Et bien voilà, ça y est enfin !! Après la chute du 30 janvier dans la descente du col des Palomières, c’est enfin la reprise du vélo après 53 jours d’arrêt forcé !
Une éternité !! Je me languissais de ce jour…
Mais je m’en souviendrai, je n’ai pas vraiment pu me poser après la chute et le genou me l’a fait savoir pendant de longues semaines… ça a bien douillé comme il faut.
J’espérais reprendre pour fin février et ce n’était vraiment pas possible, j’espérais reprendre pour mi mars, ça n’a pas été possible non plus, je craignais de faire un deuxième mois d’affilé à 0 km mais finalement pour ce 24 mars ça a pu se faire…
Je rêvais d’une sortie printanière, j’ai eu droit à une sortie hivernale.
Beaucoup de personnes me conseillaient d’attendre encore un peu, mon genou n’est pas encore tout à fait cicatrisé à ce moment, et il tire encore, je le sens… Mais je n’en pouvais plus d’attendre, il s’agit de ma plus longue période d’arrêt du vélo depuis au moins le début du collège, c’est à dire presque…18 ans (je suis rentré en 6eme en septembre 2000)… 53 jours… Il a fallu attendre le 37 eme jour pour que toute la surface de la plaie soit recouverte d’une croute et que ça ne pique plus sous la douche, 37 jours que ça piquait à chaque fois…
J’ai un défaut aussi, c’est que je suis têtu… Je voulais absolument faire ma reprise sur le col d’Aspin contre l’avis de beaucoup qui me conseillaient fort logiquement de reprendre sur du plat. Mais bon pour la beauté du geste quoi !
Au fil des jours, ma frustration ne cessait d’augmenter, mon état d’esprit n’était plus du tout le même et mon niveau de fatigue a augmenté de façon un peu inquiétante en février et mars. Je travaille tous les jours 7 jours sur 7 et le manque de vélo que je m’octroyais le samedi après midi et pour aller velotafer s’est senti.
Je me retrouvais avec des sentiments assez paradoxaux puisque j’avais une folle envie de reprendre le vélo et dans le même temps je ressentais un stress énorme à l’idée de reprendre et de voir la galère que ce serait. D’autant plus que j’ai quelques petits objectifs pour cet été mais il faut être en forme pour cela…
Le samedi matin je suis présent sur le marché de Bagnères. J’y étais présent et bien sûr, du coup, je suis venu avec le vélo. C’est le printemps maintenant, j’aurais rêvé d’une belle reprise sous un soleil printanier avec de la douceur…
Hé bien non… A croire que même la météo ne voulait pas que je reprenne… A 6 h à Bagnères il fait 2°C et il pleut des trombes d’eau… Mon vélo est sous la pluie en face de moi qui suis sous un paravent… Je suis en tenue de vélo, en short quoi… J’étais en train de prendre un énorme coup sur la tête en voyant cette pluie tomber…
Je regarde si le col d’Aspin est praticable et la mise à jour de 7h18 l’annonce impraticable… C’est décidé je ne ferai pas ma reprise du vélo aujourd’hui…
Quelle déception…
Et plus la matinée passait et plus les personnes que je croisais me disaient que c’était sûrement la meilleure chose à faire pour ne pas risquer une chute de nouveau et de prendre le temps de bien récupérer avant de reprendre.
Je l’avais presque imprimé dans mon esprit et je commençais même à ne plus être trop déçu quand une drôle d’idée m’a parcouru l’esprit à 11h50… Celle de regarder de nouveau la praticabilité du col d’Aspin… Et là il était marqué praticable !! Et en plus bien que super menaçant, le ciel s’est arrêté de pleuvoir depuis quelques minutes !!
Oubliées les paroles sages que l’on m’a dites, oubliée ma fierté d’avoir presque accepté de ne pas reprendre aujourd’hui, vite un truc à manger, je remballe mes affaires et zou j’enfourche le vélo !!
Reprise après 53 jours d’arrêt !! Au passage, pour info, j’étrenne également mes nouvelles lunettes spéciales vélo que je me suis fait faire (avec clip correcteur), mes premières lunettes de vélo à ma vue, ça fait plaisir.
Et c’est parti. Il fait froid, j’ai envie de me taper la tête contre un mur tellement je suis déçu de faire ma reprise par ce temps hivernal…
Mais tant pis. Le plaisir de retrouver les sensations de pédaler…
Je remonte la vallée. En passant Campan, il commence à repleuvoir quelques gouttes… Je m’inquiète, je me dis que je fais une belle connerie, mais la pluie ne s’intensifie pas. La pente est progressive avant le pied de l’ascension, mais avant même Sainte Marie de Campan, dans les passages à 8 % je sens déjà l’acide lactique dans les cuisses… Il y a du boulot^^
Sainte Marie de Campan, ça y est go pour l’ascension du col d’Aspin !! Enfin !! Les 7 premiers kilomètres sont roulants et ce n’est pas plus mal. Le froid est prenant, je claque des dents et je baisse la tête face aux gouttes de pluie…
Un peu avant La Séoube, la neige est présente sur les bords de la route, je vais avoir droit à un beau paysage au moins…
A la sortie du village, la pluie se transforme en flocons de neige… Mais qu’est ce que je fous là… Je voulais juste reprendre le vélo et je me retrouve à faire le taré à forcer les éléments de nouveau… Mais je suis engagé, je vais aller au bout maintenant…
Je pédale à l’affût de mes sensations. L’acide lactique se fait sentir de plus en plus, mais pour le moment ça va.
Je passe les raidars avant Payolle sur le 39×25 toujours, c’est toujours ça. A Payolle il n’y a pas grand monde, juste une personne qui fait de la luge…et moi… Ils sont pas fous les gens…
Et en sortant de Payolle en attaquant le virage à 9 % à 5 km du sommet, je me suis encouragé tout seul « Allez Idris, va au sommet même si t’es un idiot », et voilà comment je me motive tout seul.
Les flocons devenaient plus denses et au final, il y avait tellement de choses qui me passaient par la tête que les kilomètres défilaient sans que je m’en aperçoive.
Ma plus grande victoire pendant que je grimpais c’était de tenir le 39×25 toujours sans fléchir et de savoir que je le tiendrai jusqu’au sommet. Ça me prouve que j’ai un peu de force dans les cuisses quand même. Par contre, un peu après le panneau des 2 kilomètres, j’ai eu un fléchissement et le coup de pédale est devenu lourd. C’était d’autant plus surprenant que je venais de passer le plus dur et que les 2 derniers kilomètres sont plus aisés…
Je ne pouvais même pas profiter pleinement de la vue avec ce ciel bouché et le dernier kilomètre a fait mal aux jambes, je n’avançais plus sur les 500 derniers mètres, vraiment paradoxal^^
La neige tenait sur mon écharpe et sur les poils de mes jambes, je commençais à ne plus ressembler à rien^^
Quelle sensation bizarre d’arriver de nouveau au sommet après 53 jours d’arrêt, sous la neige, dans le froid, satisfait d’être sur 39×25 mais avec les jambes qui ont sifflé quand même…
Tout seul au sommet…
Je tremblais de froid… Les jambes ça allait en short mais c’était surtout les mains… La batterie de mon téléphone s’est vidée d’un coup à cause du froid (tant pis pour Strava), heureusement j’ai ma batterie externe.
J’ai mangé un ravitaillement super bon fait par une copine, que je m’étais gardé spécialement pour l’occasion, pour le col d’Aspin de reprise. Succulent. C’est ce genre de délice à des moments qui comptent qui rendent ces instants encore plus inoubliables !
Mais pas possible de passer plus de temps au sommet… Il faut songer à redescendre, j’en ai marre de pédaler déjà, j’en ai marre du froid et j’appréhende vraiment le froid dans la descente pour le coup…
Je mets une 2eme écharpe que j’avais prise avec moi et c’est parti… Je reste juste en roue libre, la route est détrempée, il neige toujours, c’est la reprise, on ne va pas faire de bêtise mon coco…
Après 500 m je prends une video pour immortaliser l’instant.
C’est reparti, je tremble de froid… Les doigts sont gelés, les larmes coulent… Mais pourquoi j’ai fait ça… Et puis je me dis juste « ça y est Idris, tu as repris le vélo, le col d’Aspin est dans les pattes ».
Le seul point positif de ce froid, c’est que j’ai le genou complètement anesthésié et je ne sens pas de douleur xD
Une fois La Séoube passé, les gouttes de pluie ont pris le relai de la neige et la température est montée de 1 ou 2°C, la douleur était moins forte dans les doigts…
J’ai roulé comme j’ai pu sur la fin en tremblant de tous mes membres…
Quelle délivrance en arrivant en bas dans la vallée !!
Il m’a fallut 10 minutes pour réussir à contrôler mes tremblements… Mais pourquoi je me suis infligé ça ?!! Exactement la même chose que le 27 janvier lors de mon dernier col d’Aspin…sous la neige aussi…
J’étais presque assommé…reprendre le vélo comme ça… C’est quand même pas de chance… Je ne réalisais même pas que j’avais repris avec le col d’Aspin directement tant je n’ai pas vraiment apprécié la sortie… Mon 106 eme col d’Aspin…
58 minutes pour le grimper…il y a du boulot… Mais un temps comme ça en hiver hors de forme m’aurait sans doute convenu il y a 5 ou 6 ans alors le faire comme ça après 53 jours d’arrêt, sous la neige, je vais m’en contenter et le fait d’avoir tenu le 39×25, ça me rassure en fait.
40 km seulement et 1000 m de D+ avec une bonne dose de frustration…
(8 commentaires)
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Hé bé… Chapeau, Idris, même si c’est un peu fou 😉
Quel mental! Pour le physique, ne t’inquiète pas, ça devrait vite revenir.
Et puis la neige va finir par s’en aller et le soleil par revenir!
Author
Salut Jean-François 🙂
Merci pour ton message !! 🙂
J’ai fait une 2eme sortie après celle là, dimanche, encore ne mode hivernal et probablement avec la descente la plus dangereuse de ma vie, je commençais à me poser des questions mais heureusement depuis hier, les températures sont remontées…
Mon cher Idris !
Le Marquis de Sade n’a plus qu’à se terrer je ne sais où… à la lecture de ton terrifiant compte-rendu et de ton rebootage personnel du terme sado-masochisme, assaisonné de folie démentielle, tu viens de l’envoyer dans les limbes !!! C’est définitif, tu es trop fort 😉 !
PS : Prière de prévoir 2 bidons de chocolat chaud pour la prochaine sortie !
Author
Ahahahaha 😀 Salut Joris !! 🙂
Trop cool ton message, j’adore !! 😀
Mais je te jure quand j’ai vu cette météo ce matin là, mais j’avais envie de me cogner la tête contre les murs, tellement j’étais dépité…
Et le pire c’est que dimanche qui vient de passer, je me suis octroyé ma première journée de repos depuis le début de l’année et je me suis retrouvé sous le soleil mais avec des températures glaciales, j’étais gelé, et j’ai probablement fait la descente la plus dangereuse de ma vie sur le col d’Aspin… Et pourtant je commence à en avoir fait pas mal… Mais j’ai réussi à ne pas mettre pied à terre dans la descente…
Vraiment terrible car la meteo n’aide pas non plus en semaine pour le velotaf…
Salut Idris ,
Ah je suis content pour toi que tu puisses enfin reprendre le vélo !!! , dommage que la météo n’était pas de la partie mais globalement c’est pourri le temps cette année .
Il fallait bien un Aspin pour la reprise , c’est bon pour le moral …..tu as bien eu raison de faire ta sortie
et quand tu as décidé qque chose, tu ne déroges pas à la règle , lol , idem les compagnons à 4 pattes aux longues oreilles si sympathiques que tu apprécies . Perso je suis comme toi …
Allez a+ champion
Author
Salut Laurent 🙂
Merci pour ton message !! 🙂
Hé oui pas eu de chance pour la reprise, ça m’aurait fait du bien une température douce et tout ça… Et ma 2eme sortie en montagne que ‘jai faite ensuite le 1er avril n’a pas été vraiment mieux à ce niveau là… Une sortie épique, une de plus, je ne pensais pas qu’il m’en restait encore à faire des comme ça sur le col d’Aspin^^
A bientôt 🙂
Chouette les lunettes !
Prochaine étape, un cuissard ? Peut-être des pédales auto 😉
PS: t’es vraiment malade !
Author
Salut James 🙂
Merci à toi !! 😀
Ahahaha 😀 Ma tenue elle fait des ravages je la garde mdr !! 😀
Malade, c’est ce que je me suis dit, mais je crois que je l’ai été encore plus sur la sortie suivante le 1er avril, j’espère finir l’article d’ici demain soir si je peux 😀
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