8 mai 2021 (11e sortie) : Hourquette d’Ancizan, col d’Azet, col de Peyresourde, col d’Aspin (150eme)

Samedi 8 mai, jour férié, je ne travaille pas. J’avais coché cette date depuis déjà une semaine car j’avais vu qu’il allait faire grand soleil et chaud ce jour là. Par ailleurs, je n’avais aucun impératif, donc toute la journée pour pédaler, juste rentrer avant le couvre feu.

Bien sûr, seulement 1 semaine après la fin du confinement et avec seulement une seule sortie pour la reprise au Tourmalet le 3 mai, je savais bien que la forme ne serait pas resplendissante. Mais j’espérais au moins enchainer 2 cols entre vallée de Campan et vallée d’Aure, à savoir la Hourquette d’Ancizan et le col d’Aspin.

Et dans la tête me trottait l’envie de faire l’enchainement des 4 cols de 1ère catégorie à savoir rajouter le col d’Azet et le col de Peyresourde dans la boucle, mais ça c’est une autre histoire…

Je me lève tôt le matin pour voir…un brouillard dense sur Tarbes. Mince… Je voulais partir entre 7h15 et 7h30. Tant pis, j’attends un peu, je sais que ça va se lever mais reste à savoir quand. Heureusement ça devient plus lumineux et je me prépare pour 8h, au moment où le brouillard est en train de se dissiper et laisse apparaitre un ciel resplendissant derrière. Sublime !

Je prépare mon sac avec beaucoup de quoi manger^^ Je me suis fait exprès des crêpes jeudi après midi pour pouvoir en prendre pour mon ravitaillement (au chocolat bien sûr !!), j’en ai pris 3 avec moi. Je mets ma veste thermique car il fait un peu frais le matin et hop je pars.

Objectif, atteindre le sommet du premier col sans être trop fatigué. Qu’est ce que ça fait du bien de partir de bon matin et d’être libre pour pouvoir aligner les kilomètres jusqu’à ne plus pouvoir !

Après à peine 5 kilomètres j’ai déjà chaud, finalement j’ai été trop prudent avec ma veste thermique et elle ne me servira plus de la journée. Heureusement, la route que je prends à vélo pour rejoindre les montagnes, passe devant chez mes parents. Je m’arrête devant chez eux et accroche ma veste thermique sur la poignée intérieure du portail et c’est reparti en manches courtes.

Une belle et chaude journée qui s’annonce, la première chaleur de l’année !

Je pédale sans forcer, les jambes sont quand même un peu mieux que 5 jours auparavant. Paysage au top, les kilomètres défilent. Il n’y a pas trop de circulation en plus en ce jour férié.

En passant Campan, je grignote 2 pâtes de fruit. Je finis de remonter la vallée et je commence l’ascension de la Hourquette d’Ancizan pour 17 kilomètres. Le plaisir de commencer l’ascension !!

Je rattrape quelques cyclistes avant Payolle, puis je prends à droite vers la Hourquette d’Ancizan.

Et là il y a beaucoup de cyclistes, beaucoup de groupes, j’en rattrape quelques uns, j’en vois d’autres plus loin devant, mais globalement nous avançons tous à la même vitesse. Je grimpe sur 39×25 et pourtant je sais que je ferai mieux de mettre plus petit mais j’aime bien comme ça xD

La Hourquette, toujours aussi magnifique !

Dans les 2 derniers kilomètres je discute avec un bordelais en vacances avec ses amis et qui se font eux aussi une belle sortie entre vallée de Campan et vallée d’Aure. Il me dit que si j’avais son vélo je serai loin devant ! Et moi je lui dis que je n’ai pas besoin d’être loin devant, ça me va très bien avec mon vélo !

Nous discutons de façon bien sympathique et sans faire exprès dans le final je suis parti sans m’en rendre compte. Je ne suis pas en forme mais ça rassure de voir que les jambes ont quand même une bonne base.

Au sommet, il y a un peu de monde. Je prends quelques photos dans un fort vent, je mange une pâte de fruit mais je ne m’attarde pas, je mangerai un peu plus en bas à Saint Lary.

Au sommet, vue sur la vallée d’Aure

Là dans ma tête c’est clair que je vais au moins rajouter le col d’Azet au programme initial. Il y aura le col d’Aspin ensuite, mais pour l’instant même si je me sens un peu entamé, je sais que si je montais l’Aspin en suivant il n’y aurais pas trop de soucis, donc autant tenter les 3 cols.

Je descends tranquillement en manches courtes, en essayant, je bloque un tout petit peu la roue dans un virage où je me suis fait embarquer. Elle est piégeuse cette descente sur Ancizan ! Je reste vraiment prudent car la fois précédente en mars, j’étais parti dans la roche dans une courbe à faible vitesse.

Je termine la descente sur Guchen et prends la direction de Saint Lary en bas dans la vallée. Il y a un peu de vent de face, mais je roule tranquillement. Il y a 7 kilomètres jusqu’à Saint Lary, le but pour moi est de me laisser aller et de ne pas perdre d’énergie inutilement dans ces tronçons. Je m’arrête juste en face du marché pour manger ma première crêpe. Avec la chaleur, ça a bien coulé et je me mets du chocolat plein les doigts. Mince alors !! Il ne faut pas tâcher la guidoline toute neuve !! Heureusement que j’avais des mouchoirs avec moi^^

Je bois de l’eau et hop c’est parti, ça fait 70 kilomètres que je pédale, je commence le col d’Azet pour 10,7 km à 7,3 % de moyenne.

Et là…dès le début, pourtant pas hyper raide, le plus dur est pour la deuxième moitié, ben je ne suis pas très en jambes. Je sens l’acide lactique dans les cuisses et j’ai l’impression d’être collé. Mince alors ! Dans quoi je me suis embarqué ?! J’essaye de trouver un rythme régulier qui me permet de ne pas être en difficulté non plus. Mais vu que je suis déjà pas bien, en fait c’est pas possible mais finalement si, j’ai une toute petite marge. Enfin disons que je sais que j’arriverai là haut de toute façon^^

Je vois les villages de Ens et Azet que l’ascension va traverser, qui sont juste au dessus de moi. Puis de derrière sur le lacet en dessous, j’aperçois le groupe de cyclistes vus à la Hourquette. L’un me rattrape et file, puis un peu plus tard un autre me rattrape, on se salue. Il prend quelques mètres d’avance. Nous sommes à 6 km du sommet et la pente est entre 8 et 9 %. Et finalement je roule presque à la même vitesse que le cycliste devant moi et tout le groupe derrière va moins vite. Et en fin de compte on est tous dans la même galère je crois^^ Mais pour le coup, je me sens mieux sur cette deuxième partie d’ascension, ça fait plaisir et ça rassure, mais bon ce n’est pas folichon. Je reviens dans la roue du gars devant avant de lâcher à nouveau une vingtaine de mètres, nous allons à la même vitesse. Il fait très chaud, la route est exposée en plein soleil, c’est la première chaleur de l’année et j’aime ça. Ça fait un bien fou, les engelures ne sont plus sensibles enfin ! Et bizarrement, le col a défilé quand même assez vite. Mais je transpirais à grosses gouttes quand même.

Au sommet il y a beaucoup de monde. J’ai besoin de reprendre un peu mon souffle. Les membres du groupe derrière arrivent petit à petit. Un petit signe de la main et je m’élance dans la descente de l’autre côté sur le lac de Loudenvielle. A nouveau en manches courtes bien sûr.

Je ne sais pas encore si je rajoute le col de Peyresourde, ce n’est pas une bonne idée, je n’ai pas les jambes, j’ai le choix, une fois à Loudenvielle soit je vais pour grimper le col de Peyresourde en aller retour soit je descends directement sur Arreau et je grimpe le col d’Aspin. Mais j’opte pour manger au bord du lac de Loudenvielle et d’aviser ensuite.

Station de Val Louron, col de Peyresourde et Peyragudes au fond
Vue sur Saint Lary
Beaucoup de monde, je ne m’attarde pas
Dans la descente sur le lac de Loudenvielle

La pente est raide et la vitesse s’envole, je flirte avec les 70 km/h mais les lacets empêchent d’aller beaucoup plus vite. Je déboule au bord du lac de Loudenvielle et vais m’asseoir au bord de l’eau. J’ai une boite de thon avec moi et une canette de Fanta périmée depuis des lustres xD Le vent souffle fort sur le lac, je mange aussi une crêpe de plus en dessert.

Au bord du lac pour grignoter

Allez je repars après 10 minutes d’arrêt, avec ce que j’ai mangé, ça devrait être bon pour le col de Peyresourde non ? Je ne suis pas sûr de moi, mais bon, les grandes et belles sorties c’est dans la difficulté qu’elles laissent le plus de souvenirs.

De l’autre côté du lac

Allez, je termine de contourner le lac et c’est reparti pour l’ascension par Armenteule. Une ascension de 8,3 km à 7,6 %.

Là je vais trainer ma misère tout du long. Je n’ai plus de jambe du tout. Je me demande pourquoi je me suis envoyé là… Je sais que ce serait plus raisonnable de faire demi tour mais une fois lancé, je veux continuer. Je termine mon premier bidon d’eau, je commence le deuxième. Il y a une fontaine à Arreau au pied du col d’Aspin après. Je suis en mode cuisson en plein soleil, mais j’aime ça. Il n’y a plus grand monde sur les routes vu que c’est l’heure du repas. Juste des motards et des voitures de sport qui se prennent sur un circuit…pfff….

Le col d’Azet est en face

Finalement je retrouve un petit regain de forme sur les 3 derniers kilomètres et j’arrive finalement au sommet. Pfiou ! Pas vraiment le temps de savourer, il en reste encore un et je ne sais pas ce que ça va donner… ça fait 103 kilomètres que je pédale et il m’en reste encore 79 avec le dernier col.

Ouf ! J’ai pas les jambes, j’en suis qu’à la reprise mais ça enchaine quand même.
Vue vers Luchon

Je m’élance dans la descente en me laissant aller, j’ai plus de jambe pour la faire en prenant de la vitesse^^ Je ne dépasse pas les 65 km/h. Vers la moitié de la descente, tout près du plateau de Loudenvielle, j’aperçois des ânes dans un pré à gauche, le temps de freiner et de faire demi tour sur la plaque (histoire de me griller les jambes encore plus^^), je vais les voir. Ils sont entre 15 et 20, je les caresse, j’adore !! Je pourrai rester là longtemps !! Mais bon faut bien que j’y aille xD

Coucou !!
Je pourrais rester longtemps là !

Je termine la descente sur Arreau et m’arrête à la fontaine au pied du col d’Aspin. Remplissage des bidons, pâtes de fruits. Allez, 12 kilomètres d’ascension. Les premières centaines de mètres sont sur une zone de chantier en mauvais état car en ce moment ils refont l’enrobé de la route (sauf les jours fériés et dimanches), de quoi voir du goudron se coller sur mes pneus.

Au pied du col d’Aspin, le goudron est en train d’être refait

Je tourne les jambes, puis à 10 km du sommet, la pente passe à 8 %, je mets tout à gauche. Je roule tout doux, tranquille, finalement je suis mieux que dans le col d’Azet et le col de Peyresourde, bon je ne vais pas très vite, mais je peux apprécier l’ascension et ça c’est génial !!

Et en plus il s’agit de ma 150eme ascension du col d’Aspin !!

Sublime !

Les 5 derniers kilomètres qui sont les plus pentus de l’ascension se passent bien finalement, pas de défaillance, toujours régulier. Le paysage est sublime en plus.

Et puis quel plaisir d’enchainer les cols comme ça de vallées en vallées en passant d’un versant à l’autre !

J’arrive au sommet en appréciant. La vue sur le Pic du Midi qui m’accueille. Une photo selfie, souvenir de mon 150eme.

Au sommet, vue sur le Pic !
Vue sur la vallée d’Aure !
Mon 150eme, pour clôturer une belle sortie !

Et je bascule dans la descente. Il me reste 48 kilomètres. Je me fais plaisir. J’ai encore les jambes pour rouler après dans la plaine. Bizarrement je prends facilement de la vitesse dans la descente. Je m’arrête à Payolle pour un remplissage de bidon et zou c’est parti avec des pointes à presque 70 km/h.

Payolle

Les kilomètres défilent. A Campan, je m’arrête manger la dernière crêpe, toujours pas de chocolat sur ma guidoline, c’est le plus important aujourd’hui ! Et je repars pour la suite du retour en roulant comme un forcené, au moins je ne suis pas cuit et je peux encore appuyer sur les pédales. Que demander de plus ?!

Je m’arrête chez mes parents pour récupérer ma veste thermique et manger un peu, puis je termine jusqu’à chez moi.

Wahou !!

Deuxième sortie de reprise et ça fait 182 kilomètres et 3650 m de D+ avec 4 cols de 1ère catégorie.

Pas de jambe, mais que ça fait du bien une telle sortie sans être en forme et c’est une belle façon de grimper à la fin mon 150 eme col d’Aspin.

En tout cas le soir j’avais très mal aux jambes et le lendemain matin aussi en me levant mais ça ne m’epêchera pas de faire une autre sortie !

Ça représente 125 ascensions par Sainte Marie de Campan et 25 par Arreau, à peu près 3850 km sur les pentes du col d’Aspin.

Et surtout une palanquée de souvenirs inoubliables, par tous les temps, la neige, le froid, les orages chauds d’été, le vent, la course poursuite avec les vélos électriques, les ascensions avec les potes et les copines, les bières avec Cyrille au sommet un 31 décembre, la vache qui a fait tomber et a léché mon casque le jour avec Fabien, cette autre vache qui vient me donner un coup de tête pour se faire caresser, ce cheval qui m’arrache la pâte de fruit que je m’apprêtais à manger, les ascensions en chemise, pour mon entreprise pour faire des photos là haut, cette nuit merveilleuse passée au sommet, cette bouteille de vin bue avec un automobiliste en vacances, les reprises après les blessures, le Tour de France au sommet, la tendinite que j’ai eu ce jour là, l’ascension sur la plaque, celle à mon anniversaire, celles à Noël à 3 reprises et tellement d’autres…

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