4 décembre 2018 (42e sortie) : col du Tourmalet à la tombée du jour

Ce 4 décembre sera une journée très particulière.

Il va s’agir de ma première ascension du col du Tourmalet (2115 m) en décembre !! Depuis 2009 que je l’ai monté pour la première fois, je n’ai jamais monté le col du Tourmalet plus tard que le 17 novembre (en 2015 et en 2018). Je pensais que c’était le dernier de l’année, il avait d’ailleurs neigé très bas jusqu’à Bagnères en novembre mais la douceur qui a suivi a tout refait fondre jusqu’à haute altitude.

Et après un coup d’oeil sur la webcam du Tourmalet, j’ai vu que ça devrait être praticable sur la majeure partie de l’ascension.

Il ne restait plus qu’à trouver rapidement le créneau, ce qui n’était pas si évident. Mais pour ce mardi 4 décembre ça semblait possible dans un trou de souris. En effet, je termine le travail à 14 h ce jour là et le soir j’ai une soirée professionnelle prévue pour mon entreprise à Bagnères, plus exactement au Carré Py Hôtel, les quartiers d’hiver du Géant du Tourmalet. Tout se goupille comme il faut.

Mais par contre il n’y a pas de temps à perdre car le jour va aller en déclinant.

Je pars travailler le matin à 6 h, mes affaires de vélo dans un sac.

A 14h15, je termine, je dois passer chez mes parents apporter des affaires, j’en profite pour manger en vitesse puis je pars sur Bagnères avec les habits pour la soirée dans le sac ce coup-ci^^

A 15 h à peu près je peux enfourcher le vélo. Ça fait bizarre de partir à cette heure tardive pour le Tourmalet en décembre, mais pas le choix.

Je n’ai pas refait de vélo en montagne depuis l’enchainement Tourmalet et Aspin du 17 novembre et je ne sais pas trop ce que ça va donner pour les jambes. Je table sur 1h30. Il faut que je fasse vite pour arriver en haut et faire la descente avant la nuit, me changer et être à l’heure pour le soir.

C’est parti !! Remonter la vallée d’abord. Les jambes ne sont pas mal je trouve, ça tourne. Il ne fait pas trop froid encore, mais j’ai les gants longs tout de même.

Le soleil est déclinant et les températures vont aller en diminuant, j’appréhende déjà le froid qui va m’attendre en haut.

Sainte Marie de Campan, c’est parti pour l’ascension du col du Tourmalet ! Un 4 décembre !

Je suis concentré sur le rythme. Les 4,5 premiers kilomètres roulants me donnent l’impression habituelle d’être un peu limite mais une fois à Gripp c’est parti pour les 12,5 derniers kilomètres à 9 %. C’est raide et il faut y aller !!

Je pédale sans chercher à m’économiser, mais les kilomètres me paraissent longs… Ce n’est pas normal, c’est signe que ça me demande de l’effort. Je ne suis pas en jambes mais je reste sur un rythme d’1h27.

La longue ligne droite d’Artigues, la cascade à 10 km du sommet, la partie sous la forêt, le lacet du Garet à 7,5 km du sommet, l’endroit où Eugène Christophe a cassé sa fourche à 7 km, le premier paravalanche de la série, les suivants qui débouchent à l’entrée de La Mongie à 5 km du sommet, ça défile, ça défile et je garde le rythme finalement. Et je commence à apprécier la montée et j’essaye de le savourer d’autant plus que je me dis que c’est peut être le dernier de l’année !

Mais je ne vais pas apprécier longtemps, la traversée de La Mongie devient difficile, j’ai les jambes qui deviennent raides. La sortie de la station sur la longue ligne droite de près de 2 km me parait interminable, le rythme s’effondre. C’est la fringale… Ce que j’ai grignoté avant de partir n’a pas suffit et je suis un peu en décalé avec le rythme habituel du travail. Et ça n’a pas loupé, plus rien dans les jambes… La suite des kilomètres défilent lentement…

A 1,3 km du sommet, une plaque de neige à passer à pied me donne une bonne excuse pour souffler. J’en profite pour sortir de mon sac une pâte de fruit. Je reste 1 minute là à apprécier le décor de cette fin de journée avec la pénombre qui s’installe petit à petit alors que je suis à plus de 2000 m d’altitude, bien que difficile c’est magique.

Allez on repart. Forcément, vu le temps que ‘jai attendu avant de manger ma pâte de fruit, les jambes ne reviennent pas direct. Je suis à 1 km du sommet et pourtant ça parait long c’est dire !! Et dire que j’étais dans le bon rythme jusque là, au moins je suis rassuré sur les jambes, c’est sur le ravito que je me suis planté.

J’arrive au dernier virage raide à 500 m du sommet et je suis presque content de voir une énorme plaque de neige ! Une bonne raison de mettre pied à terre pour la passer elle aussi et de manger une autre pâte de fruit en même temps. Ça glisse un peu mais pas trop, il a fait doux aujourd’hui et ce n’est plus gelé.

Je remonte sur le vélo pour les 300 derniers mètres, c’est raide mais l’air du sommet est là. En arrivant sur le sommet je patine un peu en essayant d’éviter de rouler sur la neige.

Un calme froid et tellement impressionnant à cette altitude à cette heure-ci !
Le jour tombe petit à petit et je grimpe encore vers le sommet !
Le dernier virage enneigé à passer à pied avant de remonter sur le vélo

Me voilà au sommet !! Le soleil couchant sur les sommets versants Barèges c’est juste magique !! Il est 17 h passées et je suis au sommet du Tourmalet un 4 décembre après le travail !! Une chance inouïe !!

Eviemment, la pénombre s’installe à vue d’oeil et je ne m’attarde pas, je mets mon k-way et mon écharpe chaude et c’est parti pour la descente.

Le soleil se couche depuis le sommet en regardant vers Barèges. Incroyable d’être là un 4 décembre à cette heure-ci !



Le sommet pour moi tout seul forcément !

Le premier virage est à passer à pied forcément, puis ensuite je décide de me faire plaisir et de faire la descente à fond. Dans la ligne droite avant La Mongie, je frôle les 80 km/h alors que je ne distingue plus vraiment la route avec mes lunettes de vélo, c’est grisant, j’aime cette adrénaline !! J’ai failli ne pas voir les barrières qui empêchent les voitures d’aller plus haut que La Mongie et c’est in extremis que j’ai freiné à temps. Plus je descends, plus la nuit s’installe et plus il fait froid, c’est assez paradoxal de perdre de l’altitude et de trembler de plus en plus de froid.

Il faut repasser à pied ce virage !
Magique !

C’est bien content que je termine la descente et que je rejoins le Carré Py Hôtel. Je tremble complètement de froid, mes mouvements sont incontrôlables. Mais pourquoi tu te retrouves dans des situations comme ça ?!! Je me suis changé comme j’ai pu. Et j’ai enchainé avec la soirée.

Mais une nouvelle fois c’était génial ce paysage hivernal au sommet !!

Il s’agit de mon 75 eme col du Tourmalet et de mon 1er pour un mois de décembre !

Soirée passée avec le Géant !

(6 commentaires)

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  1. Dingue ! Bonne et heureuse année Idris ! Objectif 100 ème Tourmalet pour 2019 ?!

    1. Bonne année à toi Joris !! 🙂 Et à toute la famille surtout !! Beaucoup de joie et de réussite !! Et du vélo 🙂

      Et en 2018 j’ai remonté le Tourmalet le 9 décembre avec un vent à plus de 100 km/h xD Mais j’ai pris des bonnes résolutions pour 2019 : ne plus faire de vélo dans les conditions extrêmes, on va voir si j’y arrive, je n’arrête pas de me faire chambrer depuis que j’ai dit ça hier xD
      Le 100eme Tourmalet, je ne sais pas, si je le monte 25 fois comme en 2018, j’en serai à 101 fin 2019 mais j’aimerais avoir plus de journées complètes pour pédaler, ce qui voudrait dire la possibilité de refaire des longues distances et donc avoir le temps de pédaler dans les autres vallées et du coup moins pédaler en vallée de Campan sur l’Aspin et le Tourmalet et profiter un peu plus des Peyresourde, Azet, Balès, Hautacam, Soulor, Aubisque, Luz Ardiden et tout ça, mais bon on va voir ce que nous réserve les prochaines semaines car pour l’instant je n’ai pas beaucoup de temps pour pédaler…
      J’aimerais bien aussi pouvoir refaire un voyage à vélo si jamais je peux me permettre d’avoir quelques jours de vacances 🙂

    • Vincent on 2 janvier 2019 at 11 h 34 min
    • Répondre

    Hello Idris – je te souhaite une excellente année 2019. Je vois que tu es toujours aussi fou de pédaler à 2000m par ce froid lol – de mon côté j’ai bien profité du magnifique octobre qu’on a eu, mais depuis novembre il fait vraiment trop froid – j’ai sorti le home trainer, mais beaucoup de mal à me motiver, ce n’est vraiment pas la même chose. Vivement le printemps ! Je suis passé dans la région à noel mais je n’ai pas eu l’occasiono de faire un tour dans les hautes pyrénées, peut être l’été prochain, si c’est le cas je te contacte. Fais moi signe aussi si jamais tu passes dans les environs de Grenoble en 2019. A bientôt j’espère. Vincent.

    1. Salut Vincent 🙂
      Héhé on ne se refait pas xD Mais pour cette année j’ai pris la résolution d’être plus raisonnable lorsque les conditions sont extrêmes (vent, froid, neige, pluie, canicule).
      Je te souhaite une bonne et heureuse année 2019 !!! J’espère te recroiser !! 🙂 Je n’ai pas eu l’occasion d’aller dans les Alpes cette année, peut être en 2019, je te ferai signe 🙂
      A bientôt !! 🙂

    • laurent on 4 janvier 2019 at 10 h 14 min
    • Répondre

    Salut Idris ,

    Je viens te souhaiter mes meilleurs vœux pour la nouvelle année , tout ce que tu souhaite , bonheur , réussite ….etc et aussi un peu de vélo bien sûr . Quel courage pour aller faire un Tourmalet dans ce froid !!! quoique je pense que tu as raison , on ne vit qu’une fois …
    a bientôt et bon début d’année à toi

    1. Salut Laurent !! 🙂

      Merci beaucoup pour ton message !!! 🙂
      Je te souhaite également à toi et à toute la famille une très belle et heureuse année 2019 avec beaucoup de bons moments, de la joie, du vélo et une bonne santé surtout !! J’espère te revoir dans les Pyrénées !! 🙂

      A bientôt !!

  1. […] 4 décembre 2018 (42e sortie) : col du Tourmalet à la tombée du jour […]

  2. […] y a eu aussi le Tourmalet à la tombée du jour à la fin d’une grosse journée de travail ou encore dans du vent à plus de 100 km/h, au […]

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