105 km – 2000 m de D+
Pour ce 20 novembre, c’est probablement la dernière possibilité météo d’aller pédaler avant que l’hiver ne s’installe sur les montagnes. Je travaille à partir de 13h, je vais donc partir dans le froid tôt le matin pour aller une dernière fois cette année au col du Tourmalet. J’y vais également pour une raison bien particulière mais que je garde pour moi.
Il fait très froid de bon matin. Je pars avec le vieux vélo de route, le Grandsaigne au cas où la route est salée pour ne pas salir mon vélo de route habituel. Je suis donc en baskets pour cette sortie comme pour mon 150eme Tourmalet 9 jours auparavant.
Je suis gelé et frigorifié dans la plaine et la vallée… Mais bon si je veux être à 13 h au travail, il ne faut pas lambiner.
Les kilomètres défilent. Je guette le moment où les premiers rayons de Soleil m’atteindront.
A Sainte Marie de Campan, c’est parti pour l’ascension. Ma 151eme ascension. Le col est bien sûr indiqué fermé. Il a neigé dans la semaine un petit peu et j’ai peur que les canons à neige soient mis en route la nuit maintenant.
J’apprécie d’être dans l’ascension, les kilomètres défilent, les jambes ne sont pas trop mal, je me fais sincèrement plaisir. Je grimpe sans trop forcer car le but n’est pas d’être cramé ensuite. Le rythme est bon et régulier.
Il y a peu de circulation en plus. Je ne vois pas le temps passer, je suis en plus sur un rythme pour faire l’ascension entre 1h20 et 1h25.
Je passe La Mongie et la barrière à la sortie de la station.
Et là, à environ 3 km du sommet, une première plaque de neige… Ah… ça tombe bien que je sois en baskets finalement. Je passe à pied les quelques mètres concernés avant de remonter sur le vélo.
Mais un peu avant le virage des 2 kilomètres, je me trouve de nouveau devant une interminable plaque de neige verglacée. Je suis à pied, en portant le vélo et en essayant de ne pas glisser, en cherchant du regard le meilleur passage pour ne pas tomber. Les parties praticables sont de plus en plus courtes. Le dernier kilomètre est une véritable patinoire sans soleil. La neige y est plus profonde. A un moment mon vélo s’est enfoncé et je lui lance « Allez, avance ! » presque machinalement. En bermuda je me suis retrouvé avec de la neige jusqu’aux mollets à un moment. Puis après une énorme galère pour passer la patinoire du dernier virage, j’ai pu enfourcher le vélo de nouveau pour rallier le sommet. Ouf !!
J’ai passé une dizaine de minutes au sommet. Seul au monde, paysage somptueux enneigé, le chantier du nouveau bâtiment stoppé pour l’hiver. J’ai pu en profiter. C’est le dernier de l’année.
Etre monté là haut dans la neige c’est chouette, mais le verglas c’est encore pire en descente…
Je ne faisais pas le malin au moment d’entreprendre de descendre.
A un moment dans ce fameux dernier virage, alors que j’étais à pied avec le vélo à la main, j’ai commencé à glisser. J’ai lâché le vélo, j’ai réussi à m’immobiliser toujours debout après 3 mètres de ski en baskets. Et là, planté en plein milieu de ma plaque de verglas, je me suis demandé comment j’allais me sortir de là et récupérer mon vélo qui avait glissé à 5 mètres de moi de l’autre côté de la route…
Mais qu’est ce que je fous là ?! Et dire que je suis planté à plus de 2000 m d’altitude dans la neige, à 53 kilomètres de chez moi et que je dois aller travailler en suivant…
Ce que je fais là moiiii, je sais pas… (j’adore cette chanson)
Pas fâché d’en finir avec toutes les plaques de neige et de remonter sur mon vélo. Petite frayeur au premier virage passé sur le vélo avec les patins de freins encombrés par la neige.
La suite de la descente et le retour dans la vallée puis la plaine jusqu’à Tarbes s’est fait tambours battants !
Je ne sais pas ce qu’il m’a pris, mais celui là il était gratiné et restera dans mes souvenirs un peu foldingues du Tourmalet. Avant d’aller au travail ça a toujours une saveur particulière.
Je me rapproche également des 150 000 m de dénivelé pour cette année 2021. C’est la première fois de ma vie que ça va m’arriver. Il ne me reste plus qu’une seule sortie en montagne à faire (950 m de D+), mais je ne le sais pas encore, mais ça va s’avérer plus compliqué que prévu…
Fin novembre je vais me fêler des côtes, ce qui va me mettre sur le carreau pendant de longues semaines avec de sacrées douleurs…
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