ça repasse à plus de 9 %, je ne suis pas aérien, mais j’encaisse mieux la pente et je profite beaucoup plus.
Je ne me prive pas de boire de l’eau car vu mon état c’est sûr que je n’irai pas au col de la Biche en suivant et que je redescendrai du même côté avec escale à la fontaine de Culoz de nouveau.
Le final est magique, ça grimpe, je sens que le sommet n’est plus très loin, la vue sur le Mont Blanc est somptueuse et derrière c’est magique.
Quel plaisir d’arriver au sommet, soulagé aussi quand même parce que là c’était dans le dur.
Je profite quelques minutes au sommet. Chose que je n’avais pas pu faire il y a 3 ans.
Puis je repars dans la descente sur Culoz, j’ai à peu près passé la moitié de la sortie. Je fais la descente, bien moins stressante que lors de mon premier passage. Sur le bas de la descente, je croise l’équipe Movistar en reconnaissance de l’étape du Tour de France. J’arrive en bas, sans piqûre de guêpe (souvenir piquant de mon dernier passage). Et je vais de nouveau au centre du village pour remplir mes bidons et manger mon sandwich à l’ombre du fronton de la mairie (on fait comme on peut).
Je repars, laborieusement, sur le plat, pour rejoindre de nouveau les bords du lac du Bourget sur la rive nord. La circulation se densifie.
Je me retrouve sur une route qui monte pendant de nombreux kilomètres et là c’est assez fou, mais je me fais rattraper par 3 cyclistes qui roulent à bloc dans la montée (aux alentours de 6 %), je m’accroche et les deux de derrière sautent et moi je bouche le trou et je reste dans la roue du premier qui continue, je tire la langue quand même^^, on est à 22 km/h, je suis carbonisé mais ça tient quand même. Ça rassure.
Au sommet, je prends un relais, il me dit « tu as de sacrées jambes toi ! »^^
Et finalement je continue à bloc, le long du lac, avec quelques photos, juste entre la voie ferrée et l’eau, c’est génial.
Il y a beaucoup de voitures mais chose agréable, elles s’écartent et je ne me fais pas frôler.
Le soleil cogne toujours, je bois beaucoup mais mes bidons se vident, il faut que j’économise.
J’hésite encore à prendre l’ascension du Mont Revard au départ d’Aix les Bains et rentrer par là, mais ça me fait 30 km de montée. Mais ça me permettrait d’éviter de revenir jusqu’à Chambéry pour me coltiner les 6 km de montée et plus de 400 m de D+ ensuite jusqu’à Curienne.
Mais là clairement je suis au bout de mes jambes, le Mont Revard ne sera pas une bonne idée, je risque de ne vraiment pas apprécier, or je fais du vélo pour le plaisir. Et puis bon je ne vais pas à tout prix me rajouter des kilomètres et du dénivelé aujourd’hui parce qu’il y a encore des belles sorties à venir.
Du coup, je continue en bas, la traversée d’Aix n’est pas spécialement agréable, de longues lignes droites avec des montées par moment. Je suis vraiment fatigué…
A moins de 10 km de Chambéry, je m’arrête dans un tout petit coin d’ombre que j’ai trouvé pour manger la fin de mon sandwich, ça fait du bien, mais le pain m’assèche encore plus, allez, 2 gorgées d’eau pour faire passer ça et je garde le dernier tiers de mon bidon pour la montée finale.
J’arrive de nouveau dans l’agglo de Chambéry, ce coup-ci je suis du bon côté, je trouve un poil plus facilement mon chemin mais je cherche quand même à plusieurs moments.
J’arrive au pied de la dernière montée, j’ai passé les 140 km. Ben mon vieux, je pensais pas que ça ferait autant et que j’y arriverai un jour où j’ai pas de jambe.
Les 6 km de montée sont un calvaire, je suis carbonisé complètement. Argh^^ Heureusement la vue sur le Granier et Chambéry en contrebas est sympa, mais le début sur les gravillons en plus, c’est pas cool.
Quel soulagement d’arriver en haut et de se laisser glisser jusqu’au gîte sur les derniers mètres.
Non vraiment, c’était la journée sans aujourd’hui. Pas d’énergie, j’étais déjà en galère rien que pour monter au belvédère du Chat.
En plus je ne pensais pas faire autant de kilomètres en partant tard en plein soleil.
Cinquième jour, je suis calmé je crois !
Mais c’est pas fini.
Heureusement, même si je ne le sais pas, c’est une de mes plus mauvaises journées de mes vacances, ouf ! Et sans le savoir je me suis lancé dans une sacrée série qui ne va pas s’arrêter tout de suite.
147 km et 2750 m de D+
En 5 jours ça fait 694 km et 12 150 m de D+, ces vacances sont bien lancées.
(4 commentaires)
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Hello Idris !
Quelle sortie de dingue encore ! Tu racontes que tu as été assez fatigué sur cette sortie mais avais-tu retenu que celle de la veille s’était résumée à 180 km / 4000 m de D+ ! Et ben non, preuve que tu es définitivement à ranger dans la catégorie des fous ha ha ha ! Et quand on voit que l’addition a été encore salée avec 150 pitons / 2750 m de D+, ça laisse songeur…
Sinon, si j’ai bien compris, tu n’as pas franchi le Col du Chat ? Tu as grimpé le début puis tu es resté sur le côté du lac ?
Le Grand Colombier par Culoz est le plus beau versant. Le début et la fin sont magnifiques. Seul bémol, c’est la partie intermédiaire où tu es en forêt et qu’il n’y a rien à voir sauf la pente qui est infernale et qui ne te lâche quasiment pas la grappe !
Author
Salut Joris 🙂
Ahahahaha 😀 Même moi je ne sais pas comment j’arrive à enchainer comme ça^^, je n’en étais même pas à la moitié des enchainements^^
Oui c’est ça, je ne suis pas allé jusqu’au sommet du col du Chat, je pense que c’est aux 2 tiers de la montée, après avoir monté les lacets avec vue sur le lac, quand la route s’éloigne du lac, il y a un replat et c’est là l’intersection, il y a des bâtiments avec des bars. Tout droit ça va vers le col du Chat et à droite c’est la route du belvédère qui permet ensuite de continuer en balcon et de redescendre vers le département de l’Ain sur une route bien tranquille, ça permet de ne pas basculer de l’autre côté du massif du Chat mais de rester sur le même versant.
En 2013 j’avais grimpé jusqu’au col du Chat après le Mont du Chat et je me souvenais d’avoir vu cette bifurcation.
J’ai adoré ce versant du Grand Colombier effectivement 🙂 Et bizarrement quand la partie en forêt a commencé, j’ai commencé à retrouver mes jambes petit à petit et je n’ai plus trop subit la pente, ouf^^
Ce week end je mettrai la suite, le lendemain c’était le Semnoz au menu 🙂
Salut Idris.
Les kilomètres qui suivent le croisement avec la route d’Anglefort sont impressionnants mais si tu as pu récupérer c’est non seulement parce-qu’il y avait un replat avant mais aussi parce-que cette route est à l’ombre; alors que dans les premiers kilomètres sous la falaise il n’y quasiment pas d’ombre !
A l’été 2010, j’avais grimpé deux fois le Grand Colombier dans la même journée avec mon VTT (non déclarées au préalable donc je ne fais pas partie de la confrérie des fêlés du Grand Colombier); d’abord par le versant ouest direct d’Artemare en étant en bonne forme; puis en redescendant vers Culoz pour grimper ce versant. Pour ravitaillement, je n’avais pas un seul gel, j’avais juste des barres chocolatées et de la boisson isotonique. Ce versant est moins dur que le direct d’Artemare mais comme je le grimpais après et qu’en plus c’était en début d’après-midi par une journée classique d’été il m’en avait fait baver ! J’avais dû faire deux pauses dans l’ascension.
Il faut noter que par le versant d’Artemare direct, la pente est tellement forte après Virieu-le-Petit que la roue avant de mon VTT faisait des petits bonds.
Author
Salut Antho,
Ahaha ouais, moi mon souvenir du versant direct par Artemare après Virieu le Petit c’est que j’avais mal aux bras à force de plaquer la roue avant au sol^^