4 juin 2011 (13e sortie) : col du Tourmalet (Montée du Géant du Tourmalet)

Bonjour,

Voilà, c’est aujourd’hui que s’est déroulée la Montée du Géant du Tourmalet. Je rappelle que le Géant c’est cette statue représentant un cycliste en plein effort qui se trouve au sommet (en l’occurrence Octave Lapize, premier coureur de l’histoire du Tour de France à être passé en tête au sommet en 1910). L’hiver, elle est redescendue et chaque année, le premier samedi de juin, elle est remise là-haut. A cette occasion, les cyclistes sont conviés à se rassembler et à monter au sommet du col chacun à son rythme. Cette année, le parrain de cette Montée était Miguel Indurain, quintuple vainqueur du Tour de 1991 à 1995.

Le rendez vous était prévu à 8h30 à l’ex Centre Laurent Fignon, pour un départ à 9h.

Je me suis levé péniblement ce matin vers 6h30 en raisons de courbatures qui ne me lâchent pas depuis mercredi soir suite à une séance de sport un peu hard je dois dire…. Bref, jeudi et vendredi, je peinais pour monter les escaliers…je n’ai donc pas pédaler et inutile de dire que hier soir, je ne me voyais absolument pas pouvoir monter le col du Tourmalet… Mais quand la motivation prend le dessus ça marche. Ensuite, je déteste la pluie et encore plus le froid… C’est vraiment ce que je craignais quand j’ai vu qu’il avait neigé au sommet du Tourmalet jeudi… J’appréhendais vraiment cette Montée pour le froid surtout… Et pour ce qui est de la pluie. j’avais regardé la météo sur le site de meteofrance et il était prévu nuageux le matin et fortes pluies l’après midi…

Résultat, je me suis levé ce matin péniblement donc. Les jambes toujours douloureuses…ça n’annonçait rien de bon… Il ne pleuvait pas et faisait même presque beau à 6h30 mais je voyais bien que les montagnes étaient dans les nuages…

Le temps de préparer rapidement le vélo (gonflage des pneus et graissage de la chaîne) et je suis parti tranquillement. Ouch les jambes, ça tirait dès que je me mettais en danseuse… Dans les deux petites côtes juste avant Bagnères, je n’arrivais pas à rester en danseuse plus de 30m…. Je me demandais vraiment si j’allais pouvoir monter le col du Tourmalet… Par contre le ciel est devenu un peu plus nuageux mais j’ai quand même voulu croire à une amélioration…

Je suis arrivé vers 8h30 au lieu de rendez vous. Il y avait beaucoup de cyclistes. Je ne sais pas combien (je verrai dans le journal demain). Une dame vient me donner un bandana aux couleurs de la Montée du Géant (avec le casque on ne peut pas le mettre à la manière de Pantani) que j’ai mis autour du cou (sur la photo sur le lieu du départ on voit que tout le monde en a un autour du cou y compris Indurain et…le Géant)Là, un monsieur de l’organisation vient me voir pour me dire que du café et de quoi manger est servi à l’intérieur du bâtiment. Le temps de trouver une place pour poser mon vélo et j’y vais. Là, alors que je ressortais du bâtiment, un monsieur m’aborde.  Un cycliste bien sûr! Il m’a reconnu et se présente. Philippe Ousset, qui tient notamment le blog pyreariege et avec qui j’avais eu l’occasion de discuter via le blog entre autre. Mais tout cela était resté virtuel. c’était donc très sympa de le rencontrer. Il est vraiment sympa et nous avons un peu discuté. Il est venu avec quelques uns de ses amis de son club du côté de Montréjeau/Saint Gaudens. Il me propose de se joindre à eux pour la montée. J’accepte avec plaisir. Vraiment très sympa! (il passera peut être sur le blog). Heureusement qu’il était là pour me rappeler les photos, car d’habitude, moi qui prends pas mal de photos, j’étais plus en train de regarder de mes propres yeux que de photographier!

Miguel Indurain est arrivé, c’était l’effervescence! J’ai pu le prendre en photo. Sa femme l’a accompagné et est montée en vélo également!

Le matin au départ (il ne pleuvait pas encore), le Géant dans le camion :

Photos-Montee-du-Geant-le-4-juin-2011-004

Miguel Indurain (à droite), vainqueur du Tour de 1991 à 1995 :

Photos Montée du Géant le 4 juin 2011 009

Les montagnes complètement masquées par les nuages, vues depuis le lieu de départ :

Photos Montée du Géant le 4 juin 2011 005

Vers 9h (je ne sais plus à quelle heure exacte), c’est le départ. Je pars en même temps que Philippe et ses coéquipiers. Nous sommes devant, un peu trop d’ailleurs puisque le camion portant la statue est derrière. Le camion nous a dépassé et nous nous sommes retrouvé dans le peloton. Moi qui n’avais jamais roulé en peloton, j’ai préféré ne pas me mettre en surrégime. N’allant pas assez vite, j’ai donc glissé lentement vers l’arrière du peloton. Je ne sais pas jusqu’où puisqu’il y avait beaucoup de monde et pas mal de groupes. Dès que nous sommes partis, des gouttes de pluies se sont mises à tomber…aie aie aie…j’aime pas la pluie…

A un moment, juste avant la mini côte se trouvant au village de Asté, qui me dépasse? Miguel Indurain! Il me passe juste par la gauche. Et vraisemblablement, je ne ressemble pas aux autres cyclistes (je précise que j’avais mes baskets normales car j’ai un soucis de cales avec les autres chaussures), puisqu’il tourne la tête et me dit bonjour! Cette classe alors!!! Donc je peux dire que j’ai roulé aux côtés de Miguel Indurain pendant une petite cinquantaine de mètres…le temps qu’il me dépasse quoi… Et là, dans la mini côte, Miguel Indurain est monté en danseuse!! Lui qui est plutôt réputé pour ses grandes qualité de rouleur montait de fait souvent assis lorsqu’il était pro.

Jusqu’à Sainte Marie de Campan, j’ai donc glissé vers l’arrière. Mais dès que ça montait un peu, j’étais maintenant rassuré de voir que les jambes tiraient moins et que je commençais à avoir des sensations pas trop mauvaises. Juste avant Sainte Marie de Campan, un cycliste se porte à ma hauteur et me demande si c’est bien moi qui tient le blog. Je réponds par l’affirmative et se présente. C’est Jacques Daleas qui m’avait laissé un commentaire très sympa sur le blog dans la semaine. Nous avons un peu discuté. Très sympa. Mais ne voulant pas me mettre dans le rouge, je l’ai laissé filer car il allait plus vite que moi. A partir de Sainte Marie de Campan, c’était le début du col du Tourmalet, et là il pleuvait beaucoup!!! De nombreux cyclistes faisaient déjà demi tour! J’ai moi même beaucoup hésité…mais je me suis remotivé et j’y suis allé… La pluie s’est encore intensifiée et je ne voyais plus à travers mes lunettes tellement il y avait d’eau et de buée… Je regardais par dessus mes lunettes. Etant myope, ça m’empêchait de voir les indications des panneaux mais je n’en avais pas vraiment besoin car j’étais concentré sur mon effort. A un moment, alors que j’étais encore dans la partie facile du col (dans els 5 premiers kilomètres), je vois Miguel Indurain arrêté sur la droite de la route en compagnie de quelques autres cyclistes. Ils devaient attendre quelqu’un.

Lorsque la pente est devenue raide à partir du 5e kilomètre, chacun commence à se caler à son rythme donc pas mal de monde me dépassait et j’en rattrapais pas mal également. Une fois que l’on est à son rythme ensuite, il y a moins de dépassement même si tout le long de l’ascension je n’ai pas cessé de rattraper des personnes et de me faire dépasser par d’autres quand même. Mais par exemple le cycliste qui se trouvait juste devant moi au 5e kilomètre de l’ascension sera juste 20m devant moi au sommet ensuite.

La pluie n’arrangeait vraiment pas les choses donc…je n’aime vraiment pas l’humidité. mais encore là, elle n’était pas glacée la pluie… Et à ma grande surprise quand même je me rendais compte que je tournais bien les jambes. Même si pour la première fois j’ai eu besoin de passer le petit plateau avant La Mongie (c’est la première fois que je monte le Tourmalet avec le vélo de route). Le rythme était bon. Je soufflais régulièrement… On devait m’entendre à 5m à la ronde pour les autres cyclistes malgré le bruit de la pluie… Mais j’étais dans le rythme et quand il fallait relancer après des lacets serrés j’avais les ressources pour le faire. A un moment, juste avant le lacet du Garet, un cycliste me dépasse et me dévisage tout particulièrement, et il me demande si c’est bien moi qui tient un blog sur le vélo en montagne. je réponds oui puis part devant. C’est toujours sympa de voir des personnes qui me reconnaissent grâce au blog… Mon dos a commencé à me faire un peu mal à cet instant… La montée continue et à ma grande surprise dans les parties les plus raides sous les paravalanches juste avant La Mongie (10 à 12%), même si c’est dur, je ne suis pas du tout en difficulté et les jambes ne me font pas mal. Mais où sont passées ces courbatures alors?? C’était rassurant pour moi. Par contre juste avant La Mongie, quand j’ai vu toutes les énormes rigoles d’eau qu’il y avait sur la route, je me suis dit que la descente allait être périlleuse… Un ravitaillement était prévu à La Mongie et de fait pas mal de monde s’y est arrêté. Moi, à chaque fois que j’ai monté le col du Tourmalet, je en me suis jamais arrêté à La Mongie car une fois que je suis dans le rythme je préfère continuer. J’ai donc continué. Lors de la traversée de la station sur des pentes à 13%, à ma grande surprise, d’un seul coup je suis facile, alors que la pente vient encore d’augmenter. je précise que cet instant « de facilité » a duré 200m seulement. Mais ça fait toujours du bien car en gros j’ai eu l’impression de souffler et de me reposer pendant 200m sur du 13%…bizarre quand même… Par contre juste après, de nouveau c’était bien dur…normal quoi… La neige qui est tombée jeudi a entièrement fondu et ce, jusqu’au sommet.

Par chance, le vent n’était pas trop présent sur les 4 derniers kilomètres entre La Mongie et le sommet du col! Par contre le brouillard s’est encore épaissi un peu plus et à part les 3 cyclistes qui étaient devant moi, je ne voyais plus rien au delà…apocalyptique à cet instant. Un peu plus loin, le brouillard s’est éclairci. Et là les lamas du Tourmalet étaient sur le bord de la route. J’ai continué ma route, j’avais pas envie de m’arrêter pour prendre la photo dans la montée… J’étais étonné de voir que les jambes allaient bien encore à 1 kilomètre de l’arrivée. J’arrivais à relancer sans trop de soucis. Mais je sentais quand même que je n’étais pas en grande forme depuis le début… Bizarrement à l’amorce du dernier kilomètre j’ai commencé à être essoufflé…bizarre. C’est peut être le fait d’être à plus de 2000m d’altitude et d’avoir donc moins d’oxygène mais ça ne m’avait jamais fait ça avant… Enfin c’est pas trop grave. Le dernier virage (là où il n’y a plus que des restes des murs de neige que j’avais vu les fois précédentes) annonce les derniers 500m très raides. Là j’avoue que ces derniers 500m m’ont paru interminable car le brouillard étant revenu, je ne voyais pas à plus de 30m devant moi. C’était apocalyptique cette arrivée au sommet. Et au moment où je suis arrivé au sommet, d’un seul coup le brouillard s’est dissipé (à cet endroit). Il y avait bien sûr beaucoup de monde là haut. J’essaye de regarder pour voir si je vois Philippe mais je ne vois rien.

Photos Montée du Géant le 4 juin 2011 012

Sommet du col :

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Le temps de prendre deux personnes montées en tandem, en photo, de me faire prendre en photo (j’ai une drôle de tête sur la photo ), j’ai mis mon K-Way. Et vu que j’étais détrempé, j’ai décidé de rentrer de suite avant de tomber malade… J’ai remonté les jambières (oui je suis monté en short), j’ai mis l’écharpe et c’est parti pour la descente en tremblant complètement de froid. J’étais vraiment mouillé et c’était horrible ce froid. Glacial!!! Ouch!!! J’ai commencé la descente toujours sous cette pluie, moins intense mais qui tombe toujours… Je suis très prudent et ne dépasse pas les 25km/h sur le début d ela descente. Après un kilomètre et demi de descente je m’arrête pour prendre les lamas en photo. Et là qui vois-je? Philippe en train de finir sa montée, il a du s’arrêter au ravitaillement de La Mongie je pense. Toujours très sympa et surtout heureux d’être là, il m’annonce avec enthousiasme que le garçon qui montait à côté de lui (une dizaine d’année il devait avoir) était le plus jeune cycliste à faire la Montée cette année! Je reprends le fil de ma descente. déjà que je n’aime pas les descentes mais alors sous la pluie sur une route détrempée et avec un tel froid, ça devenait un calvaire pour moi. Je sentais mes baskets remplies d’eau, de l’eau glacée, je ne sentais plus mes orteils c’était horrible. J’étais crispé de tout le corps à cause du froid et de la descente périlleuse. Je ne sentais plus le bout de mes doigts qui étaient sur les freins…je tremblais de partout. Je me suis sérieusement demandé si je ne demandais pas à mes parents de venir me chercher car j’avais 47 kilomètres pour rentrer chez moi à faire…mais je me suis dit que le temps qu’ils arrivent, j’aurais bien avancé et que quitte à y être autant le faire jusqu’au bout. Mais ça a été dur mentalement d’accepter de rentrer en vélo quand je sentais que j’avais les orteils gelés… Juste avant d’atteindre La Mongie, je croise Miguel Indurain qui était encore dans la montée, il avait du aussi s’arrêter au ravitaillement de La Mongie. Il m’a fait un grand sourire!! Très sympa!

Les lamas :

Photos Montée du Géant le 4 juin 2011 015

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Photos Montée du Géant le 4 juin 2011 018

J’ai continué cette descente interminable. Je ne sentais plus du tout mes jambes. Et j’avais déjà envi d’être sur le plat afin de tourner les jambes et d’avoir des sensations… J’ai regardé à un moment mes doigts sur les freins…ils étaient bleus!!! Vraiment bleus!!! J’ai été impressionné… aie aie aie…

Interminable cette descente, je tremblais de partout… Bref, ce n’est que sur la fin quand ça descendait moins que j’ai arrêté de freiner et j’ai dépassé les 35km/h. J’ai atteint les 45km/h un court instant. J’avais els jambes tétanisées… Et ensuite une fois à Sainte Marie de Campan, je ne me suis pas arrêté, j’ai continué le retour vers Bagnères puis chez moi. J’avais bu une gorgée d’eau en haut du col mais elle était glacée, je n’osais pas reboire. J’avais un peu soif mais n’ayant plus vraiment de montée pour rentrer ça allait. Par chance j’avais un léger vent favorable sous cette pluie!! Ouf!!! J’ai pu rouler aux alentours de 28km/h pour rentrer! Il y avait pas mal d’imbéciles en voitures qui ne savaient pas s’écarter, j’étais donc éclaboussé mais au point où j’en étais… J’espérais avoir plus chaud une fois dans la plaine…mais vu que j’étais complètement mouillé je tremblais toujours de froid. Vraiment un calvaire pour rentrer avec ce froid…

Je suis finalement rentré. Ouf. La pluie s’est arrêté à 1,5 kilomètre de chez moi…un peu tard quoi…

Je suis rentré, j’ai rangé le vélo et je suis rentré à la maison. Je dégoulinais d’eau de partout. je suis allé enlever mes chaussures sur la terrasse extérieure. Je me suis donc retrouvé en caleçon sur le carrelage extérieur et j’ai trouvé sincèrement que le carrelage était d’une douceur très agréable au niveau de la température. Il était chaud et j’avais envie d’y rester! Alors qu’il faisait 7°C seulement !! Et visiblement j’avais pris des couleurs plutôt bleutés un peu partout… Mes jambes étaient entièrement bleues tout comme mes mains. Un schtroumpf quoi! Bref j’étais en hypothermie. J’ai mangé, ma maman m’a fait une tisane que j’ai bu presque d’un trait quand elle a été à une température buvable, j’ai bu de la liqueur de gingembre. Je tremblais encore (fallait voir comment ma fourchette bougeait dans ma main). Et ensuite je suis allé prendre une douche chaude, très chaude! Là ça allait mieux, j’étais même en T-shirt alors que mes parents et ma soeur étaient en sweat! (moi qui suis frileux d’habitude…).  J’ai tremblé de froid toute la nuit avec 3 couvertures…

Là maintenant, ça y est j’ai repris des couleurs plutôt normales hormis quelques colorations bleues encore sur les jambes…brrrr. C’est ce qui s’appelle prendre un coup de froid.

Je ne suis donc pas resté pour l’inauguration de la Voie Laurent Fignon sur le versant du col du Tourmalet au départ de Luz Saint Sauveur. Peut être que Philippe ou Jacques que j’ai croisés viendront sur le blog pour donner leurs impressions.

Pour ma part, j’ai donc parcouru 95 kilomètres aujourd’hui, sous une pluie battante pendant toute l’ascension et la descente. Une chose est sûre je ne repartirai pas au col du Tourmalet par temps de pluie comme ça. La montée ça allait mais alors à partir de la descente ce fut un calvaire… Et au final, j’ai donc pris peu de photos aujourd’hui globalement. Là maintenant, j’ai plus mal au dos à force d’avoir été tendu et engourdi par le froid dans la descente, qu’aux jambes… Sinon c’est toujours sympa de voir un grand champion tel que Miguel Indurain. J’étais malheureusement un peu jeune pour suivre ses exploits à l’époque…

Je ne suis pas prêt d’oublier cette sortie…

5 pings

  1. […] bien entendu. Mais si il ne fait pas beau, pas sûr du tout. Je garde un souvenir bien glacial de la Montée du Géant 2011 sous une pluie battante et glaciale. C’était Miguel Indurain qui en était le parrain. Le […]

  2. […] déjà participé à la Montée du Géant en 2011 lorsque celle-ci était parrainée par Miguel Indurain, il pleuvait des trombes d’eau […]

  3. […] Pour ma part, en 2011 j’avais déjà donné sous la pluie^^ […]

  4. […] Une pluie glaciale… Mais qu’est ce que je fous là… J’ai le souvenir de ce 4 juin 2011, du Tourmalet sous une pluie glaciale et depuis je m’étais juré de ne plus le grimper par ce temps… Et là je suis en train […]

  5. […] première fois j’y avais été en 2011 sous des trombes d’eau glaciales, j’étais rentré en hypothermie, la deuxième fois c’était sous le soleil en 2014 et […]

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