22 août 2020 (28e sortie) : J7 – col de Bluffy, col des Glières, col des Fleuries, col de Leschaux, col des Prés

  • 16 août 2020 – Jour 1 : 188 km – 1100 m de D+ : Tour du lac Léman
  • 17 août 2020 – Jour 2 : 85 km – 2050 m de D+ : col des Prés, col du Frêne, col de Marocaz
  • 18 août 2020 – Jour 3 : 94 km – 2100 m de D+ : Mont Revard, col des Prés
  • 19 août 2020 – Jour 4 : 180 km – 4150 m de D+ : col de la Loze, col de la Coche, col de Marocaz
  • 20 août 2020 – Jour 5 : 147 km – 2750 m de D+ : Grand Colombier
  • 21 août 2020 – Jour 6 : 121 km – 3000 m de D+ : col de Plainpalais, Semnoz, col des Prés
  • 22 août 2020 – Jour 7 : 163 km – 3150 m de D+ : col de Bluffy, col des Glières, col des Fleuries, col de Leschaux, col des Prés

Vacances, jour 7 : 163 km – 3150 m de D+

Les journées continuent de s’enchainer. Je me retrouve lancé maintenant, tant que la météo le permet je vais continuer. Ce n’était pas prévu comme ça à l’origine, et j’aime cette improvisation.

Je me couche de plus en plus tard en plus (certains soirs c’est jusqu’à 2 h du matin), certaines nuits je ne dors pas (2 nuits blanches) entre messages, tête ailleurs, excitation, tension, préparation des parcours, je me lève tôt (5 h du matin si je dois prendre le train en semaine), ça pédale, mais pour l’instant ça tient^^

Pour ce samedi, je souhaitais aller au plateau des Glières en Haute Savoie. Outre l’aspect sportif, j’aime beaucoup l’Histoire et repasser sur des lieux qui compte. Il y avait eu notamment les plages du Débarquement en Normandie en 2018 que j’attendais depuis longtemps entre autres lieux, là toujours lié à la Seconde Guerre, le plateau des Glières a vu se concentrer une grande partie de la Résistance savoyarde avec de nombreux parachutages sur ce plateau. Depuis, un imposant monument rendant hommage à ces Résistants a été érigé sur le plateau et c’est ce monument que j’avais envie d’aller voir, depuis toutes ces années où je le vois en photo.

Ce n’est pas la première fois que ça va m’arriver, mais pour cette sortie je vais mal évaluer le kilométrage et le dénivelé^^

Au programme donc, descente sur Chambéry pour prendre le train jusqu’à Annecy, de là, longer une partie du lac jusqu’à Menthon Saint Bernard (qui va me rappeler des souvenirs), col de Bluffy pour basculer sur Thônes, monter le col de Saint Jean de Sixt par la grande route qui dessert ensuite la Clusaz et le col des Aravis, descendre sur le Petit Bornand pour monter le col des Glières avec ses 6 km à 11 % de moyenne, traverser le plateau sur la partie non goudronnée, descendre de l’autre côté pour ensuite revenir sur Annecy par quelques collines (mais je ne le sais pas encore), puis de là aviser soit retour sur Chambéry en train, soit grimpée au col de Leschaux puis col des Prés pour rentrer. Dans ma tête ça ne faisait pas tant de dénivelé que ça, mais finalement il y en aura un peu quand même et les 130 km que je pensais feront plus de 160.

On est samedi et il n’y a pas de train tôt en fait. En plus il pleut le matin, ça doit s’éclaircir l’après midi. J’ai le train à presque 10h30… Je me prépare donc tranquillement, je prends de quoi manger et j’enfourche le vélo. Je commence la descente sur Chambéry, ça fait bizarre de partir si tard pour une sortie conséquente.

Je prends le train et j’arrive à Annecy.

Annecy !! Souvenirs !!

C’est donc à 11h20 que je commence véritablement ma sortie…

Je rejoins les bords du lac, c’est blindé, ça se bouscule, je n’aime pas trop, il y a du monde sur la piste on ne peut pas vraiment avancer… Le lac me rappelle des souvenirs de 2011 mais non décidément, maintenant je n’accroche plus à cette ville, trop de monde à mon goût.

Une fois que je quitte Annecy, c’est mieux, il y a moins de monde sur la piste, il y a un voile de nuages et une certaine fraicheur ambiante. Je pédale pas mal mais je sens les jambes un peu lourdes, c’est dommage je pensais qu’elles seraient meilleures que ça…

Le lac d’Annecy, ciel chargé et fraicheur ambiante

A un moment je vois la direction du col de Bluffy sur la gauche, c’est plus tôt que ce que je pensais, tant mieux, la route est calme et tranquille, je comence à grimper. Bon ça reste très roulant et c’est grand plateau sans problème. J’évite de justesse un serpent sur la route, petit frisson dans le dos^^ A un moment, en contrebas j’aperçois le Palace de Menthon. Petite pause photo que j’envoie à ma cousine, souvenirs de 2011 lors d’un mariage d’un cousin ici, nous avions fini sur un pédalo au milieu du lac en loupant les photos de famille.

Le Palace de Menthon
Château de Menthon Saint Bernard
Col de Bluffy

Je bascule au col de Bluffy et je rejoins Thônes, je sens que les jambes risquent d’être lourdes à un moment donné dans la sortie.

Et ça ne va pas tarder, après quelques kilomètres, je traverse Thônes et j’attaque la longue, très longue ligne droite qui grimpe vers le col de Saint Jean de Sixt. Je l’avais grimpé une fois en 2011, mais je ne me souvenais plus que c’était si long et là je n’avance pas, je dois m’employer pour grimper, il y a une circulation démentielle, un gros vent de face, je ne suis pas vraiment en train de m’amuser. Mais à l’inverse de la sortie du Grand Colombier, là je ne doute pas de ma possibilité d’aller jusqu’au plateau des Glières au moins.

C’est péniblement face au vent que j’arrive au rond point du col de Saint Jean de Sixt, pfiou, allez, je tourne à gauche direction le col de la Colombière et après 2 km de descente, je prends à gauche encore en direction du Petit Bornand, là l’ambiance va radicalement changer, je bascule sur une descente roulante d’une dizaine de kilomètres où il faut constamment pédaler, je pédale machinalement à bloc, j’ai les jambes lourdes mais que j’y aille tranquille ou pas elles seront lourdes quand même. Petit à petit la route passe dans des gorges, il fait frais, c’est encaissé, j’aime moins cette ambiance comme à chaque fois que je passe dans des gorges.

2 kilomètres avant le Petit Bornand, je rejoins la route des Glières par un pont à gauche. Il est décoré aux couleurs du Tour de France car en septembre il va y passer. C’est là déjà que Julian Alaphilippe est passé en tête en 2018.

Le Pont qui annonce le début de la rampe de 6 km à 11 % pour monter au plateau des Glières

Je fais une pause grignotage sur le pont car je commençais à avoir faim. Ce départ tardif me décale un peu tout car j’ai faim mais j’en suis encore dans la première moitié de la sortie… Je n’en suis qu’au pied de la grosse difficulté du jour, j’ai encore plus d’une centaine de kilomètres à avaler et il est déjà l’après midi…

Allez je repars, petite descente et c’est partie, la pente se cabre drastiquement, ça y est je suis parti pour 6 km à plus de 11 % de moyenne !

Seul face à la pente, tantôt dans les arbres, tantôt non, à flanc de roche en train de grimper pour sortir de ces gorges, la route est humide, il fait très frais, le champ de vision est bouché, c’est un peu oppressant, comme je l’ai ressenti dans la Chartreuse aussi. Je ne suis pas fan de cette ambiance. Je sens l’acide lactique dans les cuisses, je ne suis pas aérien avec mon coup de pédale et j’ai même l’impression de subir un peu la pente…

J’essaye de me concentrer en me disant que je suis là pour apprécier, toujours en danseuse, je me détends les cuisses, lève un peu le pied et je me laisse aller. Après tout, une montée c’est comme du plat en légèrement incliné. La perception change et j’apprécie plus ensuite.

Sensation oppressante pour cette ascension

A 1,5 km du sommet il y a un replat avant que la pente ne reparte de plus belle sur du 12 ou 13 %. A cet instant je rattrape 2 cyclistes à la dérive. Je passe, pas forcément avec des bonnes sensations, je les encourage en leur disant que c’est bientôt le sommet et là il y en a un qui me lance « Mais tu as l’air facile toi, je vais arrêter le vélo !! » avec un grand sourire et moi qui lui dis « Mais non !! ». Pour le coup quand je suis arrivé sur le plateau en haut, c’est avec soulagement que j’ai apprécié l’instant.

J’ai amorcé la partie non goudronnée pour traverser le plateau. Là, je croise les doigts pour ne pas avoir de crevaison. Mais c’est que ce bougre de chemin qui fait plus de 2 km, bé il est pas tout plat. Et quand tu essayes de zig zaguer pour choisir la meilleure trajectoire et que tu freines pour ne pas prendre les trous trop violemment, ben je me suis retrouvé presque arrêté dans des passages pentus, ben dis donc, il fait mal aux pattes aussi ce chemin^^ J’ai poussé un gros ouf quand je suis sorti du chemin de l’autre côté et là j’avais le monument de la Résistance juste là à ma gauche !

Sur la partie non goudronnée
C’est pas tout plat !
Sublime !

Grandiose !! Magnifique !! J’y suis !! « Vivre libre ou mourir », une devise tellement parlante, tellement belle, tellement dure, mais qui nous offre la liberté maintenant. Respect à tous ces Résistants !

Le contraste est saisissant aussi entre la beauté de ce plateau qui semble être un petit havre de tranquillité, très ouvert, et l’ascension complètement encaissée et oppressante juste avant.

Le monument !
Quand on repense à tout ce qu’il s’est passé ici…

Je m’arrête longuement là avec le monument à quelques mètres devant, je mange mon sandwich.

Mais il ne faut pas que je perde trop de temps non plus car j’ai à peine fait une soixantaine de kilomètres, il en reste pas loin d’une centaine encore.

Je repars, ça remonte raide pendant quelques centaines de mètres, décidément ce plateau des Glières il se fait savoir ! C’est après que la descente s’amorce réellement, ce versant là aussi semble raide. Ce qui est dommage c’est toujours ces jambes lourdes que j’ai, ça ne me rassure pas pour la suite. J’arrive à Thorens Glières, je trouve une fontaine !! Ouf enfin !! J’étais en mode économie d’eau, je vais pouvoir boire à ma soif. Et là je décide d’aller en aller retour au col des Fleuries. Il fait 5 km de long, très roulant, allez, au point où j’en suis et c’est parti. Et là j’y vais grand plateau tout en force, en roulant bien et ça a marché !! ça m’a remis les jambes à l’endroit et je tourne bien mieux les pédales. Je crois que la deuxième moitié de la sortie sera meilleure que la première.

Sans le savoir je suis sur le final de l’étape de la Roche sur Foron du prochain Tour de France. Au fil de ce séjour j’en aurais fait des portions du Tour de France.

Celui là, je m’en souviendrai, il m’a remis les jambes à l’endroit !
En redescendant sur Thorens Glières

Au col des Fleuries, je repars pour la descente sur Thorens, gonflé à bloc, petite pause de nouveau à la fontaine et hop je prends le chemin d’Annecy. Je suis à une vingtaine de kilomètres.

Je m’arrête plusieurs fois pour vérifier ma route car ce sont des petites routes.

Et là je vais kiffer, la route passe plusieurs collines, je ne sais pas combien il y en a, je ne sais pas quels seront les pourcentages, je ne sais pas quelle est la longueur de chacune de ces montées, mais elles sont là alors il faut les avaler et je les grimpe sans réfléchir, sans chercher à m’économiser non plus, j’avance et puis c’est tout, sans penser aux cols qui arrivent et ça j’adore cette sensation ! Juste être ici et maintenant sur le vélo. J’adore !

Dans les collines pour rejoindre Annecy, j’adore !

Je me perds un peu en arrivant au nord d’Annecy et je m’arrête plusieurs fois pour être sûr de bien rejoindre le bord nord du lac.

Je quitte Annecy pour rejoindre Sévrier, un vrai bazar sur la piste et sur la route, la foule est dantesque, je perds du temps, non vraiment je n’aime pas…

A Sévrier c’est parti pour les 12 km de montée au col de Leschaux. C’est roulant puisqu’il s’agit de 12 km à 4 % de moyenne tout du long. Ça passe grand plateau mais je ne pensais pas l’avaler en écrasant les pédales comme ça à plus de 20 km/h. Là je ne me posais plus de question et je me faisais brûler les cuisses, à bloc, gros kiffe. J’ai dépassé énormément de monde dans ce col.

Je passe au sommet du col de Leschaux où on était la veille avec Tatiana, ce coup-ci il commence à se faire tard et j’ai encore un col à monter, pas de pause ravito, je bascule et amorce la descente. Je fais le détour par Bellecombes en Bauge, Tatiana m’a dit que je pourrai peut être y trouver des ânes. Le village est magnifique mais je n’en trouve pas… dommage…

C’est parti ensuite pour la bonne dizaine de kilomètres de transition en faux plat pour arriver au pied du col des Prés, comme la veille, comme avec Angéline encore auparavant, décidément je vais la connaitre par coeur cette route. Il y a toujours les gravillons pas agréables.

Je continue, inlassablement, les mains en bas du guidon, à pédaler de façon régulière en force, depuis le début, c’est pareil, mes jambes ne s’effilochent pas, tant mieux^^

Petite pause à la fontaine juste avant de commencer le col des Prés, quatrième fois que je le grimpe en 7 jours.

Au pied du col des Prés

Mais je le passe plutôt pas trop mal encore, chouette, je sens que je vais bien finir la sortir, enfin je croyais^^

Au col des Prés

Je bascule dans la descente, puis j’amorce dans les derniers kilomètres les petites remontées, le coup de pédales devient de plus en plus lourd jusqu’au raidar du dernier kilomètre qui me colle sur place avec son passage à 15 % à un moment ! Là il m’a achevé, plus rien dans les jambes d’un coup. Ah c’est bête ce dernier kilomètre xD

Il commence à faire tard, le jour décline

Finalement je rentre un peu carbonisé quand même^^ Et là je vois mon compteur, je n’avais pas prévu une telle sortie, 163 km et 3150 m de D+ pour le 7eme jour. Il est 19 h passées. Demain on va se lever tôt pour une autre grande journée mémorable !

Leçon à retenir : mieux estimer le kilométrage et le dénivelé xD

Le plateau des Glières était une de mes envies de ce séjour au même titre que le col de la Loze, ça m’a fait plaisir d’y être passé.

En 7 jours consécutifs, j’en suis à 978 km parcourus et 18200 m de D+. Dommage les 2 sorties joker pour cause de pluie au début qui m’ont fait faire des petites sorties, il me manque 22 km pour passer les 1000 en 1 semaine^^

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.